CS/703

LE CONSEIL DE SECURITE PROROGE LE MANDAT DE LA FORDEPRENU JUSQU'AU 30 NOVEMBRE 1996

30 mai 1996


Communiqué de Presse
CS/703


LE CONSEIL DE SECURITE PROROGE LE MANDAT DE LA FORDEPRENU JUSQU'AU 30 NOVEMBRE 1996

19960530 APRES-MIDI CS/703

Le Conseil de sécurité a adopté, cet après-midi, par 14 voix pour et une abstention (Fédération de Russie), la résolution 1058 (1996) par laquelle il décide de proroger le mandat de la Force de déploiement préventif des Nations Unies (FORDEPRENU) pour une période prenant fin le 30 novembre 1996. Le Conseil demande aux États Membres d'examiner favorablement les demandes présentées par le Secrétaire général en vue de la fourniture à la FORDEPRENU de l'assistance nécessaire à l'accomplissement de son mandat. Il prie le Secrétaire général de le tenir régulièrement informé de l'évolution de la situation sur le terrain et de tout autre élément pouvant influer sur le mandat de la FORDEPRENU, et le prie en outre de revoir la composition, l'effectif et le mandat de la Force, ainsi que de lui présenter, pour examen, un nouveau rapport d'ici au 30 septembre 1996.

Les représentants des Etats Membres suivants du Conseil ont expliqué leur vote : Italie (au nom de l'Union européenne et de la Bulgarie, de l'Estonie, de la Hongrie, de la Lettonie, de la Lituanie, de Malte, de la Norvège, de la Pologne, de la République tchèque et de la Slovaquie), Allemagne, Royaume-Uni, Chili, Indonésie, République de Corée, Fédération de Russie, Botswana, Guinée-Bissau, Honduras, Egypte, Pologne, France, Etats-Unis et Chine. Le représentant de l'ex-République yougoslave de Macédoine avait auparavant fait une déclaration.

Pour l'examen de cette question, le Conseil de sécurité était saisi d'un rapport du Secrétaire général, ainsi que d'une lettre adressée au Secrétaire général par le Chargé d'affaires de la Mission permanente de l'ex-République yougoslave de Macédoine auprès des Nations Unies qui transmet au Secrétaire général une lettre du Ministre des affaires étrangères de son pays, en date du 8 avril 1996.

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Texte du projet de résolution (S/1996/392)

Le Conseil de sécurité,

Rappelant toutes ses résolutions antérieures sur la question, en particulier ses résolutions 1027 (1995) du 30 novembre 1995 et 1046 (1996) du 13 février 1996,

Réaffirmant son attachement à l'indépendance, à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'ex-République yougoslave de Macédoine,

Notant avec satisfaction le rôle important que la Force de déploiement préventif des Nations Unies (FORDEPRENU) joue en contribuant au maintien de la paix et de la stabilité, et rendant hommage à son personnel pour la manière dont il s'acquitte de sa mission,

Notant que la situation sur le plan de la sécurité dans l'ex-République yougoslave de Macédoine s'est améliorée, mais se rendant compte qu'il serait prématuré de considérer que la stabilité règne maintenant dans la région, et exprimant l'espoir que l'évolution de la situation ne compromettra pas la confiance et la stabilité dans l'ex-République yougoslave de Macédoine, ni n'en menacera la sécurité,

Se félicitant de la signature de l'Accord entre l'ex-République yougoslave de Macédoine et la République fédérative de Yougoslavie en date du 8 avril 1996 (S/1996/291, annexe) et demandant instamment aux deux parties de l'appliquer dans son intégralité, notamment en ce qui concerne la démarcation de leur frontière commune,

Se félicitant également des progrès réalisés sur la base de l'Accord intérimaire du 13 septembre 1995 (S/1995/794, annexe I) pour ce qui a trait à l'amélioration des relations entre l'ex-République yougoslave de Macédoine et la Grèce,

Se félicitant en outre que la FORDEPRENU et la mission de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe oeuvrent en étroite coopération,

Prenant note de la lettre du 11 avril 1996 (S/1996/389) que le Chargé d'affaires par intérim de l'ex-République yougoslave de Macédoine a adressée au Secrétaire général,

Ayant examiné le rapport du Secrétaire général en date du 23 mai 1996 (S/1996/373 et Add.1) et pris connaissance, en particulier, de son évaluation de la composition, de l'effectif et du mandat de la FORDEPRENU,

