La République démocratique du Congo et la Somalie montrent que les progrès sont possibles dans la lutte contre la violence sexuelle dans les conflits armés, estime le Secrétaire général
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LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO ET LA SOMALIE MONTRENT QUE LES PROGRÈS SONT POSSIBLES DANS
LA LUTTE CONTRE LA VIOLENCE SEXUELLE DANS LES CONFLITS ARMÉS, ESTIME LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
On trouvera ci-après le discours que le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a prononcé, aujourd’hui, lors du débat public du Conseil de sécurité sur la violence sexuelle dans les conflits armés:
Je remercie le Nigéria d’avoir organisé cet important débat.
La question des violences sexuelles liées aux conflits est d’une importance extrême. Cette atteinte grave aux droits de l’homme fait autant de ravages que n’importe quelle bombe ou balle. Elle inflige des souffrances inimaginables à des femmes et des hommes, à des filles et des garçons. Elle détruit des familles et des communautés ainsi que le tissu social des pays. En ciblant les membres les plus vulnérables de la société, elle contribue à faire perdurer la pauvreté et l’insécurité. Elle fait obstacle à la réconciliation, à la paix et à la reconstruction.
C’est pourquoi le Conseil ne cesse d’affirmer haut et fort que les violences sexuelles liées aux conflits sont une question relevant de la paix et de la sécurité internationales. Les diverses résolutions adoptées ont créé un solide cadre mondial pour la prévention. De graves violations sont encore trop souvent perpétrées, mais nous commençons à faire des progrès tangibles, tel qu’il ressort du rapport dont est saisi le Conseil.
Ma Représentante spéciale a examiné les progrès accomplis par plusieurs pays, dont la République démocratique du Congo et la Somalie. Il y a quelques années, le problème du viol dans ces conflits semblait insoluble et inévitable. La République démocratique du Congo et la Somalie sont en train de démontrer que les progrès sont possibles. De nouvelles structures juridiques sont créées par la République démocratique du Congo pour mettre fin à l’impunité des responsables. La Somalie a fait montre de son engagement au plus haut niveau à mettre fin à la violence sexuelle, notamment en signant un communiqué conjoint avec l’ONU. Des efforts ont été entrepris pour élaborer un plan d’action.
L’Équipe d’experts de l’état de droit et des questions touchant les violences sexuelles commises en période de conflit coopère avec la Colombie, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo, la Guinée, la Somalie et le Soudan du Sud pour renforcer leurs systèmes judiciaires. Chaque jour, un nombre toujours plus grand de pays renforcent leurs capacités techniques de prévention et de répression de la violence sexuelle. La démarche plurisectorielle et multidimensionnelle adoptée par le Bureau de la Représentante spéciale chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit est le moteur de cette progression.
La Représentante spéciale a entrepris des activités de mobilisation de haut niveau pour encourager les pays à assumer la maîtrise, la direction et la responsabilité des actions à mener.
Une fois que l’engagement politique est assuré, l’Équipe d’experts de l’état de droit et des questions touchant les violences sexuelles commises en période de conflit collabore avec les pays pour renforcer leurs capacités de lutte contre l’impunité pour les crimes de violence sexuelle. L’Équipe est composée d’experts du Programme des Nations Unies pour le développement, du Département des opérations de maintien de la paix et du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, et est dirigée par le Bureau de ma Représentante spéciale. Elle aide les gouvernements à entreprendre des réformes de leurs systèmes de justice pénale et militaire ainsi que d’autres domaines essentiels.
Une fois dotés d’une solide législation, de mécanismes globaux de prévention et d’intervention, et de meilleures capacités, les systèmes de justice militaire et civile seront mieux à même de lutter rapidement et efficacement contre les violences sexuelles liées aux conflits. Un autre élément crucial des missions politiques et de maintien de la paix est le déploiement de conseillers pour la protection des femmes. Leurs connaissances sur les droits de l’homme, sur l’analyse des disparités entre les sexes et sur la paix et la sécurité permettent d’intégrer la prévention des violences sexuelles liées aux conflits aux missions politiques spéciales et de maintien de la paix.
Dans le droit fil du principe « Unis dans l’action », la Campagne des Nations Unies contre la violence sexuelle en temps de conflit est un réseau interinstitutions composé de 13 entités du système des Nations Unies, présidé par ma Représentante spéciale. Ce mécanisme de coordination veille à ce que notre intervention évite tout chevauchement, et aboutisse à une stratégie mesurée, durable et cohérente, qui utilise au mieux les ressources limitées et les points forts de chaque institution. L’objectif est de fournir des services et un appui aux victimes et de veiller à ce que les droits de l’homme constituent la priorité de toute intervention. Cette réponse coordonnée, sous la direction de ma Représentante spéciale, incarne l’esprit de l’initiative « Les droits avant tout ». Elle affirme ma vision d’une Organisation des Nations Unies qui fonctionne en harmonie pour empêcher toute violation grave des droits de l’homme.
Il est impératif que les acteurs des Nations Unies et les dirigeants politiques œuvrent de concert pour stopper les violations des droits de l’homme avant qu’elles ne soient commises. La réaffirmation par l’ONU de son engagement à mieux répondre aux responsabilités fixées par les États Membres en matière de droits de l’homme grâce à l’initiative « Les droits avant tout » est essentielle à cet égard. Mon dernier rapport illustre ce que nous pouvons réaliser grâce à une meilleure coopération. La prévention relève de notre responsabilité collective. Ce n’est qu’au moyen de la coordination et de partenariats que nous réussirons à protéger les plus vulnérables.
Je compte sur le leadership et l’appui sans faille du Conseil pour que nous puissions collaborer en vue d’éliminer les violences sexuelles commises en période de conflit.
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