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CS/9472

CONSEIL DE SÉCURITÉ: LE REPRÉSENTANT SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL POUR L’AFGHANISTAN SE DÉCLARE « PRUDEMMENT OPTIMISTE »

14/10/2008
Conseil de sécuritéCS/9472
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

5994e séance – matin


CONSEIL DE SÉCURITÉ: LE REPRÉSENTANT SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL POUR L’AFGHANISTAN SE DÉCLARE « PRUDEMMENT OPTIMISTE »


« L’échec et l’abandon ne sont pas envisageables », assure le représentant de l’Afghanistan, qui a souligné les « objectifs ambitieux » de son gouvernement


Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan, M. Kai Eide, a mis en garde, aujourd’hui, lors d’un débat au Conseil de sécurité, contre la tentation de céder à un « pessimisme ambiant ».  En dépit d’une détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire, le Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) s’est lui-même déclaré « prudemment optimiste ».  « Des raisons objectives doivent nous amener à être confiants », a-t-il affirmé.


De son côté, le représentant de l’Afghanistan, M. Zahir Tanin, a souligné les progrès réalisés par son gouvernement.  « Ses objectifs sont si ambitieux, a-t-il dit, qu’il a besoin du soutien de la communauté internationale. »  « L’échec et l’abandon ne sont pas envisageables », a-t-il assuré.


Sept ans après le lancement de la guerre contre le terrorisme en Afghanistan, et malgré le travail effectué par la coalition et l’armée afghane, les insurgés gagnent à nouveau du terrain.  Face à ce constat dressé par l’Ambassadeur afghan, il faut « mener une guerre de perception plus intelligente que celle de l’ennemi ».  C’est pourquoi, a-t-il ajouté, « la communauté internationale ne doit pas oublier ses nombreux cas de succès en Afghanistan et doit les mettre en valeur ».


En présentant le dernier rapport du Secrétaire général, M. Eide a fait état d’une détérioration de la situation en matière de sécurité depuis plusieurs mois.  Le Représentant spécial a notamment expliqué que l’influence des insurgés s’était étendue au-delà des zones traditionnellement instables, s’intensifiant dans les provinces voisines de Kaboul.  En outre, les moyens utilisés sont devenus plus sophistiqués, tandis que la forte augmentation du nombre de victimes parmi les civils est le résultat de la dépendance des insurgés vis-à-vis de tactiques dites « asymétriques ».  Enfin, « les attaques sont plus fréquentes et plus fatales contre des civils, des cibles humanitaires, des organisations non gouvernementales et le personnel des Nations Unies ».


M. Eide a également souligné l’importance des défis humanitaires qui sont, a-t-il dit, « graves et plus nombreux ».  Il a demandé aux donateurs de répondre à l’appel humanitaire conjoint lancé par les Nations Unies et l’Afghanistan, au mois de janvier 2008. 


Le Représentant spécial a néanmoins dénoncé les « déclarations sombres et sinistres » de certains sur la situation actuelle en Afghanistan.  Il préfère voir de son côté une « évolution positive qu’il convient d’utiliser ».  Ainsi, la relation entre l’Afghanistan et le Pakistan s’est-elle améliorée.  De même, a-t-il estimé, le remaniement au sein du Gouvernement afghan, auquel a procédé, la semaine dernière le Président Hamid Karzaï, aura des effets constructifs.  Quant à la production de pavot, elle ne touche plus l’ensemble de l’Afghanistan.  M. Eide s’est dit ainsi « prudemment optimiste », insistant sur la nécessité d’instaurer un « climat de confiance », indispensable à la population afghane et aux pays donateurs.


« Le temps n’est ni au découragement ni à l’autoflagellation, mais à l’action patiente et déterminée », a lui aussi estimé le représentant de la France, qui a rappelé qu’« il n’y a pas d’autre alternative ».  Le représentant français a salué le « rôle de premier plan » de la MANUA, notamment dans la coordination de l’aide.  Il faut appuyer ce rôle et donner à la Mission les moyens de remplir son mandat, a-t-il ajouté. 


Le représentant des États-Unis a jugé nécessaire, pour sa part, de disposer de forces plus nombreuses et d’une meilleure coopération entre militaires et civils.  « La coordination est importante pour le succès de l’Afghanistan et représente une partie essentielle du mandat de la MANUA », a-t-il déclaré.


« Les États-Unis regrettent profondément la perte accidentelle en vies humaines parmi la population civile », a-t-il également affirmé, notant que tout sera fait pour éviter de telles victimes dans des opérations menées par la force internationale.  Les Taliban et autres éléments antigouvernementaux visent délibérément la population civile, utilisée comme bouclier, a-t-il néanmoins rappelé.


La plupart des 23 pays qui se sont exprimés lors du débat ont également mis l’accent sur l’importance des élections qui se tiendront en 2009.  La MANUA et la FIAS devraient se concentrer dans les prochains mois sur l’appui aux préparatifs de ces élections, notamment en assurant un environnement sûr, a ainsi affirmé le délégué de la Chine.


Enfin, à l’instar de nombre de ses collègues, le représentant du Pakistan a jugé qu’une « stratégie véritablement globale » était nécessaire pour relever tous les défis qui demeurent.  Cette stratégie, a-t-il dit, « doit être conçue autour d’une maîtrise nationale ».  « Un Afghanistan en paix et prospère est dans l’intérêt du Pakistan », a-t-il également souligné.


Lors du débat, les représentants des pays suivants ont pris la parole: Afghanistan, Italie, Jamahiriya arabe libyenne, États-Unis, Belgique, Indonésie, Viet Nam, France, Royaume-Uni, Burkina Faso, Afrique du Sud, Croatie, Fédération de Russie, Panama, Costa Rica, Chine, Inde, Japon, République islamique d’Iran, Pakistan, Pays-Bas, Allemagne et Norvège.


LA SITUATION EN AFGHANISTAN


Rapport du Secrétaire général sur la situation en Afghanistan et ses conséquences pour la paix et la sécurité internationales (A/63/372-S/2008/617)


Le Secrétaire général souligne dans ce rapport, qu’« indépendamment des progrès enregistrés dans certains domaines », la situation en Afghanistan est « devenue plus difficile depuis mars ».  M. Ban passe également en revue, depuis son précédent rapport, les activités de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), dont le mandat expire le 23 mars 2009.


Le Secrétaire général observe une détérioration considérable de la situation en matière de sécurité, et ce, en dépit du renforcement des capacités de l’Armée nationale afghane et des forces internationales.  Il explique notamment que « l’influence des insurgés s’est étendue au-delà des zones traditionnellement instables et s’est intensifiée dans les provinces voisines de Kaboul ».  De même, « les incidents liés aux activités transfrontières menées depuis le Pakistan se sont sensiblement multipliés », tandis que les moyens utilisés sont devenus plus sophistiqués.  La forte augmentation du nombre de victimes parmi les civils est le résultat de la dépendance des insurgés vis-à-vis des tactiques asymétriques, ajoute-t-il.  Enfin, des civils trouvent la mort à la suite d’opérations militaires menées par les forces afghanes et les forces de sécurité internationales.


