DH/G/392

LE COMITÉ DES DROITS DE L'ENFANT COMMENCE L'EXAMEN DU RAPPORT DU ZIMBABWE

22 mai 1996


Communiqué de Presse
DH/G/392


LE COMITÉ DES DROITS DE L'ENFANT COMMENCE L'EXAMEN DU RAPPORT DU ZIMBABWE

19960522

Le rapport est présenté par le Ministre de l'enfance et de la santé publique

Genève, 22 mai -- Le Comité des droits de l'enfant a commencé, cet après-midi, l'examen du rapport initial présenté par le Zimbabwe sur l'application de la Convention relative aux droits de l'enfant.

La délégation du Zimbabwe est dirigée par le Ministre de l'enfance et de la santé publique, M. T.J. Stamps. Il est accompagné de Mme N. Dhlembeu, Directeur adjoint aux soins à l'enfance; de Mme E. Musarurwa, Sous-secrétaire au Service de coordination des services à l'enfance; Mme M. Msika, du Ministère de la justice et des affaires juridiques et parlementaires; et de représentants des Ministères de l'éducation et des affaires étrangères.

Le rapport du Zimbabwe indique que le pays, qui a accédé à l'indépendance en 1980, s'est donné pour objectif d'améliorer le bien-être de la majorité des enfants dont la protection et la satisfaction des besoins n'étaient pas assurées auparavant en raison des inégalités sociales qu'avait créées l'ancien système colonial. Le Zimbabwe a réussi à obtenir des résultats importants dans les domaines de l'éducation, de la santé, de la planification de la famille, de la population et du soutien aux petites exploitations agricoles. L'application du principe selon lequel l'enseignement doit être ouvert à tous et que l'enseignement primaire doit être gratuit a entraîné un taux de scolarisation très élevé. Au niveau primaire, le nombre des inscriptions est passé de 1,2 million en 1980 à 2,2 millions en 1990, tandis qu'au niveau secondaire il est passé de 74 000 à 671 000. De ce fait, la part des crédits pour l'éducation qui représentait 14,8 % des dépenses ordinaires en 1980-81 est passée à 23,1 % dans le budget de 1989-90.

Pendant les dix premières années de l'indépendance, la fourniture de soins médicaux gratuits, un programme de vaccination mené et des soins préventifs aux jeunes enfants ont permis d'améliorer la santé de la population. Le taux de mortalité infantile est passé de 88 décès pour 1 000 naissances vivantes en 1980 à 61 décès pour 1 000 naissances vivantes au début des années 90. Les deux tiers des enfants âgés de moins d'un an sont maintenant tous vaccinés. Le nombre des enfants de moins de cinq ans

- - DH/G/392 22 mai 1996(à suivre)souffrant de malnutrition grave et moyennement grave et n'ayant que 70 % du poids normal à leur âge est passé de 21 % en 1980 à 12 % en 1990.

Selon le rapport, l'espérance de vie est passée de 56,7 ans en 1982 à 62 ans en 1986, et le taux de fécondité a décru rapidement, le taux d'accroissement de la population s'établissant à 3,13 % en 1992, contre 5,62 % en 1982. En vue d'atteindre le but "des soins de santé pour tous d'ici l'an 2000", le budget pour 1990/91 allouait au Ministère de la santé des crédits d'un montant de 458 millions de dollars zimbabwéens, ce qui représentait une augmentation de 20 % par rapport aux dépenses effectives de 1989/90. Le budget de 1993/94 allouait au même ministère 873 millions de dollars zimbabwéens, soit 22 % de plus qu'en 1992/93.

Bien que des progrès sensibles ont pu être réalisés, la délégation a reconnu que les budgets alloués au Ministère de l'enfance et de la santé publique pour l'aide à l'enfance restent insuffisants en raison des sérieuses contraintes budgétaires auxquelles a dû se soumettre le Gouvernement.

Le Zimbabwe a lancé le Programme national d'action en faveur des enfants, qui vise à assurer le développement et la survie des enfants pendant les années 90. Ce programme, consécutif au Sommet mondial pour les enfants, prend en considération les 27 objectifs principaux et complémentaires qui ont été fixés à ce sommet porte sur les domaines de la santé, de la nutrition, du milieu de vie, de l'éducation et de la protection des enfants en situation difficile. Il doit permettre de mobiliser des ressources et de coordonner et de renforcer des programmes en faveur des enfants dans le cadre général des Plans et Principes pour le développement national du Gouvernement zimbabwéen.

Présentant le rapport, le Ministre de l'enfance et de la santé publique du Zimbabwe a indiqué que le Gouvernement a créé un comité interministériel chargé de la coordination de la mise en oeuvre et de l'application de la Convention des droits de l'enfant dans le cadre du plan d'action nationale pour l'enfance.

La délégation a souligné que les organisations non gouvernementales jouent un rôle important, souvent en coordination avec les institutions de l'État, pour venir en aide aux enfants dans des situations particulièrement vulnérables, notamment les enfants travaillant dans les exploitations agricoles et minières et les enfants victimes d'abus sexuels. Des forums régionaux permettent de réunir les ONG, les ministères, les collectivités locales, les églises et d'autres communautés représentant la société civile, afin d'échanger des informations sur les questions relatives aux enfants.

La délégation a déclaré que ces efforts ont notamment permis de mettre en place un système juridique plus juste en particulier qui vise à éviter que les victimes de violences sexuelles.

La délégation a reconnu que le problème des enfants de la rue n'a pas encore trouvé de solution adéquate. Elle a aussi fait état des difficultés résultant de pratiques traditionnelles encore profondément ancrées dans la société zimbabwéenne.

La délégation zimbabwéenne a indiqué qu'il existe au Zimbabwe un parlement des enfants qui donne la possibilité aux enfants de

parler de leurs problèmes, de connaître leurs droits et d'être sensibilisés aux questions liées à la morale et aux comportements humains, tels le SIDA, l'exploitation sexuelle à des fins commerciales et autres.

Le Comité poursuivra, demain matin à 10 heures, l'examen du rapport du Zimbabwe.

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