HAB/133

HABITAT II : LA PLENIERE POURSUIT SON DEBAT DE HAUT NIVEAU

13 juin 1996


Communiqué de Presse
HAB/133


HABITAT II : LA PLENIERE POURSUIT SON DEBAT DE HAUT NIVEAU

19960613

Istanbul, 12 juin -- La Plénière de la Deuxième Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II) a poursuivi cet après-midi et ce soir, sous la présidence de M. Emre Gönensay, Ministre des affaires étrangères de la République de Turquie, son débat de haut niveau qu'elle avait entamé dans la matinée.

A ce titre, la Conférence a entendu les allocutions de M. Sali Berisha, Président de la République d'Albanie et de M. Alzubeir M. Salih, VicePrésident de la République du Soudan. M. H. Bagratian, Premier Ministre de la République d'Arménie, Manuel Saturnino de Costa, Premier Ministre de la République de Guinée-Bissau, M. Barkat Gourad Hamadou, Premier Ministre de la République de Djibouti, M. Antoine Nduwayo, Premier Ministre de la République du Burundi, M. Zou Jiahua, Vice-Premier Ministre de la République populaire de Chine et M. Eric Adriko, Vice-Premier Ministre de la République de l'Ouganda (donnant lecture d'un message adressé par le Président de la République, M. Yoweri Kaguta Museveni) ont également fait une déclaration.

La Plénière a également entendu, au titre de son débat de haut niveau les personnalités suivantes : M. Kwamena Ahwoi, Ministre des collectivités locales de la République du Ghana; M. Fabio Giraldo Isaza, Ministre du logement, du développement urbain et de l'eau potable de la République de Colombie; M. Rakad Bin Salem Bin Hamad Bin Rakad, Ministre des travaux publics et du logement des Emirats arabes unis; M. Akbar Tandjung, Ministre d'Etat au logement social de d'Indonésie; M. Edgar Arroyo, Ministre du logement et des établissements humains du Costa Rica; M. Antonio Di Pietro, Ministre des travaux publics de l'italie (au nom des Etats Membres de l'Union européenne); M. Pekka Haavisto, Ministre de l'environnement de Finlande; M. Efim Vladimirovich Basin, Ministre des travaux publics de la Fédération de Russie (donnant lecture d'un message du Président Boris Elstine); M. Jorgen Andersson, Ministre de l'intérieur de la Suède.

Les ministres des pays suivants ont également participé au débat de haut niveau : M. Ting Chew Peh, Ministre du logement et des collectivités locales de la Malaisie; M. Francisco Albornoz, Ministre du développement urbain et du logement de l'Equateur; Mme Sankie Dally Mthembi-Nkondo, Ministre du logement

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de l'Afrique du Sud; M. Easton Douglas, Ministre de l'environnement et du logement de la Jamaïque; M. Joseph Kaboré, Ministre des infrastructures, de l'habitat et de l'urbanisme du Burkina Faso; M. Ali Chaouch, Ministre de l'équipement et de l'habitat de la Tunisie; M. Charles Ntakirutinka, Ministre des travaux publics et de l'énergie de la République Rwandaise; M. George Payne, Ministre des travaux publics, des transports et du logement de la Barbade.

La Plénière a aussi entendu les déclarations des membres des gouvernement des Etats suivants : M. Andres Liptstok, Ministre de l'économie de l'Estonie; M. Yankuba Touray, Ministre des collectivités locales et des ressources foncières de la Gambie; M. Licenciado Freddy Teodovich Ortiz, Ministre du développement humain de la Bolivie; M. Bennie Himainza Wycliff Mwinga, Ministre des collectivités locales et du logement de la Zambie (donnant lecture d'un message adressé par le Président la République, M. Frederick J.T. Chiluba); M. Abdul Rahman Kamara, Ministre des ressources foncières, du logement, de l'urbanisme et de l'aménagement du territoire de la Sierre Leone; M. Ismail Shafeeu, Ministre de la planification, des ressources humaines et de l'environnement des Maldives.

La Plénière a également entendu les déclarations des membres de gouvernement suivants : M. Hidefumi Minorikawa, Vice-Ministre parlementaire chargé de l'Office foncier national du Japon; M. Ricardo Goubaud Solórzano, Vice-Ministre du logement du Guatemala; M. Reginald Morrels, Secrétaire d'Etat à la coopération et de la Belgique; M. Carlos Rojas, Secrétaire du développement social du Mexique; M. Bhaskaran Nair, Secrétaire permanent par intérim chargé du logement des Fidji.

Les représentants de l'Espagne, de l'Australie, de l'Iraq, et de Belize ont également pris la parole.

La Conférence poursuivra son débat de haut niveau demain, jeudi 13 juin, à partir de 10 heures.

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Poursuite du débat de haut niveau

M. SALI BERISHA, Président de la République d'Albanie: l'aide extérieure a constitué le principal apport qui a permis à l'Albanie de dépasser les difficultés inhérentes à la transition post-communiste. Aujourd'hui, l'Albanie souhaite regagner la place qui est la sienne en Europe. Les thèmes de la Conférence d'Habitat II sont caractéristiques de la réalité albanaise. Environ, 30% de la population requiert en effet une amélioration de ses conditions de logement. Qui plus est, le pays connaît

un rythme incontrôlée d'urbanisation, qui s'illustre par une immigration massive vers d'autres pays et un exode rural en provenance des régions septentrionales. En fait, le village se déplace vers la ville, traînant avec lui son lot de problèmes socio-économiques. Il est dans ces conditions difficile pour l'Etat de contrôler ces mouvements de population, plus mécaniques que naturels. Eu égard à ces problèmes, l'Albanie représente peut-être l'exemple typique des questions à l'ordre du jour de la présente Conférence. Pays pauvre, l'Albanie a cruellement besoin d'investissements et d'une assistance technique pour l'élaboration de politiques, stratégies et projets nécessaires à son développement futur.

