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SG/SM/13910-SC/10427-FEM/1884

Ban Ki-moon parle des objectifs et des indicateurs du cadre stratégique pour la protection des droits de la femme dans les situations de conflits

28/10/2011
Secrétaire généralSG/SM/13910
SC/10427
FEM/1884
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

BAN KI-MOON PARLE DES OBJECTIFS ET DES INDICATEURS DU CADRE STRATÉGIQUE POUR LA PROTECTION DES DROITS DE LA FEMME DANS LES SITUATIONS DE CONFLITS


On trouvera ci-après le discours que le Secrétaire général a prononcé, le 28 octobre, lors de la réunion du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité:


Je me félicite du thème choisi par le Nigéria pour le débat d’aujourd’hui, et je remercie la Présidente et les membres du Conseil d’avoir accepté de commencer plus tôt que d’habitude afin que je puisse participer à cette séance extrêmement importante.


Le Conseil de sécurité a souligné à de nombreuses reprises que la participation des femmes à la prévention des conflits et à la médiation était essentielle pour consolider la paix et enraciner la démocratie.  Ce principe a été réaffirmé avec l’attribution cette année du prix Nobel de la paix à trois exceptionnelles architectes de la paix: la Présidente Ellen Johnson Sirleaf, du Libéria, Leymah Gbowee, sa compatriote, et Tawakkul Karman, du Yémen.  Leur exemple doit nous inciter à intensifier notre action pour garantir la pleine participation des femmes à tous les processus de prévention et de règlement des conflits.


La Directrice exécutive d’ONU-Femmes, Michelle Bachelet, va présenter dans quelques instants mon rapport sur les femmes et la paix et la sécurité.  Mais comme l’indique mon rapport, la participation des femmes demeure insuffisante tant dans les rôles de représentation officielle que dans ceux d’observateur.  Cela doit changer, et je suis déterminé à ce que le système des Nations Unies montre l’exemple.


Au cours de l’année écoulée, le nombre de femmes à la tête de missions de maintien de la paix, de missions politiques ou de missions de consolidation de la paix des Nations Unies est passé de 6 à 33.  En outre les postes de représentant spécial pour le sort des enfants en temps de conflit armé et de représentant spécial chargé de la question des violences sexuelles commises en période de conflit sont eux aussi occupés par des femmes.  Le Département des affaires politiques a fait passer à 35% la proportion de candidates inscrites sur ses listes de médiateurs confirmés, de membres d’équipe de médiation et de médiateurs spécialisés.  Un spécialiste de l’égalité des sexes et de l’intégration fait désormais partie de l’Équipe de réserve pour l’appui à la médiation, et des directives seront bientôt communiquées aux médiateurs de l’ONU chargés de se pencher sur la question des violences sexuelles liées aux conflits dans le cadre des accords de cessez-le-feu ou de paix. 


Sur le terrain, nos équipes apportent un appui aux femmes afin qu’elles puissent participer aux initiatives de consolidation de la paix, de prévention et de gestion des conflits et de réconciliation en Afrique de l’Ouest, en Asie centrale, dans les Balkans et en Asie du Sud-Est.  En Afghanistan, notre Mission continue de collaborer avec des réseaux féminins qui luttent contre les sévices infligés aux femmes.  Nous œuvrons aussi pour que des femmes siègent au Haut Conseil pour la paix ainsi que dans les conseils provinciaux pour la paix.  Au Darfour, notre Mission a veillé à ce que 30% des représentants de la société civile participant aux négociations de paix de Doha soient des femmes.  La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud collabore avec des parlementaires sud-soudanaises pour accroître le rôle des femmes en matière de règlement et d’atténuation des conflits et de consolidation de la paix. 


J’encourage pour leur part les États Membres à accroître le nombre de femmes occupant des postes de haut niveau dans le domaine de la prévention des conflits aux niveaux international et régional.  Cela signifie davantage de femmes occupant des postes gouvernementaux à responsabilités, des fonctions de direction au sein des institutions de sécurité et des postes de diplomates.  Plusieurs réunions internationales seront organisées au cours des prochains mois afin d’appuyer le relèvement du Soudan du Sud, de la Somalie, de l’Afghanistan et de la Libye.  Saisissons ces occasions pour veiller à ce que la voix des femmes soit entendue.


Comme le savent les membres du Conseil, j’ai présenté un cadre stratégique pour accélérer l’application de la résolution 1325 (2000).  Il comporte des objectifs et des indicateurs à atteindre d’ici à 2014 et à 2020, et un ensemble de critères de référence va être fixé pour évaluer les progrès et garantir l’obligation de résultats.  Je suis favorable à de nouvelles améliorations dans la circulation des informations que reçoit le Conseil concernant l’amélioration du sort des femmes en temps de conflit armé.  Je prie par ailleurs les États Membres de faire plus –notamment en versant des fonds supplémentaires– pour mettre en œuvre les priorités du cadre stratégique et protéger les droits des femmes et des filles.


Bien que les progrès soient indéniables, je suis profondément préoccupé par la persistance de graves violations des droits des femmes.  L’année dernière à la même époque, je déplorais les viols à grande échelle commis à Walikale, dans l’est de la République démocratique du Congo.  L’alarme n’est pas levée.  Nous devons réagir rapidement et efficacement face à ces crimes, à chaque fois et quel que soit le lieu où ils sont commis.  Nous devons demander des comptes à ceux qui en sont responsables.  Nous devons faire de la dignité, de la sécurité et des besoins des femmes une priorité.


Je suis déterminé à travailler avec le Conseil pour veiller à l’application intégrale de la résolution 1325 (2000) et des résolutions connexes, à savoir les résolutions 1820 (2008), 1888 (2009), 1889 (2009) et 1960 (2010).  J’attends avec intérêt d’entendre les propositions des membres pour que les femmes ne soient plus laissées en marge des efforts de prévention des conflits et de médiation, mais en occupent le centre, soit leur vraie place.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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