Le renforcement de l’AMISOM et de l’autorité du Gouvernement de transition exige au préalable la stabilité en Somalie, déclarent les membres du conseil de sécurité
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Conseil de sécurité
6197e séance – matin
LE RENFORCEMENT DE L’AMISOM ET DE L’AUTORITÉ DU GOUVERNEMENT DE TRANSITION EXIGE AU PREALABLE LA STABILITE EN SOMALIE, DÉCLARENT LES MEMBRES DU CONSEIL DE SÉCURITÉ
Pour sa part, M. B. Lynn Pascoe souligne que l’appui financier de la communauté internationale est vital pour assurer cette stabilité
Les membres du Conseil de sécurité ont réaffirmé, ce matin, l’importance d’appuyer activement la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) pour permettre au Gouvernement fédéral de transition du Président Cheick Sharif Ahmed, d’assurer la stabilité dans un pays en proie à l’insécurité généralisée. Cette réunion intervenait près d’un mois après l’attentat perpétré le 17 septembre contre le quartier général des troupes de l’AMISOM à Mogadiscio qui avait provoqué la mort de 14 membres des forces de l’Union africaine, dont de nombreux soldats burundais et ougandais.
Les 15 membres du Conseil ont pris la parole, après avoir entendu un exposé du Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. B. Lynn Pascoe, qui a souligné d’emblée la nécessité d’accélérer le transfert des fonds promis par les donateurs lors de la Conférence internationale sur la Somalie, qui s’est tenue à Bruxelles en avril dernier. « L’appui financier au Gouvernement fédéral de transition somalien doit être une priorité pour qu’il puisse avancer sur la voie de la stabilité », a-t-il affirmé, en déclarant que les fonds versés rapidement auraient un impact plus positif que s’ils parvenaient dans trois mois. M. Pascoe a suggéré, pour accélérer le processus de versement des contributions, que les partenaires du développement intensifient la coopération bilatérale avec la Somalie dans les domaines économique et financier.
Les membres du Conseil ont soutenu les propos de M. Pascoe en reprenant également la recommandation du Secrétaire général d’encourager les donateurs à coopérer étroitement avec le Comité mixte de sécurité, cet outil devant devenir l’entité par le biais de laquelle le Gouvernement mettra au point sa stratégie en matière de sécurité. En outre, les intervenants ont souligné que l’amélioration de la situation politique en Somalie était la condition sine qua non de l’amélioration de la fourniture de l’assistance humanitaire, en particulier à un moment où la crise qui sévit dans le pays menace l’existence de près de 4 millions de Somaliens.
« En août dernier, on comptait 3,7 millions de personnes, soit la moitié de la population totale, dont la survie dépendait directement de l’assistance humanitaire, alors que ce chiffre n’atteignait que 3,2 millions en janvier 2009 », a précisé M. Pascoe, qui a indiqué que le Programme alimentaire mondial (PAM) aurait besoin de 217 millions de dollars pour la période allant de septembre à mars 2010. Les agissements des groupes d’insurgés et la persistance des actes de piraterie au large des côtes somaliennes ont suscité de nombreux commentaires.
Le représentant du Mexique a estimé que l’insécurité causée par les insurgés entravait l’action du Gouvernement fédéral de transition en affaiblissant durablement ses forces. « L’attentat du 17 septembre contre l’AMISOM n’aurait pas dû se produire », a-t-il fait remarquer, en soulignant que « le Gouvernement fédéral de transition doit faire de la consolidation des forces de sécurité et de la réintégration des anciens insurgés une priorité absolue de son action ». Le représentant a aussi mis l’accent sur la nécessité de protéger le personnel humanitaire qui est « exposé à des attaques, meurtres et enlèvements », alors que la moitié de la population du pays a besoin de lui.
La France a insisté sur la nécessité de poursuivre l’effort d’accompagnement naval des convois d’aide pour mieux lutter contre la piraterie et la dissuader. Estimant qu’il faudrait « compléter ces mesures militaires par des dispositions civiles » d’aide aux pays de la région pour qu’ils poursuivent en justice les auteurs d’actes de piraterie, le représentant français a appuyé le projet de création d’un fonds fiduciaire à cette fin. La marche à suivre pour stabiliser le pays a été largement évoquée par les délégations, certaines mettant en doute la pertinence de l’approche progressive prônée par le Secrétaire général.
Après avoir appelé tous les groupes d’opposition à se joindre aux efforts de mise en œuvre de l’Accord de paix de Djibouti, l’Ouganda et la Libye ont plaidé pour la transformation d’une AMISOM renforcée –c’est-à-dire disposant des 8 000 soldats prévus pour l’exécution de son mandat- en une opération de maintien de la paix. « Devant l’ampleur des défis, la stratégie actuelle d’approche graduelle est-elle efficace ou même proportionnelle à la gravité de la situation sur le terrain? », a ainsi demandé le représentant de l’Ouganda. Rappelant que l’AMISOM était une mesure transitoire, il a ensuite exhorté le Conseil de sécurité à accélérer les préparatifs nécessaires et intensifier son action pour neutraliser ceux qui compromettent ces efforts et agissent en violation de ses résolutions.