Sur le plan humanitaire, la situation s’est, elle aussi, dégradée, « en partie à cause du conflit en cours et en partie en tant que conséquence de la coïncidence des crises ».  La gravité de l’insécurité alimentaire dans le pays exige, estime le Secrétaire général, « une intervention urgente, dans une perspective tant à court qu’à long termes ». 


Des progrès ont été accomplis dans les préparatifs pour l’enregistrement des électeurs, de même que dans la lutte contre les stupéfiants, avec une diminution de la culture du pavot et de la production d’opium.  Par ailleurs, le Secrétaire général décrit les réformes du processus de décision du Conseil commun de coordination et de suivi et les faits nouveaux intervenus dans les domaines de l’égalité des sexes, de la gouvernance et de la lutte antimines.


D’une manière générale, le Secrétaire général demeure « fermement convaincu que la tendance négative peut être inversée ».  La Conférence de soutien à l’Afghanistan, qui s’est tenue à Paris le 12 juin 2008, a offert un programme et une feuille de route, le défi consistant désormais à « donner suite aux engagements pris ».  Le succès, ajoute-t-il, dépendra de la capacité à accomplir une « percée politique » permettant de « s’attaquer aux questions pour lesquelles l’action de la communauté internationale et des Afghans a été insuffisante, et d’accélérer les progrès là où des gains ont été réalisés ».


De l’avis du Secrétaire général, les Afghans « doivent être en mesure de voir et d’enregistrer plus concrètement les résultats et les avantages de l’aide » annoncée en faveur de leur pays.  « Ils doivent constater que la corruption est punie et la compétence récompensée », tandis que « les civils doivent être protégés, non seulement du terrorisme et de l’insurrection, mais aussi des conséquences fortuites des opérations militaires progouvernementales » et « doivent éprouver un sentiment de confiance plus profond en la communauté internationale ».


Pour parvenir à cette fin, le Secrétaire général préconise « un changement de rythme et d’orientation ».  « Toutes les parties à la Conférence de Paris doivent tout mettre en œuvre pour honorer aussi vite que possible les engagements qu’elles ont pris », affirme-t-il.  Il est en effet primordial, à ses yeux, que les Afghans commencent à « constater rapidement et clairement » qu’une autre voie est suivie, laquelle donnera des résultats.


« Le programme de la Conférence de Paris est clair », estime-t-il, expliquant qu’« il est l’expression d’un engagement majeur à mettre en œuvre et à appuyer sans réserve la Stratégie nationale de développement de l’Afghanistan afin de s’attaquer aux priorités essentielles » que sont « la mise en place d’institutions solides et fiables et l’augmentation de la production agricole et énergétique ».  La communauté internationale et le Gouvernement afghan s’engagent par là-même « à améliorer l’efficacité de l’aide et à lutter contre la corruption ».  « Trois mois après la Conférence de Paris, nous devons tous démontrer que nous sommes disposés à honorer ces engagements », ajoute M. Ban.


Le Secrétaire général rappelle que son Représentant spécial, M. Kai Eide, a été chargé de coordonner l’action de la communauté internationale dans ses relations avec le Gouvernement afghan.  Si les parties prenantes ne manifestent pas clairement leur volonté de coordonner leurs opérations et de mettre en œuvre des politiques conformes aux engagements de Paris, la MANUA et le Représentant spécial « ne pourront pas réussir leur mission », écrit-il.


Exposé


M. KAI EIDE, Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan, qui présentait le rapport du Secrétaire général sur la situation en Afghanistan et ses conséquences pour la paix et la sécurité internationales, a rappelé que la Conférence de soutien à l’Afghanistan, qui s’est tenue à Paris le 12 juin 2008, avait offert un programme et une feuille de route.  « Depuis lors, nous nous sommes détournés des engagements pris », a-t-il observé, faisant état d’une détérioration depuis plusieurs mois de la situation sécuritaire.  M. Eide a précisé qu’en juillet et en août derniers, la plus forte augmentation du nombre d’incidents a été enregistrée depuis 2002, soit plus de 40% par rapport à la même période l’an passé. 


Le Représentant spécial a tout d’abord expliqué que l’influence de l’insurrection allait désormais au-delà des zones traditionnellement instables du sud et de l’est du pays et s’est intensifiée dans les provinces voisines de Kaboul.  En outre, les moyens utilisés dans les attaques sont devenus plus sophistiqués, entraînant une augmentation du nombre des victimes civiles.  Les attaques sont plus fréquentes et plus fatales contre des civils, des cibles humanitaires, des organisations non gouvernementales et le personnel des Nations Unies, a-t-il dit.  M. Eide a estimé que les incidents devraient continuer de croître au cours des prochaines semaines.  Il convient de se préparer à une trêve hivernale moins respectée que celle des années précédentes, a-t-il ajouté, évoquant une situation difficile et complexe.


Le Représentant spécial a néanmoins mis en garde contre des déclarations sombres et sinistres sur la situation actuelle en Afghanistan, car, a-t-il dit, beaucoup vont trop loin.  Il a ainsi fait état d’une évolution positive de la situation qu’il convient d’utiliser.  La relation entre l’Afghanistan et le Pakistan s’est améliorée, s’est-il félicité.  Les relations de travail sont plus constructives et non plus acrimonieuses, a-t-il ajouté.  De l’avis du Représentant spécial, le dialogue politique croît et est fondé sur le fait que la menace de l’insurrection est une menace commune.  La communauté internationale doit renforcer cette relation améliorée, et ce, de façon sage, bien pensée et généreuse, a-t-il estimé.  M. Eide a en outre cité comme élément positif, le changement apporté la semaine dernière dans le Gouvernement afghan par le Président Karzaï.  Il a évoqué ainsi le renforcement du Ministère de l’intérieur et de la Police afghane, avec ses effets importants attendus dans la lutte contre les stupéfiants et le contrôle des frontières.  Le changement au Ministère afghan de l’agriculture permettra d’utiliser une énergie nouvelle pour relancer la production agricole et éviter les pénuries alimentaires, a-t-il déclaré. 


Le Représentant spécial a également observé que les dernières statistiques de la production de stupéfiants faisaient apparaître un tableau, certes mitigé, mais avec une diminution importante.  La culture du pavot n’est pas un phénomène qui touche l’ensemble de l’Afghanistan mais est limitée à un certain nombre de provinces, en particulier du Sud, a-t-il expliqué.  Il faut faire tout ce qui est possible pour renforcer ces progrès, pour que l’an prochain davantage de provinces soient débarrassées de la culture du pavot, a-t-il dit. 


Le Représentant spécial s’est dit prudemment optimiste sur la situation actuelle en Afghanistan.  Il a insisté sur la nécessité de commencer à remplacer l’atmosphère pessimiste actuelle par un climat de confiance.  Ceci, a-t-il assuré, est important pour la population afghane, les pays donateurs et la communauté internationale dans son ensemble.