1. Prend note avec satisfaction du rapport du Secrétaire général en date du 23 mai 1996;

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2. Décide de proroger le mandat de la FORDEPRENU pour une période prenant fin le 30 novembre 1996;

3. Demande aux États Membres d'examiner favorablement les

demandes présentées par le Secrétaire général en vue de la fourniture à la FORDEPRENU de l'assistance nécessaire à l'accomplissement de son mandat;

4. Prie le Secrétaire général de le tenir régulièrement informé de l'évolution de la situation sur le terrain et de tout autre élément pouvant influer sur le mandat de la FORDEPRENU, et le prie en outre de revoir la composition, l'effectif et le mandat de la Force, ainsi que de lui présenter, pour examen, un nouveau rapport d'ici au 30 septembre 1996;

5. Décide de demeurer saisi de la question.

Rapport établi par le Secrétaire général en application de la résolution 1046 (1996) du Conseil de sécurité (S/1996/373/Add.1)

Le Conseil de sécurité était saisi d'un rapport du Secrétaire général (S/1996/373 et Add.1) soumis en application de la résolution 1046 (1996) du Conseil de sécurité en date du 13 février 1996 aux termes duquel le Secrétaire général recommande de proroger le mandat de la Force de déploiement préventif des Nations Unies (FORDEPRENU) dans l'ex-République yougoslave de Macédoine, dans sa composition actuelle, pour une nouvelle période de six mois, prenant fin le 30 novembre 1996. Le Secrétaire général indique qu'il a l'intention d'examiner périodiquement les questions concernant la mission et les effectifs de la FORDEPRENU et de faire rapport au Conseil de sécurité dès qu'il jugera que l'évolution de la situation dans la région ou dans l'ex-République yougoslave de Macédoine elle-même permet de réaliser de nouvelles économies.

La FORDEPRENU, fait observer le Secrétaire général, est la première force de déploiement préventif des Nations Unies. Elle a joué un rôle important en aidant l'ex-République yougoslave de Macédoine à asseoir sa qualité d'Etat et à consolider sa sécurité. Le Secrétaire général partage donc l'opinion selon laquelle la mission de la FORDEPRENU a été, et reste toujours, un succès pour l'Organisation des Nations Unies, pour l'ex-République yougoslave de Macédoine et pour l'ensemble de la région.

Néanmoins, poursuit le Secrétaire général, comme toutes les opérations de maintien de la paix en ce temps de crise financière, la FORDEPRENU doit faire l'objet d'un examen rigoureux pour déterminer si son mandat est toujours valable et, dans l'affirmative, s'il peut être exécuté avec moins de ressources. Pour M. Boutros Boutros-Ghali, se demander si la mission est

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toujours indispensable, c'est reprendre la question qui consiste à savoir comment mesurer le degré de réussite d'une opération de déploiement préventif et juger si, après une réduction ou un retrait de ses forces, la paix et la stabilité se maintiendront, si les menaces et les tensions qui avaient été contenues jusque-là disparaîtront ou si seront mis en place ou consolidées des moyens et des institutions qui permettent de les dissiper?

Le Gouvernement de l'ex-République yougoslave de Macédoine estime pour sa part qu'il est nécessaire que la mission soit poursuivie afin de maintenir la stabilité, de conserver les gains déjà acquis et d'éviter de saper les structures de paix, encore fragiles, établies dans les Balkans. Les chefs des autres partis politiques et des différents groupes ethniques du pays partagent cette opinion ainsi que la plupart, à quelques exceptions près, des gouvernements qui ont fait connaître leurs vues au Secrétariat au cours des dernières semaines, y compris les gouvernements des nations qui fournissent des contingents.

Le Gouvernement, dans une lettre qu'il a adressée au Secrétaire général le 8 avril 1996, a présenté les arguments suivants à l'appui de sa demande de prorogation du mandat de la FORDEPRENU pour une nouvelle période de 12 mois : la phase délicate de l'application de l'Accord de Dayton, qui, en tout état de cause, est exposée à des dangers et des complications; les menaces régionales potentielles, en particulier au Kosovo, à proximité immédiate de l'ex-République yougoslave de Macédoine, et la non-délimitation de la frontière avec la République fédérative de Yougoslavie; l'insuffisance des capacités de défense du pays tant que ses efforts pour faire partie d'arrangements de sécurité collective n'auront pas abouti; et le rôle positif joué par la FORDEPRENU dans le processus consistant à établir des structures et politiques démocratiques de bon voisinage.

