CS/698

LE CONSEIL DE SECURITE CONDAMNE LA RECENTE OFFENSIVE DE L'OPPOSITION TADJIKE ARMEE DANS LA REGION DE TAVILDARA

21 mai 1996


Communiqué de Presse
CS/698


LE CONSEIL DE SECURITE CONDAMNE LA RECENTE OFFENSIVE DE L'OPPOSITION TADJIKE ARMEE DANS LA REGION DE TAVILDARA

19960521 APRES-MIDI CS/698

Il exprime son appui à la prorogation de l'Accord de cessez-le-feu, dont le maintien conditionne le mandat de la MONUT

A la suite de consultations officieuses sur la situation au Tadjikistan et le long de la frontière tadjiko-afghane, le Président du Conseil de sécurité, M. Qin Huasun (Chine), a fait cet après-midi, au nom des membres du Conseil, la déclaration suivante :

Le Conseil de sécurité condamne les récentes violations de l'Accord de cessez-le-feu de Téhéran, en date du 17 septembre 1994 (S/1994/1102, annexe I), en particulier l'offensive planifiée et organisée que l'opposition tadjike armée a lancée dans la région de Tavildara. Il déplore vivement que des actes de violence aient coûté la vie à des civils et à des membres des Forces collectives de maintien de la paix de la Communauté d'États indépendants (CEI). Il affirme que de tels actes sont totalement inacceptables.

Le Conseil constate avec une profonde préoccupation que ces agissements aggravent encore la situation humanitaire déjà désastreuse régnant au Tadjikistan. Il exige la cessation immédiate de l'offensive et des actes de violence.

Le Conseil réaffirme son attachement à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de la République du Tadjikistan, ainsi qu'à l'inviolabilité de ses frontières.

Le Conseil exprime son appui à la prorogation de l'Accord de cessez-le-feu pour la durée des négociations intertadjikes et note que le Mouvement du Renouveau islamique du Tadjikistan est convenu de proroger le cessez-le-feu, encore que pour une nouvelle période de trois mois seulement.

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21 mai 1996

Il demande aux parties de manifester leur attachement à la paix en se conformant scrupuleusement au cessez-le-feu et aux autres obligations qu'ils ont assumées, ainsi qu'à ses résolutions pertinentes. Il rappelle d'autre part aux parties que le mandat de la Mission d'observation des Nations Unies au Tadjikistan (MONUT) est subordonné au maintien en vigueur de l'Accord de cessez-le-feu et à la volonté soutenue des parties de parvenir à un cessez-le-feu effectif et à la réconciliation nationale, ainsi que de promouvoir la démocratie.

Le Conseil rend hommage au personnel de la MONUT pour la contribution qu'il apporte dans des conditions difficiles. Il tient à exprimer sa préoccupation devant les restrictions imposées à la Mission par les parties, qu'il engage, s'agissant en particulier du Gouvernement du Tadjikistan, à assurer la sécurité et la liberté de circulation du personnel de l'Organisation des Nations Unies et des autres organisations internationales.

Le Conseil demande aux deux parties de régler leurs divergences au sujet du fonctionnement de la Commission mixte, y compris la question des garanties de sécurité à donner aux membres de la Commission, et de faire en sorte que celle-ci reprenne ses opérations dans les meilleurs délais.

Le Conseil constate avec préoccupation que l'aggravation de la situation humanitaire rend la nécessité d'obtenir les ressources requises d'autant plus urgente, et demande aux États Membres et aux autres entités concernées de prendre sans tarder les dispositions qui s'imposent à l'appui des efforts humanitaires déployés par l'Organisation des Nations Unies et les autres organisations internationales.

Le Conseil invite le Secrétaire général et son Représentant spécial à poursuivre leurs efforts tendant à ce que les négociations intertadjikes reprennent le plus rapidement possible et demande aux pays et aux organisations régionales qui assistent aux négociations en qualité d'observateurs de les appuyer de leur mieux dans leur action.

Pour l'examen de la question, le Conseil de sécurité était saisi d'une lettre (S/1996/354) datée du 16 mai 1996, adressée à son Président par le Représentant permanent du Tadjikistan auprès de l'Organisation des Nations Unies, qui lui fait tenir, comme document du Conseil, une lettre adressée le 14 mai par le Président de la République du Tadjikistan. Dans cette lettre, M. Emomali Rakhmonov appelle l'attention du Président du Conseil sur le fait que la situation sociale et politique se détériore dans certaines régions du Tadjikistan, et ce parce que les forces d'opposition aux autorités constitutionnelles ne sont manifestement pas disposées à régler les différends existants par des moyens pacifiques, notamment grâce au mécanisme des négociations intertadjikes menées sous l'égide de l'Organisation des Nations Unies.

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L'aile dure de l'opposition armée terrorisant depuis longtemps les habitants innocents de plusieurs régions, y compris ceux de la capitale, par leurs actes de banditisme, M. Rakhmonov présume que c'est avec l'assentiment des chefs de l'opposition tadjike qu'ils se sont mis à lancer des attaques armées contre les forces gouvernementales dans le district de Tavildarinsk.

Ces attaques, qui constituent une violation flagrante des dispositions de l'Accord de cessez-le-feu temporaire et de cessation des hostilités signé à Téhéran, ont fait des victimes dans les deux camps et portent un préjudice considérable à l'économie de Pamir.

Le Gouvernement de la République du Tadjikistan estime qu'en faisant monter la tension et en misant sur le recours à la force pour régler les différends, on ne pourra qu'aboutir à une impasse. Il approuve l'appel à un cessez-le-feu et à un arrêt immédiat des hostilités lancé par la Mission d'observation des Nations Unies au Tadjikistan et espère qu'il sera entendu par l'aile dure de l'opposition tadjike.

Réaffirmant leur détermination à résoudre les problèmes du pays par des moyens pacifiques, les autorités tadjikes prient le Président du Conseil de sécurité d'examiner la situation et d'appuyer un règlement pacifique du conflit.

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