SOC/49

LA COMMISSION DU DEVELOPPEMENT SOCIAL EXAMINE SON FONCTIONNEMENT ET LES STRATEGIES ET MESURES POUR ELIMINER LA PAUVRETE

22 mai 1996


Communiqué de Presse
SOC/49


LA COMMISSION DU DEVELOPPEMENT SOCIAL EXAMINE SON FONCTIONNEMENT ET LES STRATEGIES ET MESURES POUR ELIMINER LA PAUVRETE

19960522 MATIN SOC/49

Le suivi de Copenhague devrait revenir au Conseil économique et social dont le mandat est plus approprié, estime une délégation

La Commission du développement social a poursuivi ce matin son débat général sur le fonctionnement et les stratégies et mesures pour éliminer la pauvreté.

En ce qui concerne le fonctionnement de la Commission, les délégations, en majorité, ont argué que les activités de suivi du Sommet mondial de Copenhague nécessitent une redynamisation de la Commission et une harmonisation de ses activités avec celles des autres organes techniques du Conseil économique et social. Ces délégations se sont prononcées en faveur d'un élargissement de la composition de la Commission qui, dans l'état actuel, n'est pas à la hauteur du mandat qui lui a été confié. Quant à l'élaboration d'un programme de travail pluriannuel, les délégations ont souhaité l'intégration, dans l'ordre du jour de la Commission, de toutes les questions thématiques et sectorielles définies par le Programme d'action de Copenhague. Ainsi l'examen des progrès effectués dans la mise en oeuvre des trois thèmes principaux du Sommet, à savoir, l'élimination de la pauvreté, la création d'emplois productifs et l'intégration sociale devraient figurer en place dans le programme de travail. Le représentant des Etats-Unis a estimé que la Commission ne doit pas limiter sa réflexion à son seul mandat mais examiner ses avantages comparativement par rapport aux autres entités chargées du développement social. Le suivi de Copenhague devrait revenir au Conseil économique et social dont le mandat est plus approprié. La Commission prendrait là une mesure audacieuse en décidant de limiter son mandat à l'examen des questions telles que le vieillissement et le handicap dont aucun organe n'est chargé.

-- SOC/49 22 mai 1996

S'agissant des stratégies et mesures pour éliminer la pauvreté, les intervenants, rendant compte des initiatives de leurs pays, ont mis l'accent sur la nécessité de promouvoir la participation de tous les groupes sociaux aux efforts nationaux. Soulignant l'importance de la coopération internationale, elles se sont félicitées du rapport adopté récemment à Oslo

sur le concept 20-20. Elles ont également souligné le rôle essentiel que doivent jouer les institutions de Bretton Woods dans l'appui aux efforts nationaux. A cet égard, certaines délégations se sont déclarées satisfaites de la politique adoptée par ces institutions qui consiste à tenir compte des incidences de leurs programmes sur les économies des pays dans lesquelles ils sont appliqués.

Les représentants des pays suivants ont pris part au débat général : Italie (au nom de l'Union européenne), Egypte, Norvège, Chine, Autriche, Pérou, Iran, Haïti, Ukraine, République de Corée, Jamaïque, Bélarus, Philippines, Cuba et Etats-Unis.

La Commission tiendra cet après-midi, à partir de 15 heures, une table ronde sur la formulation des stratégies intégrées.

Rôle de la Commission, stratégies et mesures pour éliminer la pauvreté

M. ALESSANDRO BUSACCA (Italie), au nom de l'Union européenne, a souhaité que dans ses recommandations, la Commission accorde une attention particulière au rôle clé de l'Assemblée générale, en sa qualité de principal organe politique en ce qui concerne le suivi du Sommet de Copenhague. Quant à la Commission, elle doit jouer un rôle central en tant qu'organe technique du Conseil économique et social et responsable du suivi et de l'examen de la mise en oeuvre des recommandations du Sommet. Pour l'Union européenne, le présent mandat de la Commission est suffisamment exhaustif pour lui permettre de suivre la mise en oeuvre des recommandations du Sommet. Tous les organes, organisations et institutions pertinentes du système des Nations Unies doivent participer au suivi du Sommet. L'appui et la participation des principaux acteurs de la société civile sont également essentiels à la mise en oeuvre du Programme d'action. Les recommandations de la Commission doivent, en outre, viser à améliorer la manière dont son établis les rapports sur le développement social afin de disposer d'une documentation plus pertinente. L'Union européenne se prononce en faveur d'une annualisation des sessions de la Commission et de l'augmentation de ses membres.