Le représentant de la Somalie qui a pris la parole à la fin du débat, a souscrit aux propos de l’Ouganda en estimant qu’une opération de la paix en Somalie aurait des effets positifs sur la stabilisation non seulement du pays mais aussi « dans toute la région et, par conséquent, au niveau international ».
De son côté, le représentant du Royaume-Uni, condamnant l’attitude de l’Érythrée, « qui appuie ceux qui s’opposent au Gouvernement fédéral de transition, seule autorité légitime en Somalie », a évoqué la possibilité de définir des sanctions frappant « les pays de la région qui agissent en violation de l’embargo sur les armes ».
La représentante des États-Unis a stigmatisé les milices Al-Shabaab et autres groupes extrémistes « soutenus par des éléments extérieurs », en mettant, à son tour, en cause l’Érythrée. La communauté internationale « devrait réfléchir aux mesures à prendre », a-t-elle estimé.
LA SITUATION EN SOMALIE
Rapport du Secrétaire général en application de la résolution 1872 (2009) du Conseil de sécurité (S/2009/503)
Dans ce rapport, le Secrétaire général note qu’au cours de ces derniers mois, le Gouvernement fédéral de transition n’a pas tenu compte des menaces contre son existence par des forces extrémistes ni bénéficié d’un important soutien, tant national qu’international.
Il estime que pendant cette période, des progrès encourageants ont été faits sur la voie de la réalisation des objectifs politiques et des objectifs de sécurité définis dans son rapport d’avril, à savoir: promouvoir la réconciliation nationale et maintenir le dialogue entre le Gouvernement fédéral de transition et les groupes d’opposition; renforcer les capacités nécessaires à une bonne gouvernance locale; rédiger la constitution nationale; intégrer les droits de l’homme dans divers aspects du processus de paix et créer un dispositif national de sécurité.
Le Secrétaire général indique que l’ONU appuie pleinement l’Union africaine et la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) et s’engage à continuer de soutenir le déploiement et les opérations de cette dernière. « Elle ne sera pas découragée par les attaques violentes lancées par les insurgés et continuera d’apporter son appui à l’AMISOM, au Gouvernement fédéral de transition et au peuple somalien afin de faciliter la réconciliation et de consolider le processus politique », affirme-t-il.
M. Ban Ki-moon souligne qu’un environnement plus sûr faciliterait également la fourniture de l’assistance humanitaire et rappelle à cet égard qu’il a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle renforce davantage l’appui qu’elle apporte à l’AMISOM et aux forces de sécurité du Gouvernement.
Il estime que, pour continuer à progresser sur la voie de la paix, il faut que le Gouvernement fédéral de transition soit mieux à même de renforcer son autorité, de fournir des services administratifs et des services de base et de gérer la transition avec efficacité. « Le soutien continu de la communauté internationale constituera une contribution clef à cette fin », considère M. Ban, qui engage à la poursuite de la mise en œuvre de l’Accord de Djibouti qu’il qualifie d’« essentiel ».
Le Secrétaire général qui se félicite de l’engagement pris par le Président Cheik Sharif Ahmed et son Gouvernement de gérer la Somalie de façon intégrée, demande instamment aux groupes d’opposition qui ne sont pas encore inclus dans le processus de paix de Djibouti de se joindre au processus de réconciliation « pour le bien du pays ».
Concernant la situation humanitaire, M. Ban se dit « extrêmement préoccupé par l’aggravation de la crise en Somalie ». « Les assassinats, les enlèvements et les menaces contre le personnel humanitaire ont rendu la fourniture de cette assistance extrêmement dangereuse alors que les combats et la sécheresse font que l’aide humanitaire qui sauve des vies est de plus en plus nécessaire », fait-il notamment observer.
Le Secrétaire général, qui signale que les préparatifs du passage à la deuxième étape de l’action de l’ONU en Somalie ne devant laisser qu’une empreinte légère ont déjà commencé, a fait savoir que, compte tenu de la situation actuelle sur le terrain, les mesures prises par l’Organisation en matière de sécurité sont actuellement revues et améliorées.
« Le Département des opérations de maintien de la paix, en consultation avec l’Union africaine, peaufinera les dispositifs d’intervention existants, ce qui permettra, dans la mesure où la sécurité le permettra et où le Conseil de sécurité le décidera, d’effectuer la transition entre l’AMISOM et une opération de maintien de la paix des Nations Unies en Somalie », a conclu M. Ban Ki-moon.
Exposés
M. LYNN PASCOE, Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, a déclaré que la priorité de l’ONU en Somalie restait de renforcer les structures de sécurité du Gouvernement. Il a indiqué qu’à cette fin, des équipes de police et des troupes étaient formées grâce à l’appui et à l’engagement de la communauté internationale de parvenir à la stabilité dans le pays. Il a ajouté que dans ce contexte difficile, la détermination de l’AMISOM de rester sur le terrain était cruciale, une attitude qu’il a saluée. À cet égard, il a souligné la tâche particulièrement difficile dont cette mission s’est acquittée lors de l’attentat suicide du 17 septembre dernier contre ses locaux.
