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SOC/4750

COMMISSION DE DÉVELOPPEMENT SOCIAL: PLUSIEURS INTERVENANTS SOULIGNENT LES DIMENSIONS ÉCONOMIQUE, SOCIALE ET CULTURELLE DE L’EXCLUSION SOCIALE

06/02/2009
Conseil économique et socialSOC/4750
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement social

Quarante-septième session

6e et 7e séances – matin & après-midi                       


COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL: PLUSIEURS INTERVENANTS SOULIGNENT LES DIMENSIONS ÉCONOMIQUE, SOCIALE ET CULTURELLE DE L’EXCLUSION SOCIALE


La Commission du développement social a poursuivi aujourd’hui, avec des représentants d’États Membres, d’institutions des Nations Unies et d’organisations non gouvernementales, le débat général sur l’intégration sociale, thème prioritaire de sa quarante-septième session, l’occasion pour plusieurs intervenants d’insister sur les dimensions économique, sociale et culturelle de l’exclusion.


Elle avait entendu ce matin la Rapporteure spéciale de la Commission chargée d’étudier la situation des personnes handicapées, Sheikha Hessa Khalifa Bin Ahmed Al-Thani (Qatar), qui avait présenté un exposé sur le suivi* de l’« application des Règles pour l’égalisation des chances des personnes handicapées ».


Ces 22 règles définissent un cadre propre à promouvoir les objectifs d’« égalité » et de « pleine participation » des personnes handicapées à la vie sociale et au développement énoncés dans le Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées, adopté par l’Assemblée générale dans sa résolution 37/52.


La Rapporteure spéciale a livré un bref résumé des principales activités menées au cours des six années de son mandat, ainsi qu’une courte évaluation de l’impact de ce travail sur les droits et l’inclusion des personnes handicapées.  Elle a également énoncé certains des défis auxquels le mouvement des personnes handicapées se trouve confronté.  Elle a par ailleurs indiqué qu’elle s’était rendue dans près de 40 pays pour évaluer la situation des personnes handicapées vivant dans le dénuement et de grandes difficultés.  Deux pays, le Koweït et le Soudan, ont fait l’objet d’un examen à la fin de 2008. 


La Rapporteure spéciale s’est aussi attardée sur la situation à Gaza, où le dernier conflit a fait de nombreuses personnes handicapées parmi les victimes.  Elle a ainsi plaidé en faveur de la reconstruction du centre de réhabilitation de Gaza et de l’hôpital des enfants, qui ont été touchés directement.  Elle a en outre souligné l’urgence d’offrir une assistance psychosociale à la population de Gaza et l’importance de financer des programmes pour les personnes qui ont subi un handicap pendant les 22 jours de conflit.


Lors du débat sur l’intégration sociale, les États Membres ont, tour à tour, présenté les différentes mesures que leur gouvernement a mis en œuvre, en vue d’améliorer la situation des groupes sociaux tels que les personnes handicapées, les jeunes, les personnes âgées ou les familles.  S’agissant de la question concernant la jeunesse, quelques États Membres, comme la République de Corée ou la Roumanie, avaient donné la parole à de jeunes délégués. 


Le représentant de l’Angola a ainsi exprimé la fierté de son pays, qui sort d’un conflit, d’avoir relevé trois défis étroitement liés entre eux: l’exclusion sociale, la vulnérabilité et la création d’emplois.  Depuis 2002, a-t-il expliqué, le Gouvernement s’efforce de créer un environnement où tous les Angolais peuvent prendre part au processus de consolidation de la paix et de reconstruction, sans discrimination de race, de sexe, de religion ou de statut social.  Il a fait de l’intégration sociale et économique de plus de quatre millions de citoyens une priorité pour appuyer la paix, la stabilité sociale et la croissance économique, a ajouté le délégué de l’Angola.


Son homologue du Nigéria a affirmé que le chemin qui mène vers un ordre social durable et une société sûre pour tous impliquait la promotion et la protection des droits de l’homme, de l’état de droit, de la gouvernance démocratique et de l’inclusion sociale à travers l’éradication de toutes les formes de discrimination et la réduction des inégalités.  Dans ce contexte, l’intégration sociale de toutes les personnes, en particulier des groupes vulnérables, est à la fois un objectif et un processus susceptible de promouvoir le développement social et économique, a-t-il dit.


Sur la base du constat selon lequel l’exclusion sociale comportait une dimension économique, sociale et culturelle, des États, comme l’Argentine, ont estimé que toute politique sociale devrait tenir compte de ces domaines liés entre eux.  La représentante de l’Argentine a expliqué que son pays avait tiré les leçons de la crise économique de 2001.  « Depuis cette date, a-t-elle affirmé, nous nous efforçons de doubler les programmes économiques par des mesures à vocation sociale pour, notamment, maintenir la cohésion des familles défavorisées et lutter contre les discriminations. »


Le représentant de la République islamique d’Iran a mis l’accent, lui aussi, sur la nécessité de renforcer mutuellement les liens entre la croissance économique, l’amélioration du bien-être social et l’inclusion sociale de tous.  Il a estimé que la protection de la famille était aussi un élément central en vue de parvenir à l’intégration sociale, et ce, en tant qu’unité de base de la société.  La déléguée du Qatar a indiqué, à cet égard, que son gouvernement comptait organiser, en avril 2009, à Doha, une réunion d’experts des Nations Unies sur les politiques de la famille, la protection sociale et la solidarité intergénérationnelle.  La représentante a estimé que la Commission du développement social devrait accorder une place plus importante aux objectifs de l’Année internationale de la famille dans ses délibérations. 


Le Vice-Ministre du travail et des affaires sociales de la République tchèque, qui intervenait au nom de l’Union européenne; la Ministre de la famille, de la solidarité nationale et de l’entreprenariat féminin et de la microfinance du Sénégal; le Vice-Ministre de la santé de la Fédération de Russie ou le Ministre pour les personnes handicapées et les retraités du Malawi ont également pris la parole pour mettre l’accent sur différents programmes d’action ou autres mesures qui avaient été entrepris en faveur des groupes sociaux.


La prochaine séance plénière de la Commission du développement social aura lieu lundi 9 février, à 15 heures.


*     E/CN.5/2009/6


SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET DE LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Thème prioritaire: intégration sociale


Débat interactif sur la situation des personnes handicapées


SHEIKHA HESSA KHALIFA BIN AHMED AL-THANI (Qatar), Rapporteure spéciale de la Commission chargée d’étudier la situation des handicapés, a brièvement présenté le rapport contenu dans la note du Secrétaire général sur le « suivi de l’application des règles pour l’égalisation des chances des handicapés » (E/CN.5/2009/6).  Le rapport contient un bref résumé des principales activités menées au cours des six dernières années, suivi d’une courte évaluation de l’impact de ce travail sur les droits et l’inclusion des handicapés.  J’y mentionne également, a-t-elle ajouté, certains des défis auxquels le mouvement des handicapés se trouve confronté. 


La Rapporteuse a indiqué que les Règles pour l’égalisation des chances des handicapés avaient fait l’objet de mesures de suivi, notamment, une enquête mondiale menée en partenariat avec le Centre Nord-Sud pour le dialogue et le développement, qui avait pour objet de déterminer dans quelle mesure les pouvoirs publics appliquaient ces Règles; de comprendre comment la conception que se faisaient les pouvoirs publics de leur application divergeait de celle qu’en avaient les associations de personnes handicapées; et d’étudier les effets concrets que leur application pouvait avoir sur l’existence des personnes handicapées. 


