LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL EXHORTE À NOUVEAU LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT À RELANCER SES NÉGOCIATIONS SUR LE DÉSARMEMENT NUCLÉAIRE
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LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL EXHORTE À NOUVEAU LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT À RELANCER SES NÉGOCIATIONS SUR LE DÉSARMEMENT NUCLÉAIRE
Vous trouverez ci-après le texte intégral de la déclaration faite par le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, devant la Conférence du désarmement, à Genève le 23 janvier:
Je suis heureux de pouvoir prendre la parole à l’ouverture de la session de 2008 de la Conférence du désarmement. Je voudrais à cette occasion mettre en exergue les priorités que sont le désarmement et la non-prolifération, et souligner qu’à mon sens, la Conférence peut favoriser la réalisation de ces deux objectifs.
Je voudrais vous parler de ce que sont les enjeux pour la Conférence. Celle-ci a de grands succès à son actif, mais ils remontent à bien longtemps.
Le désarmement et la non-prolifération sont étroitement liés à la mission de l’Organisation des Nations Unies. Il est généralement accepté qu’ils sont indispensables au maintien de la paix et de la sécurité internationales, principe fondamental de la Charte des Nations Unies.
La communauté internationale accorde beaucoup d’importance à la Conférence du désarmement, qui est la seule instance multilatérale de négociation sur le désarmement, mais il faut que des progrès soient accomplis.
Il le faut parce qu’un désarmement concerté empêchera la course aux armements. Or, empêcher la course aux armements, c’est apaiser les tensions. Et une fois les tensions apaisées, des ressources qui auraient servi à acheter des armes peuvent être consacrées à autre chose: la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.
Si le désarmement ne progresse pas, la réaction en chaîne ne peut se produire. Une impasse dans ce domaine risque aussi de compromettre la réalisation d’autres grands objectifs énoncés dans la Charte. L’ONU doit être le fer de lance des efforts visant à faire du monde un lieu plus sûr. C’est pourquoi les réunions que vous tiendrez au cours de cette session revêtent tant d’importance.
Alors que la gravité des menaces qui pèsent sur la paix et la sécurité internationales est très généralement reconnue, vous n’avez pas réussi à vous mettre d’accord pour contrer ces menaces.
Cette impasse concernant les priorités me préoccupe profondément.
L’an dernier, la Conférence était sur le point de se remettre à jouer son rôle, celui qui incombe au principal organe mondial de négociation sur le désarmement. Les six présidents de 2007 avaient rédigé une proposition qui prévoyait la mise en train de négociations sur un traité d’interdiction des matières fissiles destinées à la production d’armes ou d’autres engins explosifs nucléaires, ainsi que l’examen d’autres questions essentielles: le désarmement nucléaire, les assurances de sécurité négatives et la prévention de la course aux armements dans l’espace.
En juin, vous étiez à deux doigts de parvenir à une décision sur cette proposition quand je vous ai exhorté à faire preuve d’un esprit de conciliation et à saisir cette occasion historique.
Vous ne l’avez pas fait.
Je suis ici pour vous refaire cette demande. Je continue de penser que l’adoption de cette décision présidentielle nuancée et soigneusement pesée ne priverait aucun État Membre de la possibilité d’affirmer sa position nationale aux stades ultérieurs des travaux de la Conférence. En arrêtant des priorités, vous ne vous imposez aucune obligation quant à la conduite de vos travaux de fond, à part celle de les poursuivre sur la base d’un consensus.
De réelles possibilités s’offrent à vous cette année. Depuis 2006, le niveau de participation aux travaux de la Conférence est encourageant. L’Assemblée générale a constaté l’existence d’une dynamique favorable. Je vous engage vivement à en tirer parti.
La Conférence n’a pas perdu son utilité, mais elle est en danger de perdre son chemin. Pour s’engager à nouveau sur la voie de la réussite, elle doit retrouver l’ambition et le sentiment de faire cause commune qui lui ont jadis permis de produire des résultats tels que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, la Convention sur les armes chimiques et le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.
Ces accords historiques témoignent de l’immense potentiel de la Conférence du désarmement. Pour que ce potentiel continue d’être exploité aujourd’hui, il faut qu’il existe un projet politique. Je demande aux ministres des affaires étrangères et autres dirigeants politiques de venir à la Conférence du désarmement et de favoriser le retour à un travail productif. Une impulsion politique au plus haut niveau, conjuguée à la coopération, permettra d’aboutir à un nouveau consensus concernant les activités futures.
Le sort du projet de décision présidentielle dépendra pour beaucoup de la puissance d’entraînement, de la volonté de regarder vers l’avenir et de l’appui politique qui pourront être mobilisés.
Je continuerai de soutenir sans réserve la mise en train de négociations concernant un traité sur les matières fissiles. De telles négociations nous permettraient d’avancer vers la réalisation des objectifs de désarmement nucléaire et de non-prolifération, ce qu’il nous faut faire maintenant.
En vous faisant cette demande, je ne nie nullement l’importance de la prévention d’une course aux armements dans l’espace, des assurances de sécurité négatives et du désarmement nucléaire en soi. Bien au contraire: ce sont là pour la Conférence des questions de la plus grande et de la plus durable importance. Vous devez décider comment organiser vos travaux sur ces questions pour qu’aucune ne devienne l’otage d’une autre.
Vous avez l’expérience et la sagesse nécessaires pour répondre aux aspirations et aux revendications de tous ceux qui, partout dans le monde, souhaitent voir le désarmement progresser. Je tiens à vous assurer que je vous appuie sans réserve et que, comme les peuples du monde, je continuerai de suivre vos efforts de très près.
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