LE COMITE DE L'INFORMATION ACHEVE SON DEBAT GENERAL
Communiqué de Presse
PI/945
LE COMITE DE L'INFORMATION ACHEVE SON DEBAT GENERAL
19960514 MATIN PI/945Les délégations saluent l'action du Sous-Secrétaire général à l'information
Le Comité de l'information a achevé, ce matin, son débat général, entamé le 6 mai dernier, en entendant les interventions des représentants des pays suivants : Maroc, Croatie, Syrie, Guinée, Cuba, Jordanie, Egypte, Nigéria, Slovaquie, Iran, Kirghizistan, Israël et Japon.
Tout au long du débat général, les intervenants ont salué l'action du Sous-Secrétaire général à l'information, M. Samir Sanbar, qui a su maintenir le niveau et la qualité des activités du Département de l'information, en dépit de contraintes financières sans précédent. Ils se sont félicités en particulier de l'introduction, au sein du Département, de technologies modernes de l'information et de la communication notamment de l'Internet et du CD-Rom. Les questions des centres d'information, des publications du Département, en particulier les communiqués de presse, et de la coopération technique entre les pays développés, les pays en transition et les pays en développement, ont notamment été au centre des discussions. La question des activités futures de la bibliothèque Dag Hammarskjöld a également été soulevée.
La prochaine réunion du Comité de l'information, aura lieu vendredi 17 mai, à 10 heures. Le Comité devrait, à cette occasion, adopter le rapport de sa dix-huitième session.
-- PI/945 14 mai 1996
M. AHMED SNOUSSI (Maroc) a appelé, à travers le Comité, tous les Etats membres à mener une action concertée en vue de garantir la sécurité des journalistes où qu'ils se trouvent et de leur permettre d'exercer leur métier dans la dignité. M. Snoussi a rendu hommage à l'action du Département de l'information qui n'a jamais été autant sollicité, alors même qu'il subit de plein fouet la crise financière et les restrictions budgétaires qui accablent l'Organisation. Jamais auparavant, ce département n'a été autant sollicité. Tout ceci démontre le caractère
prioritaire vital de l'information qui, a-t-il espéré, sera pris en considération dans le processus de réforme et de rationalisation des dépenses de l'Organisation. Le représentant a estimé que le rôle des centres d'information n'en est pas moins important, dans la diffusion de l'information sur les activités de l'Organisation dans tous les domaines. Ce rôle est d'autant plus vital que dans certains pays en voie de développement, le centre d'information constitue le seul canal de communication avec le système des Nations Unies.
Le Maroc est d'avis que les activités des centres doivent s'orienter davantage vers la promotion d'une image positive de l'Organisation à travers le monde. En effet, en persuadant l'opinion publique dans les différents pays membres de l'utilité de l'action onusienne, les centres d'information peuvent contribuer à créer des conditions dans lesquelles les gouvernements seraient plus enclins à honorer leurs engagements, notamment financiers, envers l'Organisation. De même, l'intégration des centres d'information aux Bureaux du PNUD doit être envisagée là où les doubles emplois peuvent être évités et les coûts réduits. Cependant, cette intégration doit s'opérer au cas par cas et sans affecter l'autonomie des centres concernés.
Le Maroc estime par ailleurs que le bureau du porte-parole est devenu une composante essentielle du Département de l'information. A ce titre, il mérite la reconnaissance et l'encouragement. La radio des Nations Unies est une tribune à travers laquelle l'Organisation plaide la cause du multilatéralisme depuis plusieurs décennies. En cette houleuse fin de siècle, les Nations Unies doivent, à travers ce moyen, faire passer un message d'humanisme, de tolérance et de coopération. Le Maroc souligne le rôle vital de la bibliothèque Dag Hammarskjöld dans la conservation des documents des Nations Unies et l'organisation de leur utilisation, rendue plus facile avec l'introduction d'un système électronique qui permet d'accéder au système bibliographique des Nations Unies (SIBNU). Non moins utile est l'information des publications telle "l'Annuaire des Nations Unies", la "Chronique des Nations Unies" et "Afrique Relance". Le Maroc émet l'espoir de voir la publication du "Forum du Développement" reprendre le plus tôt possible.
Le représentant du Maroc a estimé qu'il est désormais devenu indispensable d'élaborer un code déontologique international de l'information dans le cadre de ce que Sa Majesté le Roi Hassan II a qualifié de "dialogue civilisationnel" dans son message au Comité permanent pour l'information et les affaires culturelles de l'OCI qui s'est réuni récemment à Dakar.
