Les changements climatiques constituent un « problème mondial par excellence », affirme le Secrétaire général
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LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES CONSTITUENT UN « PROBLÈME MONDIAL PAR EXCELLENCE », AFFIRME LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
On trouvera, ci-après, les remarques du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, lors de la réunion du Conseil de sécurité sur le « maintien de la paix et de la sécurité internationales: nouveaux défis à la paix et à la sécurité internationales et prévention des conflits », le 23 novembre 2011:
Je remercie la présidence portugaise d’appeler l’attention du Conseil de sécurité sur trois des défis de notre époque: la criminalité transnationale organisée, les pandémies et les changements climatiques. Je remercie également le Ministre des affaires étrangères du Portugal de prendre le temps de présider cette séance fort importante.
Aucun de ces défis n’est nouveau. Ce qui est nouveau, toutefois, c’est qu’ils sont de plus en plus transnationaux, de plus en plus sévères et ont de plus en plus d’incidence sur la sécurité nationale, régionale et internationale, ainsi que sur celle des êtres humains. Ils sont de plus en plus transnationaux en raison de la facilité croissante avec laquelle les personnes, les biens et l’argent peuvent traverser les frontières.
Le récent film Contagion relève davantage de la science que de la fiction. Les groupes criminels organisés s’entendent particulièrement à exploiter l’ouverture qu’offre la mondialisation en matière de trafic d’armes et de drogues et de traite des êtres humains. Les changements climatiques constituent un problème mondial par excellence. Ces menaces sont également de plus en plus graves car les tensions combinées qu’exercent la criminalité, les pandémies et les changements climatiques poussent de nombreux pays pauvres et fragiles près du point de rupture.
Certains ont vu leur espérance de vie réduite de moitié à cause du VIH/sida – un bilan horrible non seulement pour les familles et les proches, mais aussi pour la main-d’œuvre, les entreprises, la fonction publique et les forces armées.
Les groupes criminels organisés recourent à la corruption et à la violence pour vider de l’intérieur des institutions affaiblies. En outre, les conditions météorologiques extrêmes et autres conséquences associées aux changements climatiques exacerbent les luttes déjà difficiles contre la désertification, la sécheresse, les inondations et la volatilité des prix alimentaires.
En sapant les institutions et les capacités de l’État, ces menaces ont des implications évidentes de plus en plus nombreuses pour la paix et la sécurité. Comme la Banque mondiale l’a indiqué cette année dans son Rapport sur le développement dans le monde, les pays touchés par la violence groupent 43% des personnes atteintes du VIH/sida.
Les groupes criminels, dans leurs efforts pour contrôler les routes des divers trafics, sèment la peur et l’insécurité et, dans certains cas, déclenchent l’explosion de la violence politique. Aujourd’hui, beaucoup plus de personnes succombent à la violence criminelle et des bandes qu’aux guerres civiles. Nous assistons à une convergence croissante du crime organisé et des groupes terroristes. Les changements climatiques, dans certaines régions, ont aggravé les conflits portant sur des terres de surface trop limitée, et pourraient bien déclencher des mouvements de migration à grande échelle dans les décennies à venir. En outre, l’élévation du niveau de la mer met en danger la survie même de tous les petits États insulaires. Ces conséquences, entre autres, pour la paix et la sécurité ont également des implications pour l’ONU elle-même.
Premièrement, aucun pays ni aucune région, quelle que soit sa puissance, ne sera en mesure de répondre seul à ces menaces. Elles ne peuvent être contrées que grâce à une coopération régionale ou mondiale. L’ONU continuera de jouer un rôle prépondérant dans la promotion de cette coopération.
Deuxièmement, il s’agit de menaces complexes et multiples qui exigent des réponses pluridisciplinaires. L’ONU est bien placée pour promouvoir un ensemble intégré de réponses sur les plans politique, du développement et du renforcement des capacités. Toutes les personnes présentes ici m’ont entendu parler de faire le lien entre l’énergie, l’alimentation, la santé, la réduction des risques de catastrophe et d’autres questions dans notre riposte aux changements climatiques. Cette idée est également pertinente concernant le débat d’aujourd’hui. Nous sommes tous conscients du risque que le réchauffement planétaire puisse faciliter la propagation de maladies mortelles.
Mais il existe également d’autres liens. Dans certaines parties du monde, le trafic de drogues a entraîné une augmentation de la prise de drogues par voie intraveineuse. Ce qui, à son tour, est devenu l’un des principaux véhicules de la propagation du VIH/sida.
Pendant ce temps, notre réponse face à la criminalité ne saurait se limiter à l’application des lois. Elle doit embrasser la santé publique, le renforcement des institutions et les droits de l’homme. Nos efforts de développement socioéconomique doivent prendre davantage en considération la criminalité. Plus généralement, il est crucial de s’attaquer aux inégalités sociales et à l’injustice économique, qui engendrent la frustration et provoquent l’agitation. Au final, la sécurité doit s’ancrer dans les perspectives de vie, la liberté et l’espoir.
Je suis heureux qu’à la présente séance, le Conseil puisse entendre mes collègues António Guterres, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés; Yury Fedotov, Directeur exécutif du Bureau des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC); et Mme Margaret Chan, Directrice générale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et l’UNODC entretiennent des liens constructifs avec le Conseil de sécurité. Dans le même temps, il est fort nécessaire d’intensifier les contacts avec l’OMS, et j’espère que le Conseil s’y emploiera.
Une fois de plus, je remercie le Conseil de se saisir de ces questions. À mesure que la nature des menaces auxquels nous sommes confrontés évolue, le Conseil, qui est au cœur de notre capacité de maintien de la paix, doit également s’adapter en conséquence.
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