HAB/130

HABITAT II : LA PLENIERE ACHEVE SON ECHANGE DE VUES GENERAL SUR LA SITUATION DES ETABLISSEMENTS HUMAINS

11 juin 1996


Communiqué de Presse
HAB/130


HABITAT II : LA PLENIERE ACHEVE SON ECHANGE DE VUES GENERAL SUR LA SITUATION DES ETABLISSEMENTS HUMAINS

19960611

Istanbul, 11 juin -- La Plénière de la Deuxième Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II) a poursuivi et terminé, cet après-midi, l'échange de vues général qu'elle avait entamé le 3 juin dernier, sur le thème de la situation des établissements humains et les stratégies à suivre pour l'améliorer.

A ce titre, la Conférence a entendu les déclarations des membres de gouvernements suivants : M. Bernard Barandereka, Ministre des travaux publics et de l'équipement du Burundi; M. Djibrine Alifa, Secrétaire d'Etat aux travaux publics, à l'habitat et aux transports du Tchad; Mme Amra Hadzimuhamedovic, Ministre adjoint de l'aménagement du territoire de la Bosnie-Herzégovine; M. Julien Bikou, Ministre de l'urbanisation et de l'Habitat du Congo; M. Alfonso Nsué Mokuy, Secrétaire d'Etat chargé du logement et de l'urbanisme de la Guinée équatoriale; et M. Ali Abdi Farah, Ministre de l'industrie, de l'énergie et des minéraux et Ministre par intérim des travaux publics et du logement de Djibouti.

Les représentants des pays suivants ont également pris part à l'échange de vues: Israël, Chypre, Sri Lanka, Ukraine, Maurice, Cambodge, Bahreïn et Malawi.

M. James Gustave Speth, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a également prononcé une allocution. M. Erdem Saker, Maire de la Municipalité métropolitaine de Bursa est également intervenu au nom du Conseil international pour les initiatives écologiques communales.

Les représentants des organisations non gouvernementales suivantes ont aussi pris la parole : Organisation internationale islamique de secours; Rainbow Istanbul Women's Platform; Droit au logement; Health and environment Caucus; Carter Center-Global 2000; et GAIA Trust of Denmark.

En fin de séance, la Turquie et Chypre ont exercé leur droit de réponse.

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La Conférence inaugurera demain, mercredi 12 juin, à partir de

10 heures, son segment de haut niveau, qui se poursuivra jusqu'au 14 juin. Cette session permettra aux dirigeants du monde, présents à Istanbul, de s'engager à faire prévaloir de manière durable, dans les villes et villages de leurs pays, la santé, la sécurité et la justice, comme les y encourage l'Assemblée générale des Nations Unies.

Fin de l'échange de vues général

Mme URSULA OELSNER (Israël): le Gouvernement est déterminé à assurer un logement décent à chaque famille en Israël. Dans cette perspective, il élabore des plans globaux de régions, villes et voisinages, qui servent de base à la construction d'un nombre suffisant de logement et d'équipements en infrastructures. Grâce au programme d'incitation à l'achat de logements, 65% des nouveaux ménages sont devenus propriétaires de leur habitat. Sur les 500,000 immigrants arrivés en Israël entre 1989 et 1994, près de 70% sont également devenus propriétaires. Israël regrette que certains orateurs aient utilisé cette tribune pour soulever des questions politiques n'ayant aucune justification ou relation quelconque avec le débat de cette Conférence. Nulle partie ne saurait monopoliser le processus de paix, voire assener des leçons à Israël sur ses vertus, étant donné que le peuple israélien est celui qui, dans la région, est le plus épris de paix. Le Gouvernement actuel, issu des urnes et du processus démocratique, est déterminé à poursuivre le processus de paix entamé par la précédente administration.