M. HRANT BAGRATIAN, Premier Ministre de la République d'Arménie: le stade actuel de développement de l'Arménie se caractérise par des réformes économiques, sociales et politiques ainsi qu'une transition vers l'économie de marché. L'Assemblée nationale a récemment adopté une nouvelle structure administrative régionale pour la République afin de décentraliser le pays. Le développement urbain de l'Arménie dépend de la résolution de certains problèmes notamment de l'instauration d'un équilibre entre les moyens de production et la répartition de la population, la reconstruction des zones ravagées par les tremblements de terre, la construction de logements décents pour les réfugiés et les groupes vulnérables, la stabilisation des infrastructures urbaines et la solution aux problèmes de protection de l'environnement.

L'Arménie est active au niveau international à travers des relations bilatérales qu'elle entretient avec d'autres pays et les organisations internationales. L'Arménie est convaincue que les décisions d'Habitat II en ce qui concerne le développement durable des établissements humains, la gestion foncière, la politique de logement et les autres questions relatives au développement urbain et à la construction, sont de nature à promouvoir les relations bilatérales, ainsi qu'à renforcer l'efficacité de la Commission des Nations Unies sur les établissements humains. L'Arménie demande à la Commission d'avoir une approche régionale de ces questions. Une attention particulière doit être accordée aux pays en transition.

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M. MANUEL SATURNINO DA COSTA, Premier Ministre de Guinée-Bissau: il s'agit d'apporter des solutions adéquates pour éradiquer la pauvreté et le sous-développement. La Guinée-Bissau reconnaît l'énorme effort entrepris par le système des Nations Unies dans ce sens. Il est paradoxal qu'à l'ère des technologies, l'on assiste à la réapparition de certaines maladies que l'on pensait définitivement éradiquées. Les causes de leur réapparition sont directement liées aux conditions de vie et d'habitat difficiles de la population. Ces dernières années, la Guinée-Bissau a été témoin d'une croissance démesurée des centres urbains, due à l'exode rural. La GuinéeBissau est convaincue que cette Conférence saura apporter les solutions aux problèmes évoqués. Elle lance un appel pressant à la communauté internationale pour qu'elle accorde une attention particulière au développement de l'Afrique. Les recommandations qui se dégageront de cette Conférence serviront en effet d'outil à l'élimination de la pauvreté dans le monde.

M. BARKAT GOURAD HAMADOU, Premier Ministre de la République de Djibouti: la République de Djibouti s'honore de participer à Habitat II, qui je l'espère, permettra de dégager une prise de conscience et amorcer des

solutions aux problèmes de l'habitat à l'échelle planétaire. Certes, la République de Djibouti tient une place des plus modestes dans la hiérarchie des grandes villes. Mais les problèmes qui sont à l'ordre du jour aujourd'hui sont encore plus préoccupants pour mon pays où déjà près de 80% de la population vit dans la capitale et les grands centres de l'intérieur. Grâce aux Nations Unies qui ont organisé cette Conférence sur les établissements humains, la garantie est donnée pour que nos engagements soient suivis d'effet. Je souhaite que les moyens financiers et techniques puissent être suffisants pour que notre plan mondial d'action soit réalisé.

LE GENERAL DE DIVISION ALZUBEIR M. SALIH, Vice-Président de la République du Soudan: une relation d'équilibre a été perturbée par la sécheresse, les guerres et leur lot de réfugiés. La question des établissements humains est une des questions à laquelle le Gouvernement soudanais accorde une importance particulière. Il oeuvre ainsi en faveur de la dignité et de la liberté de l'homme, qui passe indéniablement par la fourniture d'un logement à chacun. Cette question exige d'abord un environnement de paix et de sécurité, auxquels le Gouvernement soudanais est attaché. Pourtant, le pays vit un état de guerre, imposé depuis quarante années. Le Soudan demande l'aide de la communauté internationale pour sa reconstruction.

Dans ce cadre, le Soudan oeuvre au renforcement et à l'amélioration de ses relations avec ses voisins. Enfin, le Soudan est partisan du maintien du siège d'Habitat à Nairobi afin que le continent africain puisse jouer le rôle qui est le sien dans les relations internationales.

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M. ANTOINE NDUWAYO, Premier Ministre de la République du Burundi: en participant à ces importantes assises, le Burundi tient à s'associer aux autres pays dans leurs efforts de recherche d'un mieux-être des populations, malgré la crise socio-politique à laquelle il fait face, et qui rend encore plus vulnérable les établissements humains. Avant la crise de 1993, le Gouvernement avait entrepris un vaste programme en faveur de l'acquisition par la population d'un logement décent en harmonie avec la Stratégie mondiale de l'habitat jusqu'à l'an 2000. Des résultats encourageants s'observaient tant en milieu rural qu'urbain de telle sorte que les projections minimales à l'horizon 2000, laissaient apparaître une couverture de plus de 80% en logements décents.

Avec la crise qui secoue le pays depuis deux ans et demi, les établissements humains ont été profondément affectés. Le Gouvernement du Burundi lance un vibrant appel à la communauté internationale pour condamner l'idéologie du génocide et ses défenseurs dont le peuple burundais est victime. Il demande également avec insistance à la communauté internationale de déployer tous les moyens utiles pour le démantèlement des milices intégristes et génocidaires, l'éradication de l'idéologie nazie que les inspire et la destruction de la radio de la haine dite "Radio Démocratie" qu'ils utilisent à partir du territoire zaïrois pour véhiculer cette idéologie. Le Gouvernement du Burundi requiert de la communauté internationale son soutien aux efforts qu'il déploie pour ramener la paix et la confiance dans le pays. L'heure est donc à la reconstruction à la fois morale et physique du Burundi en général et des établissements humains en particulier. Le coût de cette reconstruction est estimé à près de 270 millions de dollars américains que le Burundi ne peut réunir à lui seul.

M. ZOU JIAHUA, Vice-Premier Ministre de la Chine: un environnement international harmonieux et pacifique demeure la condition essentielle à la solution des problèmes liés aux établissements humains. Dans ce contexte, les Etats devraient concentrer leurs efforts sur la promotion d'un nouvel ordre international juste et équitable, fondé sur le respect mutuel de la souveraineté et de l'intégrité territoriale ainsi que de la non-ingérence dans les affaires internes. Le développement d'établissements humains durables est partie intégrante des défis de la croissance démographique et de la mise en valeur des forces vives. En fait, évoquer la question des établissements humains revient à soulever la problématique du développement. Un partenariat fondé sur l'égalité et les bénéfices mutuels allié à une coopération internationale renforcée sont des moyens efficaces à la solution des problèmes des établissements humains.

