CEE/18

VERS LA FIN DU SECRET DE L'ENVIRONNEMENT

18 juin 1996


Communiqué de Presse
CEE/18


VERS LA FIN DU SECRET DE L'ENVIRONNEMENT

19960618

Une nouvelle Convention de la CEE-ONU

Genève, 18 juin -- "L'absence d'information est l'un des obstacles fondamentaux pour résoudre de nombreux problèmes environnementaux au niveau européen, affirme Jeremy Wates du Bureau européen de l'environnement, une coalition d'organisations non-gouvernementales (ONG) de l'environnement. Dans certains cas des vies humaines ont été mises en danger par la faute du manque d'information sur les risques environnementaux. Dans de tels cas, il est vital que toutes les informations soient fournies immédiatement pour que des précautions puissent être prises.".

Ce printemps, l'Europe du Nord a connu l'un des accidents les plus graves jamais enregistrés dans le domaine de l'ozone stratosphérique. Un énorme trou s'est développé dans la couche d'ozone provoquant des niveaux records de rayonnements ultraviolets. Il a fallu attendre près de deux semaines pour que le public en soit informé, c'est-à-dire après la fin de l'événement. Entre temps, les enfants ont joué pendant de longues heures sous ce dangereux soleil printanier. Il y a dix ans de cela, lors de la catastrophe de Tchernobyl, dans certains pays le public a dû attendre plusieurs jours, voire plusieurs semaines avant d'avoir accès aux informations liées aux effets de la catastrophe. Ceci avec pour corollaire une exposition inutile à des niveaux de radiations élevés.

" Les pollueurs apprécient particulièrement de pouvoir agir sous le sceau du secret. Ce n'est que lorsque toute la lumière est faite qu'ils sont obligés d'agir d'une façon environnementalement saine. " précise M. Wates. "C'est pourquoi la Convention sur la participation du public, actuellement en cours de négociation sous les auspices la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe (CEE-ONU), est particulièrement importante.".

Ces négociations ont commencé le lundi 17 Juin 1996 à Genève. Elles présentent la caractéristique d'accueillir aux côtés des représentants des gouvernements un grand nombre d'organisations non-gouvernementales. Les représentants des ONG, réunis au sein d'une coalition d'organisations européennes de l'environnement nationales et internationales, ont décidé de se

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lancer dans une campagne de deux ans pour promouvoir leurs idées dans le

cadre des négociations de cette nouvelle Convention. La délégation des ONG comprend entre autres des représentants des Amis de la Terre, du Bureau Européen de l'Environnement, du World Wide Fund for Nature (WWF) International, Ecojuris (Russie), etc.

Cette Convention devrait permettre au public non seulement d'avoir accès aux informations concernant l'environnement, mais aussi et surtout de participer activement aux décisions dans ce domaine. Cette Convention, la cinquième dans le domaine de l'Environnement négociée sous les auspices de la CEE, pourra s'appliquer aux 55 pays membres de la Commission. Elle couvrira ainsi l'Europe dans son ensemble, les pays en transition, les Etats-Unis, le Canada et Israël, soit au total plus d'un milliard de personnes qui sont victimes de plus des trois-quarts de la pollution de la planète.

L'originalité des négociations en cours réside dans le fait que les ONG vont, de plein droit, participer à la rédaction du texte de la Convention. Elles ont ainsi bon espoir que cette Convention pourra non seulement consolider la transparence qui existe depuis quelques années dans les pays d'Europe centrale et de l'Est, mais aussi d'améliorer l'information du public dans les pays d'Europe occidentale. Elles sont persuadées que la participation du public dans les décisions relatives à l'Environnement non seulement améliorera la qualité de ses décisions, mais aussi et surtout favorisera leur acceptation.

Les ONG ne sous-estiment pas les difficultés d'une telle entreprise. "Beaucoup de gouvernements voient dans la participation du public comme un élément négatif dans le fonctionnement de la machine administrative. Un élément négatif qui doit certes être toléré, mais qui n'est pas le bienvenu. Pour que le public soit accepté il va falloir que dans certains pays des changements culturels importants aient lieu. Si les gouvernements le veulent, cette Convention peut devenir un pas important dans cette direction".

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