Le Groupe de personnalités éminentes sur les pays moins avancés proposent un « pacte pour une croissance exclusive et pour la prospérité », décliné en dix objectifs
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LE GROUPE DE PERSONNALITÉS ÉMINENTES SUR LES PMA PROPOSENT UN « PACTE POUR UNE
CROISSANCE EXCLUSIVE ET POUR LA PROSPÉRITÉ », DÉCLINÉ EN DIX OBJECTIFS
Un « Pacte pour une croissance inclusive et pour la prospérité » décliné en 10 objectifs. C’est ce que propose, dans son rapport final, le Groupe de personnalités éminentes du Secrétaire général des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA), à la veille de la quatrième Conférence internationale sur ces pays, prévue du 9 au 13 mai à Istanbul, en Turquie.
L’objectif ultime de cette Conférence est de faire passer, en 10 ans, de 48 à 24 le nombre des PMA, soit sortir de leur condition la moitié des 800 millions de personnes qui constituent aujourd’hui le segment le plus pauvre et le plus vulnérable de l’humanité; la majorité d’entre elles vivant avec moins d’un dollar par jour.
Sur les 48 PMA, 33 sont en Afrique, 14 dans la région d’Asie et du Pacifique et Haïti dans les Caraïbes. Le Cap-Vert et les Maldives ont réussi à s’extirper de cette catégorie, respectivement en 2007 et en 2010.
Mais le diagnostic du Groupe de personnalités éminentes est sans appel. Bien que quelques PMA aient enregistré des réussites dans des domaines spécifiques, en tant que groupe, ces pays sont devenus plus « moins avancés » au cours des trois dernières décennies. Les handicaps structurels de leurs économies, freinées par un faible capital humain, une dépendance par rapport à un secteur agricole fragile et des exportations peu diversifiées, sont les éléments clefs de la marginalisation persistante des PMA dans l’économie mondiale.
Les personnalités éminentes préviennent. Si l’on ne s’attaque pas aux faiblesses structurelles qui rendent ces pays « moins développés », on n’inversera pas leur marginalisation croissante. Elles suggèrent par conséquent que le programme d’action de la quatrième Conférence internationale vise à réduire les écarts en termes de développement humain, de performances à l’exportation, de productivité agricole et des infrastructures. Si l’on y parvient, alors la diminution de moitié du nombre de PMA d’ici à 2021 sera un objectif réaliste, affirment les personnalités éminentes.
Après les chapitres intitulés « Une économie mondiale polarisée » et « Relever le défi des PMA - Définition d’un cadre 21 », les personnalités éminentes identifient 10 objectifs dans les deux derniers chapitres.
Buts pour un nouveau programme d’action
Les personnalités préconisent, comme premier objectif, l’apport d’une assistance suffisante et mieux ciblée aux PMA, soit l’augmentation de l’aide au développement à 0,15% du revenu national brut des pays du Comité d’aide au développement (CAD) d’ici à 2015; l’octroi d’une certaine aide à des priorités clefs par le biais de fonds thématiques; et l’augmentation de la proportion des aides allouées sous forme de soutien budgétaire direct.
L’objectif 2 concerne la réduction de l’écart en termes de capital humain. Il faut pour cela doubler les taux de scolarisation au niveau de l’enseignement secondaire, professionnel et supérieur d’ici à 2020; atteindre au moins une réduction de 50% par rapport au taux de 2008, du nombre de personnes vivant avec moins de deux dollars par jour d’ici à 2020; élever le taux annuel moyen de réduction de la mortalité infantile à 4% au moins d’ici à 2015; et réduire de moitié le nombre d’enfants de moins de 5 ans souffrant d’insuffisance pondérale d’ici à 2020.
Les objectifs 3 à 7 portent plus spécifiquement sur l’économie. Il s’agit d’améliorer la performance et la diversité des exportations, en réduisant les chiffres de l’indice de diversité de l’exportation au niveau de 2000 ou mieux; de réduire l’écart de productivité dans le secteur agricole, en doublant d’ici à 2020 les niveaux de productivité de l’agriculture de 2008; et de combler le déficit en matière d’infrastructures, en augmentant de 50% le kilométrage combiné des voies bitumées et voies ferrées, et en améliorant l’accès à l’énergie.
