DH/G/391

LE COMITÉ DES DROITS DE L'ENFANT ACHEVE L'EXAMEN DU RAPPORT DU LIBAN

21 mai 1996


Communiqué de Presse
DH/G/391


LE COMITÉ DES DROITS DE L'ENFANT ACHEVE L'EXAMEN DU RAPPORT DU LIBAN

19960521

Les membres du Comité présentent des observations préliminaires sur l'application de la Convention au Liban

Genève, 21 mai -- Le Comité des droits de l'enfant a poursuivi, cet après-midi, l'examen du rapport du Liban en entendant les observations générales de membres du Comité. Il a également entendu les informations complémentaires fournies par a délégation, en particulier dans le domaine de l'éducation. Les observations finales du Comité concernant l'application de la Convention au Liban seront adoptées lors de séances privées ultérieurement et rendues publiques à la fin de la session, le 7 juin prochain.

Dans leur observations préliminaires sur le rapport du Liban, des membres du Comité ont constaté que le Liban est confronté à d'importants problèmes sociaux résultant de la guerre. Certains ont estimé que la législation existante et celle qui est envisagée doivent s'accompagner de mesures d'application permettant de déployer des efforts coordonnés pour la mise en oeuvre des droits de l'enfant. A cet égard, il faudrait mettre sur pied un système plus efficace et global de collecte des informations.

Les membres du Comité se sont félicités de la mise en place du Haut Conseil pour l'enfance. Certains ont souligné l'importance pour ce mécanisme d'assurer la coordination entre les ministères, d'une part, et entre le gouvernement et les régions, d'autre part. Il faut éviter, en particulier, les chevauchements qui semblent exister entre le Ministère des affaires sociales et le Ministère de la santé. Il est important aussi d'assurer une collaboration étroite avec les organisations non gouvernementales libanaises. Il faudrait en outre qu'il y ait une surveillance indépendante pour des activités et des mesures adoptées par les autorités.

Des membres du Comité ont constaté qu'un fossé semble se creuser entre les enfants selon leur origine sociale, estimant qu'une part importante des institutions oeuvrant dans les domaines social et de la santé appartiennent au secteur privé. Ils ont estimé que cette situation tend à marginaliser encore davantage les enfants défavorisés. Le plan d'action national définit des objectifs importants à cet égard, mais les membres du Comité ont souligné l'importance de rendre ce plan effectivement opérationnel pour protéger les groupes d'enfants les plus

vulnérables.

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Les membres du Comité ont relevé, parmi les facteurs négatifs, le problème de la délinquance, de l'abandon scolaire, des enfants de la rue, et ont encouragé l'adoption d'une approche globale dans le domaine social. Un membre du Comité a insisté sur l'importance des efforts à mener dans le domaine psycho-social pour assurer la réadaptation des enfants qui ont été exposés à une situation de guerre. Certains ont aussi souligné l'importance de consulter les enfants sur les questions qui les intéressent.

Parmi les facteurs encourageants, des membres du Comité ont salué le taux de fréquentation scolaire relativement élevé, la nature gratuite et obligatoire de l'éducation. Ils se sont aussi félicités de la volonté de faire appliquer strictement la législation interdisant le travail des enfants.

Des membres du Comité ont estimé que le Liban devrait envisager d'urgence des moyens à mettre en oeuvre pour faire face aux problèmes de la violence au sein de la famille et des abus sexuels au sein de la famille, qui sont trop souvent passés sous silence. Des mesures devraient être prises pour limiter le mariage précoce.

Fournissant, en début de séance, des renseignements complémentaires sur la mise en oeuvre de la Convention au Liban, M. Ghassan Khalil, Secrétaire général du Haut Conseil pour l'enfance du Liban, a indiqué que 96% des enfants libanais fréquentent les établissements d'enseignement primaire. L'abandon scolaire intervient davantage au niveau du secondaire. Il est actuellement envisagé d'adopter un décret visant à ce que l'enseignement soit obligatoire jusqu'à l'âge de 15 ans, contre 12 actuellement. L'éducation publique est gratuite.

Le représentant a reconnu que, s'il existe de bonnes écoles publiques, elles souffrent souvent de lacunes, notamment en ce qui concerne le nombre d'enseignants et la qualité de l'administration de ces établissements. Le nombre de places dans les établissements publics est limité et les familles défavorisées n'ont pas les moyens d'envoyer leurs enfants dans les écoles privées. Le Liban s'est lancé dans un programme de reconstruction des nombreuses écoles qui ont été détruites par la guerre. Le Gouvernement veille à ce qu'il y ait une répartition équitable des écoles dans tout le pays pour permettre à tous les enfants d'avoir accès à l'enseignement. Le système d'enseignement est en train d'être modernisé, a assuré la délégation.

La délégation libanaise a souligné que l'accès des filles à l'enseignement est un phénomène important au Liban si on le compare à d'autres États. Des mesures ont par ailleurs été prises pour favoriser l'accès des enfants handicapés dans le système scolaire. Des efforts de sensibilisation ont été déployés, en particulier par le biais de la télévision. La délégation a indiqué qu'une nouvelle structure sera mise en place à partir de 1997 pour accueillir les enfants handicapés à l'école, grâce, notamment, à une meilleure préparation des enseignants.

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Répondant aux questions de membres du Comité en ce qui concerne les mesures visant à empêcher le travail des enfants, la délégation a indiqué que le nombre des inspecteurs du travail a augmenté, l'an dernier, de 20 à 105. Il est envisagé d'étendre leur surveillance au travail des enfants, mais ces efforts dépendront des ressources budgétaires dont disposera le pays.

En ce qui concerne les mesures spéciales de protection, la délégation a notamment souligné que les réfugiés palestiniens ont toujours été traités avec la plus grande attention en tant que peuple frère. Tout est fait pour venir en aide à cette population. Le Liban accueille les réfugiés palestiniens depuis longtemps, a-t-elle souligné.

Pour ce qui est des enfants en conflit avec la loi, la délégation libanaise a reconnu que, encore récemment, des enfants ont été placés dans une prison pour adultes. Depuis quelque temps toutefois, une section de la prison est réservée aux mineurs. On envisage maintenant de créer des centres chargés spécifiquement d'accueillir les jeunes délinquants, de mettre à leur disposition des activités de loisirs et de formation.

La délégation a affirmé que la lutte contre la délinquance est une des priorités du Gouvernement. Le problème des enfants de la rue préoccupe également beaucoup le gouvernement à l'heure actuelle. Un plan a été mis sur pied tout récemment, qui prévoit l'adoption de mesures en faveur de ces enfants.

Le Comité abordera, demain après-midi à partir de 15 heures, l'examen du rapport du Zimbabwe. La séance du matin sera consacrée à une réunion privée.

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