L'OFFRE DE SERVICES PEU ONÉREUX DÉRIVÉS DES ACTIVITÉS SPATIALES SOULIGNÉE AU COMITÉ DES UTILISATIONS PACIFIQUES DE L'ESPACE EXTRA-ATMOSPHÉRIQUE
Communiqué de Presse
OS/V/162
L'OFFRE DE SERVICES PEU ONÉREUX DÉRIVÉS DES ACTIVITÉS SPATIALES SOULIGNÉE AU COMITÉ DES UTILISATIONS PACIFIQUES DE L'ESPACE EXTRA-ATMOSPHÉRIQUE
19960604Le Directeur général de l'Office des Nations Unies à Vienne demande au Comité d'inscrire son action de coopération internationale dans le long terme
VIENNE, 3 juin (Service de l'information de l'ONU) - L'utilisation de systèmes de navigation pour automobile qui indiquent le chemin à suivre grâce à des informations fournies par le système de positionnement mondial, fait apparaître que les techniques spatiales font désormais partie de la vie quotidienne de plus en plus de monde. C'est ce qu'ont entendu les membres du Comité pour les utilisations pacifiques de l'espace extra-atmosphérique, alors que commençaient les travaux de sa trente-neuvième session, ici, à Vienne.
Cet exemple de la tendance vers un développement des services dérivés des activités spatiales à un coût aussi faible qu'ils peuvent intéresser chaque consommateur, a été cité dans deux interventions. Le Président du Comité, M. Peter Hohenfellner (Autriche), faisant remarquer que des milliers de voitures aujourd'hui équipées de tels nouveaux systèmes de navigation, ont été vendues au Japon, a prédit que la combinaison des communications et de la navigation serait, dans un proche avenir, porteuse de nombreux nouveaux services et d'emplois
Dans sa déclaration d'ouverture, le Directeur général de l'Office des Nations Unies à Vienne, M. Giorgio Giacomelli, a noté qu'en dépit du développement accéléré de la technologie illustré par l'application des techniques spatiales, l'écart scientifique et technologique entre pays développés et pays en développement continuait de s'élargir. Il a donc instamment prié le Comité de placer son action dans une perspective à long terme et de ne pas restreindre la coopération internationale dans les domaines où les retombées économiques et politiques ne sont pas immédiatement perceptibles. Dans le même esprit, le Président a invité les Etats Membres à participer à la coopération spatiale, non seulement dans leurs intérêts nationaux, mais comme contributions à la prospérité générale du monde.
Au moment de l'adoption de l'ordre du jour de la session, le représentant du Japon a proposé l'inscription de deux nouveaux points concernant l'élection du bureau et les règles de procédure du Comité.
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Le Président a décidé que ces propositions pouvaient être examinées au cours d'une réunion informelle, le mercredi 5 juin. Il s'en est suivi une discussion sur les deux points additionnels, au cours de laquelle il a été rappelé qu'une décision prise dans les années 60 voulait que le Comité ne prenne ses décisions que par consensus, au lieu de quoi, le Comité a un président permanent (Autriche), plutôt que de procéder à une élection annuelle avec rotation par région. Plusieurs orateurs dont le représentant du Groupe des 77 pays en développement (Pakistan) et le représentant de l'Espagne ont insisté pour que cette pratique soit révisée.
Le représentant de l'Espagne, M. José A. De Yturriaga, a remis en question les deux pratiques, qualifiant le principe du consensus comme un fossile hérité de l'époque de la guerre froide. Observant que le Comité se complaisait dans l'autosatisfaction, tout en restant peu performant, il a demandé une révision radicale des méthodes de travail. Le Président du Comité, M. Hohenfellner, avait pourtant prévenu, dans son discours d'ouverture, que travailler sur la base du consensus pouvait sembler inefficace, surtout lorsque les avis sont très partagés et les progrès accomplis très lents. Mais c'était, à son avis, le seul moyen d'assurer l'efficience du Comité, tout en permettant à tous les Etats Membres de tirer profits de ses travaux.
Au cours du même après-midi, les représentants de la Roumanie et du Comité de la recherche spatiale dont le siège est à Paris, ont fait une déclaration dans le cadre du débat général qui se poursuivra, au cours de la prochaine séance du Comité, demain matin, mardi 4 juin, à partir de 10 heures.