Parlant des stratégies et mesures pour l'élimination de la pauvreté, le représentant a indiqué que toute politique en ce sens doit garantir un accès universel aux structures économiques. L'instauration de gouvernements démocratiques est également importante pour renforcer les voies et moyens de faire participer davantage les peuples à la formulation des politiques et des programmes sociaux et économiques, et ce, à travers une décentralisation et une gestion plus transparente des institutions publiques. La croissance économique est également un élément essentiel de la réduction à long terme de la pauvreté. Le développement des ressources humaines représente une part essentielle d'une stratégie contre la pauvreté. Partant, investir dans l'éducation, la santé et les services sociaux de base est un acte fondamental.

Le rôle de l'Etat dans l'élimination de la pauvreté est incontournable tant il est vrai qu'il lui revient de créer un environnement favorable au développement du secteur privé et de

mettre en oeuvre des politiques sociales. Il est important de renforcer les capacités de la société civile et des communautés locales afin qu'elles puissent développer leur propres organisations, ressources et activités. Soulignant l'importance de la coopération internationale, le représentant a réitéré l'engagement de l'Union européenne à réaliser l'objectif de 0,7% du PNB comme aide au développement. D'autre part, le concept 20-20, qui a récemment fait l'objet de discussions à Oslo doit être considéré comme un moyen de souligner l'importance des services sociaux de base et de traduire les engagements quant au développement social.

M. KARIM WISSA (Egypte) a insisté sur plusieurs éléments indispensables pour assurer le succès des stratégies et des programmes de développement social: toute action doit reposer sur les efforts précédents, d'une part, et doit dûment prendre en compte les spécificités culturelles. Rien ne saurait justifier l'imposition par certains à d'autres d'un cadre-modèle de développement social soutenu par un environnement international favorable. On ne peut concevoir le développement social d'un pays si les efforts nationaux ne sont pas soutenus par des efforts internationaux. L'Egypte, qui fait face à des problèmes dans les domaines économique et social d'une grande ampleur, n'épargne cependant aucun effort pour veiller à la mise en oeuvre du droit au développement, droit de l'homme fondamental et inaliénable, et, partant du principe que le développement social et économique est indivisible, toute politique nationale est envisagée et appliquée dans le cadre d'une approche intégrée.

Le représentant a insisté sur la nécessité de mettre un terme aux divergences sur les modalités de l'application du concept 20/20. Celui-ci, a-t-il dit ne saurait être perçu comme un concept "rigide"; au contraire, il doit être envisagé dans un cadre élargi. Ce concept ne saurait être applicable sur une base volontaire, et sa mise en oeuvre ne saurait reposer sur un modèle unique imposé au monde en développement. Chaque cas où il est appliqué devrait être considéré séparément. Les pays en développement bénéficiaires de l'aide ne sauraient accepter les conditions des donateurs que si ceux-ci acceptent que la contrepartie de leur aide ne soit pas mesurable en termes de pourcentages, mais en termes de valeur. Chaque pays doit avoir le droit de choisir les secteurs spécifiques du développement social qu'il juge devoir être soutenu en priorité. S'agissant du rôle futur de la Commission, le représentant a insisté sur le fait que les modalités de participation des ONG était régie pour l'ECOSOC. La responsabilité de la sélection des points de l'ordre du jour des sessions de la Commission relève de la responsabilité des Etats siégeant à la Commission, et ne saurait relever de celle d'un groupe d'experts.

Mme HILDE CAROLINE SUNDREHAGEN (Norvège) a rappelé que le Sommet de Copenhague a appelé à la création d'une société dans laquelle tout le monde aura un rôle actif à jouer. Il convient d'adopter une démarche qui vise à accroître la capacité de tous les groupes sociaux à participer à l'évolution de la société. Le Groupe de travail sur les services sociaux, créé récemment, doit mettre en place des indicateurs sociaux qui permettront de mesurer la mise en oeuvre effective des recommandations de Copenhague. A cet égard, la Norvège estime que les

gouvernements devraient être encouragés à livrer des informations quant au progrès effectués dans le suivi de Copenhague. En ce qui concerne l'élaboration d'un programme de travail pluriannuel de la Commission, la représentante a souhaité que ce programme soit harmonisé avec les programmes des autres commissions. Parlant du concept 20-20, elle a rappelé que son pays a convoqué une importante réunion à Oslo sur la question.

Cette réunion, a-t-elle dit, a souligné l'importance des services sociaux de base dans la lutte contre la pauvreté. L'éducation, les soins primaires, les programmes de population ou la distribution de l'eau potable ont été définis comme indispensables à l'élimination de la pauvreté. Lors de cette réunion, les gouvernements des pays en développement ont été encouragés à assurer un plus grand accès aux services sociaux de base. Les pays en développement, pour leur part, ont été appelés à fournir une assistance technique. La représentante a annoncé que le texte d'Oslo sera distribué comme document officiel des Nations Unies.