M. Pascoe a déclaré que l’appui financier au Gouvernement de transition somalien doit être une priorité pour qu’il puisse avancer sur la voie de la stabilité. Sur ce dernier point, il a souligné la nécessité d’agir vite, les fonds reçus en Somalie auront, selon lui, plus d’effet sur la stabilisation que s’ils parviennent dans trois mois, a-t-il dit. M. Pascoe a suggéré que, pour accélérer le processus de versement des contributions, outre l’utilisation des fonds de contributions volontaires, les partenaires du développement devraient intensifier la coopération bilatérale dans les domaines économique et financier.
M. Pascoe a ensuite évoqué la situation politique en Somalie, en relevant que le Gouvernement continuait de pratiquer une ouverture salutaire en direction de tous les partis qui se sont engagés à œuvrer en faveur de la paix. Les Nations Unies et la communauté internationale appuient cette approche et encouragent à la poursuite du dialogue politique interne, a-t-il dit. M. Pascoe a indiqué qu’à cette fin, il avait augmenté le nombre des visites des responsables du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie à Mogadiscio. Il a également estimé qu’une présence accrue dans la capitale contribuera à renforcer l’efficacité et la crédibilité des efforts internationaux en faveur de la paix en Somalie.
Le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques a par ailleurs noté qu’en matière humanitaire, la situation sur place n’avait fait qu’empirer au cours des derniers mois, cette dégradation étant en partie imputable à l’intensification des combats dans Mogadiscio, à une insécurité plus grande dans le sud et le centre de la Somalie et à la gravité de la sécheresse. En août dernier, on comptait près de 4 millions de personnes, soit la moitié de la population totale, dont la survie dépendait directement de l’assistance humanitaire, alors que ce chiffre n’atteignait que 3,2 millions en janvier 2009. Le PAM a besoin de 217 millions de dollars pour la période allant de septembre à mars 2010, a poursuivi M. Pascoe, qui a précisé que l’aide devrait être également consacrée à la reconstruction de la Somalie, en particulier les institutions nécessaires à la fourniture des biens et des services vitaux pour la population.
Évoquant les actes de piraterie, M. Pascoe a salué le rôle déterminant de la « marine internationale », dont la présence rassure les pêcheurs et les populations rurales qui vivent essentiellement de la pêche. Il a mis l’accent sur l’importance d’établir une garde côtière somalienne et de rebâtir une marine navale robuste. Le récent accord entre le Gouvernement et « Puntland » est une étape dans la bonne direction, a-t-il dit, et mérite notre assistance. « Nous continuons d’appuyer les efforts menés par les pays de la région et par le biais des bureaux de l’ONU pour traduire en justice les auteurs d’actes de piraterie, a encore indiqué M. Pascoe.
M. CRAIG BOYD, Directeur du Bureau d’appui des Nations Unies à l’AMISOM, faisant lecture d’une déclaration de Mme Susana Malcorra, Secrétaire générale adjointe à l’appui aux opérations de maintien de la paix, a rappelé que le soutien exprimé par le Conseil de sécurité à l’AMISOM dans le cadre de ses résolutions 1863 et 1872 continue de se concrétiser sous la forme d’une combinaison d’aide bilatérale à l’AMISOM ou au Gouvernement somalien, de contributions volontaires à des fonds d’affectation spéciale gérés par les Nations Unies, et du paquet logistique des Nations Unies à l’AMISOM reposant sur des contributions obligatoires.
À ce jour, il existe un écart important entre les quelque 200 millions de dollars promis par les États, en avril, lors de la Conférence internationale des donateurs pour la Somalie à Bruxelles, et les paiements effectués, a fait remarquer M. Boyd, et c’est pourquoi une conférence de suivi sera organisée demain, 9 octobre, pour réaffirmer ces engagements. En ce qui concerne le fonds d’affectation spéciale, 25 millions de dollars sont désormais versés, soit 80% du montant prévu. L’AMISOM et l’Union africaine ont achevé récemment la mise en place d’un mécanisme de gouvernance stratégique, a indiqué M. Boyd, en émettant l’espoir que les versements à partir de fonds commenceront bientôt. M. Boyd a précisé que les effectifs actuels de l’AMISOM sont de 5 200 hommes, soit 65% des effectifs autorisés de 8 000 militaires. Le Burundi et l’Ouganda, qui ont chacun déployé trois bataillons, en ont tous deux promis un de plus. Si l’on ajoute l’offre de Djibouti de fournir une unité de forces spéciales de 400 hommes, nous approchons de très près du maximum prévu, a-t-il commenté.
