SG/SM/6006

LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, HOTE A DINER DU MINISTRE ALLEMAND DES AFFAIRES ÉTRANGERES, LOUE L'ALLEMAGNE DE RESTER UN FIDELE AMI DE L'ONU

26 juin 1996


Communiqué de Presse
SG/SM/6006


LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, HOTE A DINER DU MINISTRE ALLEMAND DES AFFAIRES ÉTRANGERES, LOUE L'ALLEMAGNE DE RESTER UN FIDELE AMI DE L'ONU

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On trouvera ci-après le texte d'une allocution que le Secrétaire général, M. Boutros Boutros-Ghali, a prononcée le 20 juin 1996 à Bonn, lors d'un dîner offert par le Ministre allemand des affaires étrangères, M. Klaus Kinkel.

J'ai toujours plaisir à me trouver en Allemagne. C'est encore plus vrai en ce moment où Bonn, capitale et ville historique, devient l'une des villes sièges des Nations Unies. L'Allemagne affirme ainsi qu'elle reste un fidèle ami de l'ONU, elle qui a déjà joué un grand rôle au sein des organes les plus importants de l'Organisation, notamment au Conseil de sécurité, où elle siège actuellement.

Dès qu'elle est entrée à l'Organisation, l'Allemagne a contribué aux opérations de paix des Nations Unies. Quelques mois seulement après avoir été admise, elle avait volontairement organisé un pont aérien pour transporter les troupes de la deuxième Force d'urgence des Nations Unies (FUNU II). Aujourd'hui, une bonne centaine de militaires et de policiers allemands sont au service des missions des Nations Unies.

Cinquante ans après sa fondation, l'ONU se trouve à la croisée des chemins. Comme le distingué représentant de l'Allemagne l'a rappelé l'année dernière à l'Assemblée générale, il faut que nous sachions ce que nous voulons, que nous décisions si nous voulons une Organisation capable d'affronter non seulement les grandes questions du XXIe siècle, mais aussi les problèmes qui se posent dès aujourd'hui.

La communauté internationale, on le voit depuis plusieurs années, veut une Organisation de cette nature, qui lui est effectivement nécessaire. Elle l'a prouvé par le volontarisme qu'ont suscité au plus haut niveau les grandes conférences mondiales organisées sous les auspices de l'ONU pour traiter des questions d'environnement, de démographie ou de développement social, ou encore des droits de l'homme, des établissements humains ou de l'amélioration de la condition des femmes.

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Et pourtant, au même moment, l'ONU se voit totalement privée des moyens financiers dont elle a besoin pour accomplir les tâches essentielles qui

lui ont été assignées. Elle en est au point où elle n'a plus ni capital ni réserves. Sa dette atteint presque un milliard et demi de dollars.

J'ai fait tout ce que ma fonction de Secrétaire général me donnait la possibilité de faire pour essayer de résoudre la crise financière et progresser dans la refonte. Je suis tout à fait d'accord avec le sage principe que l'Allemagne a exposé devant l'Assemblée générale : l'efficacité est une incitation à payer.

Je suis reconnaissant à l'Allemagne de me soutenir tandis que j'essaie de rendre l'Organisation plus efficace et plus opérante en appliquant les moyens que me donne le budget. Je suis solidement épaulé dans cet effort par le Bureau des services de contrôle interne que dirige mon éminent collègue, le Secrétaire général adjoint Karl Paschke.

Je tiens à louer l'Allemagne d'avoir été le premier des États Membres à verser en partie sa quote-part du budget de 1996, contribution qui est maintenant entièrement acquittée.

En ces temps où les opérations de paix et la crise financière de l'ONU sont constamment à la une de l'actualité, l'Allemagne continue d'oeuvrer énergiquement pour le développement dans le monde. Elle a compris que la corrélation, aujourd'hui réfutable, qui existe entre la persistance de la pauvreté et les risques pour la paix impose de trouver de nouvelles formes de coopération pour mieux assurer ce développement. Elle a fait de celui-ci un objectif de son assistance dans tous les secteurs, orientation qui coïncide avec l'essentiel du mandat du Programme des Nations Unies pour le développement, dont elle a appuyé si activement l'action. Et il est particulièrement réconfortant de constater que les Allemands approuvent dans leur très grande majorité cette politique de coopération pour le développement suivie par leur gouvernement.

Il y a trois ans, lorsque l'orchestre de Leipzig a donné un concert à l'ONU, les accents de la symphonie Héroïque de Beethoven avaient retenti dans la salle de l'Assemblée générale.

Ce grand compositeur avait écrit sur l'une de ses oeuvres "Muss es sein?", "Faut-il que cela soit?, avec la réponse "Es muss sein", "Cela doit être".

On pourrait dire que les États Membres se sont posé la même question au sujet de l'ONU, et qu'ils sont arrivés à la même conclusion.

Mais aujourd'hui encore, c'est à eux de faire en sorte que l'entité qu'ils ont créée - et dont ils ont si souvent répété qu'elle a une raison d'être - puisse continuer à servir les peuples au nom desquels elle a été fondée, c'est-à-dire proprement les "Nations Unies".

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Je sais que l'ONU peut compter sur l'Allemagne pour l'aider à accomplir cette mission.

Permettez-moi de proposer un toast à notre distingué hôte et aux éminents convives rassemblés ici ce soir, au Gouvernement et au peuple de la République fédérale d'Allemagne, et à leur association toujours plus étroite avec cette Organisation qui est la leur, l'Organisation des Nations Unies.

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