M. YANNOS PAPADOPOULOS, Directeur du département de l'urbanisme et du logement du Ministère de l'intérieur (Chypre): Chypre, qui est la troisième île de la Méditerranée, a accédé à l'indépendance en 1960 et a connu jusqu'en 1973 une croissance sociale et économique rapide et presque ininterrompue. En dépit du bouleversement causé par l'invasion turque de l'île en 1974, l'économie, en raison des efforts concertés du Gouvernement et du peuple chypriotes, s'est remarquablement bien rétablie. La période 1975-1993 a connue une croissance économique substantielle qui s'est accompagnée d'un important développement des services sociaux. Aujourd'hui la population de Chypre qui vit dans la partie du pays contrôlée par le Gouvernement jouit du plein emploi, d'une éducation de haut niveau, de soins de santé de grande qualité et d'une espérance moyenne de vie de 77 ans.

Le déplacement en 1974 de presque 200 000 Chypriotes de leurs foyers ancestraux a eu des conséquences immenses et dévastatrices dans les domaines social et économique et en matière de planification. Les personnes déplacées, qui représentent un tiers de la population totale de l'île, ont été obligées de déménager vers la zone contrôlée par le Gouvernement, abandonnant près de 175 établissements, soit 36% du nombre total de maisons.

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Depuis 1974, la politique du Gouvernement en matière de logement vise à trouver des solutions en faveur des personnes déplacées. Plus spécifiquement, les objectifs fondamentaux de cette politique ont notamment pour objet la formulation et la mise en oeuvre d'une politique de logement efficace en faveur des personnes à faibles ou moyens revenus, la satisfaction des besoins en logements des familles déplacées qui n'ont pas encore reçu l'aide prévue par les différents programmes, et la réduction des différences de conditions de logement, principalement entre les zones urbaines et rurales. Cependant, en dépit des progrès significatifs accomplis depuis plus de 20 ans, le secteur du logement à Chypre connaît encore de nombreux problèmes.

Le Gouvernement de Chypre souhaite ardemment une solution politique au problème de Chypre, dans le cadre de laquelle les problèmes du logement et des établissements humains, en général, seront résolus de façon systématique. Dans le même temps, les Plans de développement du gouvernement recèlent des éléments de dynamisme et de souplesse permettant de maintenir la possibilité d'une éventuelle réunification de l'île, qui, nous l'espérons sincèrement se réalisera dans un avenir proche.

M. GUSTAVE SPETH, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD): il y a environ 30 ans, Martin Luther King disait que si on est arrivé à bien guider les missiles, l'homme demeurait mal dirigé. Sans vision, le peuple meurt, dit le proverbe. Le fossé entre ce qui est et ce qui devrait être est plus large que jamais. Les villes sont devenues les théâtres par excellence des drames humains. Il ne faut pas se bercer de l'illusion que les villes sont le triomphe des technologies modernes. Lorsque nous marchons dans les rues de nos villes, l'on se rend compte bien vite que la bataille pour l'équité a été perdue. Le monde regorge de villes pleines de disparités et de contradictions. Les sociétés démocratiques devraient pourtant être fondés sur des villes de solidarité. Le combat contre la pauvreté doit passer par une meilleure coopération pour le développement, qui bénéficie aux pauvres plus qu'aux riches, une coopération finalement favorable au développement humain durable.

Les Nations Unies ont pour leur part, lancé une approche intégrée car le suivi de cette conférence au niveau national ne saurait s'effectuer sur une base d'une conférence à l'autre. Les ressources limitées du PNUD font que ses programmes visent certains secteurs, et bénéficient de la coopération étroite avec ses partenaires hors et à l'intérieur de l'ONU. Au-delà de l'ironie du paradoxe de la baisse des ressources disponibles et de la croissance des besoins du monde en développement, il reste la tragédie. Les chances du développement risquent en effet de s'avérer ténues sans un cadre de développement centré sur l'homme.