Cette enquête, a-t-elle dit, a couvert tous les États Membres et a été distribuée à un organisme public et à deux associations de personnes handicapées dans chacun des États Membres.  Quelque 114 pays ont répondu à l’enquête et deux rapports sur ses résultats ont été publiés et un troisième paraîtra début 2009.  L’analyse de l’enquête a permis de répertorier 324 mesures adoptées pour appliquer les Règles, liste qui peut servir d’aide-mémoire aux pouvoirs publics et aux associations de personnes handicapées et les aider à progresser dans le domaine de l’égalisation des chances.


Sheikha Al-Thani a en outre indiqué s’être rendue pendant son mandat, dans près de 40 pays pour évaluer la situation des personnes handicapées vivant dans le dénuement et les difficultés.  Deux pays ont fait l’objet d’un examen en 2008, à l’invitation de leur Gouvernement: le Koweït, à la mi-décembre, et le Soudan, fin décembre, y compris une visite au Darfour. 


Au Soudan, dans la plupart des cas, y compris dans la capitale, elle a observé un fossé important entre le niveau de sensibilisation et la mise en œuvre, entre la théorie des droits et la pratique de leur respect.  Au Darfour, a-t-elle expliqué, des réunions ont eu lieu avec les agences des Nations Unies qui fournissent des services aux réfugiés.  Elle a mis l’accent sur le manque de services aux personnes handicapées et sur une absence totale de sensibilisation sur les besoins des handicapés, en particulier dans les conditions difficiles de conflits armés où elles sont plus vulnérables.


La Rapporteuse spéciale s’est aussi attardée sur la situation à Gaza, où le dernier conflit a fait de nombreuses personnes handicapées parmi les victimes.  Après la cessation des hostilités, a-t-elle dit, elle a plaidé en faveur de la reconstruction du centre de réhabilitation de Gaza, de même que celle de l’hôpital des enfants, qui a été touché directement.  Elle a également souligné l’urgence d’offrir une assistance psychosociale à la population de Gaza et l’importance de financer des programmes pour les personnes qui ont subi un handicap pendant les 22 jours de conflit.


À l’issue de cet exposé, le représentant du Soudan a remercié Sheikha Al-Thani pour le travail qu’elle a effectué et sa visite dans son pays.  Son homologue de l’Égypte a énuméré certaines des mesures entreprises dans son pays pour améliorer la situation des personnes handicapées.  Il a demandé à la Rapporteuse spéciale des précisions sur des partenariats avec les pays, et si elle avait rencontré des obstacles dans son travail pendant la période de son mandat.  La déléguée du Qatar s’est notamment félicitée de l’acceptation par Sheikha Al-Thani du renouvellement de son mandat.


La représentante d’Israël a rappelé que son pays avait essuyé des attaques terroristes à la roquette chaque jour.  Elle a demandé à la Rapporteuse spéciale si elle avait posé des questions ou si elle avait enquêté sur la situation des personnes handicapées au sud d’Israël.  Dans le cas contraire, elle lui a proposé de le faire dans les six mois.


Sheikha Al-Thani a affirmé qu’il existait des partenariats au niveau national.  Elle a souligné que les obstacles dans le monde arabe en général pouvaient être nombreux en raison d’une culture des droits de l’homme encore insuffisante, même si les choses changent dans le bons sens.  Le Qatar a joué un grand rôle, s’agissant de la préservation des droits des personnes handicapées, a-t-elle noté.


S’agissant de la situation des personnes en période de conflits armés, une approche devrait être établie en vue d’étudier les informations fournies par les pays concernés sur les violations des droits, a-t-elle dit.


À la déléguée d’Israël, elle a précisé que son travail ne ressemblait pas à celui des rapporteurs spéciaux sur les droits de l’homme, mais qu’elle essayait de promouvoir des contacts avec les délégués des différents pays sur diverses situations.  Elle a souligné avoir reçu des informations sur les femmes et les enfants handicapés à Gaza.  Elle s’est dite disposée à recevoir toute sorte de rapports par Israël, ou tout autre pays qui aurait souffert de ces événements. 


Suite et fin du débat général sur l’intégration sociale


M. ESHAGH AL HABIB (République islamique d’Iran) a estimé qu’il fallait renforcer mutuellement les liens entre la croissance économique, l’amélioration du bien-être social et l’inclusion sociale de tous.  Il a ajouté que la protection de la famille était aussi un élément central en vue de parvenir à l’intégration sociale, et ce en tant qu’unité de base de la société.  Il a réitéré l’appel du Groupe des 77 et de la Chine pour que la Commission du développement social prenne en charge les préparatifs du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille, ainsi que ses futures sessions.  Il a également indiqué que le Gouvernement iranien avait élaboré plusieurs programmes d’appui à la famille ces dernières années, les initiatives en question étant mises en œuvre dans le cadre d’un centre pour les femmes et les affaires familiales rattaché directement au Cabinet du Président.  De même, a-t-il encore noté, les personnes âgées et les personnes handicapées bénéficient de soutiens spécifiques en vue de leur assurer les soins adaptés dont ils ont besoin, ainsi que la sécurité économique leur permettant de participer aux activités communautaires. 


M. ANDRE NKULU (Angola) a exprimé la fierté de son pays, qui sort d’un conflit, pour avoir relevé trois défis étroitement liés entre eux: l’exclusion sociale, la vulnérabilité et la création d’emplois.  Depuis 2002, le Gouvernement angolais s’efforce de créer un environnement où tous les Angolais peuvent prendre part au processus de consolidation de la paix et de reconstruction, sans discrimination de race, de sexe, de religion ou de statut social.  Dans ce contexte, le pays a fait de l’intégration sociale et économique, de plus de quatre millions de citoyens, une priorité pour appuyer la paix, la stabilité sociale et la croissance économique.  Certes, a reconnu le représentant, il reste encore beaucoup à faire et des actions concrètes ont été lancées pour réduire les inégalités et l’exclusion.  Depuis 2006, le pays s’est ainsi engagé dans de vastes projets de reconstruction dans les secteurs public et privé, ce qui a permis la création de milliers d’emplois par an, en particulier pour les jeunes et les personnes handicapées, a conclu le délégué.


M. NURBEK JEENBAEV (Kirghizistan) a souligné que son pays se voulait être en premier lieu, un état social œuvrant en faveur du développement libre de chacun de ses citoyens.  Un habitant sur 10 est bénéficiaire de l’aide sociale, sous la forme notamment d’allocations, a-t-il dit, ajoutant que les individus, familles et groupes dans le besoin pouvaient avoir accès à près de 40 types de prestations sociales, touchant au transport, à l’éducation, au logement ou à la formation professionnelle.  Le représentant a noté qu’en temps de crise, l’élimination de toutes les formes de discrimination était une priorité urgente.  Il a expliqué que dans son pays, l’accent était mis sur la réduction du fossé entre les zones rurales et urbaines et la lutte contre la fuite des cerveaux, qui, l’an dernier, aura entraîné le départ de 70 000 personnes qualifiées.  Le pays doit également réussir le pari de l’éducation des plus jeunes, a-t-il dit, insistant sur le fait que la scolarisation de ces derniers était indispensable pour leur permettre de préparer leur entrée sur le marché du travail, mais également pour permettre l’autonomisation de femmes. 