Mme MENG XIANYING (Chine) a souligné que la lutte contre la pauvreté nécessite d'abord et avant tout un renforcement du niveau d'éducation. Elle a précisé que les voies du développement économique dépendent des conditions propres à chaque pays. Partant, elle a souhaité que toutes les politiques internationales en matière de développement économique tiennent dûment compte de ces spécificités. L'élimination de la pauvreté, a poursuivi Mme Meng, exige que les pays développés donnent une nouvelle vigueur à la coopération internationale. La position injuste dans laquelle se trouvent les pays en développement pour ce qui est des échanges commerciaux internationaux doit être modifiée. Il est urgent et essentiel d'assurer un réel transfert financier et de technologies. Les pays développés doivent comprendre qu'une réduction de la population des pauvres dans les pays en développement ne pourra avoir qu'une incidence favorable sur leur propre développement économique. La représentante a souligné le rôle que doivent jouer les institutions de Bretton Woods dans la coopération internationale.

Mme EVELINE HONIGSPERGER (Autriche) a indiqué que les pressions budgétaires, la croissance démographique spectaculaire, et les mesures d'austérité économiques figurent parmi les plus grands dangers auxquels l'Etat-providence européen est confronté aujourd'hui. Le vieillissement rapide de la population qui s'observe en même temps qu'une baisse importante des taux de natalité impose de nouveaux défis à l'Europe, lesquels exigent la mise en place, de toute urgence, de mécanismes de soutien de l'Etatprovidence, et le plus tôt possible, la mise en place d'un nouveau système adapté aux changements fondamentaux qui sont en cours. L'Europe, en fait, est appelée, dans les plus brefs délais, à redéfinir une chose essentielle, à savoir le contrat social entre les générations.

M. JORGE VALDEZ CARRILLO (Pérou), s 'exprimant sur le rôle de la Commission, s'est prononcé en faveur d'une approche intégrée et d'une revitalisation des travaux fondée sur la souplesse. Compte tenu des espoirs qu'a suscités un Sommet de l'importance de celui de Copenhague et de l'importance des questions soulevées, le Pérou est favorable à un élargissement de la composition de la Commission. Il estime que la Commission

devrait se réunir sur une base annuelle. La participation de la société civile et celle d'experts doivent également être encouragées. Parlant des stratégies et mesures pour éliminer la pauvreté, le représentant a indiqué que son pays accorde, depuis 1994, 40% du budget national au domaine social, doublant ainsi les objectifs de Copenhague.

Le Pérou est en train de mettre en place simultanément un programme d'ajustement structurel et un programme d'appui social, et ce, avec l'aide des Nations Unies et de la coopération bilatérale. En 1990, le Pérou a entrepris une politique de pacification en cherchant à réintégrer les couches sociales marginalisées tout en lançant une stratégie nationale de lutte contre la pauvreté. De 1991 à 1994, le taux de pauvreté est tombé de 54% à 44%. Le Pérou se dirige vers l'an 2000 avec une économie en pleine croissance et estime que le défi des années à venir doit être l'élimination de 50% de la pauvreté extrême. Pour la réaliser, la croissance économique est une condition préalable qui doit être appuyée par une politique sociale mise en place par l'Etat. Partant les investissements sociaux doivent toucher les domaines de l'éducation, de la santé ou encore de l'alimentation. L'Etat se doit également de créer des conditions favorables à l'égalité des chances et à une revitalisation de la production économique.

M. KAMAL KHARRAZI (Iran) a attiré l'attention sur les recommandations de Copenhague qui resteront lettre morte, si une volonté politique internationale renouvelée ne s'exprime pas clairement. La volonté politique, a-t-il dit est l'une des conditions indispensables à la réalisation des objectifs du développement social. Celle-ci n'aura fait preuve de sa crédibilité que lorsqu'un environnement international favorable aura été créé; les termes de l'échange revus; l'accès aux ressources et aux marchés garantis à tous; qu'une fin sera mise au protectionnisme exacerbé des uns qui sapent les efforts des autres; et que les Etats petits et grands, riches ou pauvres, seront sur un même pied d'égalité.

Il est temps d'établir un nouvel ordre des relations internationales où la richesse et la puissance ne créent pas de "droit". S'agissant des mesures prises par son gouvernement en vue de mettre en oeuvre les recommandations de Copenhague, envers lesquelles l'Iran s'est solennellement engagé, le représentant a indiqué que le Programme d'action du Sommet avait été intégré au plan national quinquennal de développement, et qu'un projet de loi venait d'être introduit au parlement qui vise à établir un organe de haut niveau chargé de coordonner toutes les activités nationales relatives au développement sociales.