La Chine est convaincue que le prolongement du sous-développement et la pauvreté croissante dans les pays en développement sont les causes profondes de l'échec des solutions à ces problèmes. Le long règne colonial et la persistance d'un ordre international, aussi injuste qu'irrationnel, ont laissé

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les pays en développement avec des économies fragilisées. Le respect des conditions objectives de chaque pays et l'indépendance de la prise de décisions constituent des principes de base pour la promotion d'une solution. Il serait impossible d'adopter un modèle uniforme à tous les pays. Il est par conséquent impératif de respecter l'indépendance et la souveraineté de tous les Etats et d'accorder l'importance qui s'impose à leurs politiques, stratégies et planification en matière d'établissements humains.

M. KWAMENA AHWOI, Ministre des collectivités locales de la République du ghana: le Ghana appuie fermement les politiques et objectifs contenus dans le Plan mondial d'action. La paix dans le monde est la condition préalable au succès de la mise en oeuvre du Programme pour l'habitat. La paix en Afrique est essentielle pour la paix dans le monde. Il convient également de résoudre les problèmes que constituent les conséquences négatives des politiques d'ajustement structurel dans les pays en développement, le poids de la dette, les inégalités de l'environnement économique mondial et le faible prix d'achat de nos matières premières. Le partenariat et la coopération internationale devraient permettre de résoudre les questions critiques et urgentes que représentent notamment la mobilisation de ressources, les transferts de technologies et la venue de nouveaux investissements dans les pays en développement. Il faut souligner l'importance du rôle joué par les organisations non gouvernementales en matière de développement des établissements humains. La réussite de la mise en oeuvre du Programme pour l'habitat qui sera adopté par la Habitat II nécessite un large partenariat que, pour sa part, le Ghana est prêt à promouvoir.

M. FABIO GIRALDO ISAZA, Ministre du logement, du développement urbain et de l'eau potable de la Colombie: le modèle de développement de la Colombie vise à générer des citoyens plus productifs dans le domaine économique, plus solidaires dans le domaine social et plus participatifs et tolérants dans le domaine politique. La politique urbaine du pays exige l'application du Plan national de développement aux objectifs urbains, et l'adaptation de la gestion locale du développement autour des objectifs globaux du développement et de l'espace urbain. La terre est un enjeu important de la politique urbaine. C'est autour d'elle que s'articule l'ensemble. Le citoyen se forme par sa participation politique

au destin de la société. Sans participation à la vie publique, il est impossible de fonder la citoyenneté. Dans ce contexte, tout projet citadin doit viser à la fondation d'une citoyenneté responsable.

M. HIDEIUMI MINORIKAWA, Vice-Ministre parlementaire chargé de l'office foncier national du Japon: au mois de janvier 1995, le Japon a connu un tremblement de terre sans précédent, qui a ravagé les régions de Hanshin et d'Awaji, et notamment la ville de Kobe et a entraîné de nombreuses pertes en vies humaines. En réponse au chaleureux soutien apporté lors de cette tragédie, le Japon est déterminé à promouvoir la coopération internationale dans les domaines des contre-mesures aux catastrophes naturelles. Dans la Stratégie de Yokohama, adoptée lors de la Conférence sur la réduction des

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catastrophes naturelles, qui s'est tenue à Yokohama en 1994, l'importance de la coopération internationale pour atténuer les conséquences des catastrophes naturelles a été soulignée. En décembre dernier, a eu lieu à Kobe la Conférence asiatique sur la réduction des catastrophes naturelles, qui a adopté une Déclaration qui prône notamment la création d'un centre pour la réduction des catastrophes naturelles en Asie.

La tenue d'Habitat II est particulièrement opportune. Elle présente les possibilités de planification des établissements humains à l'aube du 21ème siècle. L'une des caractéristiques de cette conférence est qu'elle réunit non seulement les représentants des gouvernements, mais aussi ceux des collectivités locales, du secteur privé et des organisations non gouvernementales (ONG). C'est pourquoi le Japon espère que les différentes institutions des Nations Unies, notamment le Centre des Nations Unies pour les établissements humains (HABITAT) joueront un rôle majeur dans l'amélioration des établissements humains et coopéreront avec ces organisations. Le Japon envisage actuellement la possibilité d'organiser cet automne un séminaire à Fukuoka consacré à l'examen de l'amélioration de la situation des établissements humains dans la région de l'Asie-Pacifique.

M. RAKAD BIN SALEM BIN HAMAD BIN RAKAD, Ministre des travaux publics et du logement des Emirats arabes unis: les Emirats arabes Unis accordent une importance cruciale à la question des établissements humains car ils sont sensibles à la création de villes et de villages modernes. Les Emirats ont connu de grands succès dans le domaine de la construction de logements en faveur de toutes les couches sociales de la population. Les pays développés devront se montrer à la hauteur de leurs engagements. Il est important que les organisations internationales, qu'elles soient inter ou non gouvernementales, fassent participer tous les acteurs économiques à la lutte contre la pauvreté et des inégalités sociales et ce, dans le cadre du respect des traditions de chaque pays.

M. CARLOS ROJAS, Secrétaire au développement social des Etats-Unis du Mexique: le Mexique a adopté le Programme des 100 villes qui a pour objectif de coordonner une série de grands centres urbains pour conjuguer efficacement les activités économiques, les infrastructures de production et les services, l'urbanisme et le secteur du logement, afin de parvenir à une meilleure répartition des établissements humains entre les différentes régions du pays. Ce programme qui regroupe 116 villes moyennes et petites du pays concerne près de 34 millions de personnes. Le Mexique a également adopté un Programme du logement pour les années 1995-2000. Il reconnaît l'importance des instances de coopération internationale, en particulier celle du Centre des Nations Unies sur les établissements humains (HABITAT) en faveur du quel il met à disposition les capacités et l'expérience qu'il acquises.

