DH/G/397

LE COMITÉ DES DROITS DE L'ENFANT POURSUIT L'EXAMEN DU RAPPORT DE LA CHINE

28 mai 1996


Communiqué de Presse
DH/G/397


LE COMITÉ DES DROITS DE L'ENFANT POURSUIT L'EXAMEN DU RAPPORT DE LA CHINE

19960528

Il aborde les questions relatives à l'élimination de la discrimination à l'égard des filles, à la protection de la liberté religieuse

Genève, 28 mai -- Le Comité des droits de l'enfant a poursuivi, cet après-midi, l'examen du rapport de la Chine en portant son attention sur les mesures adoptées pour lutter contre la discrimination à l'égard des filles et sur les questions de la liberté religieuse et des droits des enfants appartenant aux minorités, abordant en particulier la situation au Tibet.

La délégation de la Chine, dirigée par le Représentant permanent de la Chine à Genève, M. Wu Jianmin, et composée de nombreux représentants d'institutions de l'État, a fourni des renseignements complémentaires sur les principes généraux de protection de droits de l'enfant. Elle a notamment indiqué que le Gouvernement a adopté plusieurs mesures pour lutter contre la discrimination à l'égard des filles et des handicapés.

M. Wu a souligné que la Chine ayant eu une histoire féodale de plus de 2000 ans, la mentalité tendant à ce que les garçons aient la préférence existe encore dans certaines régions, en particulier dans les régions pauvres. Les parents préfèrent envoyer le garçon à l'école et garder leur fille pour les travaux domestiques ou autres. Des dispositions récentes renforcent l'obligation d'éducation des filles et des mesures ont été prises pour permettre aux filles de terminer leur éducation. Ainsi, une aide est fournie aux familles pour éviter que les filles n'abandonnent leur éducation. M. Wu a souligné que le Gouvernement a adopté des mesures pour sensibiliser la population au principe de l'égalité entre filles et garçons et pour encourager les parents à envoyer les filles à l'école. Il a en outre fait valoir qu'au moment de la révolution, 13 % des filles fréquentaient l'école. En 1995, ce chiffre s'élevait déjà à 98,2 % et en 1995, à 99,3%. Ainsi, moins de 1% des filles ne vont pas à l'école en Chine.

S'agissant des enfants handicapés, la délégation a indiqué que le Gouvernement a mis en oeuvre de nombreux programmes dans ce domaine, attirant l'attention, notamment, sur les activités des «jeunes pionniers» pour rendre service aux handicapés. Ces activités aident les jeunes à comprendre les problèmes des handicapés et favorise le sens de la compassion à leur égard.

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L'État encourage en outre l'intégration des enfants handicapés dans le système général d'enseignement. Il existe aussi des écoles d'éducation spécialisée pour les enfants souffrant de handicaps particuliers. La délégation a par ailleurs indiqué qu'il existe des écoles pour orphelins, qui associent un enseignement de base à une formation technique.

En ce qui concerne les droits des minorités, la Chine s'efforce d'assurer le développement de tous les groupes ethniques sur la base de l'égalité et de la solidarité. La Chine est déterminée à lutter contre toute tentative de rompre l'unité nationale. Des mesures spéciales ont été adoptées pour venir en aide aux populations des régions éloignées, en particulier les régions montagneuses.

Les populations nomades connaissent, quant à elles, des difficultés en ce qui concerne l'éducation de leurs enfants. L'État est tenu de fournir une assistance à ces populations. La Chine compte 56 groupes ethniques. L'ethnie chinoise représente 93% de la population. M. Wu a souligné que la Chine est composée de diverses ethnies qui vivent ensemble dans un pays qui a 5000 ans de civilisation. Il a estimé que les tentatives de certains visant à favoriser la désintégration de la Chine sont vaines parce qu'elles vont à l'encontre de la tradition de la Chine.

Répondant à des questions sur la liberté de religion, et en particulier en ce qui concerne «la controverse suscitée par la reconnaissance du Panchen Lama», la délégation a assuré que la politique de la Chine concernant la religion au Tibet est fondée sur les principes du respect et de la protection de la liberté de religion. Toute activité religieuse normale est respectée et protégée par la loi. Aucune organisation ne peut forcer à croire ou à ne pas croire. Il ne saurait y avoir de discrimination entre croyants et non croyants. La délégation a attiré l'attention sur l'application de cette politique depuis 1959, soulignant que de nombreux monastères et palais ont été restaurés dans la région autonome du Tibet grâce aux ressources fournies par l'État.

La délégation a indiqué que la réincarnation du Dalai Lama et du Panchen Lama est soumise, depuis 200 ans, à une procédure de nomination qui doit être approuvée par le gouvernement central. Le Gouvernement chinois agit en conformité avec les pratiques existantes, notamment à la suite du décès du dixième Panchen Lama, en 1989. Allant à l'encontre de la tradition et de la loi, le Dalai Lama a nommé un garçon en tant que successeur du Panchen Lama. L'État a pour sa part suivi la procédure traditionnelle de recherche du Panchen Lama qui a permis de choisir le onzième Panchen Lama le 10 décembre 1995. Ceci démontre le respect du Gouvernement chinois pour la tradition religieuse de la région autonome du Tibet.

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M. Wu a regretté que la Chine soit faussement accusée de violer les droits de l'homme au Tibet. Le Tibet est partie intégrante de la Chine depuis le XIIIème siècle. Jusqu'en 1959, le Dalai Lama «appliquait un système moyenâgeux plus cruel que l'esclavage pratiqué par les États-Unis». La rébellion du Dalai Lama en 1959 visait à maintenir ce système, mais le Gouvernement a introduit une réforme démocratique, éliminant le féodalisme et restaurant la dignité humaine des Tibétains, qui sont devenus des citoyens à part entière de la République populaire de Chine. Le chef de la délégation chinoise a attiré l'attention sur l'amélioration des conditions de vie de la population du Tibet depuis 1959, faisant valoir, notamment, que la population est passée de un million d'habitants en 1959 à 2,2 millions aujourd'hui. L'espérance de vie est passée de 34 ans en 1959 à 66 ans aujourd'hui.

Répondant à des questions de membres du Comité qui ont exprimé des inquiétudes en ce qui concerne le sort du garçon désigné par le Dalai Lama, M. Wu a indiqué que les parents de ce garçon, craignant que des séparatistes n'enlèvent l'enfant, ont estimé que sa sécurité était menacée et ont demandé la protection de l'État. Le garçon vit avec ses parents dans de bonnes conditions, a assuré M. Wu.

S'agissant de la politique de limitation des naissances, la délégation a indiqué que la population est sensibilisée aux moyens de contraception habituels. Toutefois, dans certains cas, les familles peuvent souhaiter interrompre une grossesse pour diverses raisons. Des dispositions ont été établies pour assurer que l'avortement soit mené dans les meilleures conditions de santé. Toute pratique visant à établir le sexe du foetus est strictement interdite et sanctionnée par des peines sévères.

Répondant à des questions sur l'âge de mariage, qui est fixé à 20 ans pour les femmes et 22 ans pour les hommes, la délégation a déclaré que cette différence n'est pas considérée comme une discrimination en Chine, soulignant que la fille atteint la maturité plutôt que le garçon.

Le Comité devrait terminer, demain matin à partir de 10 heures, l'examen du rapport de la Chine en entendant les renseignements complémentaires de la délégation et les observations préliminaires des membres du Comité.

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