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M. BERNARD BARANDEREKA, Ministre des travaux publics et de l'équipement du Burundi: le Gouvernement du Burundi a défini en mars 1989 une politique nationale de l'habitat dotée de mécanismes destinés à faciliter aux populations l'acquisition d'un logement décent en application de la Stratégie mondiale dans ce domaine. En guise de témoignage de l'intérêt qu'il porte à cet objectif, le Gouvernement a aussi institué une Journée nationale de l'habitat lors de laquelle il procède à l'évaluation des progrès réalisés. Dans le cadre de cette politique, le Gouvernement a mis en place quatre outils institutionnels appropriés pour sa mise en oeuvre. Force est de constater, hélas, que la crise nationale qui secoue notre pays depuis octobre 1993, a fortement affecté les résultats atteints. Non seulement elle a emporté des dizaines de milliers de vies humaines et occasionné plusieurs centaines de milliers de réfugiés et personnes déplacées à l'intérieur du pays, mais elle a aussi provoqué la destruction de nombreux logements.

Nous nous employons à arrêter d'ici le 14 juin 1996, un plan d'action mondial reflétant les préoccupations de la communauté internationale et spécifiant les stratégies à adopter pour améliorer le cadre de vie de manière durable. Au-delà des déclarations et des engagements que nous

prendrons, notre délégation éprouve des appréhensions réelles quant au suivi de l'Agenda qui aura été convenu. De manière concrète et eu égard aux problèmes particuliers du Burundi dans le domaine des établissements humains, il nous paraît fortement utile que le Centre des Nations Unies pour les établissements humains (CNUEH) ouvre, à l'image des organisations humanitaires, un bureau de liaison ou de représentation permanente dans notre pays chargée de veiller directement au sort des victimes de la crise et plus particulièrement de voler au secours des groupes sociaux vulnérables. Le Gouvernement et le peuple burundais misent avec espoir et optimisme sur la générosité et la solidarité de la communauté internationale.

M. HERMAN LEONARD DE SILVA (Sri Lanka): le Sri lanka figure parmi les pionniers de la mise en oeuvre de programmes appelés à améliorer le cadre de vie de la population. Un logement pour tous a toujours constitué une priorité des programmes de développement. Toutefois, le Sri lanka cherche à dépasser cet objectif pour réaliser celui d'un logement décent pour tous. Les villes sont encore peu développés pour servir de centres de la croissance et de moteurs du développement socio-économique. Ayant depuis peu embrassé l'économie de marché, le Sri Lanka demande à la communauté internationale de l'aider à atténuer ses conséquences néfastes sur les groupes les plus vulnérables de la population.

M. DJIBRINE ALIFA, Secrétaire d'Etat aux travaux publics, à l'habitat et aux transports du Tchad: le gouvernement tchadien a inscrit le développement urbain parmi ses priorités et le processus de mise en oeuvre est déclenché depuis 1992. Ainsi donc, il a marqué sa détermination de s'attaquer à la crise urbaine liée à la fracture sociale, à l'urbanité, à la communication sociale et à la gouvernance. Les fructueux débats de la Conférence nous permettront,

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j'en suis persuadé, de renforcer chaque cas en y adoptant les résolutions des précédentes conférences des Nations Unies. La stabilité que connaîtra dans les jours à venir le Tchad à la suite des élections démocratiques en cours lui permettra de réaliser ses priorités de développement économique et social en tout quiétude. D'ailleurs, dans cette perspective, une table ronde macroéconomique et multisectorielle sera organisée à Genève en novembre prochain, à l'ordre du jour de laquelle le volet habitat est inscrit en bonne position. C'est pourquoi, je profite de cette tribune pour demander au Secrétaire général d'Habitat, M. Wally N'Dow, de prendre personnellement part à cette table ronde. Je voudrais également lancer le même appel aux pays amis et aux organismes bilatéraux et multilatéraux présents à Istanbul à participer à cette rencontre.