M. VLADIMIR DROBNJAK (Croatie) a regretté que depuis la dissolution de l'ex-Yougoslavie, la Croatie ne dispose toujours pas d'un centre d'information. Etant donné que les postes de l'ancien centre d'information de Belgrade n'ont pas été supprimés, la Croatie considère qu'il convient de lui en accorder au moins un. La Croatie est d'avis qu'il conviendrait d'octroyer ce poste au Service d'information de Vienne afin qu'il puisse être utilisé pour les besoins d'information de la Croatie. Poursuivant, le représentant a attiré l'attention sur l'utilisation du terme "ex-Yougoslavie" dans les publications du Département. Ce terme, a-t-il dit, doit être utilisé en sachant qu'aujourd'hui il ne saurait comporter de connotation politique mais seulement une connotation géographique.
Parlant des activités du Département dans les opérations de
maintien de la paix, le représentant a souligné que les principes de conformité et d'objectivité doivent en demeurer l'essence. La Croatie, qui coopère activement aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies sur son territoire, est convaincu que l'Autorité transitoire des Nations Unies en Slavonie orientale (ATNUSO) améliorera bientôt, de manière significative, son travail dans le domaine de l'information, contribuant ainsi à la réintégration pacifique de l'ancien secteur est au reste de la Croatie et ce, dans l'intérêt de tous les croates de la région.
M. AHMED ALI AL-HARIRI (Syrie) a souligné le rôle important des centres d'information, qui sont le lien entre les peuples et l'Organisation. La Syrie accorde une importance particulière aux séminaires et cycles de recherche qui s'avèrent être un moyen efficace de diffuser les activités de l'Organisation. Toutefois, les défis à venir sont formidables, notamment en matière de maintien de la paix, du développement et du respect des droits de l'homme dans les régions sous occupation. La Syrie insiste pour que la promotion d'un nouvel ordre de l'information et de la liberté de la presse se fonde sur le respect de la souveraineté des Etats et la non-ingérence dans les affaires internes. Il devra respecter la culture et les coutumes des peuples sans chercher à leur imposer des valeurs étrangères. La Syrie estime que le Département de l'information se doit de diffuser la réalité des populations arabes soumises à l'occupation et le massacre de civils, comme ce fut le cas récemment au Liban. Des équipes d'information et de journalistes devraient pouvoir se rendre sur ces lieux pour rendre compte à la communauté internationale de ces réalités.
M. MOHAMMED DAMANTANG CAMARA (Guinée) a salué les efforts du Département de l'information pour satisfaire au mieux les besoins d'information des divers publics. Cependant, la Guinée s'étonne de l'idée émise quant à la fermeture de certains centres d'information alors même qu'il y a deux ans à peine, sa délégation avait déclaré dans cette même salle que, malgré les progrès réalisés ces dernières années pour renforcer la coopération Nord-Sud dans les moyens d'information et de communication, le déséquilibre persiste toujours
entre pays développés et pays en développement. Aussi, un meilleur accès aux technologies de pointe dans ce domaine est indispensable pour permettre aux pays en développement de combler le fossé afin de consolider l'équilibre qui engendrerait le pluralisme culturel.
Les Nations Unies feraient oeuvre utile et auraient tout à gagner dans une campagne d'information appuyée, surtout en direction des populations en voie de développement. Le maintien des centres d'information des Nations Unies est une nécessité, a souligné M. Camara, et leur intégration aux bureaux extérieurs du PNUD doit se faire au cas par cas.
M. PEDRO NUÑEZ MOSQUERA (Cuba) a dit constater la persistance d'un déséquilibre dans la diffusion de l'information, à l'heure où l'on parle tant de l'instauration d'un nouvel ordre international de l'information. L'on continue en effet, à nier aux pays en développement le libre accès à l'information, pour mieux les maintenir dans un état de dépendance. La révolution technologique, loin d'atténuer les fossés, les a, au contraire, aggravés. Le pouvoir des nantis et des puissants s'est renforcé. Il est paradoxal qu'à l'heure où d'aucun parlent de CD-ROM et d'Internet, d'autres rêvent d'apprendre à lire et à
compter.
Cuba estime que l'instauration d'un nouvel ordre international de l'information et de la communication demeure impérative. Les Nations Unies et ce Comité ne sauraient ignorer cette réalité. Dans ce contexte, la nécessité d'un transfert de technologie se fait chaque jour plus aiguë. Les centres d'information peuvent et doivent jouer un rôle important dans les pays en développement. Ils se doivent de promouvoir davantage d'informations sur les activités de l'Organisation dans tous les domaines.