M. Eide a également souligné l’importance des défis humanitaires qui sont, a-t-il dit, graves et de plus en plus importants.  Il a demandé aux donateurs de répondre à l’appel humanitaire conjoint lancé par les Nations Unies et l’Afghanistan, au mois de janvier 2008.  S’agissant des prochaines élections, le Représentant spécial a également indiqué que des efforts étaient déployés pour tenter de garantir un processus d’enregistrement des électeurs sûr et crédible.  Des efforts sont en cours pour assurer une meilleure coopération civile et militaire, a-t-il ajouté. 


Évoquant les victimes civiles du conflit, M. Eide a estimé qu’il ne faudrait pas oublier qu’une vaste majorité d’entre elles étaient tuées par des insurgés.  L’augmentation d’attaques asymétriques a considérablement accru le nombre de victimes civiles, a-t-il expliqué, notant que ces attaques devaient être fermement condamnées.


Le Représentant spécial a mis l’accent sur la nécessité d’assurer une distribution équilibrée et équitable des ressources, sans laquelle la stratégie nationale de développement de l’Afghanistan ne pourra être appliquée.  Le règlement du conflit, s’il dépendra de la présence robuste civile et militaire, ne pourra se faire sans la réconciliation nationale et sans solution politique.  M. Eide a insisté sur l’importance du processus d’appropriation par le Gouvernement sur la base, notamment, des réalisations accomplies à ce jour.  Ce processus doit bénéficier de l’appui de la communauté internationale, a-t-il souligné.


Déclarations


M. ZAHIR TANIN (Afghanistan) a déclaré que, sept ans après le lancement de la guerre contre le terrorisme en Afghanistan, et malgré le travail de la coalition et de l’armée afghane, les insurgés gagnent à nouveau du terrain.  Pour éliminer ce fléau, il faut comprendre les changements survenus depuis 2001 dans les sources et la stratégie de la menace, a-t-il estimé.  Les Taliban forment un groupe hétérogène dont certains membres sont susceptibles de vouloir participer au processus de paix, a-t-il affirmé, ajoutant: « notre gouvernement laisse la porte ouverte à ces éléments. »


En outre, a poursuivi M. Tanin, le Gouvernement afghan reconnaît un changement de stratégie des Taliban et de Al-Qaïda, qui intensifient leurs opérations dans les provinces du nord-ouest du Pakistan et jouent des prochaines élections aux États-Unis et en Afghanistan pour obtenir par la force un changement de l’engagement international en Afghanistan.  Enfin, les Taliban mènent une « guerre de perception » en essayant d’instiller le doute sur les chances de paix en Afghanistan et multiplient les attaques spectaculaires et médiatiques.


La sécurité n’est pas seulement une affaire militaire, a déclaré M. Tanin.  Elle concerne également la situation humanitaire et la communauté internationale doit prendre immédiatement des mesures pour pallier l’insuffisance des stocks alimentaires à la veille de l’hiver.  Elle concerne aussi la bonne gouvernance.  À cet égard, a-t-il rappelé, le Président Karzaï a pris des mesures contre la corruption et pour améliorer la gouvernance en procédant à un remaniement au sein du Gouvernement et en nommant un nouveau Ministre de l’intérieur.  En outre, elle concerne le trafic de drogue et on espère dans ce domaine une percée.  Le Gouvernement afghan salue la décision récente de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) de prendre pour cible, pour la première fois, les fabriques d’opium, a déclaré M. Tanin


Le Gouvernement afghan est conscient de l’importance essentielle de la bonne tenue d´élections présidentielles crédibles durant l’été 2009 et a pris des mesures en ce sens, a assuré son représentant.  Mais des élections doivent être un facteur politique d’unification, non de division, a-t-il fait remarquer.  L’Armée nationale afghane a accompli des progrès importants, a affirmé M. Tanin.  Il a ajouté que son gouvernement fait tout son possible pour améliorer la situation économique et sociale des Afghans grâce à un programme national de solidarité.


Le Gouvernement afghan progresse donc mais ses objectifs sont si ambitieux qu’il a besoin du soutien de la communauté internationale, a déclaré M. Tanin.  L’échec et l’abandon ne sont pas envisageables, a affirmé le représentant.  Il faut donc se demander, non pas si on peut réussir mais comment réussir.


Les Taliban sont désormais une menace régionale, a affirmé le représentant.  Les bases sont au Pakistan, a-t-il ajouté, affirmant que l’Afghanistan a trouvé dans le nouveau Président du Pakistan « un ami fiable ».  Il a salué la communauté internationale pour le regain d’attention qu’elle accorde à l’Afghanistan et a félicité M. Eide pour ses six premiers mois de travail à la tête de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan.  


Il faut mener une guerre de perception plus intelligente que celle de l’ennemi, a affirmé M. Tanin.  C’est pourquoi, la communauté internationale ne doit pas oublier ses nombreux cas de succès en Afghanistan et doit les mettre en valeur.  Elle doit aussi faire plus pour insister sur les méfaits des Taliban, citant leurs destructions d’écoles.  Les efforts de réconciliation doivent être mieux structurés à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Afghanistan, a affirmé le représentant.  Des forces solides, des chefs de tribus souhaitent la paix et la réconciliation, a affirmé M. Tanin.  Le renforcement politique ne peut cependant négliger l’importance de l’action militaire, a affirmé M. Tanin, qui a jugé essentiel un renforcement de la présence militaire internationale.  En même temps, la coalition doit tout faire pour limiter les pertes civiles, qui l’empêchent de gagner les esprits et les cœurs, a déclaré M. Tanin.


M. GIULIO MARIA TERZI DI SANT’AGATA (Italie) a réaffirmé le plein soutien de son pays au rôle de chef de file des Nations Unies pour coordonner les activités civiles et militaires en Afghanistan.  Les défis actuels nécessitent une réponse humanitaire et politique, a-t-il ajouté.  Face à cette situation difficile, l’Italie appuie l’appel concernant la mise en œuvre accélérée du Programme de Paris, a-t-il dit.  Le recours aux attaques asymétriques et l’augmentation du nombre des victimes, a-t-il regretté, mettent au deuxième plan les progrès enregistrés en matière économique et dans la lutte contre la culture du pavot.  C’est pourquoi, le représentant a mis l’accent sur la nécessité urgente de mettre en œuvre les engagements pris à Paris.  Il a par ailleurs estimé que les efforts militaires entrepris ne sauraient être couronnés de succès dans une situation de vide politique.  Il a aussi insisté sur la nécessité d’assurer une aide efficace, tout en défendant le principe de l’appropriation par les Afghans.  


M. GIADALLA ETTALHI (Jamahiriya arabe libyenne) a noté que la situation en Afghanistan se détériore gravement.  Ce sont peut-être les temps les plus difficiles depuis la chute des Taliban, a-t-il noté, en mentionnant une hausse de 39% des victimes civiles durant les six premiers mois de 2008 par rapport à la même période de 2008.  Il s’est inquiété de ce que 40% de ces décès soient le fait d’attaques de la coalition internationale et ou de l’Armée nationale afghane.  Le représentant a indiqué que sa délégation appréciait les efforts entrepris par la coalition, soulignant cependant qu’il est important d’améliorer cette situation.  M. Ettalhi a condamné fermement les attaques des « forces rebelles ».