Mme NICOLE ROMULUS (Haïti) a argué que les programmes de lutte contre la pauvreté à eux seuls ne suffisent pas pour éliminer cette situation. Il faut introduire des changements dans les structures politiques et économiques si l'on veut assurer l'accès de tous aux ressources et aux services publics,

garantir l'égalité des chances, entreprendre des politiques orientées vers une répartition plus équitable des richesses et du revenu, assurer une protection sociale à ceux qui ne peuvent subvenir à leurs besoins. L'aide publique, a regretté la représentante, n'a jamais atteint, en volume, les montants fixés, si bien qu'elle s'avère le plus souvent être un simple

palliatif au lieu d'un stimulant indispensable à la poursuite d'un développement durable. Le développement, a-t-elle insisté, ne doit pas venir après le retour à l'ordre constitutionnel mais doit être dans la mesure du possible lancé simultanément et de façon complémentaire. La consolidation de la démocratie nécessite que les ressources nécessaires pour le développement et le redressement soient fournies de façon durable. Nous assistons trop souvent, a-t-elle poursuivi, au gel des programmes vitaux de coopération pour des raisons fort discutables alors que l'effet de strangulation exercé par le service de la dette extérieure continue de sévir. Il est urgent de s'attaquer aux causes structurelles de la pauvreté et du sous-développement dont pâtit le tiers monde.

Mme GORIATCHAIA (Ukraine) a regretté que la procédure n'ait pas été respectée quant à la publication dans toutes les langues de la documentation dont est saisi la Commission. Pour ce qui est de l'élaboration du programme pluriannuel de la Commission, la représentante a rappelé que la Commission doit effectuer un examen des questions liées au suivi de Copenhague compte tenu des fonctions des autres organes pertinents. Le rapport du Secrétaire général sur la question montre que la Commission ne dispose toujours pas de propositions concrètes sur l'aide qu'elle doit apporter au Conseil économique et social. Les recommandations ont hélas un caractère général et ne s'appuient aucunement sur des mesures pratiques ni ne tiennent compte des contraintes financières que connaît l'Organisation. La représentante a souligné la nécessité de renforcer les mécanismes de coordination avec les structures de Bretton Woods. Elle a souligné le rôle de la Commission dans le renforcement de la coopération internationale en matière de développement social.

M. KWANG-JAE LEE (République de Corée) a réaffirmé l'engagement de son pays aux recommandations du Sommet de Copenhague. Il a indiqué que l'expérience a prouvé que, pour garantir une efficacité maximale des plans et stratégies de développement social tant au niveau national, que régional et international, il était indispensable que ceux-ci ne soient pas poursuivis isolément, mais plutôt dans le cadre d'une approche intégrée du développement. C'est la voie qu'a choisie la République de Corée; une voie qui semble, si l'on en croit les progrès réalisés, être d'une grande efficacité. La République de Corée est aussi convaincue que les stratégies de développement social sont beaucoup plus susceptibles de réussir lorsqu'elles accordent l'attention qu'elles méritent aux ressources humaines, et en particulier, à la promotion de l'égalité entre les sexes, de l'éducation et de la formation, et de la promotion de la solidarité et de l'entraide entre les différents groupes de la société.

Mme INNERARITY (Jamaïque) a souligné que les engagements pris à Copenhague ne peuvent se mesurer qu'à l'aune des actions effectivement lancées. En ce qui concerne la Jamaïque, l'élimination de la pauvreté a été définie comme une priorité. La réalisation des objectifs en ce domaine exige l'application d'une démarche intégrée pour ce qui est des communautés, la définition de groupes vulnérables, la mise à disposition de services sociaux destinés au groupe des nouveaux pauvres. Le plan mis en oeuvre pour lutter contre la pauvreté vise d'abord et avant tout le renforcement des ressources humaines. Il s'agit de faire participer tous les partenaires sociaux à la mise en oeuvre des politiques adoptées. La Jamaïque a lancé soixante programmes en matière d'élimination de la pauvreté. En outre, les ONG et les autres organisations communautaires ont

permis de lancer toute une série de projets. Dans ce cadre, l'approche intégrée a servi à forger des liens entre les agences pour éviter le double emploi, à tirer parti des ressources offertes par ces agences, et à intégrer les diverses interventions au niveau communautaire. La Jamaïque est, par ailleurs, consciente de l'importance de la coopération internationale et du rôle essentiel des institutions de Bretton Woods dans l'appui aux efforts nationaux. Elle se réjouit, à cet égard, de voir les institutions de Bretton Woods adopter récemment une politique visant à tenir compte des conséquence de leurs programmes sur l'économie des pays dans lesquels ils sont mis en oeuvre.