Bien qu'il soit impossible de prévoir avec certitude les conséquences d'un retrait de la FORDEPRENU dans la situation actuelle, le Secrétaire général reconnaît le bien-fondé des arguments avancés par le Gouvernement et par d'autres parties intéressées qui souhaitent le maintien de l'opération. Les menaces qui pèsent sur la stabilité du pays sont certainement moins fortes qu'elles ne l'étaient quand il a recommandé un déploiement préventif en novembre 1992. Mais il est trop tôt pour être certain que la stabilité se maintiendra dans la région. L'application intégrale de l'Accord-cadre général pour la paix en Bosnie-Herzégovine est loin d'être assurée; la frontière entre l'ex République yougoslave de Macédoine et la République fédérative de Yougoslavie où ont eu lieu la plupart des patrouilles de la Force n'a pas encore été délimitée; le différend qui oppose l'ex-République yougoslave de Macédoine à la Grèce n'a pas encore été totalement réglé; et les tensions interethniques persistent. Il faut espérer que toutes ces menaces potentielles à la stabilité et la sécurité du pays s'aplaniront au cours des prochains mois. Mais pour l'instant, le Secrétaire général pense qu'il serait imprudent de retirer la Force.

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Reste l'importante question de savoir si le mandat de la Force pourrait être exécuté avec des ressources moindres. Les arguments exposés dans le présent rapport ont convaincu le Secrétaire général qu'il ne convient pas de remplacer les bataillons d'infanterie par des observateurs militaires. Les patrouilles doivent être effectuées par des unités d'infanterie entraînées. La question qui se pose est de savoir si le nombre actuel de patrouilles et de postes d'observation est absolument nécessaire. Le Secrétaire général rappelle que dans son rapport du 9 décembre 1992 (S/24923), il avait d'abord recommandé le

déploiement d'un seul bataillon d'infanterie comprenant approximativement 700 militaires tous rangs confondus. Le Conseil a par la suite décidé de rajouter un deuxième bataillon qui a permis à la Force d'élargir ses patrouilles et d'accroître le champ de ses observations. Il faut espérer que l'amélioration de la situation dans le pays et dans la région au cours des mois prochains permettra d'appliquer la recommandation initiale concernant les forces d'infanterie.

Le Secrétaire général rappelle que, dans sa résolution 1027 (1995) du 30 novembre 1995, le Conseil de sécurité avait décidé de proroger le mandat de la FORDEPRENU pour une période prenant fin le 30 mai 1996 et l'avait prié de le tenir régulièrement informé de tout développement sur le terrain et de toute autre circonstance affectant le mandat de la FORDEPRENU.

Dans un additif au rapport, le Secrétaire général rappelle que dans son rapport sur le financement de la FORDEPRENU (A/50/895), dont est actuellement saisie l'Assemblée générale, il estimait que le montant à prévoir pour couvrir les dépenses de la Force, dans sa composition actuelle, pour une période de 12 mois, serait de 52,4 millions de dollars. En conséquence, au cas où le Conseil de sécurité déciderait de proroger le mandat de la Force pour une nouvelle période de six mois, ainsi que le Secrétaire général l'a recommandé, le montant à prévoir à cette fin s'établirait à 26,2 millions de dollars.

Le Conseil de sécurité était également saisi d'une lettre (S/1996/389) en date du 11 avril 1996, adressée au Secrétaire général par le Chargé d'affaires par intérim de la Mission permanente de l'ex-République yougoslave de Macédoine auprès des Nations Unies, transmettant le texte d'une lettre du 8 avril de M. Ljubomir Frckovski, Ministre des affaires étrangères de la République de Macédoine, au sujet de la Force de déploiement préventif des Nations Unies (FORDEPRENU) en République de Macédoine.