M. Boyd a présenté les premières mesures prises dans le cadre du montant de 139 millions de dollars approuvé en juin par l’Assemblée générale. Ces mesures, qui concernent la fourniture de viande, un contrat de livraison de carburants, des services d’évacuation médicale par avion et des contrats de construction, permettent de remplacer progressivement la « ligne de vie » fournie initialement par un État Membre et l’entreprise qu’il avait désignée, a expliqué M. Boyd. En outre, a-t-il ajouté, un réseau de communications stratégiques a été mis en place qui permet de relier le quartier général de l’AMISOM à Mogadiscio avec le Bureau d’appui de l’ONU à la Mission de l’Union africaine à Nairobi, et des contrats ont été signés pour des services de fret entre Mogadiscio et Mombasa au Kenya. M. Boyd a remercié les navires de l’opération navale Atalante pour l’escorte qu’ils fournissent. Il a rappelé que chacun des quatre navires qui ont apporté des fournitures du Bureau d’appui de l’ONU à l’AMISOM ont été attaqués, soit par des pirates, soit une fois dans le port de Mogadiscio. En outre, indépendamment de l’attaque du 17 septembre, quatre soldats de l’AMISOM ont été tués dans les installations de stockage du Bureau d’appui de l’ONU, a-t-il indiqué.
Le Bureau d’appui de l’ONU a pu agir rapidement après les attentats du 17 septembre contre l’AMISOM et assurer l’évacuation rapide des blessés les plus graves jusqu’à Nairobi, a rappelé M. Boyd, qui a remercié la France pour l’assistance aérienne fournie à cette occasion.
Déclarations
M. JOHN SAWERS (Royaume-Uni) a déclaré que la Somalie restait l’une des questions les plus délicates à l’ordre du jour du Conseil de sécurité. La stratégie de la communauté internationale pour parvenir à la stabilité du pays est la bonne, a-t-il ajouté, en demandant, comme l’y invite le Secrétaire général dans son rapport, d’intensifier tous les volets de cette stratégie à laquelle participent, dans le cadre de l’Accord de Djibouti, l’AMISOM, le Gouvernement fédéral de transition et les institutions humanitaires. Il a déclaré que pour aider les près de 4 millions de Somaliens qui vivent dans des conditions dramatiques, il faudrait que tous les pays honorent leurs obligations en matière d’assistance humanitaire. Le Royaume Uni, a-t-il dit, a déjà versé 2 millions de livres au titre de cet effort. Le représentant a aussi appelé les États Membres à aider le Gouvernement fédéral de transition dans les initiatives qu’il mène pour parvenir à la réconciliation nationale avec l’ensemble des composantes de la vie politique somalienne. À cet égard, il a condamné l’attitude de l’Érythrée, qui appuie ceux qui s’opposent au Gouvernement fédéral de transition qui, a-t-il rappelé, est la seule autorité légitime en Somalie. Avant de conclure, il a évoqué la possibilité de définir des sanctions frappant « ceux qui agissent en violation des résolutions du Conseil sur l’embargo sur les armes ».
Mme ROSEMARY DICARLO (États-Unis) a estimé que la paix et la stabilité en Somalie reposent sur la mise en place d’une gouvernance efficace, avant de rappeler que le Gouvernement fédéral de transition tend la main aux éléments armés. C’est un signe « prometteur », a-t-elle dit. Elle s’est ensuite félicitée de la création d’une commission pour la sécurité afin de réformer les services de sécurité du Gouvernement fédéral de transition. La Somalie connaît encore une insécurité persistante, a rappelé Mme DiCarlo, qui a condamné toutes les attaques contre le Gouvernement fédéral de transition et contre l’AMISOM. Elle a imputé cette responsabilité aux milices Al-Shabaad et autres groupes extrémistes « soutenus par des éléments extérieurs ». Ce soutien extérieur est une « question grave », a affirmé Mme Di Carlo, qui a mis en cause l’Érythrée. Les efforts de la communauté internationale pour dialoguer avec le Gouvernement de l’Érythrée ont été voués à l’échec, a-t-elle constaté, avant d’estimer que la communauté internationale devrait réfléchir aux mesures à prendre.
Mme Di Carlo a rappelé que son pays appuie le dispositif de financement de l’AMISOM et soutient les pays qui contribuent à la force de l’Union africaine par des contingents. Elle a souhaité davantage de coordination dans les efforts de formation et d’équipement des différentes forces de sécurité en Somalie. Les conflits en cours nuisent à l’assistance humanitaire dans toute la région, a appelé Mme Di Carlo, qui a demandé la libération immédiate des agents humanitaires détenus en Somalie. Elle a demandé également que les personnes soupçonnées de piraterie soient poursuivies. Rappelant que son pays est le premier fournisseur d’aide bilatérale à la Somalie, la représentante s’est dite préoccupée par les détournements de l’assistance du fait des milices Al-Shabaad.
