CONFÉRENCE DE PRESSE MENSUELLE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU, M. BAN KI-MOON, LE 12 JANVIER 2009
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CONFÉRENCE DE PRESSE MENSUELLE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU, M. BAN KI-MOON, LE 12 JANVIER 2009
« Arrêtez les combats maintenant. » Au dix-septième jour des affrontements à Gaza entre les Forces armées israéliennes et le Hamas, le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, a, cet après-midi à New York, adressé aux parties au conflit un message qu’il a voulu « simple, direct et clair ». « Les combats doivent cesser », a-t-il insisté.
M. Ban, qui doit se rendre demain au Moyen-Orient, a consacré la majeure partie de sa conférence de presse mensuelle, la première de l’année, au conflit actuel dans la bande de Gaza.
« Aux deux camps, je dis: arrêtez, maintenant », a lancé le Secrétaire général, dans une déclaration liminaire. « Trop de gens sont morts. Trop de civils souffrent. Trop de gens, des Israéliens et des Palestiniens, vivent quotidiennement dans la peur de mourir. » Il a précisé qu’« à Gaza, les fondements mêmes de la société sont détruits: des maisons, l’infrastructure civile, des installations de santé publique et des écoles ».
« Au nom de l’humanité et du droit international », la résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité appelant à un cessez-le-feu immédiat, adoptée le 8 janvier dernier, « doit être respectée », a-t-il affirmé, précisant qu’il s’agissait, « au minimum », d’obtenir « un arrêt des attaques à la roquette par les militants du Hamas et un retrait des forces israéliennes de Gaza ». « Il est temps d’arrêter », a-t-il encore ajouté. « Il est temps d’arrêter les meurtres et la destruction. »
M. Ban a indiqué que l’objectif de sa visite dans la région, qui s’achèvera le 20 janvier, était d’« accélérer la cadence des efforts diplomatiques et de veiller à ce que l’assistance humanitaire parvienne à ceux qui en ont besoin ». « Il est une chose de parler aux dirigeants du monde, comme je le fais chaque jour pour essayer de résoudre cette crise, mais il en est une autre d’être présent soi-même sur le terrain », a-t-il dit.
Le Secrétaire général a précisé que sa tournée le conduirait en Égypte, en Jordanie, en Palestine, en Turquie, au Liban, en Syrie et au Koweït, où se réunira un sommet économique de la Ligue des États arabes. « À chaque étape, je répèterai mon appel à un cessez-le-feu immédiat et durable et insisterai sur le fait que la résolution 1860 du Conseil de sécurité doit être pleinement respectée », a-t-il souligné, précisant que la communauté internationale devrait également « conjuguer ses efforts pour mettre un terme à la contrebande d’armes qui entrent à Gaza ». « De la même façon, tous les points de passage à Gaza doivent être entièrement rouverts », a-t-il poursuivi.
M. Ban a expliqué que sa visite constituerait « l’expression tangible du soutien » qu’il apporte aux 10 000 membres du personnel [du système des Nations Unies] sur le terrain, « pour leur travail dans des difficultés et les circonstances les plus dangereuses ». Il a, de même, manifesté ses « préoccupations les plus profondes » et son « empathie pour tous les innocents prisonniers de circonstances terribles, à la fois en Israël et dans le Territoire occupé ». « Plus de 900 Palestiniens sont morts » et « environ 4 000 autres ont été blessés », a-t-il rappelé.
En réponse aux questions des journalistes, le Secrétaire général s’est dit « très déçu » du fait que la résolution du Conseil de sécurité n’ait pas été pleinement respectée. Il a indiqué que le lendemain du vote, le 9 janvier, il avait eu au téléphone le Premier Ministre israélien, M. Ehud Olmert, l’enjoignant d’appliquer la résolution et de mettre un terme aux opérations militaires. « Il s’agit d’une résolution contraignante », a-t-il assuré, précisant que « tous les États Membres doivent la respecter ».
« Il y a de toute évidence certains pays, ou certains dirigeants, qui peuvent exercer une influence sur le Hamas afin que celui-ci cesse ses tirs de roquettes sur Israël », a-t-il également observé, ajoutant que des pays « peuvent également influencer Israël ». « J’essaie de me rendre dans tous ces pays qui, je l’espère, peuvent changer la donne et apporter leur contribution », a-t-il souligné.
M. Ban a en outre affirmé qu’il essayera de rencontrer « assez rapidement » le nouveau Président des États-Unis, M. Barack Obama, dès que celui-ci prendra ses fonctions. Il a ainsi indiqué qu’il lui demandera de faire du Moyen-Orient une « question prioritaire ».
Le Secrétaire général a aussi expliqué qu’il traitait avec le « seul dirigeant palestinien reconnu internationalement », à savoir le Président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas. « Sur le terrain, toutefois, il y a des contacts appropriés avec toutes les factions, quand cela est nécessaire, y compris avec le Hamas, et cela va continuer », a-t-il dit.
M. Ban a estimé qu’il appartenait à la Cour pénale internationale (CPI) ou à d’autres organisations internationales de déterminer si les violences commises à Gaza pouvaient représenter des « crimes de guerre ».
Outre le conflit à Gaza, le Secrétaire général, dans sa déclaration d’ouverture, avait prévenu que l’année 2009 allait « connaître des moments difficiles ». « C’est l’année des changements climatiques », a-t-il dit, notant que 11 mois nous séparaient du Sommet de Copenhague, « 11 mois pour mobiliser les efforts, impliquer les dirigeants de la planète ». « Parmi toutes nos nombreuses difficultés, n’oublions pas qu’il s’agit-là d’une véritable menace à l’existence de la planète », a-t-il souligné.
Il a également annoncé que le 26 janvier, il organisera à Madrid, avec le Premier Ministre espagnol, une réunion de haut niveau sur la crise alimentaire.
« Toutes les crises et tous les défis, comme ceux du Darfour, de la République démocratique du Congo (RDC), de la Somalie, de l’Afghanistan, de l’Iraq, du Zimbabwe ou du Myanmar, démontrent « le caractère indispensable des Nations Unies », a expliqué M. Ban. « Jamais auparavant », a-t-il dit, l’Organisation « n’a été appelée à faire autant de choses » avec des ressources « proportionnellement plus réduites ».
« Nous sommes à l’aube d’une grande transition », a estimé le Secrétaire général, après avoir également évoqué la crise économique mondiale. « La communauté internationale doit travailler plus dur que par le passé et nous devons conjuguer nos efforts pour que les Nations Unies soient ce qu’elles peuvent être, et ce qu’elles doivent être », a-t-il souligné, en concluant ses remarques liminaires.
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