Le Ministre des affaires étrangères se félicite de la mise en place définitive de la Force de déploiement préventif des Nations Unies (FORDEPRENU) en tant que mission de maintien de la paix entièrement indépendante en République de Macédoine, placée sous la conduite de M. Henryk Sokalski, Représentant spécial du Secrétaire général. Appréciant vivement le rôle des Nations Unies dès le début de cette opération préventive de maintien de la

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paix des Nations Unies en République de Macédoine qui a eu un succès éclatant, le Ministre se dit convaincu que le Secrétaire général demandera la prorogation de son mandat pour une nouvelle période de 12 mois dans son prochain rapport au Conseil de sécurité. Le bilan tout à fait positif qu'ont dressé le Conseil de sécurité et de nombreux acteurs de la communauté internationale du déroulement de la mission de maintien de la paix de la FORDEPRENU milite également en faveur de la prorogation de son mandat.

Malheureusement, fait remarquer le Ministre, la situation dans

la région n'a pas changé au point de justifier que la mission prenne fin le 30 mai de cette année. Il est incontestable que l'Accord de Dayton a permis l'arrêt de la guerre, principalement en Bosnie-Herzégovine. Cependant, cette période au cours de laquelle l'Accord doit être complètement mis en oeuvre est assurément délicate et source de risques et de complications. La FORDEPRENU, facteur de stabilité éprouvé, revêt une importance capitale comme mécanisme d'appui au processus de paix dans la région en crise et au-delà, étant donné la complexité et l'enchevêtrement des ethnies et des religions de cette région. La frontière septentrionale de la République de Macédoine n'est toujours pas conjointement délimitée malgré les efforts déployés par le gouvernement de la République de Macédoine à cet égard.

Le Ministre explique que son pays, pour des raisons indépendantes de sa volonté, s'est retrouvé avec des moyens de défense considérablement réduits. La raison en est le retrait de tous les armements et équipements militaires à la suite du départ de l'ex-Armée populaire de Yougoslavie et de l'embargo sur les armes décrété par le Conseil de sécurité. La mise en place d'un système de défense approprié dans le cadre de mécanismes de sécurité collective (OTAN) et l'élaboration d'une politique de défense fondée sur les principes du contrôle des forces armées par les autorités civiles et sur un système politique démocratique constituent pour nous un engagement permanent. Étant donné les difficultés économiques auxquelles nous nous heurtons en raison essentiellement des sanctions des Nations Unies et de l'embargo unilatéral de ces dernières années, la mise en place d'un système de défense approprié prendra encore beaucoup de temps. Il importe également de proroger le mandat de la FORDEPRENU en République de Macédoine car l'Organisation des Nations Unies et l'ensemble de la communauté internationale ont à coeur de créer un environnement propice au renforcement de la stabilité d'un pays qui s'est révélé être un important facteur de paix et de stabilité dans la région.

La mission de la FORDEPRENU, qui, en coordination avec l'Organisation sur la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), a établi des liens de coopération exceptionnels avec toutes les principales entités de notre pays, a contribué pour beaucoup au processus de mise en place de structures démocratiques en République de Macédoine et à la mise en oeuvre de sa politique de bon voisinage.

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Déclaration

M. DENKO MALESKI (ex-République yougoslave de Macédoine) s'est félicité de la mise en place définitive de la Force de déploiement préventif des Nations Unies (FORDEPRENU) en tant que mission de maintien de la paix entièrement indépendante en République de Macédoine, placée sous la conduite de M. Henryk Sokalski, le représentant spécial du Secrétaire général. La FORDEPRENU, facteur de stabilité éprouvé, revêt une importance capitale comme contribution au processus de paix dans la région en crise et au-delà, étant donné la complexité et l'enchevêtrement des ethnies et des religions dans la région. Il faudrait restructurer la FORDEPRENU. Il importe de proroger

le mandat de la Force car les Nations Unies et l'ensemble de la communauté internationale ont à coeur de créer un environnement propice au renforcement de la stabilité d'un pays qui s'est révélé un important facteur de paix et de stabilité dans la région. Son pays garde une capacité de défense très réduite à la suite de l'application de la résolution sur l'embargo sur les armes en ex-Yougoslavie, a fait remarquer le représentant.

Explications de vote

M. LORENZO FERRARIN (Italie, au nom de l'Union européenne et de la Bulgarie, de l'Estonie, de la Hongrie, de la Lettonie, de la Lituanie, de Malte, de la Norvège, de la Pologne, de la République tchèque et de la Slovaquie) a estimé que si le rapport du Secrétaire général fait incontestablement état d'une amélioration de la situation dans l'ex-République yougoslave de Macédoine, il montre également clairement que la situation reste fortement précaire. L'Union européenne est, par conséquent, d'avis que ces circonstances rendrait prématuré et potentiellement dangereux tout retrait de la FORDEPRENU, risquant, en outre, d'envoyer un faux signal. C'est pourquoi, elle se félicite de la recommandation du Secrétaire général et appuie le projet de résolution dont est saisi le Conseil de sécurité, qui proroge de six mois le mandat de la Force, dans sa configuration actuelle.