M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a estimé qu’il n’existait pas de solution militaire à long terme en Somalie, mais uniquement un processus de paix que nous devons appuyer et qui aboutira à un règlement politique. Le représentant a encouragé les membres de l’Union africaine à se joindre au Burundi et à l’Ouganda pour fournir des troupes à l’AMISOM, la clef de voûte de la stabilisation dans le pays. Il est important que les fonds promis lors de la Conférence des donateurs de Bruxelles soient transférés sans plus tarder, a encore indiqué le représentant, qui a fait savoir que la Turquie avait versé une partie de sa contribution qui devrait soutenir les efforts de reconstruction et la formation des officiers de police somaliens. Il a également demandé aux États Membres d’intensifier les contacts avec le Comité mixte de sécurité en vue de la réorganisation efficace des forces de sécurité somaliennes. Le représentant a souligné à son tour que la situation humanitaire compliquait les efforts de reconstruction du Gouvernement, qui est empêché d’aller jusqu’au bout de la période de transition. Il a fait sienne la recommandation du Secrétaire général de privilégier une approche progressive en Somalie, en autorisant pour l’heure et compte tenu de la situation sécuritaire dans Mogadiscio, une présence légère dans la zone. Il a, enfin, réaffirmé l’engagement de son pays à participer pleinement aux efforts internationaux pour mettre un terme aux actes de piraterie en marge des côtes somaliennes.
M. YUKIO TAKASU (Japon) s’est dit préoccupé par l’état de la sécurité en Somalie. Après avoir condamné les attaques contre l’AMISOM, il a appuyé le rapport du Secrétaire général et a félicité l’Ouganda et le Burundi pour les contingents qu’ils ont déjà fournis à la force africaine de l’AMISOM et ceux qu’ils ont promis. Il a déclaré soutenir le paquet logistique des Nations Unies comme première étape. Concernant la future seconde phase du déploiement des Nations Unies dans le pays, il a estimé que des mesures de sécurité, y compris antiterroristes, devraient préalablement être prises pour protéger le personnel des Nations Unies. Il a souhaité que l’appui international à la réforme des forces de sécurité somaliennes soit mieux coordonné.
Le représentant a souhaité que le Comité des sanctions du Conseil de sécurité concernant la Somalie applique de manière efficace les résolutions pertinentes. Il s’est dit préoccupé par l’instabilité politique dans le pays. Après avoir félicité les pays qui mettent à disposition des navires pour assurer la sécurité navale au large des côtes somaliennes, il a rappelé que la stabilité de la Somalie est essentielle pour mettre fin au fléau de la piraterie.
M. KONSTANTIN K. DOLGOV (Fédération de Russie) a déclaré que l’insécurité en Somalie créait un climat d’anarchie et de terreur qui complique gravement la tâche du Gouvernement fédéral de transition. Sans stabilisation, il sera impossible de progresser dans l’édification de l’état de droit et dans la reprise durable des activités économiques, a-t-il dit, en plaidant pour un règlement des problèmes auxquels est confrontée la Somalie de manière globale, en élargissant la participation de tous les partenaires du pays dans le secteur de la sécurité et du renforcement des capacités du Gouvernement. C’est à ce dernier qu’il revient de répondre aux défis de la sécurité et à la crise humanitaire, a-t-il estimé. Il a souligné l’importance de renforcer l’AMISOM, en ajoutant que son pays souhaitait que se poursuive la réflexion sur la transformation de la Mission en une opération de maintien de la paix de l’ONU, et ce, dans les termes envisagés par le Secrétaire général dans son rapport. Enfin, le représentant a exhorté les pays de la région à ne pas autoriser l’entrée sur le territoire somalien de mercenaires étrangers et d’armes, « ce qui constitue une violation des résolutions du Conseil de sécurité, y compris des embargos décidés par celui-ci ».
M. LIU ZHENMIN (Chine) a souhaité que les forces régionales et internationales « usent de leur influence » pour éviter une détérioration de la situation en Somalie, et qu’elles appuient le renforcement du processus de paix de Djibouti. Il a condamné les attaques contre le Gouvernement fédéral de transition et l’AMISOM et a demandé que les factions armées déposent immédiatement les armes et tentent de résoudre les différends par des moyens politiques.
Le représentant s’est félicité du « rôle positif » que joue l’AMISOM et, en particulier, des efforts du Burundi et de l’Ouganda pour lui fournir des contingents. Il a dit « comprendre » que le déploiement d’une force des Nations Unies en Somalie « se heurte encore à quelques obstacles » mais il a reconnu que les Nations Unies devraient jouer un « rôle plus important » dans le pays. Il a demandé au Secrétaire général de développer davantage ses consultations avec l’Union africaine en vue d’un renforcement supplémentaire de l’AMISOM. Le représentant a demandé à la communauté internationale de mettre en œuvre l’assistance promise et a rappelé que son pays avait « à maintes occasions » apporté son aide à l’Union africaine pour ses opérations en Somalie, ainsi que, directement, aux pays contributeurs de contingents.
M. BONAVENTURE KOUDOUGOU (Burkina Faso) s’est dit préoccupé par l’état de la sécurité en Somalie et a réaffirmé sa condamnation de l’attaque meurtrière contre le siège de l’AMISOM, perpétrée le 17 septembre, par les rebelles islamistes d’Al- Shabaab. Il a estimé que l’ampleur des attaques rendait crédible la thèse de l’implication de forces étrangères appuyant les insurgés en logistique et en combattants. Il a souhaité que le Conseil de sécurité prenne des sanctions contre ceux qui s’opposent ainsi au processus de paix et de réconciliation en Somalie, y compris dans le cadre de son Comité 751.