Déclaration du Directeur général
M. Giorgio Giacomelli, Directeur général de l'Office des Nations Unies à Vienne, a noté que la technologie spatiale faisait des progrès si rapides, que ses retombées bénéfiques font partie désormais de la vie quotidienne de plus en plus de monde. Un exemple frappant dans ce domaine est l'utilisation des techniques spatiales pour les systèmes de navigation des automobiles. Dans le même temps, a-t-il poursuivi, l'écart scientifique et technologique entre les pays développés et les pays en développement ne cesse de s'élargir.
S'agissant de l'ordre du jour du Comité, il a reconnu que celui-ci avait à faire face à une tâche difficile consistant à réconcilier la préférence de certains Etats pour la coopération multilatérale dans le domaine des activités spatiales et la préférence d'autres Etats pour une coopération bilatérale. En une période de restrictions financières, il est tentant de réduire la coopération internationale dans les domaines où les retombées économiques et politiques ne sont pas immédiatement visibles. C'est pour cette raison que le Comité devra placer son action dans une perspective à long terme.
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Il a attiré l'attention sur les efforts que fait le Bureau des affaires spatiales de l'Organisation pour aider les autres institutions du système des Nations Unies à utiliser les techniques spatiales dans leur travail. On en est ainsi au stade expérimental de l'utilisation de la télédétection dans le dépistage des mines antipersonnel. Quant aux projets interinstitutions relatifs à la prévention des catastrophes naturelles, à l'alerte précoce et aux secours d'urgence, ils ont déjà
démarré. Le Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID) explore également la possibilité de recourir à la télédétection pour dépister la culture de drogues illicites. Le Comité devrait recenser les voies et les moyens qui existent dans le plan à moyen terme (1998-2001) d'établir une liaison plus étroite entre les activités du Programme pour les applications des techniques spatiales et les objectifs plus vastes de l'Organisation des Nations Unies.
Compte tenu des restrictions financières actuelles très sévères, il est plus que jamais important que l'ordre du jour du Comité soit bien ciblé sur des objectifs spécifiques en vue de la troisième conférence sur l'exploration et les utilisations pacifiques de l'espace extra-atmosphérique (UNISPACE III). En outre, le Comité doit s'efforcer de contribuer au processus de réformes, en cours dans l'Organisation, en procédant à un examen de ses propres méthodes de travail et de son efficacité.
Déclaration du Président du Comité
M. PETER HOHENFELLNER (Autriche), Président du Comité, a déclaré qu'il fallait accroître la confiance des Etats Membres dans la capacité de l'Organisation de faire une utilisation optimale des ressources disponibles afin de parvenir à une prospérité générale dans le monde. On ne saurait plus dépendre lourdement d'un nombre limité de pays pour apporter les ressources; il faut que les pays donateurs y trouvent également un bénéfice à long terme. Il a estimé que le Comité qui conduit ses travaux sur la base du consensus, doit faire face à un défi important. Son travail pourrait ne pas apparaître efficace surtout lorsque les avis sont très partagés et que les progrès sont infimes. Mais le principe du consensus est le seul moyen de parvenir à une quelconque efficience du Comité, tout en permettant aux Etats Membres de bénéficier de ses travaux. Ce principe ne devrait pas être abandonné au profit d'une efficacité apparente.
Passant en revue les activités spatiales de l'année dernière, il a évoqué les arrimages historiques de la navette spatiale Atlantis avec la station spatiale MIR, en juin et novembre 1995 et, à nouveau, en mars 1996. Parmi les 71 personnes qui ont travaillé jusqu'ici à bord de la station MIR, il y a eu des citoyens des pays suivants: Afghanistan, Autriche, Bulgarie, Canada, France, Allemagne, Japon, Kazakhstan, Fédération de Russie, Syrie, Royaume-Uni et Etats-Unis.
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Il a fait observer que les prix des récepteurs utilisant le système de positionnement mondial ont chuté, au cours des années récentes, de dizaines de milliers de dollars à seulement quelque centaines de dollars. Cette tendance semble vouloir se poursuivre, permettant ainsi que les services liés à ce système mondial puissent être directement mis à la portée des consommateurs et ne plus être réservés à des sociétés comme les compagnies aériennes qui pouvaient se permettre l'investissement initial. Des centaines de milliers de systèmes de navigation automobile ont été vendus au Japon qui permettent de voir à l'écran des cartes routières sur lesquelles est signalée la position exacte de la voiture et recommandant le chemin à suivre pour atteindre sa destination.