M. SIMON M. KAPILIMA (Zambie) a considéré que les efforts de son pays pour une bonne intégration sociale doivent être soutenus par la communauté internationale, ainsi que par des partenaires sociaux tels que les syndicats.  Il a reconnu que l’intégration sociale est l’élément central des stratégies de développement mises en place dans son pays et qui ont notamment pour but de réduire les inégalités.  Parmi les mesures prises pour stimuler l’emploi, le représentant a parlé du Programme destiné à favoriser le travail décent en Zambie et de la politique nationale qui met l’accent sur la nécessité de créer des emplois pour les femmes, les jeunes et les personnes handicapées.  Un sondage est en cours sur la main d’œuvre nationale pour déterminer le nombre de personnes employées dans les différents secteurs, leurs salaires et leurs heures de travail, a-t-il ajouté.  Le Gouvernement encourage aussi un partenariat entre les secteurs privé et public.  M. Kapilima a également indiqué que son pays lutte contre le travail des enfants, en collaboration avec l’Organisation internationale du Travail (OIT) et les communautés locales.


M. RAFF BUKUN-OLU WOLE ONEMOLA (Nigéria) a affirmé que le chemin qui mène vers un ordre social durable et une société sûre pour tous implique la promotion et la protection des droits de l’homme, de l’état de droit, de la gouvernance démocratique et de l’inclusion sociale à travers l’éradication de toutes les formes de discrimination et la réduction des inégalités.  Dans ce contexte, l’intégration sociale de toutes les personnes, en particulier des groupes vulnérables, est à la fois un objectif et un processus susceptible de promouvoir le développement socioéconomique.  C’est pourquoi, le Gouvernement nigérian a mis en place un cadre pour entreprendre des initiatives politiques dans ce domaine, comme un Ministère pour le développement de la jeunesse et une politique nationale sur le vieillissement, ainsi qu’un Plan d’action sur la famille.  En outre, a poursuivi le représentant, l’ordre du jour en sept points de l’Administration actuelle met l’accent sur la création de richesses, l’éducation de qualité, la création d’emplois et la sécurité alimentaire.  Sur ce dernier point, le Gouvernement a fixé un prix minimum pour les produits agricoles, et a élargi l’accès au crédit, a précisé M. Onemola.  Enfin, a-t-il conclu, le Gouvernement nigérian déploie aussi des efforts pour améliorer l’accès aux soins de santé.


Mme MEIRAV EILON SHAHAR (Israël) a mis l’accent sur le problème de l’inégalité entre les sexes, l’une des formes les plus répandues d’exclusion sociale dans le monde, a-t-elle dit.  Cette situation se vérifie en Israël, où les femmes gagnent en moyenne 84% des salaires des hommes, a-t-elle précisé.  Bien que cet écart soit moins important que dans d’autres pays, le Gouvernement israélien est déterminé à l’éliminer, a-t-elle ajouté.  La représentante a également souligné que son pays rencontrait des défis uniques en matière d’intégration économique de sa population arabe, qui forme 20% de la population totale.  Les Arabes israéliens jouissent de droits égaux, mais demeurent encore à la traîne dans les indicateurs économiques.  Pour réduire ces disparités, elle a mis l’accent sur l’avantage d’une coopération étroite entre le Gouvernement et la société civile.  S’agissant des personnes handicapées, la représentante a affirmé que son pays avait été un des premiers signataires de la Convention internationale, qu’il comptait ratifier le plus tôt possible.


Mme NICOLE ROMULUS (Haïti) a axé son allocution sur la situation des personnes handicapées.  Seulement 3% des 800 000 personnes vivant avec un handicap, en Haïti, sont scolarisées, a-t-elle dit, expliquant que l’intégration de ces personnes dans les stratégies de développement durable était une priorité de son gouvernement.  Elle a notamment indiqué qu’outre l’action de diverses associations, la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) appuie les autorités gouvernementales dans la lutte contre la discrimination et la marginalisation.  La représentante a aussi mentionné des projets de lois et l’appui des banques du pays à des initiatives de financement de matériels pour handicapés.  Elle a ajouté que, tenant compte des recommandations du Gouvernement pour l’accessibilité des personnes handicapées aux bâtiments, le secteur privé avait emboîté le pas, en se lançant dans des « aménagements visibles adaptés ».  Mme Romulus a ensuite évoqué les graves conséquences de la crise alimentaire et financière sur l’économie des pays en développement.  En Haïti, les passages successifs des cyclones et des ouragans l’été dernier sont venus assombrir le tableau, a-t-elle rappelé, avant d’indiquer que les autorités nationales multipliaient les efforts, en partenariat avec la société civile et la communauté internationale, pour assurer le bien-être de la population. 


Mme CECILIE GOLDEN, Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a déclaré que de nombreuses activités de l’Organisation portaient sur le thème de l’éducation inclusive.  L’approche de l’UNESCO est de réduire les inégalités sociales par le biais de l’éducation, en axant les efforts sur la protection des droits de l’homme et l’accompagnement du renforcement des capacités nationales de développement, a-t-elle dit.  Elle a indiqué que ces dernières années, l’accent avait été mis sur la réponse aux besoins spécifiques de l’Afrique, de la jeunesse et des couches les plus vulnérables de la population mondiale.  Elle a estimé que les personnes aidées devaient être des agents de transformation sociale, par le biais, entre autres, d’une participation accrue aux processus de prise de décisions et à l’élaboration des politiques d’intégration qui les concernent directement.  Elle a conclu en notant qu’il ne saurait y avoir de justifications, « alors que sévit une crise économique et financière gravissime », pour réduire les dépenses nationales en matière d’éducation, « levier de la lutte contre la pauvreté ». 


M. LUCA DALL’OGLIO, Observateur permanent de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a déclaré qu’il était difficile d’anticiper la nature de l’impact de la crise financière sur l’intégration sociale des migrants, mais il a cependant dégagé quelques tendances probables.  Les pertes d’emplois et les baisses de salaires devraient se multiplier, en particulier dans les secteurs de la construction, de la manufacture, des services, des ventes et du tourisme.  Or, les migrants qui évoluent dans ces secteurs, sont souvent les premiers à perdre leur travail.  En outre, a poursuivi l’observateur, le risque de discrimination et de xénophobie à l’égard des migrants deviendra plus présent, car ils seront accusés de « prendre » les emplois qui devraient revenir aux travailleurs nationaux.  De plus, la marginalisation des migrants entrainera une baisse significative des envois de fonds vers leurs pays d’origine, exacerbant ainsi les inégalités locales.  L’adoption de politiques migratoires plus restrictives pour protéger les marchés nationaux a de fortes chances de renforcer l’immigration illégale et le travail au noir. 


Dans une telle perspective, le simple recours aux mécanismes du marché sera insuffisant pour garantir l’inclusion économique et sociale de ces populations vulnérables.  L’OIM est donc convaincue que la mobilité humaine rend les économies plus dynamiques et plus efficaces.  Dès lors, a préconisé l’observateur, des politiques flexibles, cohérentes et globales de gestion des migrations sont indispensables pour maximiser les bénéfices qui découlent de ce phénomène.  Elles devraient pleinement intégrer les effets potentiels de la crise sur les droits socioéconomiques et humains des migrants dans leur pays d’accueil.


