AVEC L’IMPORTANT CORPUS DE NORMES JURIDIQUES ACTUEL, LE MONDE DOIT METTRE FIN À L’IMPUNITÉ POUR LES CRIMES COMMIS CONTRE LES ENFANTS, DÉCLARE BAN KI-MOON
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AVEC L’IMPORTANT CORPUS DE NORMES JURIDIQUES ACTUEL, LE MONDE DOIT METTRE FIN À L’IMPUNITÉ POUR LES CRIMES COMMIS CONTRE LES ENFANTS, DÉCLARE BAN KI-MOON
On trouvera ci-après le texte intégral de la déclaration du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, prononcée à l’occasion du débat du Conseil de sécurité sur la protection des enfants dans les conflits armés, organisé le 17 juillet 2008:
Je remercie la présidence du Conseil d’avoir organisé un débat sur cet important sujet.
La protection des enfants dans les conflits armés constitue une véritable mise à l’épreuve pour l’Organisation des Nations Unies et ses États Membres. Il s’agit d’un devoir moral qui doit être placé au-dessus des considérations politiques et qui exige un engagement à la fois créatif et désespéré de toutes les parties prenantes.
Dans les 12 dernières années, cette question s’est solidement ancrée au centre des préoccupations internationales grâce au rapport historique de Graça Machel et à l’établissement du mandat de mon Représentant spécial pour les enfants et les conflits armés.
Depuis, un important corpus de normes juridiques internationales a été mis en place.
Le Statut de Rome de la Cour pénale internationale définit comme un crime de guerre et un crime contre l’humanité le recrutement des enfants dans les forces combattantes.
La Convention no 182 de l’Organisation internationale du Travail considère la conscription des enfants comme l’une des pires formes de travail des enfants.
La Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant africain interdit, quant à elle, la conscription des enfants, et le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, fixe à 18 ans l’âge minimum de participation à des hostilités.
Avec cette base solide désormais en place, la communauté internationale passe aujourd’hui de l’élaboration des normes à la protection véritable. De fait, des signes encourageants montrent que l’impunité pour les crimes contre les enfants ne sera plus tolérée.
De son côté, le Conseil de sécurité a organisé le premier débat sur cette question dès 1998 et il n’a cessé d’en discuter régulièrement depuis. Ses résolutions se sont axées en particulier sur six violations graves au regard du droit international humanitaire, à savoir l’enlèvement, la violence sexuelle, le recrutement ou l’emploi d’enfants soldats, l’assassinat ou la mutilation d’enfants, les attaques dirigées contre des écoles ou des hôpitaux et le refus d’autoriser l’accès aux secours humanitaires.
Le Conseil a créé un Groupe de travail sur les enfants et les conflits armés, et le mécanisme de surveillance et de communication de l’information est désormais opérationnel dans 15 situations préoccupantes. Il est également encourageant de voir que des plans d’action ont été conclus avec plusieurs parties à des conflits qui ont accepté de démobiliser les enfants se trouvant dans leurs rangs.
Bien entendu, une fois que les enfants sont relâchés, nous devons être prêts à soutenir leur réinsertion complète et durable dans la société, conformément aux pratiques optimales définies dans les Principes de Paris. J’en appelle à la communauté internationale pour qu’elle renforce son appui aux gouvernements, aux partenaires du développement et autres acteurs concernés par ces efforts, en mobilisant, notamment, les ressources nécessaires. N’oublions pas que la pauvreté et le sous-développement rendent les enfants plus vulnérables à l’exploitation et à la violence.
Je salue le Conseil pour le travail qu’il a accompli sur cette question, et dont nous commençons à voir les fruits. Pourtant nous n’avons fait qu’effleurer le problème. J’espère que le Conseil consolidera ces acquis et décidera d’en élargir la portée à toutes les situations préoccupantes et à toutes les violations graves du droit international.
La volonté politique s’avèrera en cela déterminante. Seuls des efforts concertés de la communauté internationale, rassemblant tous les partenaires des Nations Unies, seront en mesure de répondre aux besoins des enfants qui vivent dans des situations de conflit armé. J’attends avec intérêt de coopérer avec le Conseil pour que les enfants soient en sécurité et, surtout, qu’ils puissent rêver à un avenir meilleur, pour eux-mêmes, pour leurs familles et pour leurs communautés.
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