Il a attiré l'attention sur l'inauguration récente, en Inde, d'un centre pour l'éducation dans les sciences et les techniques de l'espace pour l'Asie et le Pacifique. D'autres centres des Nations Unies seront bientôt créés dans d'autres régions du monde et, à cet égard, il a évoqué
l'appel lancé par le Sous-Comité scientifique et technique en vue de contributions volontaires qui permettraient au Programme pour les applications des techniques spatiales de remplir efficacement son mandat. Il a exprimé l'espoir que les débats du Comité déboucheront sur la compréhension des problèmes posés par les débris spatiaux en termes de coût des assurances ainsi qu'en termes de dangers physiques.
Abordant le travail effectué par le Sous-Comité juridique, il a noté que celui-ci a été en mesure, cette année, de soumettre à l'attention du Comité un document de travail consolidé sur la coopération internationale en vue du partage des retombées bénéfiques de l'exploration et des utilisations de l'espace extra-atmosphérique, en intégrant deux textes présentés à l'origine par le Brésil et le Groupe des 77 pays en développement d'une part, et par la France et l'Allemagne, d'autre part.
Il a fait observer que l'exploration et l'exploitation de l'espace avaient commencé dans un contexte international compliqué, structuré par l'interdépendance des intérêts nationaux et commerciaux. Il est cependant essentiel de considérer que la coopération dans les activités spatiales accroît les retombées bénéfiques pour toute la communauté internationale qui, à son tour, accroît les bénéfices absolus de chacun des membres de cette communauté. Il a mis en garde contre la coopération internationale "passive" aux termes de laquelle les pays n'acceptent de se joindre aux efforts de coopération que lorsqu'ils espèrent en tirer des bénéfices immédiats.
Alors que nous approchons de l'aube du prochain millénaire, a-t-il conclu, la communauté internationale doit opter pour une coopération "active" grâce à laquelle les pays participent aux efforts de coopération non pas seulement dans leurs intérêts nationaux exclusifs, mais dans le but de contribuer à la prospérité mondiale. Le Comité doit servir de point focal à une telle coopération spatiale.
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Débat général
M. MARIUS-IOAN PISO (Roumanie) a évoqué les progrès accomplis par son pays, l'année dernière, dans le domaine spatial et a fait état des expériences conduites par des scientifiques roumains dans le cadre des missions internationales INTERBALL et PRIRODA. Les résultats scientifiques ont été obtenus dans les domaines de l'astrophysique, des études de l'environnement, de la recherche en microgravité et de l'élasticité thermique.
Le système institutionnel de recherche et de développement spatial a été amélioré, a-t-il poursuivi. L'Agence spatiale roumaine est devenue une institution indépendante au sein du Ministère de la recherche et de la technologie. L'Institut national de recherche aérospatiale a été créé et un centre national sur les données aérospatiales est en cours d'organisation. Un petit satellite de télédétection avec des capacités en matière d'information et d'éducation est en cours de construction qui sera lancé avant la fin de cette décennie.
M. PETER STAN GRZEDZIELSKI, Directeur exécutif du Comité de la recherche spatiale (COSPAR), a déclaré que le COSPAR était favorable à la convocation d'une troisième conférence des Nations Unies sur l'exploration et les utilisations pacifiques de l'espace extra-atmosphérique. Une telle conférence encouragerait une utilisation plus complète du potentiel scientifique et technique accumulé pour accroître la connaissance de l'espace et les possibilités d'utiliser
cette connaissance pour créer des technologies spatiales puissantes, économiques, fiables et applicables facilement aux besoins quotidiens.
Il a rappelé que les activités spatiales couvraient un vaste domaine et que plusieurs applications spatiales pourraient surgir dans bien des domaines difficiles à prédire. Par exemple, a-t-il expliqué, la technologie du système de positionnement mondial trouve une application dans de nombreux domaines y compris la prévision des tremblements de terre et le contrôle de la circulation routière.
Le COSPAR a participé à des entreprises internationales visant à promouvoir la recherche spatiale et ses applications, a-t-il poursuivi. Une de ces activités a été la surveillance de l'environnement mondial humain où les observations depuis l'espace ont permis de jouer un important rôle dans l'alerte précoce en cas de catastrophes naturelles.
Le COSPAR a également servi d'intermédiaire en facilitant des contacts directs entre hommes de sciences de différentes régions et en coordonnant des activités en faveur des pays en développement qui se proposent de participer aux programmes spatiaux.
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