Le représentant a déploré que, du fait de cette insécurité croissante, la situation humanitaire continue de se dégrader. C’est pourquoi, il a lancé un appel aux combattants pour qu’ils garantissent la sécurité du personnel humanitaire auquel il a rendu hommage. Il a réaffirmé le « plein appui » de sa délégation au Gouvernement fédéral de transition et s’est félicité de sa présence continue à Mogadiscio. Il s’est félicité de l’engagement renouvelé du Président Sharif en faveur de l’application intégrale de l’Accord de Djibouti », seul cadre pertinent pour un règlement pacifique de la crise somalienne ». En ce sens, l’accord signé en juin avec le groupe Ahlu Sunna Wal est un pas important, a-t-il estimé. Il a souligné qu’il était « urgent » que les promesses faites par les donateurs à Bruxelles, en avril dernier, se concrétisent rapidement. M. Koudougou a estimé que l’accélération de la mise à disposition du module de soutien des Nations Unies à l’AMISOM constitue la principale urgence, au même titre que le développement d’une stratégie de sécurité et de renforcement des services de sécurité. Il a salué les efforts du Secrétariat des Nations Unies et a exprimé sa reconnaissance au Burundi et à l’Ouganda pour les contingents qu’ils fournissent à l’AMISOM.
M. CHRISTIAN GUILLERMET (Costa Rica) a souhaité que d’autres insurgés rejoignent bientôt le processus de paix en Somalie. Il a également souligné la nécessité de mettre en place des mécanismes financiers permettant le transfert des fonds promis lors de la Conférence internationale des donateurs pour la Somalie, qui s’était tenue en avril dernier à Bruxelles. De l’avis de sa délégation, l’aide doit être consacrée en priorité au renforcement de la capacité administrative du Gouvernement, le moyen le plus sûr pour consolider l’ordre public et répondre à terme aux défis humanitaire et économique et en matière de sécurité. Le représentant a ensuite déploré la situation de violence généralisée régnant dans le pays et dont les groupes d’insurgés profitent pour se livrer aux pires exactions. Il a estimé que dans ce contexte, l’AMISOM doit être renforcée pour poursuivre, aux côtés du Gouvernement, les efforts de stabilisation et de reconstruction du secteur judiciaire. Le Comité mixte de sécurité doit voir sa marge de manœuvre élargie à cette fin, a-t-il déclaré, avant de rappeler que 50% de la population somalienne, fragilisée par le contexte tragique régnant dans le pays, dépend de l’aide humanitaire. Il a ainsi appelé au financement adéquat des programmes humanitaires et de redressement, en soulignant que toutes les parties au conflit somalien doivent respecter le droit international humanitaire. La création récente d’un ministère des droits de l’homme est un pas dans la bonne direction, a-t-il conclu.
M. CHRISTIAN EBNER (Autriche) a réitéré l’appui de son pays au processus de paix de Djibouti et au Gouvernement fédéral de transition, dont il a jugé « essentiels » les efforts pour tendre la main aux groupes d’opposition. L’Accord de Djibouti représente le « seul cadre viable pour le processus de paix », a-t-il affirmé. Le représentant de l’Autriche a condamné les attentats contre le Gouvernement fédéral de transition et l’AMISOM. Il s’est dit par ailleurs préoccupé des diverses activités criminelles dans le pays dont les trafics d’armes et de drogues.
Le représentant a rendu hommage à l’AMISOM, « acteur crucial pour la paix » et a jugé important qu’elle acquière sa pleine capacité. Il a souhaité un mécanisme de coordination entre la communauté internationale et le Gouvernement fédéral de transition pour aider à la création d’une force nationale de sécurité. Il a condamné le recrutement d’enfants par les groupes armés. Il s’est félicité des mesures prises par le Gouvernement fédéral de transition pour mieux protéger les droits de l’homme, ainsi que des travaux du Ministère somalien des droits de la femme. Il s’est dit très préoccupé par la situation humanitaire « catastrophique », qui a été aggravée par l’insécurité et la sécheresse. Il a rappelé que l’Union européenne est engagée en Somalie et met actuellement au point une stratégie globale pour améliorer son intervention. Le représentant a souligné que les efforts de la communauté internationale -y compris ceux de l’Union européenne dans le cadre de l’opération Atalante- pour lutter contre la piraterie ne pourront être couronnés de succès que si la stabilité est rétablie en Somalie même.