M. GEORGY I. ONYSHCHUK, Chef du Comité d'Etat pour le logement et les services communs de l'Ukraine: l'Humanité est appelée à résoudre le défi du développement galopant des villes. L'Ukraine est un pays très urbanisé et est intéressée au règlement des problèmes nés de ces concentrations. La Conférence devra promouvoir des solutions réalistes. Le processus d'urbanisation a été intensif malgré les difficultés économiques de la période de transition. Il convient que l'Ukraine est un pays bien doté et une situation géopolitique satisfaisante. L'Ukraine exprime son intérêt pour la coopération internationale en matière de logements.

Mme AMRA HADZI MUHAMEDOVIC, Ministre adjointe de l'aménagement du territoire de la Bosnie-Herzégovine: la destruction massive des établissements humains est l'une des caractéristiques fondamentales de la guerre qu'a connue la Bosnie-Herzégovine. Souhaitant détruire le peuple, l'agresseur cherchait à détruire ses résidences et toutes les preuves de son existence. Ainsi, 475 villages ont été complètement détruits ou brûlés et 57 villes ont été

occupées ou assiégées. Dans les villes occupées, la plupart des traces de l'héritage bosniaque ont été détruites et les villes assiégées ont été exposées aux attaques incessantes qui n'avaient pas seulement pour but de tuer la population, mais d'exterminer tout ce qui rendait ces villes particulières. Plus de 200 000 personnes ont été tuées, 240 000 blessées, 1,25 million de personnes sont réfugiées à l'étranger et 694.270 sont déplacées à l'intérieur du pays. Le peuple de la Bosnie-Herzégovine remercie cette Conférence de son souhait que la paix soit définitive et juste. Il n'est pas possible de reconstruire la Bosnie-Herzégovine sans l'aide de la communauté internationale et des pays amis.

M. TEMADUTH RAMDIN (Maurice): les dirigeants du monde ont souvent adopté des déclarations et des engagements dont la mise en oeuvre n'a jamais vu le jour. A Maurice, les trois quarts de la population est propriétaire de son lieu d'habitation. Habitat II est à même de renforcer les liens de coopération régionale. La communauté internationale peut être certaine que Maurice appliquera l'engagement souscrit au titre du Programme pour l'habitat et n'hésitera pas à partager son expérience avec les pays voisins et d'autres. Pour faire efficacement face aux problèmes inhérents aux établissements humains, Maurice cherche à développer le partenariat avec les autorités locales, les ONG et le secteur privé.

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M. JULIEN BIKOU, Ministre de l'urbanisme, de l'habitat et du cadastre du Congo: Avec une population de 2.700.000 habitants, le Congo est l'un des pays les moins densément peuplés mais l'un des plus urbanisés d'Afrique. Pendant près de trois décennies, le Congo a tenté de mener une politique dans le monde rural visant à améliorer les conditions de vie des paysans, ceci afin d'arrêter de façon décisive l'exode rural et la forte urbanisation. Malgré d'énormes efforts, les résultats escomptés n'ont pas été atteints. Les villes congolaises ont continué à croître à un taux annuel de 6,5%.

Tenant compte de ces nouveaux enjeux, le Gouvernement congolais, conscient de la détérioration très poussée du cadre environnemental, a mis en place un plan d'action fondé sur deux démarches fondamentales: la première intègre la modernisation du monde rural par la réalisation des projets intégrés; la deuxième se propose de redéfinir le rôle de l'Etat dans le secteur de l'habitat et dans la gestion des établissements humains. Si la Conférence de Rio a fait admettre à tous la notion de développement durable, le Sommet des villes doit constituer une référence pour les décennies à venir, en aidant les plus démunis; en réintégrant les exclus; en facilitant l'exercice des droits civiques et la participation de tout le monde au développement. C'est pourquoi, nous demandons à la communauté financière internationale, dans le cadre de l'exécution du Programme d'action mondial, d'accorder une large écoute aux deux institutions de mobilisation des fonds en Afrique que sont, Schelter Afrique et le Fonds africain pour l'habitat, ainsi qu'à nos institutions nationales.