Rappelant les résultats obtenus lors de la Conférence de Paris, le représentant a demandé où en était le programme de développement social et économique.  Il a jugé qu’il demeure, malgré tous les engagements, de nombreuses lacunes.  Une solution durable suppose une réconciliation nationale générale et non pas seulement une solution militaire, a déclaré M. Ettalhi.  Il faut en outre des efforts parallèles dans le domaine du développement pour permettre à chaque Afghan de vivre décemment sans avoir recours à des moyens illicites, a ajouté le représentant.  Il a souhaité que le dernier remaniement en date du Gouvernement afghan permette de promouvoir le développement.  Il a également regretté que le rapport du Secrétaire général ne développe pas la question des mauvais traitements et des centres de détentions illégaux.  La MANUA doit être dotée des moyens nécessaires pour lui permettre d’accomplir sa tâche, a souligné M. Ettalhi, en soutenant l’idée de son renforcement.


M. ZALMAY KHALILZAD (États-Unis) a affirmé que son pays appuyait une considérable augmentation immédiate des capacités de la MANUA.  Le représentant s’est dit gravement préoccupé par la situation humanitaire en Afghanistan qui ne cesse de s’aggraver et met en péril la vie de nombreuses personnes.  Il a également rappelé que les États-Unis étaient les plus grands donateurs en Afghanistan et qu’ils devaient faire plus.  Il a demandé aux autres membres du Conseil de sécurité, aux donateurs et aux Nations Unies de participer pour éviter que la situation ne s’aggrave cet hiver.  La situation en matière de sécurité est devenue plus difficile, a-t-il aussi indiqué.  Le succès en Afghanistan est essentiel, non seulement pour les Afghans mais aussi pour la région et dans la lutte plus vaste contre les terroristes.  Il a jugé indispensable que les stratégies soient réalisées et que les politiques établies notamment dans les domaines de la gouvernance, de la lutte contre la corruption et les stupéfiants soient mises en œuvre.  Les forces de sécurité doivent être plus responsables de la sécurité de la population afghane au fur et à mesure de l’augmentation de leurs capacités, a-t-il également souligné.  Il est essentiel, a-t-il estimé, que la communauté internationale redouble d’efforts pour assurer des élections crédibles.  Pour que l’Afghanistan connaisse le succès, il a mis l’accent sur le rôle que peuvent jouer les pays voisins.  Il a ainsi évoqué la nouvelle politique du Gouvernement pakistanais.


Le Secrétariat des Nations Unies a un rôle critique à jouer pour aider à répondre aux besoins de la MANUA, a-t-il par ailleurs souligné.  Les États-Unis regrettent profondément la perte accidentelle de vies humaines parmi la population civile, a-t-il également affirmé, notant que tout sera fait pour éviter de telles victimes dans des opérations menées par la force internationale.  Les Taliban et autres éléments antigouvernementaux visent délibérément la population civile, utilisée comme bouclier, a-t-il néanmoins rappelé.  C’est pourquoi, il est nécessaire de disposer de forces plus nombreuses et d’une meilleure coopération entre militaires et civils, a-t-il insisté.  La coordination est importante pour le succès de l’Afghanistan et représente une partie essentielle du mandat de la MANUA, a-t-il ajouté.


M. JAN GRAULS (Belgique), intervenant en tant que Président du Comité des sanctions contre les Taliban et Al-Qaida, a remercié M. Eide pour la collaboration de la MANUA.  La Belgique partage l’avis du Secrétaire général.  Malgré les efforts collectifs, la situation en matière de sécurité s’est détériorée, a regretté le représentant.  Il a noté que le nombre des victimes civiles ne cesse d’augmenter, ce qui résulte, a-t-il rappelé, essentiellement des violences commises par les insurgés.  En même temps, la Belgique se félicite des directives supplémentaires données à la Force internationale d’assistance à la sécurité, en septembre dernier, pour limiter le nombre de victimes civiles causées par les forces internationales, a ajouté M. Grauls.  Il s’est félicité de la baisse de la culture du pavot, cette année, mais a estimé qu’il faudrait poursuivre les efforts dans la mesure où il existe un lien entre la culture du pavot, le crime, le financement des insurgés et la corruption.


L’aspect militaire n’est qu’une composante de la solution globale, a rappelé M. Grauls.  La Belgique, qui participe à la FIAS, contribue aussi à de nombreux projets de reconstruction et ses financements à de tels projets vont augmenter de 20% pour la période 2010-2011, a-t-il rappelé.  M. Grauls a souligné qu’il était urgent de mettre en œuvre le Consensus de Paris pour s’attaquer aux « sérieuses faiblesses » des autorités afghanes en matière de gouvernance.  Il faut que les Afghanes et les Afghans puissent voir rapidement les résultats des efforts du Gouvernement, a-t-il affirmé.  La Belgique soutient pleinement l’appel du Secrétaire général pour accélérer les efforts.  Elle soutient également les trois priorités définies par M. Eide. 


M. MARTY M. NATALEGAWA (Indonésie) a estimé que des mesures militaires restent essentielles pour faire face à la situation en matière de sécurité dans le pays, mais a ajouté qu’il faut aussi prendre d’autres types de mesures.  Parmi celles-ci, figurent la promotion de la bonne gouvernance et de l’état de droit, ainsi que le développement socioéconomique.  L’Indonésie accorde donc une importance primordiale à la Stratégie nationale de développement de l’Afghanistan qui sert de feuille de route pour une action globale durant les cinq prochaines années.  Il faut notamment parvenir à de réels progrès dans la mise en œuvre du plan d’action pour la paix, la réconciliation et la justice, a ajouté le représentant.  Il s’est par ailleurs félicité du récent déclin de la production de drogue dans le pays.


M. Natalegawa a jugé essentiel pour la paix en Afghanistan qu’il y ait un processus de réconciliation nationale inclusif.  Toutes les parties concernées doivent renoncer à la violence et respecter la justice, l’égalité, la liberté, la tolérance et promouvoir la consultation, a estimé le représentant.  À cet égard, il s’est félicité des initiatives prises par un certain nombre de pays voisins de l’Afghanistan pour aider au dialogue interafghan.  Le partenariat avec les pays de la région et avec la communauté internationale est essentiel pour la paix et le développement durable en Afghanistan, a-t-il estimé


Le représentant a appelé toutes les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire et a demandé aux forces internationales présentes dans le pays de déployer des efforts soutenus pour limiter les pertes en vies humaines parmi la population civile.  M. Natalegawa a condamné les attaques perpétrées contre les travailleurs humanitaires et leurs convois, soulignant que ces attaques ne feront qu’accroître les souffrances de la population, déjà exacerbées par des catastrophes naturelles.  Le représentant a déclaré soutenir la présence de la MANUA, se déclarant cependant inquiet de constater que la dégradation de la sécurité continue de nuire à la mise en œuvre de son mandat. Avant de conclure, il a salué les préparatifs de la MANUA en vue de l’ouverture de bureaux provinciaux.