M. FREDERICO NETO, Chef de la Division du développement social de la Commission économique pour l’Asie occidentale (CEAO), a affirmé qu’au cours des cinq dernières décennies, les pays de la région avaient connu un développement humain sans précédent.  Des progrès remarquables ont été réalisés dans les domaines de la santé, de l’éducation ou de l’alimentation, a-t-il dit, faisant toutefois état de disparités entre les pays, ou à l’intérieur même des pays.  Citant le dernier rapport de la CEAO sur la politique sociale, publié en décembre 2008, il a indiqué que l’absence d’une politique sociale claire constituait un obstacle important au développement équitable et durable.  Le rapport montre qu’une politique sociale peut intégrer des dimensions économiques et sociales de développement dans un ensemble cohérent, a-t-il expliqué.  Ainsi, en utilisant des exemples dans des pays, il démontre le besoin pour la région concernée d’adopter une approche intégrée de politique sociale, non pas en guise de charité ou de bonne volonté, mais plutôt comme une question de nécessité économique, politique, sociale et culturelle.


M. BERTRAND DE LOOZ KARAGEORGIADES, Ordre militaire souverain de Malte, a rappelé que la Charte constitutionnelle de l’Ordre de Malte demandait que s’exerce la solidarité envers tous ceux qui sont menacés de précarité et d’exclusion.  Seule compte la dignité de l’homme, a-t-il ajouté, expliquant que dans sa démarche contemporaine, l’Ordre ne pouvait qu’appuyer l’objectif du développement social: celui d’une société pour tous.  Il a ensuite indiqué que depuis la Seconde Guerre mondiale, l’Ordre de Malte n’avait cessé d’accroître sa contribution au développement de la communauté internationale à travers divers projets, dont les mots clefs sont, a-t-il dit, « accueil, éducation et intégration avec dignité dans la vie de la communauté ».  Il a conclu en notant que les activités de l’Ordre de Malte avaient pour objectif de réduire, partout, la vulnérabilité et la pauvreté. 


M. MICHAEL CICHON, Organisation internationale du Travail (OIT), a estimé que l’intégration sociale était plus qu’un outil pour faire face à la crise, mais bien un concept pour faire face à la crise que le monde connaît depuis des décennies et qui fait que des millions de personnes vivent dans la pauvreté.  Le programme relatif à un travail décent est essentiel, a-t-il dit, faisant en particulier référence à la Déclaration sur la justice sociale pour une mondialisation juste, adoptée en juin dernier.  La société doit investir dans un mécanisme de sécurité sociale, afin que les gens puissent devenir plus productifs, a-t-il souligné, précisant que l’OIT travaillait sur la définition de garanties de sécurité sociale minimale.  Il incombe à tous de soutenir des initiatives nationales et internationales en matière de plancher social, a-t-il affirmé.


Mme THELMA KAY, Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), est intervenue brièvement pour rappeler que la mission de la CESAP était de sensibiliser les gouvernements à la nécessité d’œuvrer à l’élaboration d’une société plus juste.  À cette fin, elle a notamment évoqué l’action de la Commission en faveur de l’inclusion des personnes handicapées sur les lieux de travail, en vue de réduire la discrimination et encourager l’accessibilité de tous à la vie économique, sociale et culturelle.  La représentante a également souligné l’importance de veiller à la protection des plus vulnérables dans un contexte fragilisé par les effets néfastes de la crise financière, en particulier sur les pays confrontés au défi migratoire.


Mme CONNIE TARACENA SECAIRA (Guatemala) a affirmé que son pays accordait une attention particulière au développement social.  Le Gouvernement actuel a transformé la lutte contre la pauvreté et la marginalisation en axe principal de sa politique publique, a-t-elle dit, évoquant notamment les activités du Conseil de cohésion sociale.  Le Gouvernement a lancé un programme de développement rural en vue de promouvoir la production et la productivité et de renforcer le secteur agricole, a-t-elle ajouté.  L’éducation constitue un véritable enjeu au Guatemala, a-t-elle également dit, faisant état de la poursuite, cette année, de la construction de 14 000 nouvelles salles de classe.  Elle a appelé la communauté internationale et les pays donateurs à accorder une attention aux sociétés fragiles, afin d’y promouvoir, notamment, la consolidation de la paix et la cohésion sociale.


Mme MARCELA BORDENAVE (Argentine) a déclaré que son pays était convaincu que l’exclusion sociale comportait une dimension économique, sociale et culturelle.  Toute politique sociale devrait tenir compte de ces domaines liés entre eux, a-t-elle dit, et privilégier une approche coordonnée au niveau régional.  La représentante a expliqué que l’Argentine avait retenu les leçons de la crise économique de 2001.  « Depuis cette date, a-t-elle indiqué, nous nous efforçons de doubler les programmes économiques par des mesures à vocation sociale pour, notamment, maintenir la cohésion des familles défavorisées et lutter contre les discriminations.  La représentante a également souligné que la crise économique et financière mondiale imposait aux États de promouvoir la mise en œuvre de politique d’emplois suffisamment rémunérateurs pour assurer à tous des conditions de vie décentes et une participation à une vie sociale, partagée équitablement entre toutes les composantes de la société.  La participation collective au développement est un moyen de passer outre ce qui sépare les groupes et affaiblit les plus démunis et les plus vulnérables, comme les jeunes, les femmes ou les personnes âgées, a-t-elle estimé. 


Sœur JOY PETERSON, des Soeurs de la présentation, a affirmé que le modèle économique actuel avait été un échec.  Toutefois, les chefs d’État et de gouvernement ont agi en tentant de protéger ce système, sans toutefois répondre aux conséquences sociales de la crise.  Il faut modifier le système économique afin qu’il fonctionne à la fois pour le bien-être de l’individu et la protection de l’environnement, a-t-elle suggéré.  Les États et les institutions internationales doivent adopter des mesures visant à créer des sociétés justes qui n’excluent personne.


Sœur TOLL, des Sœurs de Notre Dame de Namur, a demandé que l’on prenne davantage en considération la question des réfugiés et des personnes déplacées, « jetés sur les routes du fait des conflits, des crises économiques et des catastrophes naturelles ».  Ces groupes, a-t-elle dit, doivent être inclus dans les sociétés d’accueil, où ils sont venus chercher un emploi décent pour subvenir aux besoins des leurs qui sont restés au pays.  Il s’agit là d’un enjeu majeur pour les gouvernements nationaux ainsi que pour les communautés locales, soucieuses de garantir aux migrants une intégration sociale dans la dignité et le respect des droits fondamentaux des personnes, a ajouté la représentante des Sœurs de Notre Dame de Namur.  Elle a estimé que l’apport des migrants contribuait à l’accroissement de la diversité culturelle des pays, ainsi qu’à leur essor économique.  C’est ainsi qu’elle a plaidé pour un renforcement de la lutte contre la xénophobie, la discrimination et la violation des droits de l’homme, et d’autre part, pour des mesures en faveur du regroupement familial.  Elle a jugé qu’à cette fin, les organisations communautaires avaient un rôle particulier à jouer, en tenant lieu de courroie de transmission entre le migrant et la société d’accueil. 


Mme JESSICA FRANK LOPEZ, d’AARP, une ONG dont l’objectif est d’améliorer la qualité de vie pour les personnes âgées, a affirmé que celles-ci devraient être intégrées dans tous les domaines.  La représentante a mis l’accent sur la nécessité pour les États Membres d’appliquer les objectifs du Plan de Madrid, adopté par 150 pays, il y a six ans, lors de la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement.