M. SISOWATH SIRIRATH (Cambodge): le Cambodge se félicite de participer aujourd'hui à la très importante Conférence Habitat II alors qu'il émerge à peine d'une guerre de plus de vingt ans. Le Cambodge, en dépit de ses faibles moyens, accorde une priorité à la mobilisation des ressources locales et à la participation des acteurs du développement des établissements humains, et ce tant au niveau local que national. Le Cambodge a de la chance car il ne connaît aucune catastrophe naturelle, si ce n'est celles causées par l'homme, à savoir la guerre. Plus de 300 000 personnes réfugiées dans différents pays de l'Asie du Sud-Ouest sont maintenant revenues au Cambodge et ont d'ores et déjà commencé à y reconstruire leur vie. Le Gouvernement travaille étroitement avec différentes organisations non gouvernementales à organiser les échanges d'idées et de vues nécessaires à la préparation des rapports nationaux.

Les zones rurales du pays étant truffées de millions de mines, les villes cambodgiennes sont amenées à jouer un rôle moteur en matière de développement. Le Cambodge estime que les deux thèmes centraux de la Conférence nécessiteront un renforcement de la coopération internationale et de solides arrangements institutionnels.

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M. ABDUL LATIF JASSIM KANOO (Bahreïn): le Ministère du logement, des municipalités et de l'environnement du Bahreïn a élaboré des programmes qui ont pour objectif d'offrir aux habitants du pays des logements décents. Ces programmes ont notamment pour objectif d'améliorer l'habitat. Au cours des vingt dernières années, 21% de nouveaux logements ont ainsi été construits grâce à la mise en oeuvre du plan national d'action dont s'est doté le pays. Le Bahreïn émet le voeu que les travaux de la Conférence seront couronnés de succès et pourront être mis en oeuvre au niveau national.

M. TIM S. MANGWAZU, Ministre du logement du Malawi: cette conférence a lieu au moment où le Malawi est en quête de solutions aux problèmes de ses villes et campagnes. Il va sans dire que la pauvreté a constitué le principal facteur à la base des problèmes des établissements humains du pays. Depuis l'instauration d'un régime démocratique multipartite au Malawi en 1994, le Gouvernement reconnaît le besoin d'une approche multisectorielle favorable à des établissements humains durables. La solution aux problèmes dans ce domaine requièrent la participation de l'ensemble des acteurs économiques. Qui plus est, le Malawi a réalisé d'énormes progrès dans l'élaboration de programmes et de politiques décentralisés, dont l'objectif est de démarquer le processus de décision du gouvernement central aux niveaux locaux afin d'encourager les Malawis à soutenir la démocratie multipartite. Le Malawi estime que le succès de la mise en oeuvre du Programme d'action est tributaire de l'injection de ressources financières et de l'apport de techniques par la communauté des partenaires au développement.

M. ALFONSO NSUE MOKUY, Secrétaire d'Etat, chargé du logement et de l'urbanisme de la guinée équatoriale: la Guinée équatoriale a connu une forte pression démographique et un important exode rural. On assiste au grave phénomène de ruralisation des deux plus importantes villes du pays, qui se sont développées de façon anarchique. Le Gouvernement a, par conséquent, décidé d'élargir le territoire de l'une d'entre elles, la ville de Malabo, afin de mettre davantage de logements à disposition de la population. La situation générale des établissements humains est aggravée par le fait que le pays a une population jeune fort importante qui n'est pas encore préparée à contribuer au développement durable des établissements humains. Dans ce contexte, la Guinée équatoriale lance un appel à la communauté internationale, aux organisations internationales, régionales et non gouvernementales afin qu'elles l'aident à relever les nombreux défis auxquels est confronté le pays, notamment en ce qui concerne l'amélioration des infrastructures d'adduction d'eau potable, dont beaucoup de logements sont encore privés. Dès 1979, le Gouvernement a lancé un programme d'adduction d'eau et a créé par la suite un Comité national de l'eau et de l'assainissement. D'après le Gouvernement, 300 millions de dollars seraient nécessaires pour financer la construction d'un millier de logements et réaliser l'adduction en eau des principales villes du pays.

