DH/G/405

LE COMITÉ DES DROITS DE L'ENFANT EXAMINE LE RAPPORT DE CHYPRE

5 juin 1996


Communiqué de Presse
DH/G/405


LE COMITÉ DES DROITS DE L'ENFANT EXAMINE LE RAPPORT DE CHYPRE

19960605

La délégation souligne les difficultés posées par l'occupation turque sur l'application de la Convention sur l'île

Genève, 4 juin -- Le Comité des droits de l'enfant a commencé, cet après-midi, l'examen du rapport initial présenté par Chypre sur l'application de la Convention relative aux droits de l'enfant par cet État partie.

La délégation venue présenter le rapport est notamment composée de Mme Myrianthi Papaonisiforou, du Département du bien-être social au Ministère du travail et des services sociaux, et de M. Sotos Zackheos, Représentant permanent de Chypre auprès de l'Office des Nations Unies à Genève.

M. Zackheos a notamment souligné que l'application de la Convention par Chypre doit être examinée dans le contexte de l'invasion de l'île par la Turquie en 1974 et de l'occupation militaire d'environ 37% du territoire qui s'en est suivie. Cette situation et l'aggravation des problèmes sociaux qui en ont résulté ont eu de graves incidences sur le bien-être des enfants chypriotes, notamment les réfugiés et ceux dont les parents ont disparu.

Le représentant a aussi attiré l'attention sur les souffrances des enfants chypriotes grecs enclavés dans la partie occupée de l'île, qui se voient refuser le droit à une éducation secondaire et qui sont contraints de quitter leur famille pour étudier et rencontrent par la suite des difficultés pour retourner chez eux. En outre, le régime d'occupation fait obstacle à la distribution de livres et de matériel scolaire.

Le rapport de Chypre décrit les dispositions législatives adoptées par le pays dans le domaine de l'administration de la justice juvénile, de l'adoption, des soins aux handicapés et des relations entre parents et enfants, ainsi que les mesures qui ont été prises afin que la législation chypriote soit conforme aux dispositions de la Convention. Un comité pour la

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protection et le bien-être de l'enfant, composé de représentants des organisations gouvernementales et non gouvernementales s'occupant de la protection et de la promotion des droits de l'enfant, a été mis sur pied. Il est notamment chargé de l'organisation d'une semaine de l'enfance, qui a lieu chaque année depuis 1979.

M. Zacheos a souligné que le Gouvernement a mené d'importants efforts visant à assurer la protection et la promotion des droits de l'enfant. Il a notamment fait valoir que le pays a connu une réduction sensible des maladies et de la mortalité infantiles et a totalement éliminé la malnutrition et les principales maladies transmissibles.

Mme Papaonisiforou a par ailleurs indiqué que le Gouvernement s'était fixé pour objectif de faire connaître aux enfants chypriotes leurs droits en vertu de la Convention. Dans ce but, les enseignants ont reçu une formation spécifique.

M. Zackheos a déclaré que les enfants appartenant à des groupes minoritaires jouissent de l'égalité des droits et reçoivent notamment, dans les hôpitaux publics, les mêmes soins de santé que les autres enfants. Une école assurant l'enseignement en turc sera bientôt ouverte. Des aides sont en outre fournies aux Maronites et Arméniens afin qu'ils puissent étudier dans leur propre langue.

Le représentant a indiqué que l'ombudsman est habilité à recevoir des plaintes de particuliers ou d'organisations non gouvernementales et d'enquêter sur des agissements ou des négligences commis par des autorités administratives. Il a dit ne pas savoir si des plaintes ont été portées par des enfants ou en leur nom, mais a assuré que le principe en est reconnu.

La Convention a été traduite en grec, puisque la majorité de la population sur le territoire sous le contrôle du Gouvernement est de langue grecque. Le texte a également été distribué en anglais, les membres des communautés maronite et arménienne connaissant souvent cette langue. La Convention n'a pas été traduite en turc, a déclaré le représentant, qui a fait valoir que seuls quelques 500 Chypriotes turcs vivent dans le territoire contrôlé par le Gouvernement. Mais la question mérite examen, a-t-il reconnu.

Le Comité poursuivra, demain matin à 10 heures, l'examen du rapport de Chypre.

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