M. LE LUONG MINH (Viet Nam) s’est dit profondément préoccupé par la propagation des activités d’insurrections dans l’ensemble du pays.  Il s’est dit aussi préoccupé par le fait que 180 000 enfants n’aient pu avoir accès à un programme récent d’immunisation et que les pénuries alimentaires touchent un sixième de la population du pays.  Le représentant a exhorté toutes les parties concernées à respecter le droit international, y compris le droit international humanitaire, et de prendre toutes les mesures pour assurer la sécurité de tous ceux qui accomplissent un travail humanitaire en soutenant la population et les civils innocents en Afghanistan.  Le représentant a mis également l’accent sur la nécessité de veiller à ce que l’assistance humanitaire soit fournie aux personnes les plus vulnérables, comme les femmes et les enfants.  Il est essentiel d’encourager une participation totale, égale et efficace de la population locale au processus de prise de décisions, a-t-il ajouté. 


M. JEAN-MAURICE RIPERT (France) a déclaré que la France apporte son « plein soutien » à l’approche développée par le Représentant spécial du Secrétaire général.  « Le temps n’est ni au découragement ni à l’autoflagellation, mais à l’action patiente et déterminée », a affirmé le représentant, qui a ajouté: « il n’y a pas d’autre alternative ».


M. Ripert a salué le « rôle de premier plan » de la MANUA, notamment dans la coordination de l’aide.  Il faut appuyer ce rôle et donner à la Mission les moyens de remplir son mandat, a ajouté le représentant.  M. Ripert a salué les « progrès réels » obtenus, citant le renforcement de l’Armée nationale afghane, les avancées dans la lutte contre le trafic de stupéfiants ou encore le récent remaniement ministériel qui, a estimé le représentant, traduit une réelle volonté du Président de rendre le Gouvernement plus efficace. 


Parmi les éléments préoccupants, M. Ripert a relevé l’état de la sécurité, la situation humanitaire en vue de l’hiver, les droits de l’homme et la bonne gouvernance.  Cette dernière, a-t-il ajouté, est un défi qui demandera des efforts accrus du Gouvernement au-delà des mesures déjà prises.  Les victimes civiles sont principalement le fait des activités antigouvernementales, a affirmé M. Ripert.  Toutefois, la France, qui « applique des règles d’engagement très strictes », est consciente de l’effort à faire et déterminée à agir avec ces alliés à cette fin.  Cette situation ne doit pas cacher les progrès réalisés depuis sept ans, par exemple dans la lutte contre la mortalité infantile ou pour la scolarisation, notamment des fillettes, a ajouté M. Ripert.


Il faut aider le Gouvernement afghan à préparer les élections de 2009 et 2010, qui seront cruciales pour parachever le processus démocratique.  Ce dernier, a-t-il ajouté, repose sur un partenariat renouvelé autour d’un engagement mutuel visant à mieux prendre en compte les besoins de la population.  « C’est à l’aune de l’amélioration du sort de la population que l’action de la communauté internationale sera jugée », a affirmé M. Ripert.  Il a ajouté que des mesures doivent être prises rapidement par la communauté internationale mais aussi par les autorités afghanes, qui seront amenées à jouer un rôle croissant.


S’exprimant ensuite au nom de la présidence française de l’Union européenne, M. Ripert a affirmé le « soutien indéfectible » de la France et de l’Union européenne à l’Afghanistan et a rappelé le « rôle majeur de l’Union européenne dans la mobilisation de la communauté internationale » en faveur du pays.  L’Union européenne est le deuxième contributeur financier à la reconstruction de l’Afghanistan, notamment par la formation qu’elle apporte à la police afghane, par le biais de la Mission de police de l’Union européenne (Eupol) les dont effectifs seront augmentés de manière significative, a déclaré le représentant.  En outre, a-t-il ajouté, plus de la moitié des effectifs de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) viennent de l’Union européenne.  Le soutien de l’Union européenne n’est toutefois pas seulement militaire, il est aussi et avant tout politique, a ajouté M Ripert. L’Union européenne soutient la construction d’un État démocratique respectant les droits de l’homme, se souciant du bien-être de la population et favorable à un dialogue politique national le plus large possible et à tous les échelons dans le respect de la Constitution, a ajouté M. Ripert.  Cela, a-t-il affirmé, « ne peut naturellement pas inclure les combattants du jihad que nous devons continuer de combattre jusqu’à leur défaite ».  La France soutient par ailleurs l’idée d’une conférence régionale réunissant l’Afghanistan et ses voisins dans le prolongement de la Conférence de Paris.  Elle se félicite de l’amélioration des relations entre l’Afghanistan et les pays voisins, notamment avec le Pakistan dont le nouveau Président a, a estimé M. Ripert, manifesté l’intention de lutter contre le terrorisme.


M. JOHN SAWERS (Royaume-Uni) a estimé que les Nations Unies devraient continuer à jouer un rôle de chef de file et que la MANUA devrait être renforcée.  De l’avis de sa délégation, ce serait une erreur de mettre uniquement l’accent sur la sécurité sans parler d’autres questions importantes, comme celle de la gouvernance.  Les efforts du Gouvernement afghan, avec l’appui de la MANUA et de la communauté internationale, sont importants pour assurer la bonne gouvernance et améliorer les résultats économiques, a-t-il déclaré.  Le représentant a, de même, souligné qu’il était essentiel de disposer d’une force de police solide dans la lutte contre la corruption.  Les défis auxquels l’Afghanistan est confronté sont devenus plus complexes en raison du commerce illicite des stupéfiants dans le pays, a-t-il fait remarquer.  La production de pavot demeure une question préoccupante, a-t-il dit.  S’agissant de l’augmentation du nombre de victimes parmi la population civile, M. Sawers a estimé qu’il ne faudrait pas oublier que les premiers responsables de cette situation sont les insurgés.  Enfin, il a assuré que l’on ne pourra relever les défis en Afghanistan sans une démarche globale, notamment dans le domaine de la gouvernance, du renforcement des capacités et de lutte contre la violence. 


M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) a regretté que les résultats de la Conférence de Paris, qui a jeté les bases d’un partenariat financier entre l’Afghanistan et la communauté internationale pour la reconstruction du pays, soient menacés par l’intensification des combats, le nombre croissant des victimes civiles et la détermination des insurgés.  Il faut d’urgence rechercher la meilleure stratégie de sortie de crise, notamment par la négociation et le renforcement du dialogue politique, afin de permettre, à court terme, l’organisation des élections présidentielles de 2009, et à plus long terme l’instauration d’une paix durable et définitive dans le pays, qui tiendrait compte de l’épineuse question du trafic de drogue, a affirmé le représentant. 


M. Kafando s’est dit préoccupé par la situation humanitaire en Afghanistan mais aussi celle des réfugiés et des personnes déplacées.  Il a salué à cet égard la conférence internationale qui doit être organisée conjointement le 19 novembre prochain par le Gouvernement afghan et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) concernant le calendrier de leur retour et de leur réintégration.  Il a appelé à la « prise de mesures énergiques et courageuses » contre les auteurs de violations des droits de l’homme, y compris les violences faites aux enfants.  Une solution définitive du problème afghan passe par le renforcement de la coopération régionale, a estimé le représentant, qui s’est réjoui de l’intensification des relations entre l’Afghanistan et les autres pays de la région. 