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M. ALI ABDI FARAH, Ministre de l'industrie, de l'énergie et des mines de Djibouti: les coûts du Plan d'action de Djibouti seraient compromis sans l'aide conjuguée de la communauté internationale et des bailleurs de fonds potentiels. Djibouti émet l'espoir qu'Habitat II suscite l'adhésion de tous et que le Programme pour l'habitat constitue une référence pour la mise en oeuvre du développement durable et harmonieux dans tous les pays du monde. Les questions essentielles débattues ici sont primordiales pour Djibouti, pays où la grande majorité des activités économiques est basée sur les centres urbains. Conscients du fait que l'essentiel du PIB est produit dans les villes, le Gouvernement a toujours considéré la maîtrise et l'accompagnement du développement urbain comme prioritaires: ainsi, depuis 1977, les deux tiers des ressources mobilisables de l'Etat sont affectées au secteur urbain, que ce soit pour le financement des infrastructures, du logement ou des services urbains.

M. ERDEM SAKER, Maire de la municipalité métropolitaine de la ville Turque de bursa, parlant au nom des membres du Conseil international pour les initiatives écologiques communales (collectivités locales): le Conseil international regroupe plus de 200 collectivités locales déterminées à honorer l'engagement qu'elles ont pris de mettre en oeuvre le Programme pour l'habitat. En outre, plus de 1 500 collectivités locales de 49 pays ont commencé à élaborer des Actions 21 locales et autres processus participatifs similaires en faveur du développement durable de leurs communautés.

Mme MEHLIKA MISIROGLU, Organisation internationale islamique de secours (ONG): l'organisation est activement engagée dans des activités de développement durable dans de nombreux pays. Toutefois,le développement durable ne saurait être mis en oeuvre sans une fondation solide. Le Programme pour l'habitat doit respecter la diversité du monde. Le document se doit de présenter une perception équilibrée, une approche holistique et laisser de côté le langage marginal pour se concentrer sur les questions urgentes. Dans le cas contraire, le document risque de se muer en une compilation de réserves et de prolonger davantage encore les souffrances de millions de personnes.

Mme SEIME H. SANCAR, Rainbow Istanbul Women's platform (ONG): cette ONG regroupe 43 organisations de femmes turques. Son programme est soutenu par de nombreux autres programmes qui représentent des milliers de femmes en Turquie. Afin de faire cesser la lutte de pouvoir qui existe entre les pays développés et les pays en développement, ainsi qu'entre les gouvernements centraux et les organisations non gouvernementales, il importe d'instaurer un partenariat et d'équilibrer nos relations. Ces relations doivent souligner le principe de responsabilité mutuelle. La plate-forme de l'organisation aspire à sensibiliser les femmes à la nécessité d'être actives pour agir en faveur de l'établissement d'une société durable. Aussi, appelons-nous les représentants des Nations Unies, les Etats Membres et les ONG à faire acte de courage et à créer un monde plus équilibré et plus équitable.

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M. DANIEL GALAND, Droit au logement (ONG): passant à l'action, la

Coalition pour le droit au logement et à la terre a organisé, le 6 juin dernier, une marche de protestation pacifique. Décidant de poursuivre son action, la Coalition a publié une déclaration dans laquelle elle exige l'arrêt des évictions forcées. Elle y dénonce également les crimes impunis perpétrés à l'encontre des pauvres du Brésil et des peuples du Tibet et du Kurdistan. La Coalition demande en outre aux Etats membres de réaffirmer le droit des pauvres à un logement décent et financièrement accessible. Les membres des Nations Unies se doivent en outre de reconnaître l'importance internationale acquise par les ONG, reflet de la croissance des mouvements sociaux et de la nécessité de leur participation au processus de prise de décisions.

