SOC/48

LA COMMISSION DU DEVELOPPEMENT SOCIAL DOIT DEVENIR LE CENTRE D'EVALUATION DES PROGRES ACCOMPLIS DEPUIS COPENHAGUE

21 mai 1996


Communiqué de Presse
SOC/48


LA COMMISSION DU DEVELOPPEMENT SOCIAL DOIT DEVENIR LE CENTRE D'EVALUATION DES PROGRES ACCOMPLIS DEPUIS COPENHAGUE

19960521 APRES-MIDI SOC/48

La Commission du développement social, qui a entamé ce matin, sous la présidence de M. Ross Richelle (Pays-Bas), sa session extraordinaire consacrée à l'examen du rôle central qu'elle doit jouer dans le contexte de la mise en oeuvre de la Déclaration et du Programme d'action du Sommet mondial sur le développement social (Copenhague, mars 1995) a poursuivi, cet après-midi, son débat sur les changements à apporter à son fonctionnement, et sur le programme de travail de ses sessions pour la période 1997-2000.

Au cours du débat, les représentants du Japon et du Chili ont insisté sur la nécessité d'éviter les doubles-emplois avec les autres commissions techniques du Conseil économique et social. Le représentant du Chili, qui a présidé les travaux du Comité préparatoire du Sommet de Copenhague et les négociations sur ses documents finaux, a mis l'accent sur la nécessité de faire de la Commission un centre permanent d'évaluation des progrès accomplis dans la mise en oeuvre des recommandations du Sommet. La création récente des cellules interinstitutions dans le contexte du suivi des grandes conférences, a grandement facilité la coordination des activités au niveau du système, a-t-il également dit.

Le Président du Comité préparatoire du Sommet de Copenhague et représentant du Chili a noté que plusieurs initiatives opérationnelles conjointes d'importance ont été entamées depuis le Sommet. Il a notamment fait état des initiatives du PNUD, de l'OIT et de la Banque mondiale. La Commission devra se concentrer en priorité sur toutes ces initiatives, a-t-il indiqué.

La Commission a entendu cet après-midi les représentants du Japon et du Chili ainsi que la représentante de l'organisation non gouvernementale, Fédération internationale des logements des centres de voisinage.

La Commission poursuivra ses travaux, demain matin, à partir de 10 heures et devrait entamer l'examen des stratégies et des actions pour l'élimination de la pauvreté.

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21 mai 1996

Débat général

M. MASAKI KONISHI (Japon) a reconnu qu'un des moyens dont la Commission dispose pour assurer sa revitalisation consiste à élargir sa composition et à augmenter la fréquence de ses sessions. La Commission pourrait également rationaliser ses méthodes de travail et l'organisation de ses travaux. Il a souligné que quelle que soit l'option choisie, il convient d'examiner, en ces temps de crises financières et de réformes, les incidences financières de tout nouvel arrangement institutionnel. Etant donné que le développement social recouvre un large éventail de questions économiques et sociales, a poursuivi le représentant, il faudra veiller à éviter tout double emploi avec les autres commissions fonctionnelles. En ce qui concerne le programme de travail pluriannuel allant de 1997 à l'an 2000, le Japon estime que toutes les questions thématiques et sectorielles doivent être inscrites dans un ordre du jour global sur le suivi du Sommet de Copenhague.

S'agissant de la lutte contre la pauvreté, le représentant a réitéré l'importance que son pays attache à l'élaboration de politiques ciblées et à la promotion d'un nouveau partenariat entre les pays développés et les pays en développement. S'exprimant, à cet égard, également sur l'aide au développement, le représentant a indiqué qu'en 1994 son pays a attribué 23,2% de l'APD aux projets visant l'amélioration des infrastructures sociales telles que l'éducation, la santé publique ou encore la population et 33,2% aux projets visant à satisfaire les besoins humains fondamentaux, par exemple, dans le social et dans l'agriculture ou encore dans le domaine du secours d'urgence.

M. JUAN SOMAVIA (Chili) a estimé que la décision de réexaminer l'étendue du mandat de la Commission du développement social était sans aucun doute l'un des succès majeurs du Sommet de Copenhague. En effet, la dynamique fragmentaire de la Commission ne répond pas du tout à la vision intégrée qui paraît indispensable à la réalisation des objectifs fixés dans la Déclaration et le Programme d'action de Copenhague. Le représentant a mis l'accent sur la nécessité de saisir l'occasion qui s'offre de faire de la Commission un "centre permanent des résultats obtenus dans la mise en oeuvre des recommandations du Sommet". La création récente des cellules interinstitutions dans le contexte du suivi des grandes conférences, a rendu beaucoup plus facile et efficace la coordination des activités entreprises dans ce contexte au niveau du système. Le Conseil économique et social et la Commission doivent profiter de ce précieux instrument qui est désormais à leur disposition pour s'informer des résultats obtenus sur le terrain. La Commission devrait dorénavant disposer de rapports détaillés sur les activités menées au sein du système sur le terrain, mais aussi par les gouvernements et les réseaux d'organisations non gouvernementales.

M. Somavia a insisté sur le fait que nombre d'initiatives opérationnelles importantes avaient déjà été entreprises depuis la tenue du Sommet, qui méritaient d'être mises en avant. A cet égard, il a notamment indiqué la priorité que le PNUD et ses bureaux sur le terrain accordent dans leurs activités opérationnelles à l'élimination de la pauvreté; la priorité accordée par l'Organisation internationale du travail (OIT) à la

promotion de l'emploi productif; les efforts entrepris par les institutions de Bretton Woods pour contribuer à la réalisation des objectifs du Sommet, qui s'expriment notamment, par l'engagement de la Banque mondiale dans le cadre de la mise en oeuvre de l'Initiative spéciale pour l'Afrique; ainsi que les nombreuses discussions, notamment régionales qui se sont engagées entre les gouvernements, les réseaux d'organisations non gouvernementales et les banques de développement en vue d'initiatives communes dans le domaine du développement social. Il est essentiel que la Commission se concentre en priorité sur toutes ces initiatives qu'elle examine comment elle pourrait contribuer à en assurer le succès, comment elle pourrait formuler de nouvelles politiques visant à soutenir cet élan, et faire écho de l'évolution de la réalisation des objectifs de Copenhague aux niveaux national, régional et international.

Mme CAROL R. LUBIN, Fédération internationale des logements et des centres de voisinage, commentant le rapport du Secrétaire général sur les stratégies et actions d'élimination de la pauvreté, a souhaité que la Commission souligne davantage la nécessité d'un dialogue avec les ONG au même titre que la nécessité du dialogue avec les gouvernements. Elle a estimé nécessaire de procéder à une évaluation de la valeur relative des services sociaux mis à disposition du public. La manière dont les services sociaux sont dispensés ont été mis à l'épreuve dans de nombreux pays. Les problèmes qui y sont liés et leur inefficacité requièrent une évaluation objective. En ce qui concerne les politiques de développement, la représentant a souhaité que la Commission examine les activités des organisations à but lucratif. Le rôle positif des services offerts par ces dernières dans le renforcement des familles et des communautés doit être examiné en évaluant leurs effets sur le public et sur les institutions de service sans but lucratif. Tout en reconnaissant que le mandat de la Commission ne comprend pas l'examen des chapitres du Programme d'action de Copenhague consacrés à l'emploi et à la santé, la représentante a souhaité une relation plus étroite entre ces sections et la question de l'élimination de la pauvreté dont la Commission est saisie.

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