Il s’agit aussi de débarrasser les PMA du spectre du surendettement par une réduction supplémentaire de la dette bilatérale et multilatérale pour les PMA surendettés, une augmentation substantielle de la proportion des dons; et par l’élaboration d’instruments de dette nouveaux et innovateurs qui répondent mieux aux défis rencontrés par les PMA. Il s’agit enfin de gérer les flux migratoires, en renforçant la réponse des PMA face aux pressions démographiques.
Cibler les vulnérabilités particulières aux PMA
Ce chapitre contient trois objectifs et d’abord le défi des changements climatiques qui doit être relevé par la reconstitution du Fonds pour les pays les moins avancés.
L’objectif 9 vise à assurer un accès aux voies commerciales et à fournir des infrastructures et des équipements de transports de qualité aux pays sans littoral. Tous les pays sans littoral, veulent les personnalités éminentes, doivent pouvoir accéder au minimum à une voie commerciale de qualité, juridiquement protégée et sécurisée d’ici à 2015.
Assurer un meilleur environnement pour l’exploitation productive des ressources naturelles est le dernier objectif. Les personnalités éminentes proposent la promulgation de règles de divulgation juridiquement contraignantes destinées aux compagnies transnationales d’exploitation de ressources; et le développement d’un ensemble de règles applicables garantissant la responsabilité des compagnies d’exploitation de ressources quant aux dommages causés à l’environnement.
Elles proposent aussi la création d’un mécanisme de financement permettant aux PMA de bénéficier de l’aide d’experts indépendants lors de négociations d’accords concernant l’extraction des ressources; et la mise en place des fonds d’affectation spéciale pour les générations futures financés jusqu’à 25% par les revenus issus des ressources naturelles.
Conclusion
Livrant un dernier message à la quatrième Conférence internationale, le Groupe de personnalités éminentes estime que pour être efficace, le nouveau programme d’action doit comporter une différenciation claire des responsabilités entre la communauté internationale et les PMA et un mécanisme d’évaluation de la performance des uns et des autres.
Le programme doit également insister sur la participation des organismes régionaux et celle des pays émergents et autres pays en développement en mesure de le faire. Avant tout, les gouvernements et les populations des PMA doivent être au cœur de leur propre développement. En collaboration avec la société civile et le secteur privé, ils doivent trouver les moyens d’intégrer les objectifs et les cibles du nouveau programme dans des plans reflétant les aspirations et les sensibilités nationales.
Le Groupe de personnalités éminentes est composé des coprésidents Alpha Oumar Konaré, ancien Président du Mali et de la Commission de l’Union africaine, et James Wolfensohn, ancien Président de la Banque mondiale; ainsi que de Sir Fazle Hasan Abed, fondateur et Président du Bangladesh Rehabilitation Assistance Committee; Nancy Birdsall, Présidente fondatrice du Center for Global Development; Kemal Dervis, Vice-Président et Directeur pour les questions concernant l’économie mondiale et le développement à la Brookings Institution, et ancien Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD); Sir Richard Jolly, professeur honoraire à l’Institut d’études du développement à l’Université de Sussex et ancien fonctionnaire du PNUD et de l’UNICEF; Louis A. Kasekende, Vice-Gouverneur de la Banque d’Ouganda et ancien Directeur à la Banque mondiale; Louis Michel, Membre du Parlement européen et ancien Commissaire européen pour le développement et l’aide humanitaire; et Hiromasa Yonekura, Président de Sumitomo Chemical Company Ltd.
Le rapport du Groupe est disponible sur le site http://www.un.org/wcm/content/site/ldc/home/conference/pid/12904.
Pour en recevoir des copies, arranger un entretien ou obtenir des informations supplémentaires, veuillez contacter Ricardo Dunn au Bureau du Haut-Représentant de l’ONU pour les PMA, 1 (917) 367-6006, dunn@un.org; ou Tim Wall, 1 (212) 963-5851, wallt@un.org, et Charlotte Scaddan, 1 (917) 367-9378, scaddan@un.org, du Département de l’information des Nations Unies.
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