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M. AKBAR TANDJUNG, Ministre d'Etat au logement social de l'Indonésie: le partenariat inauguré à Istanbul devra se traduire également au niveau de la coopération internationale tant il est vrai que les efforts des gouvernements méritent d'être appuyés et complétés par la solidarité internationale.La durabilité des établissements humains et le progrès social ne peuvent voir le jour s'ils ne sont pas ancrés dans une croissance économique soutenue et le développement. L'Indonésie est convaincue que c'est justement la croissance économique qui est le moteur générateur des autres dimensions du développement durable, y compris celui des établissements humains. Encouragée par le concept de partenariat à l'ordre du jour de la Conférence, l'Indonésie est d'avis que le Programme pour l'habitat est à même d'ouvrir de nouvelles opportunités en vue d'appuyer les politiques gouvernementales en matière d'établissements humains. L'expérience et les capacités accumulées par le Centre Habitat font qu'il doit demeurer l'institution centrale du suivi de la mise en oeuvre satisfaisante du Programme d'action.

M. EDGAR ARRAYO, Ministre du logement et des établissements humains de la République du Costa Rica: le Costa Rica soutient sans réserve les deux thèmes principaux d'Habitat II. C'est parce que nous estimons que le logement constitue un droit humain et un engagement de la société et de l'Etat, qui doit fournir solidairement les ressources nécessaires pour satisfaire ce besoin, que nous nous sommes engagés à accroître l'appui existant au logement. Habitat II a créé pour notre pays l'occasion de lancer une discussion sur les établissements humains et sur les questions de logement. Nous saisissons l'opportunité qu'offre la tenue de cette Conférence pour nous engager sur une nouvelle voie. Habitat II a permis à l'Amérique centrale et au Panama de renforcer leurs efforts communs. Le Costa Rica, en sa qualité de Président du Groupe des 77, se félicite du processus préparatoire et de la coordination réalisée avec HABITAT. La Déclaration d'Istanbul constitue un exercice transcendant et représentera à n'en pas douter un important document dans l'histoire des Nations Unies.

M. ANTONIO DI PIETRO, Ministre des travaux publics de l'Italie, en sa qualité de Président en exercice de l'Union européenne: Habitat II a permis d'élargir le concept des établissements humains. Istanbul a en effet inclus l'ensemble des aspects qui lui sont inhérents. L'Union européenne se félicite de la reconnaissance du rôle de nouveaux acteurs et de leur participation aux décisions sur des questions qui les concernent au premier chef. La diversité urbaine doit être préservée afin de s'assurer des capacités de réponse optimales à la variété de défis et de situations. Les opportunités en faveur des groupes les plus vulnérables doivent être renforcées. Dans un monde où l'information et l'échange ont acquis des dimensions mondiales, la fonction sociale des villes doit être renforcée et l'identité locale préservée. La Conférence a également reconnu le lien intime entre les développements urbain et rural. Cela sous-tend que la prospérité des régions rurales est tributaire d'une gestion rationnelle des centres urbains. Il est aussi vrai que la prospérité des centres urbains dépend elle-même souvent des campagnes.

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L'Union européenne est d'avis que les aspirations des individus, des ménages et des familles doivent constituer le point de départ de toute stratégie de développement des établissements humains. De plus, les règles de la démocratie locale, de la responsabilité et de la bonne gestion doivent devenir la règle. Des actions locales doivent être encouragées par l'intermédiaire des programmes locaux inspirés d'Action 21. L'Union européenne confirme sa volonté politique de mettre en oeuvre le Programme pour l'habitat, dont l'application incombe à chaque pays à tous les niveaux. Enfin, un suivi efficace et intégré au sein du système des Nations Unies, en coopération avec d'autres institutions multilatérales doit être assuré. A ce titre, l'Union européenne a proposé que la Commission des établissements humains réfléchisse aux voies et moyens d'intégrer pleinement les représentants des autorités locales à ses travaux.

M. PEKKA HAAVISTO, Ministre de l'environnement de la République de Finlande: la Finlande considère que toutes les conférences que les Nations Unies ont organisées au cours des années 90 sur les conditions préalables au développement avaient pour objectif commun la durabilité. La Finlande a accordé une attention particulière à ce que les objectifs d'Habitat II soient conformes aux engagements pris lors de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNUED). Il n'y pas de solutions aisées aux problèmes relatifs à la durabilité. En Finlande, nous avons accompli des progrès dans de nombreux domaines tels que ceux du renforcement de l'efficacité énergétique des systèmes de chauffage et le traitement des eaux usées. Néanmoins de nombreux défis restent à relever, notamment en ce qui concerne le niveau élevé de gaz à effet de serre, dont la circulation automobile est la principale cause. Le développement d'établissements humains et de logements durables pour tous nécessite l'adoption de politiques nationales efficaces et la mobilisation de ressources, tant publiques que privées.

En sa qualité de pays nordique, la Finlande s'engage à promouvoir les valeurs et institutions démocratiques pour la coopération en matière de développement. La Finlande souligne l'importance de la mise en oeuvre, du contrôle et du suivi des conférences des Nations Unies. Cependant, depuis longtemps elle met l'accent sur la nécessité de réformer le système des Nations Unies et de le rendre plus efficace. La crise financière que connaît actuellement l'Organisation ne fait que renforcer cette nécessité. La Finlande estime que la façon dont les autorités locales, les organisations non gouvernementales et les autres partenaires ont participé à Habitat II est l'une des principales réussites de cette Conférence.

M. EFIM VLADIMIROVICH BASIN, Ministre des travaux publics de la Fédération de Russie, donnant lecture d'un message du Président Boris Yeltsin: les problèmes liés à l'urbanisation et au logement sont également d'actualité en Fédération de Russie. Le Gouvernement vise à assurer l'accès à un logement convenable à toutes les couches de la population.

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Déclaration du Ministre des travaux publics de la Fédération de Russie: la Russie confirme sa fidélité inébranlable en la Stratégie mondiale du logement. Depuis 1993, elle a adopté un Programme d'Etat sur le logement. Aujourd'hui, la construction croît à des rythmes très rapides et la base juridique ainsi que le schéma de la construction ont été assurés. A l'heure actuelle, la Russie est engagée au sein d'un processus de privatisation des logements et de restauration des centres historiques,

tout en gardant à l'esprit l'aspect social du logement. La Russie se félicite du rôle du Centre habitat.

