CONSEIL DE SÉCURITÉ: LES ÉMEUTES AU LIBAN DÉMONTRENT LA NÉCESSITÉ URGENTE D’UNE REPRISE DU PROCESSUS POLITIQUE GRÂCE À L’ÉLECTION D’UN PRÉSIDENT, SELON TERJE ROED-LARSEN
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Conseil de sécurité
5888e séance – matin
CONSEIL DE SÉCURITÉ: LES ÉMEUTES AU LIBAN DÉMONTRENT LA NÉCESSITÉ URGENTE D’UNE REPRISE DU PROCESSUS POLITIQUE GRÂCE À L’ÉLECTION D’UN PRÉSIDENT, SELON TERJE ROED-LARSEN
L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la mise en œuvre de la résolution 1559 a déclaré aujourd’hui aux membres du Conseil de sécurité que l’exacerbation des tensions au Liban résultait de la crise politique qui paralyse le pays depuis le 24 novembre 2007.
Le vide électoral, a indiqué M. Terje Roed-Larsen, entrave le fonctionnement normal du Gouvernement et du Parlement, dans l’impasse depuis 2006, et contribue aux violences qui ont éclaté hier entre partisans et opposants de la majorité, à Beyrouth et ailleurs dans le pays.
M. Roed-Larsen a déclaré que le Secrétaire général de l’ONU restait convaincu que le désarmement de toutes les milices doit avoir lieu dans le cadre d’un processus politique devant conduire à l’affirmation de l’autorité du Gouvernement du Liban sur tout le territoire. Une reprise du dialogue politique et l’adoption d’une résolution sur la crise actuelle, y compris le problème de la présidence libanaise, est nécessaire, a-t-il ajouté.
Concernant les implications régionales de la crise libanaise, l’Envoyé spécial a dit que le Secrétaire général appelait toutes les parties qui entretiennent des relations étroites avec le Hezbollah, notamment la République arabe syrienne et la République islamique d’Iran, d’exercer leur influence pour accompagner la transformation de la milice libanaise en un simple parti politique, conformément à l’Accord de Taëf. Il a ajouté que le Secrétaire général se ralliait au soutien des pays arabes, des États-Unis et des principaux pays de l’Union européenne en faveur de la candidature consensuelle à l’élection présidentielle du général Michel Soleiman.
Avec cette élection, fixée au 13 mai prochain après 18 reports, le peuple libanais a l’opportunité unique d’ouvrir un nouveau chapitre de son histoire, a estimé M. Terje Roed-Larsen.
La résolution 1559 du Conseil de sécurité, adoptée en 2004, appelle au respect de la souveraineté et de l'indépendance politique du Liban, ainsi que le retrait de toutes les troupes étrangères de son sol et à une élection présidentielle libre et équitable.
LA SITUATION AU LIBAN
Exposé
Présentant la situation au Liban, l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la mise en œuvre de la résolution 1559 (2004), M. TERJE ROED-LARSEN, a indiqué que depuis le 21 avril dernier, le climat politique tendu dans le pays avait constitué un obstacle important en vue de l’application de ladite résolution. Il a signalé qu’en dépit des efforts des acteurs régionaux et internationaux et des Libanais eux-mêmes, toutes les tentatives pour élire un nouveau président avaient échoué.
Le vide électoral, a-t-il dit, a entravé le fonctionnement normal du Gouvernement et du Parlement et contribué à ce qu’éclatent des troubles entre partisans et opposants de la majorité, à Beyrouth et ailleurs dans le pays. Évoquant à ce propos les manifestations survenues hier dans la capitale, M. Roed-Larsen a précisé que de nouveaux heurts avaient eu lieu et s’étaient étendus jusque dans la vallée de la Bekaa, marqués aujourd’hui par des échanges de tirs et la fermeture de plusieurs routes. Des partisans du Parti du futur bloquent certaines portions de l’autoroute, le long de la côte libanaise, et des membres du Hezbollah restreignent l’accès à l’aéroport international de Beyrouth, a-t-il ajouté.
M. Roed-Larsen a ensuite signalé que le Gouvernement libanais avait informé les Nations Unies que le Hezbollah, la plus importante milice libanaise, avait développé un réseau de communication séparé pour renforcer son infrastructure paramilitaire dans le pays et ses échanges avec la Syrie. La crainte existe parmi les Libanais que le Hezbollah parvienne à mettre en place des structures institutionnelles parallèles opposées à celles de l’État libanais, a affirmé M. Roed-Larsen.
En outre, il a exprimé la préoccupation de l’ONU quand aux activités par le Front populaire pour la libération de la Palestine-Commandement général et le Fatah, deux milices palestiniennes très actives dans les camps de réfugiés et le long de la frontière libano-syrienne et dont le siège est basé à Damas.
Le Gouvernement de la Syrie a la responsabilité d’exhorter ces groupes à se conformer aux résolutions du Conseil de sécurité et aux décisions du Gouvernement libanais, comme indiqué publiquement par le Premier Ministre, M. Fouad Siniora, a estimé l’Envoyé spécial. Il a également dit qu’à l’instar de la Ligue des États arabes dans la déclaration du 22 avril dernier, le Secrétaire général estimait que, dans l’intérêt de la stabilité de la région, le Liban et la Syrie doivent renouer leurs relations diplomatiques et procéder à la délimitation de leurs frontières communes.
M. Roed-Larsen a déclaré que le Secrétaire général de l’ONU restait fermement convaincu que le désarmement des milices libanaises et non libanaises doit avoir lieu dans le cadre d’un processus politique devant conduire à la pleine affirmation de l’autorité du Gouvernement du Liban sur tout le territoire. Une reprise du dialogue politique, et l’adoption d’une résolution sur la crise actuelle, y compris le problème de la présidence libanaise, est nécessaire, a-t-il jugé. Pour ce qui concerne les ramifications régionales de la crise libanaise, il a fait savoir que le Secrétaire général appelait toutes les parties qui entretiennent des relations étroites avec le Hezbollah, notamment la Syrie et l’Iran, d’exercer leur influence pour accompagner la transformation de ce groupe en un simple parti politique, conformément à l’Accord de Taëf.
Revenant sur la question de l’élection présidentielle, l’Envoyé spécial a estimé qu’un scrutin libre et juste contribuerait à revitaliser le processus politique constitutionnel en permettant de sortir de la paralysie le Parlement, dans l’impasse depuis le 24 novembre 2007. Il a ajouté que le Secrétaire général soutenait la position des pays arabes, ainsi que des États-Unis et des principaux pays de l’Union européenne, selon laquelle les dirigeants libanais doivent élire à la présidence le candidat consensuel, le général Michel Soleiman.
M. Roed-Larsen a reconnu qu’au cours des six derniers mois, il n’y avait eu aucun progrès tangible en vue de la mise en œuvre de la résolution 1559, qui appelle entre autres au respect de la souveraineté et de l'indépendance politique du Liban, ainsi qu’au retrait de toutes les troupes étrangères de son sol et à une élection présidentielle libre et équitable.
Au contraire, a-t-il déploré, les émeutes qui ont éclaté hier montrent tragiquement que le pays est confronté à des défis d’une ampleur sans précédent depuis la fin de la guerre civile. Alors que l’élection présidentielle a été reportée pour la dix-huitième fois au 13 mai prochain, le Secrétaire général exhorte le Parlement libanais à se réunir à cette date pour remplir ses obligations constitutionnelles, a dit l’Envoyé spécial, convaincu qu’avec ce scrutin le peuple libanais avait une opportunité unique d’ouvrir un nouveau chapitre de son histoire.
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