M. CLAUDE HELLER (Mexique) s’est dit préoccupé par l’insécurité croissante régnant le long du littoral somalien, la dégradation de la situation humanitaire et des droits de l’homme et par le développement incontrôlé de la délinquance organisée. L’impact de l’insécurité entrave l’action du Gouvernement et rend plus vulnérables ses forces, a-t-il ajouté. M. Heller a estimé que l’attentat du 17 septembre contre l’AMISOM n’aurait pas dû se produire. Le Gouvernement fédéral de transition doit réellement faire de la consolidation des forces de sécurité et de la réintégration des anciens insurgés une priorité absolue de son action. Le Comité mixte de sécurité doit jouer son rôle de promoteur de la stratégie de sécurité nationale. Le représentant a ensuite mis l’accent sur la nécessité de protéger également le personnel humanitaire qui est exposé aux attaques, aux meurtres et aux enlèvements. Cinquante pour cent de la population somalienne dépendent de l’assistance humanitaire, a poursuivi M. Heller, qui a appelé les pays de la région à respecter le droit international en protégeant la population civile, à faciliter l’accès de l’aide humanitaires et à participer à la lutte contre la criminalité organisée. Sa délégation, a-t-il dit avant de conclure, appuie l’approche progressive du Secrétaire général concernant le déploiement de l’ONU dans la capitale et estime que l’embargo sur les armes qui est « utile pour le processus de paix dans son ensemble », doit être respecté.
M. GÉRARD ARAUD (France) a estimé que le Gouvernement fédéral de transition a su « tenir bon et même regagner du terrain à Mogadiscio ». Il bénéficie du plein soutien des autorités françaises, a-t-il affirmé. Toutefois, l’état de sécurité reste grave et la situation humanitaire continue de se dégrader, a constaté le représentant, qui a rappelé que c’est désormais « la moitié de la population somalienne » qui dépend de l’aide internationale. En même temps, a-t-il fait observer, la communauté humanitaire est de plus en plus attaquée. Cette situation requiert un engagement réaffirmé de la communauté internationale, a déclaré M. Araud. La France, a-t-il assuré, appuie la stratégie progressive préconisée par le Secrétaire général et « soutenue par le Conseil de sécurité ». Cette stratégie « n’est pas en cause », a ajouté le représentant, précisant qu’il était « clair que la situation sur le terrain et les déclarations » de certaines parties « ne permettent pas de déployer une force des Nations Unies » à ce stade.
Toutefois, les efforts doivent continuer, a déclaré M. Araud, qui a désigné quatre pistes. La première consiste en un soutien « politique, financier, mais aussi opérationnel et concret » au Gouvernement fédéral de transition. La France, a rappelé le représentant, forme à Djibouti un bataillon de forces somaliennes, et les Ministres de la défense de l’Union européenne ont « exprimé leur intérêt pour une mission de formation dans un pays tiers ». Djibouti mène une formation similaire, a rappelé le représentant, qui a rendu hommage à l’action de ce pays dans le « dossier somalien2 ». C’est en rétablissant des services de base dans des zones dont il assure la sécurité que le Gouvernement fédéral de transition créera une dynamique de sécurité, a estimé le représentant. « Il est indispensable, a-t-il dit, de soutenir le Gouvernement fédéral de transition malgré les risques ».
La deuxième piste consiste à continuer de soutenir l’AMISOM, a déclaré M. Araud, pour qui le soutien international à la Mission de l’Union africaine doit se poursuivre afin de lui permettre d’atteindre son objectif d’un effectif de 8 000 soldats. La France a apporté son soutien à l’AMISOM, y compris à l’occasion de l’attentat du 17 septembre, a rappelé le représentant. Le troisième axe est politique, a poursuivi le représentant, qui a salué les efforts du Président Sharif pour « ouvrir l’espace politique en Somalie ». Seule une solution politique permettra de garantir la sécurité et la stabilité dans le pays, a-t-il rappelé. Il a joint sa voix à celle du Secrétaire général pour appeler tous ceux qui en ont les moyens à persuader les groupes extrémistes de rejoindre le processus de Djibouti.
Enfin, rappelant « combien il est difficile d’acheminer l’aide » à la Somalie, M. Araud a insisté sur la nécessité de poursuivre l’effort d’accompagnement naval des convois d’aide, pour lutter contre la piraterie et la dissuader. Il a estimé qu’il faudrait « compléter ces mesures militaires par des dispositions civiles » d’aide aux pays de la région pour qu’ils poursuivent en justice les auteurs d’actes de piraterie. Il a appuyé le projet de création d’un fonds fiduciaire à cette fin.
M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) est revenu sur l’attaque contre les troupes de l’AMISOM commise par les « ennemis de la paix ». Cet attentat a causé la mort de 24 personnes et blessé gravement de nombreuses autres, a ajouté le représentant, qui a indiqué que les violences en Somalie coûtent la vie à 50 personnes chaque semaine. Les combats sont quotidiens et forcent des milliers de personnes à fuir. La prolifération d’armes légères et les actes de pirateries pèsent sur la sécurité régionale et internationale, a poursuivi M. Rungunda.