M. JORGEN ANDERSSON, Ministre de l'intérieur du Royaume de Suède: la Suède fait sienne la déclaration faite par le représentant de l'Italie au nom de l'Union européenne. Elle estime que des efforts spéciaux devraient être déployés, tant aux niveaux national qu'international, pour répondre aux besoins des personnes les plus pauvres et les plus vulnérables. Ensemble nous devons agir en joignant nos efforts, nos partenariats et notre participation. C'est le message essentiel du Programme pour l'habitat. Habitat II est une conférence d'engagements nationaux et internationaux. Le développement durables des établissements humains ne sera possible que s'il existe une volonté politique. A l'instar des recommandations adoptées lors de la tenue de la CNUED, à Rio, en 1992, les résultats d'Habitat II doivent être reflétés dans une Action 21 locale conçue pour tous les gouvernements locaux. De même, l'utilisation des "meilleures pratiques" devrait être étroitement surveillée grâce à des échanges d'informations.

DATO DR. TING CHEW PING, Ministre du logement et des collectivités locales de la Malaisie: la Malaisie s'est doté d'un Plan national d'action à long terme appelé VISION 2020, appelé à jeter les bases de l'industrialisation totale du pays. La Malaisie appelle les pays en développement à partager cette entreprise afin que VISION 2020 ne soit pas uniquement le rêve d'un petit pays en développement. L'objectif premier de la politique du logement de la Malaisie est de s'assurer que l'ensemble des citoyens, notamment les groupes les plus vulnérables, ont accès à un logement décent. Le partenariat entre les acteurs publics, privés, communautaires, est essentiel au développement durable des établissements humains. S'agissant de la coopération internationale, la Malaisie annonce une contribution modeste de 20,000 dollars en faveur de la Conférence Habitat II. Des indicateurs du développement urbain et du logement devraient être développés afin d'évaluer les conséquences des politiques et stratégies recommandées par le Programme pour l'habitat. La Malaisie saisit cette opportunité pour exprimer son mécontentement et émettre une ferme protestation pour la publication par le Centre des Nations Unies d'un document intitulé "le droit à un logement décent". La distorsion de la vérité qu'il contient est irresponsable. En effet, et puisqu'il s'agit de la Malaisie, il est le lieu ici de préciser que toutes les populations affectées par des projets gouvernementaux de développement d'infrastructures, sont soit réinstallées soit indemnisées.

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M. FRANCISCO ALBORNOZ, Ministre du développement urbain et du logement de l'Equateur: les principaux objectifs du plan national de l'Equateur sont la réglementation de l'utilisation des terres, la décentralisation, la démocratisation de la gestion urbaine, la protection de l'environnement, la réduction de la marginalisation en milieu urbain, la réduction des déficits en matière de fourniture de services de base et la lutte contre le manque de logements dans le zones urbaines et rurales. L'Equateur est disposé à mettre à disposition de la communauté internationale son expérience en matière de développement des établissements humains. Nous ne pouvons rester indifférents à la douleur humaine. En ma qualité de Secrétaire par intérim du Groupe des Ministres du logement de l'Amérique latine et des Caraïbes, il m'incombe de signaler l'existence d'un document intitulé "Déclaration de Santiago", qui recense les principaux problèmes auxquels est confrontée la région et présente des propositions pour assurer l'avenir des futures générations. L'Equateur a subi il y a quelques semaines un fort tremblement de terre qui a sinistré près de 40

000 équatoriens. Je suis certain que le Programme pour l'habitat saura prendre les mesures nécessaires pour atténuer les conséquences de telles catastrophes.

Mme SANKIE D MTHEMBI-NKONDO, Ministre du logement d'Afrique du Sud: malgré tous les engagements souscrits, la durabilité des établissements humains risque de s'avérer illusoire sans une mise en oeuvre commune du Programme pour l'habitat. Un environnement économique favorable à l'Afrique est nécessaire à cette fin. Les pays développés se doivent dans ce contexte de devenir des partenaires à part entière. C'est dans cette perspective que les pays africains ont élaboré la Déclaration de Johannesburg dans laquelle ils s'engagent à mobiliser la plus grande partie des ressources en faveur du développement des établissements humains. L'Afrique du Sud plaide en faveur de la création d'un mécanisme international chargé de récolter des contributions volontaires de pays et institutions en faveur de la gestion des logements et des établissements humains en Afrique. De plus, l'Afrique du Sud appuie la recommandation de l'Assemblée générale aux termes de laquelle le Centre Habitat devrait jouir du mandat de la coordination, de l'évaluation et de la mise en oeuvre des décisions de la Conférence, sous l'égide la Commission des Nations Unies sur les établissements humains.

M. EASTON DOUGLAS, Ministre de l'environnement et du logement de la Jamaïque: avec la création du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), nécessité a été reconnue d'examiner de concert les préoccupations relatives aux établissements humains et les questions d'environnement. Depuis plusieurs années, le Gouvernement de la Jamaïque a reconnu l'importance de cette relation et a cherché à incorporer les objectifs des établissements humains dans ses politiques et programmes. Alors que nous examinons les différentes questions qui ont trait aux établissements humains, il nous faut nous concentrer sur une question plus large qui est celle des moyens de les rendre réalisables et durables à long terme, c'est-à-dire une croissance économique et un développement durables.

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La situation actuelle des économies nationales et internationales montrent de grandes disparités entre les pays développés et les pays en développement. Aussi, est-il impératif de résoudre ce problème afin de parvenir à une croissance économique durable. La réalisation de ces objectifs dépendra des solutions apportées aux problèmes relatifs au financement, au commerce, à la dette et aux transferts de technologie. La Jamaïque, en tant que petit Etat insulaire en développement, a activement participé aux activités du Centre des Nations Unies pour les établissements humains (HABITAT) et appuie le processus de restructuration en cours qui vise à assurer un suivi efficace et effectif d'Habitat II.