L'Union européenne observe, parmi les développements positifs, la signature, le 8 avril dernier, d'un Accord entre l'ex-République yougoslave de Macédoine et la République Fédérative de Yougoslavie. La résolution 1058 (1996) note avec satisfaction la signature de cet accord et exhorte les parties à la mettre complètement en oeuvre, y compris en ce qui concerne la démarcation des frontières mutuelles, qui est d'une importance cruciale.

M. GERHARD HENZE (Allemagne) a estimé que l'avis du pays hôte et des pays fournisseurs de contingents constituent en soi un élément très important. De toute évidence, il est de leur intérêt d'évaluer continuellement la situation en matière de sécurité dans la région de façon très prudente.

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Sa délégation se félicité du rapport du Secrétaire général, notamment pour l'approche adoptée en faveur d'une analyse globale prudente. Le représentant a noté avec satisfaction que des progrès ont été réalisés dans la situation en ex-République yougoslave de Macédoine. L'accord du 8 avril dernier conclu avec la République fédérative de Yougoslavie et l'amélioration des relations avec la Grèce ont marqué un nouveau pas vers la stabilisation de la situation dans le pays. Toutefois, la situation générale en ex-Yougoslavie ne permet pas de conclure que des progrès ont été réalisés. C'est pourquoi, il est impératif de maintenir la présence de la FORDEPRENU pour une autre période de six mois. La résolution envisage la possibilité de modifier la composition de la Force à une date ultérieure à la lumière des progrès réalisés en ex-République yougoslave de Macédoine ou dans la région. A cet égard, l'Allemagne estime que la FORDEPRENU doit encore jouer un

rôle dans le pays tant que sa mission n'est pas pleinement achevée.

M. DEREK J. PLUMBLY (Royaume-Uni) s'est félicité de la conclusion de l'Accord du 8 avril sur la démarcation de leur frontières communes entre l'ex-République yougoslave de Macédoine et la République fédérative de Yougoslavie. Le représentant a également noté avec satisfaction les importants progrès en faveur de la paix et l'amélioration de la situation constatés dans les Balkans. Pour autant, le Royaume-Uni pense que le moment n'est pas venu de modifier le mandat de la FORDEPRENU, en réduisant notamment la durée ou les effectifs de la Force. C'est pourquoi, le Royaume-Uni, qui n'a pas ménagé ses efforts pour contribuer à restaurer la paix dans la région, s'est porté coauteur et a voté en faveur du projet de résolution dont était saisi aujourd'hui le Conseil de sécurité.

M. JUAN SOMAVIA (Chili) a souligné les travaux très positifs accomplis par la Force de déploiement préventif des Nations Unies en ex-République yougoslave de Macédoine. La FORDEPRENU a, par des mesures de rétablissement de confiance, permis d'assurer une certaine stabilité dans le pays et dans la région. L'accord conclu avec la Grèce a marqué un pas positif dans la situation du pays. L'absence de démarcation de la frontière avec l'ex-Yougoslavie et d'autres problèmes en suspens avec la Grèce restent à régler. La présence de la FORDEPRENU doit être maintenue pour garantir la stabilité dans le pays et dans la région. Toutefois, le mandat de la Force ne doit pas être prorogé de façon indéfinie.

M. NUGROHO WISNUMURTI (Indonésie) a indiqué que sa délégation donne son plein aval à la recommandation du Secrétaire général visant à ce que le mandat de la FORDREPRENU, soit prorogé, dans sa configuration actuelle, pour une durée de six mois, jusqu'au 30 novembre 1996. Le projet de résolution dont est saisi aujourd'hui le Conseil reflète pleinement cette recommandation. Cette recommandation traduit également la demande de l'ex-République yougoslave de Macédoine de voir prolongé le mandat de la Force sur son territoire. L'Indonésie estime en outre que la FORDEPRENU joue un rôle novateur en tant que première force préventive déployée par les Nations Unies.