Examen des plans et programmes d’action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation des groupes sociaux


Débat général


M. MICHAL SEDLÀČEK, Vice-Ministre du travail et des affaires sociales de la République tchèque, s’exprimant au nom de l’Union européenne, a attiré l’attention sur le Plan d’action de l’Union européenne relatif aux personnes handicapées qui, pour la période 2008-2009, porte sur l’amélioration de l’accès dans les domaines liés à l’emploi, aux biens, aux services et à l’environnement.  Les discussions ont déjà commencé sur les mesures à prendre pour la période après 2010, a indiqué M. Sedlàček, avant de rappeler que tous les membres de l’Union européenne ont signé la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées. 


Le Vice-Ministre a poursuivi en soulignant que le vieillissement et la longévité sont devenus la marque de la population de l’Union européenne.  Il s’agit là, a-t-il confié, d’un phénomène complexe dont le traitement exige une approche holistique au même titre que d’autres processus mondiaux, comme l’évolution destechnologies ou la mondialisation.  Il a réitéré l’attachement de l’Union européenne au Plan d’action de Madrid, à la Stratégie de mise en œuvre de Berlin et à la Déclaration de Léon.  En la matière, l’approche exige que l’on souligne la responsabilité des individus et de la société d’investir très tôt dans la santé et de promouvoir la contribution des personnes âgées, en leur assurant un vieillissement « actif » après leur retraite. 


L’Union européenne, a encore dit le Vice-Ministre, appuie le Plan d’action sur la jeunesse.  En 2005, elle a élaboré un Pacte pour la jeunesse comme instrument de mise en œuvre de la Stratégie de Lisbonne.  Le Pacte se fonde sur trois piliers, à savoir: l’emploi et l’intégration sociale; l’éducation, la formation et la mobilité; et la conciliation des vies privée et professionnelle.  La mise en œuvre du Pacte a donné lieu à plusieurs programmes et cadres d’action.  De nombreux pays européens, a poursuivi le Vice-Ministre, font face à une baisse de la fertilité et au vieillissement de la population.  En conséquence, la politique familiale, qui vise à accroître la liberté des familles à choisir ce qui est mieux pour leurs enfants, doit être perçue comme un train de mesures dans des domaines tels que l’appui financier et le renforcement des compétences parentales.  Dans ce contexte, M. Sedlàček a attiré l’attention sur l’Alliance des familles qui est une plate-forme d’échange d’expériences et de meilleures pratiques dans le domaine des politiques favorables aux familles. 


Mme AWA NDIAYE, Ministre de la famille, de la solidarité nationale et de l’entreprenariat féminin et de la microfinance du Sénégal, a rappelé que son pays qui avait souscrit aux 10 engagements adoptés lors du Sommet mondial sur le développement social de Copenhague, avait pris d’importantes mesures politiques allant dans le sens du renforcement des mécanismes de bonne gouvernance, de lutte contre la pauvreté et de l’insertion sociale.  Le Sénégal a développé un cadre favorable aux politiques sociales, en ratifiant les instruments internationaux et sous-régionaux, et a mis en place des espaces de dialogue et de concertation permanents sur les questions essentielles du développement économique et social, comme en atteste la tenue récente des assises nationales sur l’action sociale.  Le Gouvernement du Sénégal a également mis au point une politique sociale qui vise, pour l’essentiel, la lutte contre la pauvreté, la promotion des services sociaux de base, la lutte contre le chômage, l’accès à l’éducation pour tous, l’élimination de toutes les formes de discrimination, la promotion de l’égalité, de l’équité et de la justice sociale.


Cependant, a poursuivi la représentante, il faut noter que la promotion de l’intégration sociale dépend pour une grande part de la situation macroéconomique globale d’un pays mais aussi, de la capacité des États à définir, ensemble, et à mettre en œuvre une politique sociale volontariste axée sur la participation des différentes composantes de la société.  Au Sénégal, le Président Abdoulaye Wade a mis en place une politique de création d’emplois et d’activités génératrices de revenus et de modernisation des conditions de travail et de logement, qui devrait assurer l’intégration et la cohésion sociale dans le pays.  Dans le domaine de l’intégration des groupes vulnérables, le Gouvernement sénégalais a mis en place des politiques sectorielles, a précisé Mme Ndiaye.  C’est dans ce cadre, qu’il faut situer le programme de recrutement dans la fonction publique de 5 000 agents par an sur une durée de cinq ans pour améliorer la qualité du service public, a ajouté la Ministre.  En matière d’éducation, d’importants efforts financiers ont été fournis, en affectant 40% du budget de l’État à l’éducation nationale; et pour l’emploi des jeunes, il a créé un Fonds national pour l’emploi des jeunes pour un budget d’un milliard de francs CFA.


M. YURI VORONIN, Vice-Ministre de la santé de la Fédération de Russie, a indiqué que son pays suivait une approche fondamentale consistant à ce que la santé morale et physique dépendait de la façon dont on traite les plus vulnérables de la société, à savoir les jeunes, les personnes âgées et les personnes handicapées.  Le Vice-Ministre a affirmé que des programmes sociaux prioritaires intégrés à long terme avaient été adoptés et mis en œuvre.  Ils se basent, notamment, sur l’égalité entre les sexes et le soutien aux jeunes et aux familles.  Des progrès importants ont été obtenus, a-t-il dit, comme la réduction de la mortalité infantile.  L’accent a été mis sur les valeurs familiales, a-t-il ajouté.  L’année 2008 a été proclamée « Année de la famille » dans la Fédération de Russie.  En septembre 2008, a-t-il également indiqué, la Fédération de Russie a signé la Convention relative aux droits des personnes handicapées.  Un travail important a été fait pour préparer la ratification, prévue pour 2010.  Des institutions médicales sont réhabilitées progressivement pour mieux répondre aux besoins des personnes handicapées.  À la fin 2008, un conseil auprès du Président de la Fédération de Russie a été créé pour formuler des recommandations concernant la situation des personnes handicapées.  Le Gouvernement s’occupe davantage des questions concernant les jeunes, a-t-il également souligné, notant que l’année 2009 avait été proclamée « Année des jeunes ».


M. CLEMENT K. KHEMBO, Ministre pour les personnes handicapées et les retraités du Malawi, a indiqué que le Gouvernement de son pays, en coopération avec ses partenaires de développement et la société civile, s’attachait à mettre en place des politiques de protection sociale destinées à promouvoir le bien-être des plus pauvres, en particulier ceux appartenant aux groupes vulnérables.  Il a précisé que le Malawi avait mis sur pied un système de transfert de liquidités dans sept districts du pays pour réduire la pauvreté, en augmentant, en fonction des besoins d’urgence, les revenus des plus démunis; et pour leur assurer, en cas de crise, de quoi vivre décemment.  Le Ministre a ajouté que son gouvernement encourageait ses citoyens dans le besoin à emprunter, par le biais du microfinancement, pour lancer leur propre entreprise et sortir durablement de la précarité.  M. Khembo a également souligné que le Malawi consacrait des efforts significatifs à l’amélioration du marché du travail des jeunes, en mettant l’accent sur la formation professionnelle, notamment avec la coopération du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).  Il a également indiqué que la législation du Malawi accordait une place importante aux personnes âgées dans les secteurs économique et culturel.  Le Malawi est un pays où la famille est la pierre de touche de l’édifice social, a affirmé le Ministre, soulignant que les personnes âgées doivent contribuer à la cohésion sociale du pays. 