M. ALI CHAOUCH, Ministre de l'équipement et de l'Habitat de la Tunisie, donnant lecture d'un message du Président Zine El Aabidine Ben Ali: le problème du développement humain, avec toutes ses dimensions a bénéficié en Tunisie de tout l'intérêt qu'il mérite, et cela depuis le Changement du 7 novembre 1987. A l'instar des autres pays, la Tunisie a connu une nette accélération du rythme d'urbanisation. Aussi la Tunisie a-t-elle axé ses choix politiques et ses programmes de développement sur la promotion de l'homme, l'amélioration de son mode de vie et de ses conditions d'existence. Elle considère le logement comme un facteur fondamental de la stabilité de l'individu et de la garantie de son équilibre social et psychologique. Dans ce contexte, la Tunisie a multiplié les incitations et les encouragements pour favoriser l'accès aux logements décents. La

concrétisation de ces choix a notamment eu pour résultat de renforcer qualitativement et quantitativement le patrimoine en logements dans le pays au point qu'aujourd'hui, 80% des citoyens sont propriétaires de leurs logements.

La Tunisie est convaincue que le sens que la communauté internationale a de la dimension mondiale de la condition des établissements humains ne peut qu'inciter les pays nantis à venir en aide aux pays en développement et à consolider leurs efforts dans ce sens, en vue de promouvoir la coopération et la solidarité internationales dans tous les domaines.

M. JOSEPH KABORE, Ministre des infrastructures, de l'habitat et de l'urbanisme du Burkina Faso: le Burkina Faso voudrait ici apporter son appui à la déclaration faite par M. Arap MOI, Président du Kenya, au nom de l'ensemble du continent africain. Il a su traduire, de la manière la plus pertinente, le message et les préoccupations des millions d'habitants souvent oubliés de cette importante partie du monde de plus en plus marginalisée.L'expérience vécue au Burkina Faso nous enseigne que la lutte contre la promiscuité en milieu urbain et l'amélioration des conditions de vie dans ce même milieu passent par une politique à long terme visant notamment à éradiquer la pauvreté; à appuyer la mutation de l'économie et de l'organisation des villes; à accompagner les transformations et gérer les disparités de l'espace national; et à améliorer l'intégration sociale de tous, notamment les jeunes, les femmes et les groupes sociaux vulnérables.

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Au centre de cette stratégie se trouvent non seulement le Gouvernement et les autorités Locales, mais également les populations urbaines elles-mêmes et le secteur privé dont la place dans tous les secteurs de la vie économique nationale est de plus en plus importante, encouragée, parce que reconnue indispensable. C'est pourquoi, au- delà de l'enrichissement mutuel dont nous bénéficions à l'écoute des exposés sur les expériences nationales présentées à cette conférence, un enjeu important s'offre à nous: celui de combler tous les espoirs placés par nos populations dans les résultats de cette rencontre. Faisons donc en sorte que la présente Conférence ne soit pas un forum de plus, mais l'occasion pour toutes les parties prenantes aux problèmes d'urbanisation de pouvoir travailler efficacement à réaliser un réel progrès dans cette composante du développement durable. Faisons en sorte que l'après Istanbul soit beaucoup plus au centre de nos préoccupations que l'événement présente en lui-même.

M. BHASKARAN NAIR, Secrétaire permanent par intérim chargé du logement de Fidji: le véritable test du succès d'Istanbul réside dans la mise en oeuvre du Programme pour l'habitat. Pour ce faire, une volonté politique aux niveaux les plus élevés sera nécessaire pour redéfinir les modalités d'une coopération internationale novatrice appelée à appuyer les efforts nationaux. Fidji est d'avis que sans un partenariat aux niveaux national, régional et international, les petits Etats insulaires en développement éprouveront des difficultés à satisfaire les demandes en matière de logements. Les institutions de Bretton Woods et les banques régionales de développement doivent pour leur part jouer un rôle plus important en tant que complément des stratégies nationales. Fidji émet l'espoir que les promesses de ressources financières additionnelles en faveur de ces Etats, souscrits à la Barbade, sauront rapidement se muer en réalité tangible.

M. VICTOR CALVO-SOTELO IBANEZ-MARTIN (Espagne): l'Espagne accorde une grande importance à la tenue d'Habitat II. Le Comité national responsable

de la rédaction du rapport de l'Espagne à la Conférence a reçu notamment l'apport des représentants d'organisations gouvernementales et non gouvernementales conformément aux critères établis par le Secrétariat de la Conférence. En conséquence, ma délégation tient à affirmer que nous appliquerons ce qui sera adopté à Istanbul, notamment le Plan mondial d'action et la Déclaration d'Istanbul. Nous nous proposons d'établir des politiques afin de concrétiser le droit au logement grâce à la reformulation et au renforcement des programmes de logement, et à la réforme de la législation relative à l'utilisation des sols et de la politique fiscale relative à ces questions. Pour assurer la continuité des travaux entrepris lors de cette conférence, le Gouvernement se propose d'élaborer un Programme pour l'habitat pour l'Espagne. En matière de coopération internationale, l'Espagne, en plus de sa participation à l'Union européenne, poursuivra sa collaboration spécifique en matière d'établissements humains avec les Nations Unies, les gouvernements et les peuples des pays dignement représentés ici, en particulier les pays d'Amérique latine et ceux du bassin méditerranéen.

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M. REGINALD MOREELS, Secrétaire d'Etat à la coopération et au développement de la Belgique: la Belgique a consacré 260 millions de dollars, de 1986 à 1994, aux programmes et projets situés dans des régions urbaines ou rurales ayant une composante établissements humains. La communauté internationale a surtout une fonction d'appui notamment pour la mise en oeuvre de programmes de développement des capacités et par l'échange d'informations. Une des lignes de force de la présente Conférence est le rôle qui incombe aux acteurs locaux, aux ONG et au secteur privé, reconnus à cette occasion comme des interlocuteurs à part entière. Le problème du logement ne devrait pas uniquement être traité sous l'angle du modèle bipolaire opposant cité et campagne.

