RESSOURCES PHYTOGENETIQUES : 150 PAYS ADOPTENT LE PLAN D'ACTION MONDIAL DE CONSERVATION ET D'UTILISATION DURABLE
Communiqué de Presse
FAO/3651
RESSOURCES PHYTOGENETIQUES : 150 PAYS ADOPTENT LE PLAN D'ACTION MONDIAL DE CONSERVATION ET D'UTILISATION DURABLE
19960625LEIPZIG, 23 juin 1996 -- Le premier plan d'action mondial pour la conservation et l'utilisation durable des ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture a été approuvé aujourd'hui par les délégués de 150 pays au terme des travaux de la Conférence technique internationale de Leipzig sur les ressources phytogénétiques (17-23 juin 1996).
Organisé par la FAO avec le concours du Gouvernement allemand, cette Conférence a permis de dégager un consensus sur les actions à entreprendre d'urgence pour protéger les ressources phytogénétiques et assurer un partage équitable des avantages découlant de leur utilisation.
La Conférence a adopté la "Déclaration de Leipzig" qui souligne notamment : "Notre premier objectif doit être de renforcer la sécurité alimentaire mondiale en conservant et en utilisant durablement les ressources phytogénétiques. Cela nécessitera des approches intégrées associant ce que les connaissances traditionnelles et les technologies modernes offrent de mieux. Des dispositifs sont nécessaires pour identifier, accroître et partager de manière équitable les avantages tirés de la conservation et de l'utilisation durable des ressources phytogénétiques.
Dans cette Déclaration, les pays prennent acte du "rôle joué par les générations d'agriculteurs et de sélectionneurs, hommes et femmes, et par les communautés autochtones et locales, dans la conservation et l'amélioration des ressources phytogénétiques". Ils ajoutent : "Nous sommes toutefois conscients des graves menaces qui pèsent sur la sécurité des ressources phytogénétiques et nous reconnaissons que les efforts faits pour conserver, améliorer et utiliser durablement la diversité génétique devraient être améliorés."
Selon la Déclaration de Leipzig, "la diversité actuelle des espèces cultivées n'est pas utilisée au mieux pour accroître la production alimentaire ou pour améliorer la durabilité des systèmes de production. Il est donc nécessaire de renforcer les capacités nationales, particulièrement dans les pays en développement."
-- FAO/3651 25 juin 1996
La Déclaration préconise "un partenariat nouveau et plus productif entre
les scientifiques et les agriculteurs, qui s'appuyerait sur les efforts que déploient déjà les agriculteurs pour gérer et améliorer leurs ressources phytogénétiques, notamment dans les zones marginales."
Selon le plan d'action mondial, près de 1,4 milliard de pauvres (dont 1 milliard en Asie, 300 millions en Afrique et 100 millions en Amérique latine) vivent dans des régions où les cultures locales bien adaptées à leur environnement jouent un rôle essentiel.
M. Abdoulaye Sawadogo, Sous-Directeur général de la FAO responsable du Département de l'agriculture, a souligné que "la Déclaration de Leipzig et le premier plan d'action mondiale qui vient d'être approuvé par les gouvernements montrent clairement que la communauté internationale peut aborder, à présent, une nouvelle ère de coopération systématique, équitable et équilibrée."
Et M. Sawadogo d'ajouter : "Cela permettra aux générations futures de faire face à des besoins humains et à des changements environnementaux imprévisibles. Le coût de la conservation des ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture est élevé, mais il l'est beaucoup moins que celui qu'on aurait à payer si on les laissait se dégrader."
Les objectifs du plan d'action mondial adopté à Leipzig sont la conservation, l'utilisation durable et le partage juste et équitable des avantages tirés des ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture. Le plan inclut une vingtaine d'activités prioritaires. Ses principales orientations et propositions portent sur la conservation et la mise en valeur in situ, la conservation ex situ, la meilleure utilisation des ressources phytogénétiques et le renforcement des institutions et des capacités nationales.
Les pays participant à la Conférence de Leipzig se sont engagés à appliquer le plan d'action mondial. Le rapport de la Conférence réaffirme les engagements financiers pris dans le cadre du programme "Action 21" de la CNUED et par les parties à la Convention sur la diversité biologique. Les financements nouveaux ou supplémentaires devraient provenir des pays développés ou d'autres sources, précise le rapport.
D'autre part, le plan confirme le droit d'accès des agriculteurs au matériel génétique, à l'information, aux technologies, aux ressources financières, à la recherche et aux filières commerciales afin qu'ils puissent continuer à améliorer les ressources phytogénétiques. Il reconnaît, enfin, la nécessité de transformer en réalité les "droits des agriculteurs" tels que définis par la résolution 5/89 de la FAO.
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