Cuba a systématiquement dénoncé devant ce Comité l'agression dont elle est l'objet sur les ondes radio. Plus de 1400 heures par semaine sont consacrées à des émissions dirigées contre Cuba depuis le territoire des Etats-Unis, et ce, en flagrante violation de la souveraineté et des normes les plus fondamentales du droit international. Les émissions à destination de Cuba manipulent et déforment la réalité du pays et attisent les actions subversives, illégales et violentes. Face à l'échec de leurs actions, les promoteurs de cette politique hostile prétendent adapter les retransmissions télévisées au système UHF et adopter d'autres mesures techniques, susceptibles d'assurer leur réception sur le territoire cubain. Cuba réitère ici son rejet le plus catégorique de ces actions. Il incombera à leurs promoteurs d'en assumer, le cas échéant, les conséquences.
M. FOUAD BATAINEH (Jordanie) prenant note des contraintes financières auxquelles est confronté l'Organisation des Nations Unies, a souligné la nécessité d'accélérer les activités de restructuration. En ce domaine, a-t-il dit, le Département de l'information doit faire office de pionnier. Il est
donc indispensable de prévoir les ressources indispensables à son bon fonctionnement. Les succès de l'Organisation, a insisté le représentant, dépendent, en effet, en grande partie, des activités du Département. Prenant pour exemple sa participation aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies, le représentant a attiré l'attention sur leur caractère complexe et délicat et a souligné le rôle crucial que le Département doit jouer pour favoriser une meilleure compréhension des actions de l'Organisation. Les activités en la matière doivent couvrir les régions où sont installées ces opérations mais aussi les pays contributeurs de troupes.
L'ère de l'information dans laquelle nous vivons, a poursuivi le représentant, exige que les pays en développement bénéficient d'une aide financière, technique, et en matière de formation, pour rattraper leur retard dans le domaine des techniques de l'information. Les statistiques qui montrent que 75% des médias sont contrôlés par les pays développés, doivent conduire la communauté internationale à oeuvrer en faveur d'un nouvel ordre mondial de l'information qui transformerait ce flux unilatéral d'information. D'autre part, se félicitant de la façon dont le Département a couvert les conférences internationales des Nations Unies, le représentant a souhaité que la deuxième conférence des Nations Unies sur les établissements humains (HABITAT II) qui doit se dérouler en juin prochain en Turquie, bénéficie d'une couverture adéquate en coopération avec le pays hôte.
M. M. MOATAZ ZAHRAN (Egypte) a déclaré que le réseau d'information et de communication est la pierre angulaire du
système international. L'ONU joue un rôle crucial dans ce contexte. L'Egypte estime que la crise financière de l'Organisation a vu la baisse des ressources allouées au Département de l'information, rendant son action plus difficile encore. Pourtant, le Département a un mandat précis et considérable. L'Egypte accueille avec satisfaction l'adoption de moyens technologiques sophistiqués, susceptibles d'améliorer les services rendus par le Département. De même, la bibliothèque Dag Hammarsjköld a un rôle crucial à jouer. Toutefois, il ne s'agit pas d'oublier le manque de ressources des pays en développement, qui freinent leur accès à l'information. L'Egypte ne saurait donc souscrire à la position visant à limiter le rôle de la bibliothèque.
L'Egypte a salué l'action des centres d'information des Nations Unies. Elle insiste pour qu'ils puissent poursuivre leur mission de lien entre les peuples et les Nations Unies. Le représentant a précisé que l'intégration des centres aux bureaux du PNUD doit se faire en tenant compte de l'opinion du Gouvernement hôte, et selon des critères d'efficacité. L'Egypte souhaite que le Département puisse organiser prochainement un séminaire destiné aux médias palestiniens à Gaza.
Mme MARIA LAOSE-AJAYI (Nigéria) a remercié le Département de l'information pour les efforts qu'il déploie pour poursuivre et améliorer ses activités, en dépit des contraintes financières que connaît l'Organisation. Elle s'est outre associée à la déclaration du Costa Rica, prononcée au nom du Groupe des 77, le premier jour du débat général.
M. THOMAS HRBAC (Slovaquie) soulignant l'importance de l'information dans le monde actuel, a souhaité que les difficultés financières que connaît l'Organisation ne compromette pas la noble tâche du Département de l'information. Il s'est dit convaincu que les mesures novatrices prises par le Département assureront une meilleure rentabilité de ses activités. L'introduction des nouvelles technologies est une étape importante pour le Département et augmentera l'influence des activités des Nations Unies sur les sociétés. Les opérations de maintien de la paix, a poursuivi le représentant, doivent bénéficier d'une couverture appropriée ayant pour objet d'expliquer les objectifs des missions. La compréhension par les populations locales des actions de l'Organisation est une condition essentielle de la réussite d'une opération. La radio étant l'un des médias les plus rentables, la Slovaquie appuie l'installation de moyens radiophoniques dans les zones de conflits dès le premier stade d'une opération.