M. TAKASHI ASHIKI (Japon) s’est félicité de ce que le rapport du Secrétaire général comprenne des recommandations sur le bien-être de la jeunesse, y compris des mesures de lutte contre le VIH/sida, l’abus de drogues, l’engagement avec la société civile et la collecte régulière de données pour faciliter l’évaluation des progrès.  Le représentant a rappelé que, l’année dernière, son pays avait contribué à un projet en Bolivie, mis en œuvre par les institutions de l’ONU, et intitulé « La sécurité humaine chez les adolescents ».  Le projet, a-t-il précisé, traitait des problèmes du taux élevé de mortalité maternelle et de la violence domestique.  Il s’agissait d’améliorer l’accès des jeunes filles aux services de santé, à l’éducation sexuelle et aux droits de l’homme, en créant des réseaux dans les communautés concernées.  Le représentant a d’ailleurs indiqué que son pays avait adopté une nouvelle politique nationale de développement de la jeunesse.  


Le Japon, a poursuivi M. Ashiki, fait face au défi du vieillissement de sa société.  Conscient qu’il s’agira bientôt d’un problème mondial, a indiqué le représentant, le Japon appuie de nombreux projets dans les pays en développement, visant à jeter les bases d’un système de santé efficace.  Abordant avant de conclure la question des personnes handicapées, il a indiqué que son pays appuyait des projets liés à l’accès universel aux systèmes de transport, dont le métro.  


M. TAREQ MD. ARIFUL ISLAM (Bangladesh) a indiqué que son pays avait mis au point des programmes de sensibilisation en vue de changer certaines perceptions et d’éliminer certains stéréotypes concernant les personnes handicapées.  De même, le partenariat autour de la question du handicap a été renforcé au niveau régional, a-t-il souligné.  Des actions ont également été entreprises pour favoriser la participation des jeunes au développement national et au processus de prise de décisions.  Concernant les personnes âgées, des programmes ciblés ont été mis en œuvre, conformément aux engagements de Madrid, a-t-il assuré.  Le Gouvernement a, en outre, organisé des projets pour le bien-être des familles, et il appuie les initiatives internationales et des Nations Unies relatives à cette question, a-t-il dit. 


M. RAPHAEL SC HERMOSO (Philippines) a réaffirmé l’engagement de son pays à améliorer les conditions de vie de ses citoyens, en particulier les plus démunis.  Il a mis l’accent sur les mesures prises par le Gouvernement en faveur de l’intégration sociale des personnes handicapées, visant à renforcer leur rôle dans la société.  Au titre de ces mesures, le Gouvernement leur assure des ressources et un accès au marché de l’emploi sur une base égalitaire.  Le représentant a indiqué que la législation philippine garantissait les droits des personnes handicapées et leur participation dans le processus de développement.  Il a ensuite mentionné les efforts entrepris dans le cadre du Conseil national pour le bien-être des personnes handicapées, qui formule des recommandations et coordonne la mise en place des mesures gouvernementales avec la société civile et le secteur privé.  L’entrée en vigueur de la Convention des Nations Unies relatives aux droits des personnes handicapées, a-t-il dit, complète les autres traités internationaux en matière des droits de l’homme.  Elle permettra en particulier de renforcer l’amélioration de la situation des personnes handicapées dans les pays en développement, s’est-il félicité.  Faisant observer que les personnes handicapées figurent souvent parmi les plus pauvres, il a insisté sur la nécessité de les protéger socialement et de leur assurer les moyens de jouer un rôle actif pour leur intégration sociale.   


M. GILLES NOGHÈS (Monaco) a estimé que le développement centré sur l’individu devrait permettre à chacun de trouver une place dans la société au sein de laquelle il évolue.  Le Gouvernement monégasque s’emploie à réaliser une société plus juste, en prenant en compte les besoins spécifiques de certains groupes sociaux ou d’individus, a-t-il dit.  Les personnes vivant dans la Principauté de Monaco, qu’elles soient actives, retraitées ou handicapées, bénéficient d’un système de protection sociale avancée, a-t-il ajouté.  Il a également souligné que la lutte contre la stigmatisation et la discrimination dans les actions en faveur des personnes vivant avec le VIH/sida était partie intégrante des actions de coopération menées par Monaco. 


Mme COLETTE ROBERTS RISDEN (Jamaïque) a rappelé que son pays avait été le premier à signer la Convention des Nations Unies relative aux personnes handicapées.  En conséquence, cette année, la Jamaïque va s’attaquer à une analyse globale sur la situation des personnes handicapées, qui sera suivie par la présentation d’un projet de loi sur les droits de ces personnes.  Dans la mesure où il ne suffit pas de promulguer une loi, le Gouvernement a pris l’initiative d’élaborer des plans stratégiques pour que cette future loi soit mise en œuvre par tous les ministères.  La représentante a également indiqué que son gouvernement s’était engagé à introduire le système d’école gratuite jusqu’au niveau secondaire et à y intégrer les personnes ayant une incapacité limitée.


Elle a aussi attiré l’attention sur la stratégie globale de protection sociale qui est au cœur de « Vision 2030 ».  Elle a également rappelé que son pays avait instauré un système gratuit de soins de santé.  La Jamaïque a, en outre, une politique de bourses et de prêts pour développer l’esprit d’entreprenariat chez les jeunes et les personnes handicapées, tout comme une politique de protection des travailleurs migrants jamaïcains, ainsi qu’un fonds social de pension.  Le Gouvernement va y ajouter le programme « Aimons nos vieux », qui vise à améliorer leur accès aux services et à renforcer leur participation à la vie économique, familiale et communautaire. 


M. DANNY BUERKLI, représentant des jeunes de la Suisse, a attiré l’attention sur l’intégration sociale des jeunes.  Rappelant qu’1,2 milliard de personnes dans le monde étaient âgées, aujourd’hui, de 15 à 24 ans, il a souligné que nombre d’entre elles ne pouvaient pas profiter pleinement de leur potentiel, du fait de l’extrême pauvreté dont elles sont victimes.  Une telle perte en forces vives, a-t-il dit, freine considérablement le développement social et économique de leur pays, et met ainsi en péril la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Le représentant a estimé que la société avait tout à gagner d’une intégration efficace de la jeunesse, qui ne peut se faire sans ouverture d’esprit ni sans un dialogue entre générations.  Il a qualifié d’exemple l’intégration des jeunes en Suisse au processus de prise de décisions et à la mise en œuvre des idées novatrices résultant de l’exploitation des nouvelles technologies d’information. 


Mme JEONG-SUK IN (République de Corée) a indiqué que, pour faire face au phénomène de vieillissement rapide de la population, le Gouvernement coréen avait élaboré un plan sur cinq ans, mis en œuvre aux niveaux national et local.  Elle a également souligné qu’en 2008, le Gouvernement avait introduit un système de pension en vue d’aider les personnes âgées touchées par la pauvreté et leur fournir une plus grande stabilité économique et sociale.  Environ 60% des personnes âgées de 65 ans et plus ont bénéficié de ce système l’an passé, a-t-elle dit.  La représentante a par ailleurs affirmé que la République de Corée avait ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées en décembre dernier, devenant ainsi le quarante-cinquième État partie à cette Convention.  Pour aborder la question des jeunes, la représentante a cédé le micro à un membre de la délégation des jeunes, M. YI SULKI.  Celui-ci a déclaré que les jeunes avaient obtenu une voix plus forte dans son pays.  La participation des jeunes dans le processus de prise de décisions politiques contribue à renforcer leur capacité en tant que citoyens démocratiques, a-t-il estimé.