Il faut que la communauté internationale aille jusqu’au bout de ses engagements en soutenant sans relâche les efforts du Gouvernement fédéral de transition pour rallier à la cause de la paix les groupes d’insurgés, a-t-il déclaré. C’est pourquoi, il a demandé à l’ONU et aux autres partenaires d’accroître leur appui pour permettre à l’AMISOM de s’acquitter de son mandat et de réaliser en particulier l’objectif de déployer l’effectif autorisé de 8 000 troupes sur le terrain. La communauté internationale doit faire davantage pour empêcher l’entrée des terroristes dans la capitale, a encore affirmé M. Rugunda, qui s’est ensuite demandé si, devant l’ampleur des défis, la stratégie actuelle d’approche graduelle était efficace.
Cette approche est-elle proportionnelle à la gravité de la situation sur le terrain, a-t-il encore demandé, en insistant sur le fait que l’appui aux Nations Unies et à l’Union africaine était essentiel pour donner au Gouvernement fédéral de transition les moyens d’assumer son rôle. Davantage de ressources et un déploiement de troupes supplémentaires, tels sont les moyens grâce auxquels le peuple somalien pourra reprendre espoir, a renchéri le représentant ougandais. Il a conclu en rappelant que l’AMISOM était une mesure transitoire, la finalité étant de transformer la Mission en une opération de maintien de la paix de l’ONU. « Le Conseil de sécurité doit accélérer les préparatifs nécessaires et intensifier son action pour neutraliser et punir ceux qui compromettent ces efforts et agissent en violation de ses résolutions », a-t-il exhorté.
M. VICE SKRACIC (Croatie) s’est félicité de la création de la Commission pour la sécurité et la pacification, destinée à reconstruire les forces de sécurité somaliennes, et il a souhaité qu’elle permette de renforcer l’autorité du Gouvernement fédéral de transition. Il a réitéré son appui au processus de Djibouti. Le représentant s’est inquiété de la détérioration de la sécurité dans le centre et le sud du pays et a condamné les attaques contre la population civile. Il s’est inquiété également de la dégradation de la situation humanitaire alors que les travailleurs humanitaires qui déploient des efforts considérables pour venir en aide à la population sont la cible de nombreuses attaques.
La solution à terme ne viendra que par le rétablissement de la sécurité sur le terrain et de l’État de droit, a déclaré le représentant. Il s’est félicité des préparatifs en cours pour passer à la deuxième phase de la présence des Nations Unies en Somalie, ainsi que du rôle de l’Union africaine, et notamment de l’AMISOM.
M. IBRAHIM O.A. DABBASHI (Jamahiriya arabe libyenne) a exhorté les groupes d’opposition à se joindre au processus de paix et à s’abstenir de toute violence. Le Gouvernement fédéral de transition doit parvenir à la réconciliation nationale, a-t-il ajouté, condamnant ensuite les attaques « inqualifiables » du 17 septembre contre les troupes de l’AMISOM. Le représentant a salué le rôle de la Mission dans un environnement très dangereux qui exige une réaction de la part de la communauté internationale. Celle-ci doit honorer les engagements pris en soutenant plus activement la Mission en la transformant en une opération de maintien de la paix de l’ONU, conformément à la résolution 1863 du Conseil de sécurité. Les donateurs doivent honorer les engagements pris à Bruxelles pour rendre opérationnel le Comité mixte de sécurité, qui est la clef de voûte de la stratégie nationale de sécurité, a poursuivi le représentant libyen. Le problème de la piraterie, a-t-il dit, est le résultat naturel de l’instabilité et de l’absence de l’autorité de l’État. Il a convenu que, pour l’heure, les pays devraient soutenir la lutte contre ce phénomène en assurant la protection des ressources maritimes somaliennes, dont les bénéfices de l’exploitation doivent profiter « au peuple de la Somalie et à lui seul ».
M. LE LUONG MINH (Viet Nam) a estimé que la Somalie est à un tournant et que le Gouvernement fédéral de transition avait fait des efforts importants pour favoriser la réconciliation nationale, poursuivre le dialogue avec l’opposition, améliorer la gouvernance locale, intégrer la dimension des droits de l’homme et bâtir un appareil national de sécurité, entre autres. Il a félicité le Président Sharif Ahmed de son initiative pour mettre en place une Commission nationale de sécurité et de pacification, ainsi que de son engagement à appliquer pleinement l’Accord de Djibouti. Le principal défi pour la Somalie consiste à maintenir l’élan politique acquis il y a quelques mois, a estimé le représentant, qui s’est
dit encouragé par les résultats déjà produits par l’accord conclu en juin entre le Gouvernement fédéral de transition et le groupe Ahlu Sunna Wal Jama’a. Il a appelé les groupes qui ne l’ont pas encore fait à déposer les armes et à rejoindre le processus de Djibouti.
Si la sécurité à long terme incombe au Gouvernement fédéral de transition et aux Somaliens eux-mêmes, les Nations Unies, les organisations régionales et la communauté internationale devraient redoubler d’efforts pour aider le Gouvernement fédéral de transition à repousser les assauts des forces extrémistes qui tentent de détruire le processus de Djibouti et à imposer son autorité dans l’ensemble du pays, a déclaré M. Le. Le représentant s’est dit troublé par la dégradation croissante de la situation humanitaire et a estimé que celle-ci, comme la sécurité, exige un soutien international immédiat, politique et financier.
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