M. DUMISANI SHADRACK KUMALO (Afrique du Sud) a mis l’accent sur la détérioration des conditions de sécurité en Afghanistan, les lacunes enregistrées en matière de droits de l’homme, l’augmentation du nombre des victimes civiles et les défis humanitaires.  Il a déploré toute tentative visant à déstabiliser le pays, notamment les attaques terroristes.  Le représentant s’est déclaré encouragé par la diminution de la culture du pavot et de la réduction de sa production.  Il a invité le pays et toutes les parties intéressées à poursuivre leurs efforts dans cette direction.  M. Kumalo s’est dit également encouragé par les efforts entrepris en faveur de la primauté du droit, de la gouvernance et de la coopération régionale.  L’Afrique du Sud, a-t-il assuré, est favorable à un renforcement des capacités de la MANUA.  


M. NEVEN JURICA (Croatie) s’est dit encouragé par le travail de la MANUA pour coordonner les efforts de la communauté internationale et aider le Gouvernement afghan.  La Croatie apporte son plein appui à la MANUA, a-t-il ajouté.  Le représentant s’est dit très préoccupé par l’intensification et l’extension de l’insurrection ainsi que par leur changement de tactique, qui a causé de nombreuses pertes en vies humaines parmi la population civile.  Il a demandé le respect du droit international humanitaire et s’est félicité des efforts de la Force internationale pour limiter les victimes civiles.


Le représentant s’est inquiété de la situation humanitaire en Afghanistan.  Il s’est dit encouragé par les dernières informations concernant une baisse de la production d’opium, et s’est félicité des activités de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) ainsi que de la coopération régionale en la matière.  Il a souhaité la poursuite de la lutte contre la corruption par le Gouvernement afghan, afin de renforcer la confiance de la population.  Les élections sont prioritaires, a ajouté le représentant, qui a regretté les divergences qui ont retardé l’adoption d’une loi électorale.  Tout en se félicitant des efforts visant à constituer l’Armée nationale afghane, il a estimé, à l’instar d’autres délégations, que le Gouvernement afghan doit assumer de plus grandes responsabilités pour assurer la sécurité du pays.  Il s’est réjoui de l’amélioration de la coopération régionale.  Il n’y a pas de solution purement militaire, a fait remarquer M. Jurica, qui a souhaité une coordination des efforts pour assurer un développement social et économique sur la base du plan défini en 2006.  À cet égard, il a rappelé que son pays a, à la fois, augmenté de quelque 30% ses effectifs au sein de la coalition internationale et ses financements de projets de développement.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a constaté une reprise de l’activité terroriste en Afghanistan.  Il a en particulier dénoncé les tentatives faites par certaines organisations non gouvernementales pour entrer en contact avec des insurgés.  Les actes des terroristes et des insurgés se nourrissent du trafic des stupéfiants, a-t-il également souligné.  Il a fait ainsi état de l’augmentation de ce trafic et de la menace qu’il constitue pour l’ensemble de la communauté internationale.  Il est indispensable, a-t-il estimé, de renforcer considérablement les efforts de lutte contre les stupéfiants, en éliminant notamment les terres ensemencées, en poursuivant les trafiquants, en maîtrisant le chômage, en créant un système de ceinture de sécurité et financière.  Le représentant a par ailleurs estimé que les incidents causant des victimes parmi la population civile étaient de nature à porter atteinte à la confiance de la population afghane à l’égard des efforts internationaux. 


La FIAS, a-t-il souligné, doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour éviter, dans ses opérations, de causer des victimes civiles.  Le représentant s’est déclaré convaincu qu’il n’existe pas d’autres solutions que de respecter impérativement, comme l’a confirmé récemment le Conseil de sécurité en rappelant les normes du droit international humanitaire pour éviter des victimes parmi la population civile.  Il a défendu également la nécessité d’adopter une approche intégrée de la communauté internationale dirigée par l’ONU.  Il a mis l’accent sur la nécessité pour le Gouvernement afghan de bénéficier d’une délégation d’autorité et d’une autonomie.  Les efforts de la communauté internationale pour stabiliser l’Afghanistan, lutter contre la menace terroriste et les extrémistes seront vains tant que ne seront pas créées des conditions pour assurer l’autonomie véritable du Gouvernement afghan, a-t-il assuré.  Il a en outre mis l’accent sur la nécessité de former des troupes nationales pour être prêtes au combat et de les doter d’un équipement moderne.  Le représentant a également estimé que les mesures prises pour assurer la sécurité en Afghanistan devaient être accompagnées de mesures visant à développer le pays du point de vue social et économique.


M. ANDRÉS DE VENGOECHEA (Panama) a déclaré que l’Afghanistan était réellement à la croisée des chemins.  Les revers subis ces derniers mois laissent le choix entre garder la même stratégie perdante ou changer de cap, en pressant le pas pour accélérer la reconstruction du pays par un dialogue fondé sur les réalités locales, a-t-il ajouté.  Il faut reconnaître qu’une victoire militaire en Afghanistan est impossible si cela signifie une victoire totale sur les insurgés, a estimé le représentant.  De l’avis de sa délégation, l’insurrection trouve aussi ses racines dans la culture locale.  Le Panama estime que le Gouvernement afghan doit renouveler ses efforts pour intégrer un certain nombre d’éléments modérés parmi les Taliban.  Il faut par ailleurs augmenter l’aide politique, diplomatique et pour la reconstruction afin de faire aussi ressentir aux Afghans une amélioration de leur niveau de vie.


M. SAÚL WEISLEDER (Costa Rica) a mis l’accent sur l’importance de la question de la gouvernance en Afghanistan et s’est dit préoccupé par la question de la corruption.  S’agissant des victimes civiles, il a estimé que la majorité de ces victimes avaient été tuées par les insurgés.  Il a également souligné que certains civils, malheureusement, avaient été victimes d’erreurs commises par la force internationale.  Il a rappelé que des extrémistes avaient attaqué des convois humanitaires et des Nations Unies.  Par ailleurs, a estimé le représentant, la crise alimentaire doit être dûment traitée par le Gouvernement afghan et la communauté internationale, compte tenu de l’urgence de la situation.  Toute collaboration susceptible d’être offerte dans les meilleurs délais pour parvenir à éloigner cette menace est à la fois humanitaire et stratégique, a-t-il dit.  Le représentant a également demandé d’expliquer en quoi les récents remaniements ministériels pourraient contribuer à réaliser des progrès dans le pays.  Il a également demandé ce que le Conseil de sécurité pouvait faire en matière de coordination et pour éliminer les obstacles entravant sa réalisation.


M. LIU ZHENMIN (Chine) s’est félicité de la tenue en juin de la Conférence de Paris sur l’Afghanistan ainsi que de la Stratégie nationale de développement de l’Afghanistan.  Le représentant s’est inquiété de la situation en matière de sécurité et de l’augmentation du nombre de victimes civiles.  Pour assurer la sécurité dans le pays, il incombe en premier lieu au Gouvernement et au peuple afghans qu’ils fassent eux-mêmes des efforts et la communauté internationale devrait fournir davantage de ressources pour permettre au Gouvernement de développer ses structures de sécurité, a estimé le représentant.  Il a appelé toutes les parties à prendre des mesures préventives pour éviter les victimes civiles.


