LE GUATEMALA PRÉSENTE SON RAPPORT INITIAL AU COMITÉ DES DROITS DE L'ENFANT
Communiqué de Presse
DH/G/402
LE GUATEMALA PRÉSENTE SON RAPPORT INITIAL AU COMITÉ DES DROITS DE L'ENFANT
19960604La délégation souligne la situation économique particulièrement difficile du pays après plusieurs années de conflit armé interne
Genève, 3 juin -- Le Comité des droits de l'enfant a commencé, ce matin, l'examen du rapport initial présenté par le Guatemala en vertu de la Convention relative aux droits de l'enfant. La délégation a fourni des renseignements sur l'application des dispositions de la Convention, en particulier en ce qui concerne le cadre économique, social, législatif et politique du pays et les lourdes conséquences du conflit armé interne qu'a connu le pays.
La délégation du Guatemala est dirigée par M. Vicente Arranz Sanz, Président de la Commission présidentielle des droits de l'homme. Il est notamment accompagné de M. Salvador Gandara, Secrétaire de la présidence au bien-être social et de M. Federico Urruela Prado, Représentant permanent du Guatemala auprès de l'Office des Nations Unies à Genève.
M. Urruela, présentant le rapport du Guatemala, a reconnu que son pays connaît de graves difficultés et dispose de peu de ressources. Il a déclaré que le Guatemala était passé d'une situation de guerre froide à un état de «paix chaude». Le rapport du Guatemala fait également état des circonstances et difficultés rencontrées par le Guatemala dans la mise en oeuvre de la Convention, attirant l'attention en particulier sur la persistance de la crise économique mondiale qui a eu un impact direct sur la disponibilité des ressources pour l'amélioration de la situation dans le domaine de l'éducation, de la santé, de la sécurité sociale. Le rapport fait état, également, des insuffisances en matière de formation des personnes ayant des enfants à leur charge dans le cadre d'institutions publiques ou privées. Le rapport mentionne également les difficultés rencontrées pour parvenir à un consensus en ce qui concerne un nouveau code sur l'enfance et l'adolescence, ainsi que sur une nouvelle loi sur l'adoption.
Le rapport souligne que, après 34 ans de conflit armé interne, le pays est aujourd'hui confronté à des demandes de changement et à des ajustements structurels qui l'ont empêché de suivre un cours normal en pleine conformité avec ses engagements en matière de droits de l'homme et de droits de l'enfant.
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Le chef de la délégation, M. Arranz, a souligné que trois gouvernements civils successifs ont veillé à la transition démocratique et que d'importants progrès ont été réalisés dans le domaine des droits de l'homme et du bien-être des enfants. Il a fait valoir notamment que le Guatemala a créé la fonction d'ombudsman à l'enfance.
Le pays connaît encore des difficultés dues à l'inégalité de distribution des revenus. En effet, 10% de la population possède 44% du revenu et un très petit nombre de propriétaires possède la grande majorité des terres du pays. La pauvreté frappe durement le pays, dont 86% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, entraînant des conséquences particulièrement graves sur les enfants. La malnutrition est devenue un grave problème pour les enfants du pays.
M. Arranz a affirmé que le Gouvernement accorde beaucoup d'importance au bien-être des enfants, mais a souligné qu'il est difficile de faire des progrès sans une détermination à améliorer la situation générale du pays sur le plan économique et social. Pour ce qui est de la coordination, ou de l'absence de coordination entre les institutions de l'État, M. Arranz a déclaré que le problème principal provenait du fait que le Gouvernement n'a pas été en mesure, jusqu'à présent, de se doter d'une politique de la jeunesse. Le nouveau gouvernement envisage la création d'un institut pour l'enfance qui centraliserait les activités en faveur de l'enfance et surveillerait l'exécution des programmes. En attendant, c'est le Procureur des droits de l'homme qui établit les politiques concernant les droits de l'enfant, l'ombudsman à l'enfance étant chargé de les appliquer.
Le Président de la Commission présidentielle des droits de l'homme a par ailleurs reconnu que les statistiques sur les questions concernant l'enfance sont insuffisantes, voire inexistantes. Le pays a besoin d'aide pour mettre en place un système de surveillance permettant de recueillir des données fiables. Il a indiqué que l'UNICEF avait commencé à fournir une assistance dans ce domaine.
Répondant à des questions de la part de membres du Comité, la délégation a indiqué que les cas de violations et de mauvais traitement commis sur des enfants de la rue ont diminué au cours des dernières années. Le Gouvernement a en outre adopté des mesures pour réformer le système policier du pays.
Dans le domaine de l'éducation, la délégation a indiqué que les établissements d'enseignement primaire ne couvrent que 70% des besoins du pays. Les zones rurales souffrent particulièrement de cette situation. C'est pourquoi le pays connaît des taux d'analphabétisme importants. Le système scolaire doit être réformé en profondeur, a poursuivi M. Arranz, qui a aussi souligné que les parents souhaitent souvent garder les enfants auprès d'eux pour aider dans le travail.
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M. Arranz a assuré que les mesures en faveur de l'enfance ont un haut rang de priorité dans le budget de l'État. Le rang de priorité le plus élevé est accordé à l'instauration de la paix et à la fin du conflit armé. Une fois cet objectif réalisé, les enfants bénéficieront de la plus haute priorité a affirmé M. Arranz.
Le Comité des droits de l'enfant poursuivra, cet après-midi, l'examen du rapport du Guatemala.
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