Parlant des centres d'information des Nations Unies, le représentant a plaidé pour la création dans la capitale de son pays d'un centre de diffusion de matériel d'information des Nations Unies. Il a affirmé que son pays est disposé à coopérer avec le Département à cet égard. Il a, par ailleurs, souligné la nécessité de préserver l'autonomie des centres lorsqu'ils sont intégrés aux bureaux extérieurs du PNUD. Le représentant a enfin salué les efforts du Département tendant à renforcer sa présence sur le réseau Internet par le biais de ses publications. Il a aussi appuyé l'organisation prochaine d'un séminaire pour l'Europe de l'est et d'Europe centrale en Bulgarie et s'est félicité des visites guidées largement composées de jeunes gens, d'étudiants et d'enfants, bâtisseurs
du 21ème siècle.
M. JALAL SAMADI (Iran) a souligné que le fossé qui sépare les pays développés et en développement en matière d'infrastructures de communication est à l'origine de la distorsion des flux d'informations. Il est clair que les pays développés jouissent d'un monopole dans la collecte, l'analyse et la diffusion de l'information grâce à leur progrès technologiques dans les domaines des communications électroniques et par satellite. De ce fait, les moyens de communication les plus puissants adoptent souvent la fâcheuse tendance de ne pas respecter les cultures et les valeurs des pays en développement. Dans ce contexte, l'Iran ne peut que plaider en faveur d'un code de conduite susceptible de réguler le flux d'informations. Les Nations Unies en général, et le Département de l'information en particulier, ont un rôle crucial dans ce domaine. L'Iran souligne en outre
l'importance des moyens traditionnels d'information, qu'il s'agisse de la presse écrite, des publications, de la radio et de la télévision, qui demeurent indispensables pour la plupart des pays en développement.
Le représentant a fait part de l'attachement de son pays aux centres d'information des Nations Unies, en tant que structures de diffusion de l'information dans tous les pays et notamment dans les pays en développement. Dans ce contexte, une allocation équitable des ressources disponibles devrait être envisagée. L'Iran se félicite de la réactivation du fonctionnement du Centre de Téhéran et émet l'espoir qu'une attention particulière lui sera prêtée, d'autant plus qu'il est le seul à fournir des publications en perse sur les activités des Nations Unies.
M. JOSE MARIA CHAVES (Kirghizistan) a accueilli avec satisfaction le programme mis en oeuvre par le Secrétariat à l'occasion de la commémoration du dixième anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl. Il est important, a-t-il dit, de garder une telle catastrophe à l'esprit en raison des conséquences terribles qu'elle continuera à avoir durant plusieurs années et du fait qu'il est impossible de garantir que des catastrophes similaires ne se reproduiront plus. Conscient de l'importance des activités d'information dans le monde actuel, le Kirghizistan demande la création d'un centre d'information pour la région d'Asie centrale qui servirait à mieux faire connaître et mieux faire comprendre le travail de l'Organisation. Cette partie éloignée du monde nécessite l'acquisition de nouvelles techniques d'information et de communication, a poursuivi le représentant. La création de ce centre servira également à faciliter le progrès démocratique, en particulier dans le domaine de l'éducation et du développement social. A propos des séminaires régionaux sur une presse libre et indépendante organisés par l'UNESCO et le Département de l'information, le représentant s'est félicité du séminaire régional pour les pays d'Europe centrale et d'Europe de l'est qui aura lieu en Bulgarie en 1997.
Mme LEEORA KIDRON (Israël) a fait remarquer que devant la "CNNisation" du monde, le Département de l'information se doit de faire face à des défis considérables, parmi lesquels, la diffusion rapide de l'information. Le Département doit avoir accès aux technologies les plus modernes afin de contribuer à l'action des Nations Unies pour le 21ème siècle. Israël est encouragé par les progrès du Département depuis plusieurs
années. La diffusion de l'information sur les Nations Unies et ses institutions spécialisés est un outil indispensable à la promotion de leurs buts et idéaux parmi les peuples du monde entier. La représentante a souligné que le Moyen-Orient s'est enfin transformé en une région où la paix peut prendre racine. A cet égard, l'échange d'information et des technologies de l'information peut contribuer, de manière significative, à garantir la paix, la sécurité et le progrès.
M. YORIO ITO (Japon) a rendu hommage aux efforts louables déployés par les centres d'information des Nations Unies, notamment le centre de Tokyo qui a activement participé aux célébrations du 45ème anniversaire de l'entrée du Japon dans l'Organisation des Nations Unies. Il a également salué les efforts tendant à traduire le plus de documents possibles en japonais. Le dynamisme du centre de Tokyo et de son Directeur, a conduit le Japon à augmenter sa contribution au centre de 50%.
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