M. GUBAREVICH (Bélarus) s'est félicité du rôle de la Commission du développement social dans le contexte du suivi du Sommet de Copenhague. Il a insisté sur la nécessité de renforcer le mandat de la Commission, précisant qu'il s'agit davantage d'intensifier les activités de la Commission plutôt que de les multiplier ou les élargir. Il a fait valoir qu'à cet égard, les propositions figurant dans le rapport du Secrétaire général constituent une excellente base de la discussion de ce point. Il a soutenu la proposition visant à introduire des consultations intersessions à la Commission et des rencontres d'experts en particulier lorsqu'il s'agit de négocier sur des questions jugées prioritaires. Le Bélarus est convaincu que la Commission pourra s'acquitter de son mandat dans les limites du budget qui lui est actuellement alloué.

Mme RUTH S. LIMJUCO (Philippines) a estimé que l'adoption d'une approche intégrée est la condition sine qua non à un examen efficace des questions soulevées par le Sommet de Copenhague. En cela, l'annualisation des sessions de la Commission, l'élaboration d'un programme de travail pluriannuel, et l'élargissement de la composition de la Commission trouvent toute leur pertinence. Une réunion de haut niveau périodique serait également utile pour évaluer les progrès en matière de suivi des recommandations du Sommet. Quant à la participation de groupes d'experts aux travaux de la Commission, la représentante a estimé qu'elle doit se fonder sur une répartition géographique équitable.

M. REYES (Cuba) a affirmé que, pour son pays, la Commission doit jouer un rôle fondamental dans le processus intergouvernemental du suivi de Copenhague. Il convient de la redynamiser et d'harmoniser ses nouvelles activités avec ses autres tâches traditionnelles. La composition actuelle de la Commission, a souligné le représentant, n'est pas à la hauteur du mandat qu'il lui est confié. Le suivi du Sommet impose une certaine continuité qui met en exergue la nécessité de sessions annuelles. Poursuivant, le représentant a argué que si la base législative sur laquelle s'appuie la relation entre le Conseil économique et social et les ONG est solide, il n'en va pas de même pour les autres auteurs de la société civile. C'est une situation qu'il conviendra de régler. A ce propos, la participation d'experts aux travaux de la Commission doit se faire avec prudence. La sélection des experts et des questions à aborder devront tenir compte des différents points de vue et des expériences particulières des pays. Les débats ainsi engagés devront venir en appui au débat des membres de la Commission. La Commission devra, d'autre part, dans les sessions à venir, se concentrer sur les voies et moyens de rassembler les ressources disponibles au développement social. Elle devra envisager également l'insertion dans son ordre du jour d'une question

relative aux progrès réalisés et aux nouvelles démarches de développement social. Il conviendra également de prévoir un débat qui permettra d'attirer l'attention sur les programmes et les autres initiatives de suivi.

M. VICTOR MARRERO (Etats-Unis) a indiqué que son pays reste attaché aux engagements qu'il a contractés à Copenhague. La Commission doit offrir de nouvelles directions en ce qui concerne la mise en oeuvre des recommandations de Copenhague qui s'inscrivent dans le contexte de la réforme et de la rationalisation du système des Nations Unies et dans celui de la crise financière que l'Organisation traverse. La pesanteur des structures administratives forment aujourd'hui des obstacles à l'action efficace. Toutes les entités du système sont confrontées au même défi de rationalisation de leurs activités, à la suppression des doubles-emplois. Il nous appartient, cette semaine, d'examiner ces questions et d'effectuer les changements qui s'imposent au sein de la Commission.

Il ne faut pas limiter notre réflexion au simple mandat de la Commission mais aller au-delà de cette question, et examiner les avantages comparatifs de la Commission par rapport aux autres entités chargées du développement social. Selon les Etats Unis, l'ECOSOC devrait superviser le suivi de Copenhague, son mandat étant beaucoup plus large et plus approprié à cette tâche que celui de la Commission. Ce serait là une démarche audacieuse de la part de la Commission que de décider de ne pas limiter notre examen aux propositions qui nous sommes saisis, mais de se tourner davantage vers l'avenir. Le mandat de la Commission devrait selon les Etats-Unis être limité à l'examen de questions dont aucun autre organe n'est chargé, telles que les questions relatives au handicap et au vieillissement.

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