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Enfin, la signature de différents accords entre des Etats des Balkans montre à l'évidence une amélioration de la situation dans la région. Pour autant, celle-ci reste précaire. C'est pourquoi, l'Indonésie qui contribue aux effectifs de la Force, votera en faveur du projet de résolution.

M. PARK SOO GIL (République de Corée), tout en se félicitant des succès remportés par la FORDEPRENU, a estimé que pour envisager le devenir de la Force, il importe d'examiner la situation qui prévaut actuellement dans l'ensemble des Balkans. Or, selon lui, celle-ci est particulière précaire. C'est pourquoi, à l'instar du Secrétaire général, la République de Corée estime qu'il est trop tôt pour conclure qu'une paix durable a été instaurée dans la région. De même, il est prématuré d'examiner la réduction ou le retrait des effectifs de la FORDEPRENU. Pour toutes ces raisons, la République de Corée a voté en faveur du projet de résolution dont était saisi le Conseil aujourd'hui.

M. SERGEY LAVROV (Fédération de Russie) a rappelé que les forces préventives ont joué un rôle important pour empêcher la propagation des conflits. La FORDEPRENU a permis de réaliser des progrès importants, notamment la signature d'un accord, en avril dernier, entre l'ex-République yougoslave de Macédoine et la Grèce. Sa délégation note que le Secrétaire général analyse dans son rapport la possibilité de modifier la composition de la Force, en particulier sa composante militaire. Une série de fonctions assurées par la composante civile pourraient être confiées au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). La Fédération de Russie regrette que sa proposition visant à proroger le mandat de la FORDEPRENU, en sa forme actuelle, pour une période de quatre mois n'ait pas été retenue dans la présente résolution. Aussi, devra-t-elle s'abstenir lors du vote.

M. D.C.M. NKGOWE (Botswana), rappelant que la FORDEPRENU a joué un rôle essentiel, en évitant que la guerre ne s'étende au nord des Balkans et en contribuant à la stabilisation de la situation politique interne de l'ex-République yougoslave de Macédoine, a souligné que la Force constitue un des succès majeurs enregistrés par les Nations Unies en tant que procédure expérimentale de mise en oeuvre de la diplomatie préventive. Selon le représentant, le mandat de la FORDEPRENU devrait être prorogé de façon à ce que sa durée coïncide à la fin du mandat de l'IFOR à laquelle elle est étroitement liée. Le Botswana qui, en principe, est opposé au stationnement permanent de forces des Nations Unies sur le territoire d'un pays, quel qu'il soit, estime cependant que la FORDEPRENU a encore un rôle à jouer dans l'ex-République de Macédoine et devrait, par conséquent, y rester, dans sa configuration actuelle, afin de parachever l'excellent travail qu'elle y a d'ores et déjà effectué.

M. ADELINO MANO QUETA (Guinée-Bissau) s'est félicité du rôle constructif de la Force de déploiement préventif des Nations Unies en ex-République yougoslave de Macédoine. Sa délégation appuie la prorogation de son mandat pour une nouvelle période de six mois. La Guinée-Bissau souhaite que le maintien de la présence de la Force contribuera à rétablir la paix et la stabilité dans la région.

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M. JULIO ANTONIO RENDON BARNICA (Honduras), soulignant l'amélioration de la situation dans la région des Balkans, a toutefois jugé indispensable de maintenir dans l'ex-République yougoslave de Macédoine, la FORDEPRENU, dans sa configuration actuelle et pour le mandat recommandé par le Secrétaire général. Par conséquent, le Honduras, votera en faveur du projet de résolution prolongeant de six mois le mandat de la Force.

M. NABIL EL-ARABY (Egypte) a estimé que la signature de l'accord entre la République fédérative de Yougoslavie et l'ex-République yougoslave de Macédoine ne devrait pas servir d'argument pour l'absence de démarcation de frontière entre les deux pays. Sa délégation appuie la prorogation du mandat de la FORDEPRENU pour une nouvelle période de six mois.

M. ZBIGNIEW MARIA WLOSOWICZ (Pologne) indiquant que sa délégation s'associe à la déclaration faite par le représentant de l'Italie au nom de son pays, a estimé que la FORDEPRENU s'est efficacement acquitté du mandat qui lui a été confié par le Conseil de sécurité. Grâce à l'action de la Force,

l'exRépublique yougoslave de Macédoine est devenue un acteur à part entière de la communauté internationale et a pu parvenir à une certaine stabilité à l'intérieur de ses frontières. Cependant, le pays doit encore relever d'importants défis. Aussi, la Pologne estime-t-elle que le Conseil doit proroger le mandat de la Force, dans sa configuration actuelle.