La communauté internationale devrait faire en sorte de garantir une bonne tenue des futures élections, a déclaré M. Liu.  La MANUA et la FIAS devraient se concentrer dans les prochains mois sur l’appui aux préparatifs de ces élections, notamment en assurant un environnement sûr.  La flambée des cours des produits alimentaires et du pétrole et la récente sécheresse ont aggravé encore plus la situation économique du pays, a observé le représentant.  La communauté internationale devrait donc fournir au Gouvernement afghan une aide pour lui permettre d’appliquer sa stratégie nationale de développement.


M. NIRUPAM SEN (Inde) a estimé qu’il n’y avait pas d’autre solution en Afghanistan que de travailler collectivement.  Il est nécessaire, a-t-il dit, d’instaurer la sécurité dans le pays, sans laquelle le peuple afghan ne pourra percevoir les dividendes de la paix après des décennies de privation.  Le représentant a également mis l’accent sur la nécessité d’améliorer les capacités de gouvernance et de renforcer la coopération régionale.  Mettant en avant le rôle de chef de file dévolu à la MANUA et au Gouvernement afghan, le représentant a en particulier souligné l’importance pour la communauté internationale de fournir non seulement les ressources mais de créer aussi l’élan politique pour renverser les tendances négatives et accélérer les progrès là où des succès ont déjà été enregistrés.  Il a jugé essentiel que soit confirmé l’engagement en faveur du nouveau rôle de la MANUA en faisant en sorte que celle-ci bénéficie des ressources nécessaires.  Le représentant a par ailleurs estimé que tous les problèmes auxquels l’Afghanistan fait face ne pourront être résolus en même temps.  Il faut accepter le fait que des progrès aient lieu de manière sectorielle, partielle et, parfois même, épisodique, a-t-il dit.


M. YUKIO TAKASU (Japon) a déclaré partager les préoccupations du Secrétaire général dans son rapport en ce qui concerne la situation humanitaire mais, a-t-il ajouté, « nous devons en même temps reconnaître les réussites des sept dernières années ».  La situation en matière de sécurité est particulièrement inquiétante, a ajouté M. Takasu, en notant le nombre croissant de victimes civiles.  Il s’est dit particulièrement préoccupé de voir les convois et travailleurs humanitaires devenir des cibles.  Un travailleur humanitaire japonais a été assassiné en août, a-t-il rappelé.  De tels actes haineux sont inacceptables, a déclaré le représentant, qui a condamné toutes les attaques menées contre des innocents qui cherchent vraiment à aider l’Afghanistan.


Les forces de sécurité afghanes doivent être renforcées de toute urgence, a déclaré le représentant.  La réforme de la police et du Ministère afghan de l’intérieur doit également être accélérée, a-t-il ajouté.  Il faut améliorer la gouvernance des autorités centrales et locales, a poursuivi M. Takasu, qui a souhaité des engagements précis dans la lutte contre la corruption.  La lutte contre le trafic de drogue est une autre priorité qui exige des mesures supplémentaires pour couper les liens entre le trafic et les insurgés, a-t-il ajouté.  Il reste encore beaucoup à faire en matière de développement social et économique, tant de la part du Gouvernement afghan que de la communauté internationale, a affirmé M. Takasu.  Le représentant a affirmé que son pays avait honoré toutes ses promesses d’aide antérieures envers l’Afghanistan et honorera rapidement celles faites lors de la Conférence de Paris.  Il a appelé les autres pays donateurs à dégager d’urgence les ressources promises.  Il s’est en outre félicité des mesures positives prises en matière de coopération régionale.  Le rôle de coordination de la MANUA est plus important que jamais, a estimé le représentant, qui a appuyé le renforcement des capacités de la Mission afin qu’elle puisse s’acquitter de son mandat.


M. MOHAMMAD KHAZAEE (République islamique d’Iran) a affirmé que le rôle central de l’ONU dans la coordination des efforts internationaux en Afghanistan revêtait une importance fondamentale, l’Iran soutenant pleinement ces efforts.  Le représentant s’est dit gravement préoccupé par la détérioration de la situation en matière de sécurité.  De l’avis de sa délégation, l’augmentation des attaques terroristes et de la violence dans certaines parties du pays, causée par des groupes terroristes et criminels, associée au trafic de drogue, a créé de graves défis.  L’augmentation des victimes civiles du fait du terrorisme et des opérations militaires des forces étrangères est un autre motif de préoccupation, a-t-il ajouté.  Il est impossible de gagner les cœurs et les esprits en ne comptant que sur des opérations militaires, a-t-il estimé.  Ce défi ne sera relevé que si les Afghans voient, dans leur vie de tous les jours, les résultats découlant de l’aide et du soutien de la communauté internationale, grâce à la reconstruction des infrastructures, au renforcement des capacités, à la formation, à l’éducation et au développement de secteurs importants comme ceux de l’agriculture, a-t-il expliqué.  Afin de mieux lutter contre le trafic de drogue, le représentant a notamment défendu une stratégie multiple à long terme, ainsi que des efforts résolus et coordonnés de la part de l’Afghanistan et de la communauté internationale.  Évoquant les réfugiés afghans en Iran, dont plus d’un million y vivent illégalement, le représentant a exprimé son espoir de voir la communauté internationale contribuer au processus de retour volontaire des ressortissants afghans dans leur pays.


M. FARUKH AMIL (Pakistan) a estimé que l’objectif d’une paix durable, de la stabilité et du développement en Afghanistan fait face à des défis, qu’il n’y a pas de solution rapide et qu’il faudra donc un engagement constant et soutenu de la part de la communauté internationale.  Une stratégie véritablement globale est nécessaire pour relever tous les défis qui demeurent, a ajouté le représentant, qui estime qu’une telle stratégie doit être conçue autour d’une maîtrise nationale.  Il a donc demandé un renforcement des capacités nationales afghanes.  Tout en reconnaissant que le manque de sécurité reste un problème majeur, M. Amil a contesté le continu du rapport du Secrétaire général, jugé peu clair sur les facteurs complexes qui contribuent à l’insécurité.  Ce rapport, a-t-il ajouté, est imprécis en ce qui concerne les problèmes transfrontières, et ne mentionne qu’une seule cause, qui, de l’avis de sa délégation, est erronée.  Il a fait remarquer que la MANUA n’a ni les moyens ni l’expérience pour effectuer des vérifications indépendantes.  C’est pourquoi, il a recommandé à la MANUA de faire, à l’avenir, preuve de plus de circonspection dans ses commentaires sur ce thème.


L’aggravation de la situation humanitaire, notamment du fait de la hausse des prix des produits alimentaires, doit être traitée de manière urgente, a affirmé M. Amil.  Dans la bataille pour gagner les esprits et les cœurs, être à l’abri du besoin est aussi important qu’être délivré de la peur, a affirmé le représentant.  L’augmentation du nombre des victimes civiles est un facteur aggravant, a-t-il noté.  Le représentant a déclaré appuyer les efforts du Gouvernement afghan en faveur de la réconciliation dans une approche inclusive.