Les camps de réfugiés ne peuvent et ne doivent pas devenir un lieu d'établissement définitif pour des êtres humains. Ici, les autorités nationales assument également une grande part de responsabilité à l'égard de ces différentes populations et des minorités établies dans leur pays. Il incombe en premier lieu aux autorités-nationales, régionales et localesd'attaquer le problème de l'urbanisation, ce qui suppose qu'elles veillent à libérer les moyens nécessaires aux solutions envisagées. Outre les secteurs prioritaires, tels la sécurité alimentaire, les soins de santé, l'enseignement, l'économie sociale et la prévention des conflits, la Belgique continuera à apporter son soutien aux initiatives intégrées ayant une composante "habitat".

M. ERIC ADRIKO, Vice-Premier Ministre de l'Ouganda, donnant lecture d'un message du Président de la République, M. Yoweri Kaguta Museveni: le Programme pour l'habitat constitue le point d'orgue de cette Conférence qui continuera à inspirer et motiver nos efforts en vue d'améliorer la situation des établissements humains et inverser la tendance à la détérioration de l'environnement pour, en fin de compte, créer un environnement à même de rendre durables nos conditions de vie. Pour ma délégation, Istanbul est l'occasion de faire le point sur les défis que la communauté internationale a dû relever depuis le début de cette décennie. L'Ouganda à participé activement à tous ces processus et s'est engagé en faveur des principes communs et du plan mondial d'action que nous avons établi. Nous estimons que la mise en oeuvre efficace du Plan mondial d'action sera mieux assurée grâce au renforcement du Centre des Nations Unies pour les établissements humains (HABITAT). En outre, cette Conférence devrait renouveler et relancer le mandat d'HABITAT comme centre de contrôle et de coordination du Programme et renforcer les mécanismes de intergouvernementaux qui y sont liés pour le suivi du Plan mondial d'action.

M. CHARLES NTAKIRUTINKA, Ministre des travaux publics et de l'énergie du Rwanda: aujourd'hui, le gouvernement et le peuple rwandais sont déterminés à relever le défi de la réhabilitation et de la reconstruction de notre pays. La politique de restructuration du territoire national s'articulera autour de 3 axes prioritaires à savoir: la restructuration de notre système d'habitat

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dispersé pour tendre vers un habitat aggloméré; une meilleure planification des villes allant de pair avec une répartition spatiale équitable des éléments structurants vers les petites villes et une décentralisation progressive de leur gouvernance, et la promotion et la diversification de l'activité et de l'emploi non agricole pour désengorger le secteur agricole actuellement saturé. La réalisation d'un tel programme de restructuration du territoire demandera de moyens importants que ne peut rassembler la seule mobilisation des ressources nationales. C'est pourquoi j'en appelle à la Communauté internationale pour nous appuyer pour réaliser cet ambitieux programme.

Comme au Rwanda il ya deux ans, des massacres à grande échelle des populations particulièrement d'expression rwandaise sont entrain de se perpétrer dans les régions de Masisi et de Rutshuru à l'est du Zaïre, et cela sous le regard indifférent de la communauté Internationale. Notre pays subit seul le poids de cette tragédie car c'est lui seul qui supporte les réfugiés zaïrois qui fuient ces massacres. Il est donc temps que la communauté internationale réagisse avant que l'exportation du génocide par ceux qui l'ont commis au Rwanda en 1994 ne soit généralisée dans notre région.

Nous lançons un appel pressant à nos partenaires bilatéraux et multilatéraux pour qu'ils concrétisent les engagements déjà pris et mobilisent les financements supplémentaires afin de réaliser notre Programme de reconstruction du pays et d'atteindre les objectifs définis lors des Conférences de Copenhague et de Beijing. Comme pour les précédents sommets, la concrétisation des engagements d'lstanbul que nous allons adopter ne pourra se faire qu'au prix d'une conjonction conséquente des efforts nationaux et internationaux.

M. DAVID EVANS (Australie): le Gouvernement australien est déterminé à améliorer la qualité de vie de la population dans les zones urbaines, rurales et les régions. Depuis plusieurs années déjà, l'Agence de coopération internationale de l'Australie accorde une attention accrue au phénomène de l'urbanisation rapide dans la région Asie-Pacifique, et plus particulièrement ses conséquences sur les populations pauvres. Toutefois, l'aide ne saurait être du seul ressort des gouvernements. La mobilisation des ressources doit engager d'autres sources, notamment le secteur privé, afin de satisfaire les besoins des pays en développement. L'appui que l'Australie apportera au Programme pour l'habitat sera fondé sur une approche qui ne privilégie pas la création de nouvelles organisations. L'on doit au contraire travailler avec les arrangements déjà existants.

M. GEORGE PAYNEK, Ministre des travaux publics, des transports et du logement de la Barbade: la Barbade, petit Etat insulaire en développement, se dotera prochainement d'un Plan national d'action conformément aux objectifs d'Habitat II. La Barbade a activement participé au processus préparatoire de la présente conférence. La Barbade connaît une densité de 612 habitants au kilomètre carré, ce qui en fait l'un des pays les plus peuplés du monde.

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Le Gouvernement est responsable de la fourniture d'un logement décent à tous. Le pays connaît des catastrophes naturelles telles que les ouragans qui contribuent à la détérioration de la situation des établissements humains. Malgré tout, le pays essaie de mettre en place une politique générale des établissements humains. Il tente d'établir un programme de gestion des zones côtières et des déchets. En dépit d'un manque de ressources financières, le gouvernement déploie des efforts pour favoriser la création d'une banque de prêts au logement. Il cherche à associer tous les acteurs à la mise en oeuvre de ses programmes, afin notamment de venir en aide aux groupes de personnes les plus vulnérables.

M. ANDRES LIPSTOCK, Ministre de l'économie de l'Estonie: la stratégie des établissements humains en Estonie devra éliminer ou à tout le moins atténuer les bouleversements et les erreurs introduits par le régime soviétique. Il est important de trouver des moyens d'aider les Estoniens à rejoindre aussi vite que possible la tendance générale du développement en Europe. L'Estonie apporte son plein soutien à la Déclaration de l'Assemblée mondiale des villes et des autorités locales. Elle estime que le développement durable doit essentiellement être l'oeuvre du niveau local qui est le mieux à même de mobiliser des initiatives concrètes.

