En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/5992

SELON LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, SEULE UNE ACTION MONDIALE PEUT EXTIRPER LE FLEAU DU TERRORISME

On trouvera ci-après le texte du message adressé par le Secrétaire général, M. Boutros Boutros-Ghali, à la réunion préparatoire du Colloque international sur le terrorisme ouverte le 29 mai au Caire, et dont le représentant résident par intérim du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), M. K. P. Moorhty, a donné lecture :

Bien que je ne puisse être parmi vous ce jour, je suis toujours très désireux de participer aux réunions internationales ayant lieu en Égypte et en particulier au siège d'Al Ahram, car je continue à me considérer comme un membre de la famille de ce journal.

Vous vous réunissez aujourd'hui pour examiner une question qui revêt une particulière urgence. Les terroristes menacent les bases mêmes de la vie civilisée. En cherchant à réaliser leurs objectifs par la violence, ils montrent assez qu'ils ne sont aucunement disposés à mettre leurs opinions à l'épreuve d'un processus politique équitable.

C'est en gardant à l'esprit ce sentiment d'urgence que je soumets les trois idées suivantes à votre attention :

- Le terrorisme n'est pas un phénomène isolé. On ne peut le dissocier de plusieurs autres activités illégales. Les terroristes prospèrent en effet à la faveur du commerce illégal d'armes et de munitions. Des faits récents ont montré qu'ils utilisent souvent un financement provenant du blanchiment des profits du commerce des stupéfiants et du trafic illicite des drogues. Malgré le masque politique sous lequel les terroristes cherchent à se cacher, leurs liens avec le monde du crime sont manifestes dans le financement, l'achat des armes et l'obtention d'une base arrière où ils trouvent refuge une fois commis leurs forfaits.

- Le terrorisme n'est pas limité à une zone géographique ou à un groupe social ou national donné. Il ne connaît aucune frontière. Il peut frapper à loisir en Amérique ou en Europe, au Moyen-Orient, en Asie ou en Afrique. Aucun continent, aucun pays n'est à l'abri du terrorisme, qui constitue donc bien une menace mondiale.

- Comme il est une menace mondiale, le terrorisme ne peut être extirpé que moyennant une action mondiale. Nul État ne saurait y parvenir seul, car les terroristes se jouent des frontières. Pour éliminer cette menace qui pèse sur toutes les nations, il faut entreprendre une action collective.

Pour contribuer à cette action collective contre le terrorisme, j'ai moi-même participé au Sommet des artisans de la paix tenu à Charm el-Cheikh le 13 mars. J'y ai évoqué le rôle pionnier qu'avait joué l'Assemblée générale en adoptant la Déclaration sur les mesures visant à éliminer le terrorisme international, le 9 décembre 1994. Cette déclaration a été réaffirmée par l'Assemblée générale dans sa résolution 50/53.

Ainsi, l'Organisation des Nations Unies se révèle être la seule instance au monde où les pays se sont réunis pour agir contre le terrorisme. C'est par des politiques examinées aux Nations Unies, par des décisions prises à l'Assemblée générale, que les États peuvent trouver les moyens de lutter contre le terrorisme dans sa dimension mondiale.

J'applaudis à votre décision de tenir un Colloque international sur le terrorisme. Connaissant Al Ahram, je suis convaincu que les idées qui seront avancées à cette réunion seront audacieuses et novatrices. Je suis heureux de vous souhaiter une réunion fructueuse et j'espère pouvoir prendre connaissance des résultats de vos délibérations.

 

 

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