M. MILOSLAV HETTES (Slovaquie) s’est félicité de la proposition visant à nommer un rapporteur spécial sur les droits des personnes âgées.  Si le vieillissement, a-t-il dit, représente le triomphe de la médicine et des progrès socioéconomiques, il n’en est pas moins un défi pour les systèmes actuels de protection sociale.  Le représentant s’est félicité de ce que les membres de la Commission économique pour l’Europe (CEE) aient créé un Groupe de travail sur le vieillissement, que son pays préside.  Il a indiqué que le Groupe de travail a adopté un programme ambitieux pour relever les défis des sociétés vieillissantes en Europe, en Amérique du Nord et en Asie centrale.  Le Groupe a reconnu l’importance des indicateurs pour mesurer les progrès, tout en faisant du renforcement des capacités sa priorité.  Le représentant a indiqué que des feuilles de route nationales seront mises en œuvre, au cours des deux prochaines années.  Le développement d’indicateurs, les réunions d’information sur les politiques mises en œuvre et le renforcement des capacités sont les éléments clefs de l’agenda global que le Groupe a établi pour les deux prochaines années.  


Mme SOCORRO ROVOROSA (Mexique) a déclaré que le vieillissement croissant de la population mondiale avait amené les États à prendre en compte, dans leurs politiques nationales, ce groupe de la population, et en particulier, la reconnaissance des droits fondamentaux des personnes âgées.  Elle a estimé que les politiques nationales devraient intégrer la nécessité de respecter la dignité des personnes âgées, en encourageant l’adoption de mesures qui tiennent compte du rôle des associations et la société civile œuvrant en faveur des personnes âgées.  La représentante a en outre indiqué que le Mexique envisageait de faire une étude sur l’ensemble du pays avant de prendre des décisions permettant d’assurer l’application efficace des engagements pris dans le cadre du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement.  Une politique moderne du vieillissement doit assurer le respect des droits de l’homme de ce groupe, a-t-elle dit, soulignant que ce principe doit être garanti par la législation nationale.  Le Mexique déploie des efforts importants pour accroître l’accès des personnes âgées au processus de développement et pour combattre, par le dialogue et l’éducation, les préjugés qui font obstacle à leur intégration sociale, en particulier dans les zones rurales où sévit l’extrême pauvreté. 


Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI (Qatar) a réaffirmé l’importance, pour son pays, de la famille, qui constitue le socle fondamental de toutes les sociétés.  À cet égard, son gouvernement compte organiser, en avril 2009, à Doha, une réunion d’experts des Nations Unies sur les politiques familiales, la protection sociale et la solidarité intergénérationnelle.  La représentante a estimé que la Commission du développement social devrait donner une place plus importante aux objectifs de l’Année internationale de la famille dans ses délibérations.  Le vingtième anniversaire de cette Initiative sera observé dans cinq ans, a-t-elle rappelé, estimant que dans l’intervalle, les programmes de travail de la Commission devraient refléter l’importance de cet anniversaire.  Ensuite, la question de la famille est centrale dans les trois thèmes de Copenhague, qui exigent un rôle renforcé de la famille.  De plus, a ajouté la représentante, la question de la famille est cruciale dans la mise en œuvre stratégique du Programme d’action pour la jeunesse, du Plan d’action international de Madrid sur la lutte contre le vieillissement et du Programme d’action mondial pour les personnes handicapées.


M. ROBERTO STORACI (Italie) a mis l’accent sur la situation des personnes handicapées sur le marché de l’emploi dans son pays.  Des mesures ont été mises en place pour obliger le secteur public et les entreprises privées à recruter une proportion de personnes handicapées.  Selon la dernière enquête nationale sur les conditions de travail pour les personnes handicapées, 700 000 de ces personnes sont à la recherche d’emploi, et elles se trouvent principalement dans le sud de l’Italie, a-t-il indiqué.  M. Storaci a précisé que le taux de chômage des femmes handicapées demeurait plus élevé que celui des hommes handicapés.  Par ailleurs, le représentant a souligné que les différentes projections démographiques montraient clairement un vieillissement de la population nationale, en raison de la combinaison d’un faible taux de fécondité et d’une espérance de vie plus longue.  En 2002, a-t-il dit, l’Italie a intégré le vieillissement dans les politiques de réforme du marché du travail et la réorganisation du système de sécurité sociale.  Des réformes ont eu pour objectif d’accroître la participation des personnes âgées au marché du travail, conformément à la stratégie européenne pour l’emploi, a-t-il ajouté.


M. CLAUDE BONELLO (Malte) a souligné que son gouvernement était fermement engagé en faveur de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, comme en témoigne le lancement du Plan national d’action pour 2008-2010.  Le Gouvernement maltais a également accordé beaucoup d’intérêt à la réinsertion des personnes handicapées, en signant la Convention pertinente des Nations Unies et en adoptant une loi pour mettre fin à la discrimination contre les personnes handicapées dans les domaines de l’emploi, de l’éducation, des biens et des services, des aménagements, de l’accès et de l’assurance.  S’agissant des personnes âgées, le représentant a rappelé que son pays avait été le premier, dès 1968, à soulever la question du vieillissement.  Malte a créé, en 1988, un Institut international du vieillissement chargé de programmes de formation, aussi bien à Malte, que dans le reste du monde.  S’agissant des jeunes, Malte a concentré ses efforts sur l’amélioration de leur éducation pour leur permettre d’arriver pleinement qualifiés sur le marché de l’emploi.  En juin dernier, une stratégie pour l’emploi des jeunes a été lancée pour 2008 et 2009, afin de venir en aide aux jeunes âgés de 16 à 25 ans.  Enfin, en ce qui concerne la famille, a conclu le représentant, Malte a développé une approche personnalisée axée sur le bien-être des individus et la famille, qui se traduit par la fourniture de services sociaux très variés.


Les représentants des jeunes de la délégation de la Roumanie, ont notamment déclaré qu’à l’heure actuelle, la mondialisation constituait pour les jeunes autant de promesses que de dangers.  Ils ont évoqué l’insécurité économique, l’illettrisme et la violence comme obstacles majeurs à l’intégration sociale de la jeunesse dans un contexte de tensions.  Ils ont estimé que l’emploi décent devrait être la clef de voûte de l’intégration sociale des jeunes, qui représentent à ce jour 44% des chômeurs dans le monde.  Les représentants des jeunes ont ainsi plaidé pour que les aspirations de la jeunesse soient prises en compte au cours de l’élaboration des politiques nationales de développement social.  Ils ont indiqué qu’en Roumanie, cette approche avait permis aux jeunes de faire entendre leurs voix dans un cadre de coopération améliorer aux niveaux local, régional et national.


M. XIAO CAIWEI (Chine) a indiqué que dans son pays, le nombre de personnes âgées de plus de 60 ans est passé à 153 millions, soit 11,6% de la population totale.  On estime qu’au milieu du siècle, ce nombre dépassera les 300 millions de personnes, soit plus de 30% de la population.  En conséquence, le Gouvernement chinois a mis en place un système très complet de sécurité sociale.  Il a aussi travaillé au renforcement de la fonction familiale pour la prise en charge des personnes âgées et à la « socialisation » des services de santé qui permet de combiner ce qu’apportent la famille et les services sociaux.  Le Gouvernement a aussi encouragé les personnes âgées à s’adonner à des activités culturelles et éducatives, en créant 670 000 centres culturels et sportifs et plus de 26 000 universités pour les plus de 230 000 étudiants du troisième âge.