M. RICARDO GOUBAUD SOLORZANO, Vice-Ministre du logement du Guatemala: l'accord récemment conclu entre le Gouvernement et l'URNG et qui porte sur les aspects socio-économiques et la situation agraire, prévoit des investissements gouvernementaux de l'ordre de 15% des recettes de l'Etat, et ce, à partir de 1997. Cette priorité coïncide parfaitement avec les objectifs du Plan d'action national. Toutefois, le Guatemala espère compter sur l'assistance des pays amis. Le Plan d'action national est partie intégrante des accords de paix.

M. YANKUBA TOURAY, Ministre des collectivités locales et des ressources foncières de la République de Gambie: il ne peut il y a voir de dignité et de bien-être des êtres humains sans un logement décent. C'est pourquoi, le gouvernement de la Gambie a donné, dès son accession au pouvoir, il y a près de deux ans, la priorité à la satisfaction des droits fondamentaux que sont la nourriture, la santé, l'éducation et donc le logement. Le Gouvernement a adopté différentes mesures concrètes et négocie actuellement avec Shelter Afrique et African Housing Fund la création d'une Banque de l'habitat sur son territoire afin de faciliter l'accession à la propriété des ménages à faibles revenus. Pour mettre en oeuvre les ambitieux et nobles objectifs du Plan mondial d'action, la Gambie, qui fait partie des pays les moins avancés, a besoin du soutien actif du reste de la communauté internationale.

M. FREDDY TEODOVICH ORTIZ, Ministre du développement humain de la Bolivie: la participation populaire constitue le changement structurel le plus important de la politique gouvernementale. Les organisations populaires sont désormais reconnues officiellement et jouissent d'attributions de participation au processus de développement des nouvelles localités

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territoriales urbaines-rurales. Les principes fondamentaux qui guident la Stratégie nationale de l'habitat se fondent sur le Plan national de développement socio-économique. Le Gouvernement est déterminé à les

réaliser dans le respect du droit à un logement digne; de l'intégrité; de l'égalité sociale; de la participation des citoyens; et de la durabilité.

M. BENNIE HIMAINZA WYCLIFF MWIINGA, Ministre des collectivités locales et du logement de la République de Zambie, donnant lecture d'un message adressé par le Président de la République, M. Frederick J. T. Chiluba: nous espérons que la volonté affichée depuis le début des travaux Habitat II de réaliser des progrès notables permettra de couronner de succès la Conférence. La tenue de cette Conférence est très importante pour nous en Zambie, et ce pour plusieurs raisons qui ont pour la plupart été soulignées précédemment par de nombreux orateurs. Pour la Zambie, cette conférence revêt une importance particulière parce qu'elle souligne très clairement des questions que nous avons eu à traiter depuis l'accession du pays à l'indépendance en 1964. La Zambie, qui est l'un des pays les plus urbanisés du continent africain, a initié un processus consultatif impliquant tous les acteurs concernés, ce qui a permis de formuler une Politique nationale du logement. Mon gouvernement est convaincu que la participation active des personnes elles-mêmes est d'une importance cruciale pour la réussite de la mise en oeuvre du Programme pour l'habitat.

M. RAFI DAHAM MEJOAL ELTAKRITI (Iraq): les efforts entrepris par l'Iraq ont gravement souffert de l'agression menée à son encontre en 1991. Cette opération n'a pas fait la différence entre les objectifs militaires et les installations civiles. Même les lieux de culte n'ont pas été épargnés. L'ampleur des destructions et les contraintes qui les ont suivies, ont démuni les villes iraquiennes des infrastructures de base. A l'heure où la communauté internationale dit être engagée en faveur des établissements humains durables, c'est sous son couvert que la destruction du patrimoine iraquien s'est opérée. L'Iraq saisit cette occasion pour demander aux organisations internationales de l'aider à reconstruire les établissements humains ayant souffert de la guerre et des conséquences de l'embargo.

M. ABDUL RAHMAN KAMARA, Ministre des ressources foncières, du logement, de l'urbanisme et de l'aménagement du territoire de la république de Sierra Léone: nous espérons fermement qu'Habitat II permettra de combler les lacunes constatées dans la mise en oeuvre des recommandations adoptées par les précédentes conférences, y compris Habitat I. En effet, trop d'objectifs ont été fixés à l'horizon mythique de l'année 2000. Bien que forts inspirés, la plupart d'entre eux ne pourront être atteints. Ma délégation qui a examiné le projet de Programme pour l'habitat, la Déclaration de principes et d'engagements et le Plan mondial d'action s'engage à les mettre intégralement en oeuvre lorsqu'ils auront été adoptés.

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M. ISMAIL SCHAFEEU, Ministre de la planification, des ressources humaines et de l'environnement de la république des Maldives: les Maldives, à l'instar des autres petites îles en développement, sont confrontées à la plupart des questions complexes relatives à l'urbanisation et aux établissements humains. Elles se félicitent de la tenue d'Habitat II. Aux Maldives, la complexité des questions abordées par la Conférence est liée à la spécificité géographique du pays. Les Maldives ont mis l'accent dans leurs politiques en matière d'établissements humains sur le développement durable de leur capitale, Male, où l'on recense actuellement un quart de la population. Les autres politiques ont pour objet de s'attaquer aux causes endémiques des migrations intérieures, de développer des réseaux

de développement régionaux afin de promouvoir les investissements et les offres d'emplois à l'extérieur de Male. Il importe de souligner l'importance de la coopération internationale pour accomplir les objectifs fixés par Habitat II. Pour de petits pays tels que les Maldives, le transfert international de technologies et d'informations et l'aide technique sont essentiels pour résoudre les questions complexes du logement et des établissements humains.

M. DEREK AIKMAN, Maire de la ville de Bélize et Président du Comité du logement et de la planification de Bélize: la maximisation des profits et la création d'économies productives et durables ne sont pas des objectifs incompatibles mais un mécanisme s'avère nécessaire pour harmoniser les objectifs des secteurs public et privé et s'assurer ainsi que leurs efforts sont favorables à la paix, l'harmonie, et le bien-être pour tous. Belize est d'avis que la Commission des Nations Unies pour les établissements humains serait à même d'instaurer un tel mécanisme.

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