M. Amil a souhaité que le rapport du Secrétaire général insiste sur les efforts de la MANUA en matière de coordination de l’assistance.  La MANUA a un mandat bien précis, a-t-il ajouté.  Le représentant s’est dit d’accord sur la nécessité d’un « renfort politique » mais a ajouté qu’il faudrait aussi un « renfort du développement économique et de la reconstruction ».  Les promesses de la communauté internationale doivent se traduire en progrès tangibles pour la population afghane, c’est le meilleur moyen de gagner les esprits et les cœurs, a estimé le représentant.  Un Afghanistan en paix et prospère est dans l’intérêt du Pakistan, a déclaré M. Amil, qui a affirmé qu’aucun pays voisin de l’Afghanistan n’a autant souffert de la situation dans le pays que le Pakistan, dont l’engagement aux côtés de la communauté internationale en Afghanistan est donc ferme et clair.  La contribution du Pakistan à la lutte contre le terrorisme est bien connue, a affirmé le représentant.  Mais « aucune troupe étrangère ne sera autorisée à opérer à l’intérieur du Pakistan », a-t-il affirmé.  « Une telle présence ne ferait que renforcer les forces contre lesquelles nous luttons », a affirmé le représentant, qui a ensuite insisté sur les liens historiques entre son pays et l’Afghanistan et sur les bonnes perspectives de collaboration entre les deux pays.


M. PIET DE KLERK (Pays-Bas) a estimé qu’une empreinte plus nette des Nations Unies permettrait de renforcer l’unité de la communauté internationale en Afghanistan.  De même, le représentant a affirmé que l’arme la plus forte contre les Taliban n’était pas militaire, mais civile.  L’administration doit être incarnée par des fonctionnaires intègres et disposée à tendre la main à toutes les tribus et les communautés qui dépendent d’elles.  Il a demandé au Gouvernement afghan de redoubler d’efforts pour lutter contre la corruption et de nommer des fonctionnaires sur la base de leurs compétences, de leur intégrité et de leur capacité à atteindre toutes les communautés.  Le représentant a en outre mis l’accent sur les élections de l’an prochain qui, a-t-il dit, seront un test vital que la communauté internationale ne peut se permettre de perdre. 


M. THOMAS MATUSSEK (Allemagne) a déclaré qu’il était impératif que le peuple afghan voie de façon plus concrète les efforts de reconstruction du Gouvernement afghan, soutenus par la communauté internationale.  Il ne faut pas oublier les succès et progrès réalisés en sept ans par le Gouvernement, avec l’appui de la communauté internationale, a-t-il insisté.  Tout nouvel hôpital, tout enfant qui peut aller à l’école représente une petite victoire pour l’humanité, a rappelé le représentant.


L’Allemagne aidera l’Afghanistan à se préparer aux élections, a affirmé le représentant.  La feuille de route, adoptée à Paris, appuie l’idée selon laquelle les autorités nationales devraient prendre en main la stratégie de développement, a-t-il rappelé.  Il a souhaité une amélioration de la gouvernance pour lutter contre la corruption et la poursuite de la réforme du secteur judiciaire pour améliorer la situation des droits de l’homme.  En ce sens, il a jugé encourageant le récent remaniement au sein du Gouvernement afghan.  Le représentant a rendu hommage au Représentant spécial du Secrétaire général pour ses efforts tendant à renforcer le rôle de coordination des efforts internationaux de la MANUA.  La Mission, a-t-il estimé, doit disposer de ressources adéquates pour faire face à son mandat élargi.


Rappelant que l’Allemagne est un contributeur important d’aide et de troupes à la FIAS, le représentant a indiqué que le Parlement allemand se prononcera dans deux jours sur le maintien et sur une forte augmentation du contingent allemand de la FIAS.  L’Allemagne prévoit également de renforcer ses forces de police en Afghanistan, a ajouté le représentant.  Notant l’augmentation du nombre de victimes civiles, il a rappelé qu’elles sont pour la plupart le résultat des attaques et méthodes des insurgés.  Il a toutefois reconnu que les forces internationales doivent redoubler d’efforts pour limiter les victimes civiles.  


M. MORTEN WETLAND (Norvège) a rappelé que son pays avait promis lors de la Conférence de Paris, 500 millions d’euros en faveur de l’Afghanistan, pour la période couverte par la Stratégie nationale de développement de l’Afghanistan, qui devient ainsi le premier pays récipiendaire de l’aide norvégienne.  Tout en se disant inquiet des rapports sur la situation dans le pays, il a ajouté qu’il ne faudrait pas déprimer les soldats et travailleurs humanitaires sur le terrain en parlant le langage de la défaite et du déclin.  « Nous devons, au contraire, insister sur les améliorations et sur les importantes nuances dans la situation sécuritaire », a-t-il ajouté, en faisant remarquer que les trois quarts des incidents de sécurité en 2008 ont eu lieu dans des zones où habitent seulement 6% de la population.  Concernant la préparation des élections, le plus important est désormais d’enregistrer les électeurs, d’informer les populations sur le scrutin et de créer un environnement sûr pour le vote, a déclaré M. Wetland.  Les élections doivent se tenir comme prévu, car, a-t-il ajouté: « leur tenue sera une défaite pour les Taliban ».


« Nous devons, en tant que donateurs, honorer nos promesses d’aide faites à Paris, nous devons rendre des comptes à intervalles réguliers et nous devons accepter d’être coordonnés », a déclaré M. Wetland.  En même temps, le Gouvernement afghan, qui s’est engagé à lutter contre la corruption et le trafic de drogue, doit lui aussi rendre des comptes, a-t-il ajouté.  « Nous ne devons pas non plus ralentir les efforts du Représentant spécial du Secrétaire général pour construire une mission efficace et professionnelle en Afghanistan », a ajouté le représentant.  « M. Eide a apporté de l’espoir à nos efforts dans ce pays.  Nous avons une obligation sérieuse de le soutenir au quotidien », a-t-il estimé.  Il est essentiel que la MANUA dispose des ressources nécessaires à la mise en œuvre de son mandat, et suffisamment de personnel qualifié pour faire son travail, a-t-il ajouté.


Dans ses remarques de clôture, le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan a souligné que la MANUA était et reste une petite mission.  Il s’agit d’une mission vulnérable qui a été mise sur pied à un moment où elle n’avait pas besoin des qualifications nécessaires aujourd’hui.  C’est pourquoi, il est difficile aujourd’hui de changer de profil, a-t-il dit.  Le Représentant spécial a dit ressentir une forte pression dans l’absence d’équilibre entre le mandat de la Mission et le manque de ressources dont elle bénéficie.  Le Conseil de sécurité a voté rapidement pour un mandat « généreux » de la MANUA, mais est-il prêt à voter avec la même célérité pour accorder les ressources généreuses, a-t-il demandé.  M. Eide a, de même, une nouvelle fois insisté sur la nécessité de se débarrasser du « pessimisme ambiant ». 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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