Mme CHRISTINE DURBANK, Health and environment caucus (ONG): ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le répéter. Nous devons tirer les leçons de nos erreurs passées et aller de l'avant. Or aujourd'hui les cancers, la tuberculose et les maladies pulmonaires augmentent. Or, toutes ces maladies sont associées à différentes formes d'atteinte à l'environnement. Le logement à l'instar de l'alimentation est un besoin fondamental qu'un individu doit satisfaire pour devenir un citoyen productif. Par conséquent, il est de l'intérêt des gouvernements de répondre aux besoins primaires des personnes. La coopération des représentants des gouvernements, des chefs d'entreprises, des éducateurs, des dirigeants religieux et des familles est nécessaire pour maintenir un réseau d'appui permettant aux enfants, qui constituent l'avenir des nations, de disposer d'un logement et d'une nourriture suffisante.

Mme LAURIE WEISBERG, Carter center-global 2000 (ONG), donnant lecture d'un message de l'ancien Président Jimmy Carter: les travaux de la conférence doivent s'effectuer en tenant compte du principe de l'indivisibilité des droits. Personnellement, je participe depuis 13 ans à la construction de maisons car je demeure convaincue qu'un logement décent est un droit de l'homme fondamental. De ce fait, chaque pays doit faire de ce principe une réalité à l'intérieur de ses frontières. Chaque nation, en coopération avec les Nations Unies, les ONG et le secteur privé doit promouvoir des stratégies susceptibles d'instaurer des conditions de vie décentes pour tous les citoyens. Les Gouvernements ne doivent pas agir seuls mais ils doivent inaugurer la voie.

Mme HELENA NORBERG-HODGE, Gaia trust talk (ONG): la crise des établissements humains s'explique par les limites de la croissance. Notre réponse à cette crise réside dans la création de modèles de logements durables, illustrés par la construction d'éco-villages et de communautés réduites. Les éco-villages méritent l'appui de la communauté internationale car ils sont l'exemple pionnier à suivre. Ce concept est la réponse adéquate pratique et réaliste au Programme d'Action 21. la communauté internationale doit par conséquent saisir cette opportunité d'une approche hétérodoxe à la crise des établissements humains. La proposition de GAIA de bâtir un réseau d'établissements humains à visage humain est susceptible d'apporter des solutions intégrées aux problèmes soulevés lors des récentes grandes conférences internationales.

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Droits de réponse

Le représentant de la Turquie, exerçant son droit de réponse: en réponse à des distorsions sur la question de Chypre, il y a lieu de rappeler ici que les années écoulées entre 1963 et 1974 représentent des années de souffrance pour la communauté turque de Chypre. En fait, plus 80% de la population chypriote turque est devenue réfugiée. Les raisons de l'intervention turque sont bien connues: elle s'explique par la volonté d'éviter une tentative sanglante de coup d'Etat, à l'instigation d'une puissance étrangère et de ses collaborateurs. L'évocation de situation

des réfugiés doit également tenir compte du sort des réfugiés chypriotes turcs. Il est regrettable que le représentant ait tenu à utiliser un langage qui s'apparente à la langue de bois. Je suis le maire élu de la partie turque de Nicosie et c'est parce que mon pays est interdit de représentation internationale que je suis obligé de m'exprimer dans le cadre de la délégation de la Turquie.

Le représentant de Chypre, exerçant son droit de réponse: Chypre, qui n'avait pas l'intention de faire aujourd'hui une déclaration politique, a été amené, pour aborder la situation du logement et des établissements humains sur l'île, à se référer aux événements survenus au cours et depuis 1974. Par conséquent, Chypre s'inscrit en faux contre l'affirmation faite précédemment selon laquelle sa présence à Istanbul est seulement motivée par la volonté de se servir de la Conférence comme tribune politique.

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