S’agissant des personnes handicapées, le représentant a indiqué que son pays avait adopté, en 2008, un plan visant à améliorer les services dispensés à ce groupe vulnérable, à renforcer les services de rééducation et de prévention des handicaps, ou encore, à garantir des bonnes conditions de vie.  La loi sur la protection des personnes handicapées a été amendée pour souligner la responsabilité du Gouvernement dans le bien-être de ces personnes et pour renforcer le système de sécurité sociale et l’accès aux services publics.  Le représentant a rappelé que son pays avait accueilli, en septembre 2008, les XIIIe Jeux paralympiques.  


Concluant sur la jeunesse, le représentant a cité, entre autres, un programme qui prévoit une politique préférentielle d’impôts et des mesures proemplois, pour aider les jeunes chômeurs à trouver un travail ou à créer leur propre entreprise.  Le pays a aussi lancé une « action pour des communautés harmonieuses » par laquelle les jeunes sont encouragés à participer à l’élaboration des politiques concernant la prévention du crime, le volontariat, la prévention du VIH/sida ou l’assistance à la recherche d’emplois. 


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a affirmé que le partage des meilleures pratiques entre les pays constituait un facteur important pour encourager la protection sociale.  Le programme national « Voie vers l’Europe » pour la période 2009-2011 contient des dispositions en faveur de la coopération avec les pays européens dans les domaines du soutien social pour les catégories désavantagées de citoyens.  Elle a ajouté que lors de sa présidence de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en 2010, le Kazakhstan envisageait de porter l’attention sur la stabilisation de la situation économique, susceptible de conduire à un développement social durable.  La représentante a également souligné que son gouvernement prenait un certain nombre de mesures en vue de créer une société propice à l’intégration sociale des citoyens de tous les âges.  L’action sociale la plus efficace a été lancée, à cet égard, dans le domaine de l’emploi, a-t-elle précisé.


M. SIMON M. KAPILIMA (Zambie) a indiqué que pour les personnes handicapées, son pays avait mis en place un certain nombre de programmes et de stratégies visant à assurer leur émancipation économique et à renforcer leur participation au processus de révision constitutionnelle.  La Zambie s’emploie aussi à aligner sa loi relative aux personnes handicapées sur les instruments internationaux en matière des droits de l’homme.  En outre, des « points focaux » ont été créés dans la plupart des institutions publiques pour intégrer la question des personnes handicapées dans les efforts de développement.  Des abattements fiscaux sont prévus pour ceux qui emploient des personnes handicapées et des mesures sont prises pour améliorer l’accès de ces dernières aux traitements antirétroviraux. 


S’agissant de la jeunesse, la Zambie, a encore indiqué le représentant, vient de réviser sa politique nationale et est en train d’élaborer un plan d’action pour sa mise en œuvre.  Par ailleurs, une politique nationale en faveur des personnes âgées est en train d’être mise en place, prévoyant par exemple un appui matériel et financier, des soins de santé à moindre coût et l’appui aux organisations qui s’occupent du troisième âge.  Consciente du rôle important de la famille, la Zambie a pris un certain nombre de mesures comme le plan de protection sociale ou la structure de transfert de fonds pour aider les familles à faire face aux défis socioéconomiques, comme la pauvreté ou le VIH/sida.  Le Gouvernement encourage aussi la structure de la famille élargie pour prendre soin des personnes âgées, des personnes handicapées, des orphelins ou des enfants vulnérables. 


Mme INGRID SABJA (Bolivie) a appelé au développement d’une société pour tous, où tous les groupes sociaux seraient parties prenantes dans l’élaboration des politiques économique, sociale et culturelle, « sans discrimination aucune ».  Elle a indiqué qu’en Bolivie, tout citoyen a droit à une vie décente qui lui permet de s’épanouir en respectant les autres.  La représentante a estimé que l’intégration sociale au XXIe siècle supposait un engagement collectif en vue de faire échec à la « pensée dominante et à son cortège d’inégalités ».  Comment éviter qu’une poignée d’individus ne s’arrogent l’essentiel des ressources de la planète? comment combler durablement les disparités économiques? a-t-elle demandé, avant de préconiser que soient redéfinis les concepts de compétitivité et de richesse.  Il est vital d’assurer le respect des valeurs essentielles, à savoir celles qui peuvent réconcilier l’homme avec son environnement naturel, a souligné Mme Sabja, qui a aussi affirmé qu’une défense accrue de toutes les formes d’existence, « animale, végétale et humaine », pouvait contribuer à restaurer l’harmonie au sein de l’espèce humaine.


M. ANTONIO LIMA (Cap-Vert) a affirmé que son gouvernement avait pris toute une série de mesures politiques, économiques et sociales, afin de garantir que les gains économiques obtenus se reflètent dans la vie quotidienne des citoyens.  Dans le contexte actuel de crises, tout est fait pour que les programmes nationaux de protection sociale puissent se poursuivre, a-t-il assuré.  Il a fait état des succès enregistrés par le programme national de lutte contre la pauvreté.  L’accès à l’éducation de base ainsi que les soins de santé de base sont garantis à tous les citoyens.  Le soutien aux personnes âgées connaît un développement notable depuis ces dernières années, a-t-il ajouté, faisant état, par ailleurs, des progrès réalisés en faveur de l’amélioration de la condition des personnes handicapées.  Le représentant a souligné les conséquences dévastatrices de la crise économique et financière sur les pays pauvres, et a vigoureusement dénoncé des méthodes de « flibustiers et d’escrocs » de la finance.  Il a rappelé que dans le monde, en Afrique en particulier, des populations sont victimes de la faim, et des enfants en bas âge continuent de mourir, faute de soins.  C’est pourquoi, il est essentiel de continuer à assurer l’aide aux pays en développement, a-t-il déclaré.


M. MOHAMMED F. AL-ALLAF (Jordanie) a déclaré que l’intégration sociale doit être réalisée en faisant participer toutes les composantes de la société, y compris les groupes marginalisés, aux processus de développement.  Les droits fondamentaux doivent être garantis pour tous.  Le représentant a estimé que le progrès économique doit aider les citoyens à améliorer eux-mêmes leur bien-être et la qualité de vie de leur famille.  Son gouvernement, a-t-il indiqué, adopte une approche basée sur le renforcement de la sécurité matérielle et alimentaire des plus vulnérables, à savoir les femmes, les jeunes, les enfants et les personnes handicapées.  Concernant les personnes handicapées, le représentant a indiqué que la Jordanie avait ratifié la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, et qu’une loi sur la question était en cours d’examen.  La Jordanie investit également dans la jeunesse qui représente les deux tiers de la population, a fait remarquer le représentant, qui a plaidé pour une participation accrue des jeunes aux activités politiques et culturelles.  Il a conclu en soulignant la nécessité d’améliorer la formation professionnelle et les formes d’appui financier à la création d’entreprises, afin de lutter efficacement contre la pauvreté et le chômage de longue durée des plus défavorisés.  L’intégration sociale incombe aux États car ils ont la responsabilité d’assurer à leur population non seulement de meilleures conditions de vie maintenant, mais aussi un avenir tangible.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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