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SG/SM/12031-CS/9561

BAN KI-MOON DEMANDE INSTAMMENT AUX ÉTATS D’EXERCER LEUR INFLUENCE SUR LES PARTIES POUR METTRE FIN À LA VIOLENCE À GAZA

31/12/2008
Secrétaire généralSG/SM/12031
CS/9561
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

BAN KI-MOON DEMANDE INSTAMMENT AUX ÉTATS D’EXERCER LEUR INFLUENCE

SUR LES PARTIES POUR METTRE FIN À LA VIOLENCE À GAZA


On trouvera ci-après la déclaration faite par le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, lors de la réunion du Conseil de sécurité sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne, le 31 décembre:


La crise tragique qui afflige Gaza et le sud d’Israël en est, aujourd’hui, à son cinquième jour.  La population civile, le tissu social de Gaza, l’avenir du processus de paix, la stabilité de la région et la bonne volonté des peuples du monde entier, tout ceci est pris au piège de l’irresponsabilité manifestée par les tirs aveugles de roquettes lancées par les militants du Hamas et la réponse disproportionnée de l’opération militaire israélienne actuelle.  La poursuite du conflit ou l’escalade de la violence à une nouvelle phase de violence meurtrière feront peser de nouvelles menaces.


Je suis extrêmement perturbé par le fait que l’appel lancé par le Conseil il y a près de quatre jours à la cessation de la violence n’ait pas été entendu.  Je tiens à souligner, dans les termes les plus vifs, l’appel lancé par le monde en faveur d’un cessez-le-feu immédiat qui soit pleinement respecté par toutes les parties.  Cela doit se faire maintenant.  Les parties doivent s’éloigner du précipice.  Toute cette violence doit cesser.


Du fait de la crise et de la violence, la situation dans laquelle se trouvent 1,5 million de personnes à Gaza est pratiquement terrifiante.  Les habitants de Gaza vivent sous le feu de bombardements nourris, qui visent les installations du Hamas, les passages souterrains clandestins et d’autres infrastructures du Hamas, ainsi que l’ancien système de sécurité de l’Autorité palestinienne, des bâtiments gouvernementaux, des résidences, des mosquées et des commerces.  Plus de 300 personnes sont mortes, dont 60 femmes et enfants au moins.  Plus de 800 autres sont blessées.


Dans le sud d’Israël, les tirs de roquettes lancées depuis Gaza par des militants palestiniens ont continué en un flot ininterrompu.  Les militants ont lancé des roquettes de plus longue portée, qui ont frappé d’importantes agglomérations israéliennes où vivent des centaines de milliers de personnes.  Quatre Israéliens ont été tués samedi et plus de 30 autres ont été blessés.  Les écoles ont fermé et la vie quotidienne dans le sud d’Israël est extrêmement difficile, les Israéliens vivant dans la peur constante des roquettes qui ont touché des maisons et des écoles.  Que les choses soient bien claires: je condamne sans équivoque et dans les termes les plus fermes les tirs continus de roquettes et de mortiers du Hamas et d’autres militants palestiniens.  Mais je condamne également le recours d’Israël à une force excessive. 


Toutes les parties doivent respecter intégralement le droit international humanitaire.  C’est la population civile qui subit les conséquences de cette escalade, et il faut que la communauté internationale agisse vite et avec détermination pour mettre un terme à ses souffrances.  Toutes les parties doivent répondre aux graves besoins humanitaires et économiques de Gaza et prendre les mesures nécessaires pour garantir l’acheminement continu des fournitures humanitaires.  Tant que la violence se poursuit, il est extrêmement difficile de faire parvenir des vivres à ceux qui en ont besoin.  La situation est trop dangereuse pour que les civils sortent de chez eux pour aller se faire soigner d’urgence, s’approvisionner et aider des personnes en détresse.  La situation pour les parents et les enfants à Gaza est dangereuse et effrayante.


Je tiens à rendre hommage au personnel des Nations Unies qui travaille dans la région dans des conditions extrêmement hostiles pour répondre de toute urgence à la situation humanitaire des Gazaouis.  Je souffre à la vue des morts, des blessés et des dégâts infligés au personnel et aux locaux des Nations Unies, ainsi qu’à d’autres personnes associées à nos programmes.


Je rends également hommage aux efforts des pays donateurs qui se sont engagés à fournir de l’aide.  À la suite des assurances que m’ont données le Premier Ministre, M. Olmert et la Ministre des affaires étrangères, Mme Livni, et de la poursuite d’une coopération étroite entre les organismes des Nations Unies et les autorités israéliennes sur le terrain, une aide humanitaire est acheminée par le point de passage de Kerem Shalom.  Aujourd’hui, 84 camions, dont 34 destinés aux organismes d’aide humanitaire, sont arrivés à Gaza.  En conséquence, l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a pu ouvrir sept centres de distribution d’urgence avec un personnel réduit en vue de distribuer, dès demain, la farine de blé qui a été donnée récemment. 


Mais le point de passage de Karni et la bande transporteuse de Karni, dont l’UNRWA demande d’urgence l’ouverture pour les approvisionnements en blé, demeurent fermés, tout comme les oléoducs de Nahal Oz.  La pénurie de blé se poursuit, aggravant la pénurie de pain alors que les deux tiers de la population dépendaient déjà de l’aide alimentaire avant cette escalade.  Les pénuries de carburant ont entraîné la fermeture de la centrale électrique de Gaza et des pénuries d’électricité, de près de 16 heures par jour.  Pour remédier aux pénuries de carburant et d’électricité, il faut ouvrir les points de passage de Nahal Oz et de Karni.  La situation humanitaire se détériorera considérablement si la violence ne cesse pas immédiatement.


Je demande instamment à tous les membres de la communauté internationale, en particulier dans la région, d’exercer leur influence sur les parties pour mettre immédiatement fin à cette violence.  Hier, à la réunion du Quatuor, j’ai souligné la nécessité de prendre des mesures décisives.  Je salue les efforts en cours, dont ceux des dirigeants arabes et européens.   Mais, je le répète: on n’a pas encore fait assez, et il est indispensable d’en faire davantage.


Il faut un cessez-le-feu immédiat qui soit respecté pleinement par toutes les parties.  Cela doit créer sur le terrain des conditions nouvelles qui garantissent que les points de passage seront rouverts, que les attaques à la roquette et la contrebande des armes cesseront, que nous poursuivrons le dialogue politique, et seulement le dialogue politique, pour réunir Gaza et la Cisjordanie, et qu’il soit mis fin à la cause profonde de ces souffrances -l’absence de paix israélo-palestinienne.


Même en ce moment où la crise fait rage, n’oublions jamais le problème sous-jacent: il faut que l’occupation cesse, que le conflit cesse et qu’un État palestinien soit créé.  Ne perdons pas de vue notre objectif: deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, et une paix juste, durable et globale dans la région, sur la base des résolutions 242 (1967), 338 (1973), 1397 (2002), 1515 (2003) et 1850 (2008) du Conseil de sécurité, du principe de la terre contre la paix, du mandat de Madrid et de l’Initiative de paix arabe.  Ce conflit doit cesser, et il doit cesser une fois pour toutes.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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