M. ALAIN DEJAMMET (France) a indiqué que la France, qui coparraine le projet de résolution qui vient d'être adopté par le Conseil de sécurité, se réjouit tout particulièrement du fait que ce texte reprend intégralement les recommandations faites par le Secrétaire général. Le représentant a jugé justifié le renouvellement pour six mois, à l'identique, du mandat et de la composition de la FORDEPRENU tant par l'expérience passé, qui a vu la Force jouer un rôle stabilisateur essentiel, que par les craintes qui demeureront, tant que le plan de paix en Bosnie-Herzégovine n'aura pas pu produire tous les effets bénéfiques que la France attend pour la paix et la stabilité dans la région.

Le représentant, tout en reconnaissant que des progrès ont été accomplis depuis le déploiement initial de la FORDEPRENU, a fait valoir que beaucoup reste à faire. La délimitation précise de la frontière commune à la République Fédérale de Yougoslavie et à l'ex-République yougoslave de Macédoine est ainsi une priorité. Il aurait donc été prématuré de vouloir affaiblir la Force. Rien n'empêche, par contre, le Conseil de sécurité, de tirer, dans six mois, lorsque les perspectives seront plus claires, les leçons du succès de la mission. M. Dejammet a, par ailleurs, rappelé que les arriérés de contribution au titre de la FORPRONU, dont la FORDEPRENU est la dernière composante en opération, s'élèvent encore aujourd'hui à 770 millions de dollars, dont 591 millions pour un seul contributeur. Selon lui, ces arriérés constituent une charge considérable pour les Etats qui en font en pratique l'avance ou en supportent les conséquences en tant que contributeurs de troupes. Une solution est urgente, a-t-il conclu.

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Mme MADELEINE ALBRIGHT (Etats-Unis) s'est félicité du rôle que les forces américaines jouent dans l'accomplissement de leur mission, qui constitue la première force préventive de maintien de la paix dans l'histoire des Nations Unies. La situation dans l'ex-République yougoslave de Macédoine est de loin différente et plus stable que lorsque la FORDEPRENU a été déployée. Les combats en Bosnie-Herzégovine ont pris fin. Les Etats-Unis se félicitent de la signature, le 8 avril dernier, de l'Accord entre l'exRépublique yougoslave de Macédoine et la République fédérative de Yougoslavie et émettent l'espoir que leurs gouvernements continueront d'oeuvrer ensemble en vue de régler les questions importantes en suspens. De même, la délégation des Etats-Unis encouragent les gouvernements de l'ex-République yougoslave de Macédoine et de la Grèce pour l'amélioration de leurs relations bilatérales.

Mme Albright a fait observer que le processus de paix en BosnieHerzégovine et ailleurs en ex-Yougoslavie reste encore un processus très fragile. La présence de la FORDEPRENU continue d'être un facteur stabilisateur et de rétablissement de la confiance dans toute la région. En conséquence, le gouvernement des Etats-Unis estime que le maintien de la Force constitue une mesure d'assurance. C'est dans cette perspective que les

Etats-Unis souhaitent le maintien de la FORDEPRENU, dans son mandat actuel. La représentante a souligné que les mandats des missions de maintien de la paix devraient être examinés périodiquement pour déterminer si ces missions sont encore nécessaires ou si elles peuvent être maintenues avec des ressources réduites. La FORDEPRENU n'est pas une exception. Elle ne devrait pas être maintenue de façon indéfinie. Le gouvernement des Etats-Unis envisagera la possibilité de réduire ou de restructurer la force à l'avenir, si la situation le permet. Mme Albright a émis l'espoir que la paix s'étendra à la région dans les mois à venir.

M. HUASUN QIN (Chine) a déclaré que grâce aux efforts conjoints de la communauté internationale, la situation en ex-Yougoslavie connaît maintenant la stabilité. De l'avis de sa délégation, les missions de maintien de la paix des Nations Unies, y compris les missions préventives devraient suivre des principes bien précis. Elles devraient prendre fin dès qu'un mandat, qui n'a plus d'objet, a expiré.

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