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CS/9273

CONSEIL DE SÉCURITÉ: LA SERBIE DEMANDE AUX PAYS QUI ONT RECONNU L’INDÉPENDANCE « UNILATÉRALE, ILLÉGALE ET ILLÉGITIME » DU KOSOVO DE REVENIR SUR CETTE DÉCISION

11 mars 2008
Conseil de sécuritéCS/9273
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

5850e séance – après-midi


CONSEIL DE SÉCURITÉ: LA SERBIE DEMANDE AUX PAYS QUI ONT RECONNU L’INDÉPENDANCE « UNILATÉRALE, ILLÉGALE ET ILLÉGITIME » DU KOSOVO DE REVENIR SUR CETTE DÉCISION


Le Ministre des affaires étrangères de la Serbie, Vuk Jeremic, a réaffirmé, cet après-midi devant le Conseil de sécurité, la détermination de son pays à ne « jamais reconnaître » l’indépendance du Kosovo, qui a été, selon les mots du Ministre « proclamée de manière unilatérale, illégale et illégitime, le 17 février dernier ».  Vuk Jeremic a également demandé aux pays qui ont reconnu cette « déclaration unilatérale illégale » de revenir sur leur position.


M. Jeremića indiqué que le Conseil de sécurité se réunissait une nouvelle fois pour discuter des conséquences dangereuses de la déclaration d’indépendance unilatérale, illégale et illégitime faite par les Institutions provisoires d’administration autonome du Kosovo, le 17 février dernier.  La résolution 1244 (1999) du Conseil de sécurité oblige tous les États Membres à respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République de Serbie, a-t-il souligné.  De ce fait, la vingtaine de pays qui ont soutenu la cause sécessionniste des Albanais du Kosovo ont contribué à rendre le système international plus instable, moins sûr et plus imprévisible, a-t-il prévenu.


Reconnaître la déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo revient à légitimer la doctrine qui vise à imposer des solutions aux conflits ethniques; à légitimer l’acte de sécession unilatéral de la part d’un acteur provincial, ou non étatique, à transformer le droit à l’autodétermination en un droit déclaré à l’indépendance, a-t-il expliqué.  Cela revient, a-t-il ajouté, à légitimer la partition forcée d’États souverains pourtant internationalement reconnus.


Le Ministre serbe a affirmé que depuis le 17 février, la situation sur le terrain s’était détériorée, ce qui la rend encore plus difficile à contrôler.  La réaction des Serbes a été une réaction empreinte de dignité, a-t-il dit, faisant notamment référence à une manifestation réunissant des centaines de milliers de personnes qui s’est tenue à Belgrade, le 21 février.  Il a également exprimé ses regrets sans réserves aux pays dont les ambassades ont été endommagées lors de violences commises par une petite minorité de manifestants, et a qualifié ces incidents d’« inacceptables » et de « déplorables ».


La violence n’est pas la réponse à apporter, ni à Belgrade, ni à Mitrovica, ni à Pristina, a déclaré le Ministre serbe des affaires étrangères.  Nulle part en Serbie, la violence ne sera la bonne réponse, a-t-il ajouté.  La Serbie n’acceptera pas l’imposition d’une issue qui viole fondamentalement ses légitimes intérêts nationaux, a-t-il affirmé.  Le Ministre a souligné que son pays était néanmoins prêt à faire des progrès sur la question dans un esprit constructif, précisant qu’il continuerait à utiliser tous les moyens légaux, diplomatiques et politiques à sa disposition pour recouvrer ses droits souverains sur le Kosovo.


Le Ministre a également souligné que la Serbie continuerait à considérer sérieusement le droit des Albanais du Kosovo, à l’égard desquels Belgrade n’a pas de ressentiment particulier, à obtenir une autonomie substantielle dans le cadre d’une souveraineté partagée avec la Serbie.  La Serbie n’a pas l’intention d’imposer un embargo ou de recourir à la force des armes, a-t-il poursuivi.  De même, la Serbie fera en sorte que les Serbes du Kosovo ne soient pas plus longtemps relégués dans un état d’isolement et de crainte permanents, comme ils l’ont été au cours des huit dernières années, a-t-il dit. 


La résolution 1244 doit être strictement respectée, a estimé le Ministre.  C’est la seule manière, a-t-il insisté, de prévenir une plus grande détérioration de la situation sur le terrain.  Il s’est opposé à une érosion du mandat de la Mission de l’ONU au Kosovo (MINUK) et a demandé qu’aucun autre transfert de compétences ne soit effectué par la MINUK.  Le Ministre a poursuivi en jugeant regrettable que certains pays européens se soient prêtés à l’exercice consistant à servir les intérêts à court terme que sont la reconnaissance de l’indépendance du Kosovo et le déploiement de l’EULEX, censés mettre en œuvre une proposition, la « Proposition Ahtisaari », qui n’a jamais été entérinée par le Conseil de sécurité.  L’EULEX et le Groupe international de pays (ISG) opèrent donc en dehors du cadre de la résolution 1244, de la Charte des Nations Unies et de l’Acte final d’Helsinki, a-t-il souligné.


Le Ministre a néanmoins réaffirmé la volonté de la Serbie de signer immédiatement l’accord de stabilisation et d’association avec l’Union européenne.  La Serbie, a-t-il dit, est prête à devenir un partenaire constructif dans la réalisation de la paix, de la stabilité et de la réconciliation régionales.  La Serbie est prête à tenir une série de réunions avec la Mission pour discuter de questions telles que le statut de la population serbe du Kosovo, ainsi que de celui de l’Église orthodoxe, des juges et des policiers serbes, et des postes douaniers.  La paix et la sécurité régionales peuvent être consolidées par le dialogue, mais non pas par l’imposition unilatérale de mesures, a prévenu le Ministre, en jugeant déplorable qu’on ait privilégié la pire des options.  Des acteurs étrangers ont choisi de sacrifier les priorités géostratégiques de la région des Balkans sur l’autel des aspirations communautaires d’extrémistes albanais du Kosovo, a regretté Vuk Jeremic. 


En travaillant ensemble, a dit le Ministre sur un ton d’encouragement, nous pouvons surmonter nos différences dans les jours et les mois à venir.  Rappelant que des élections décisives se tiendront dans son pays au mois de mai, le Ministre des affaires étrangères serbes a précisé que les électeurs n’ont pas l’intention de s’exprimer sur la politique de leur pays en ce qui concerne la province du Kosovo-Metohija.  En Serbie, aucun désaccord n’existe sur le Kosovo.  Le pays est uni sur cette question et il le restera, a affirmé le Ministre. 


Mon pays, a-t-il dit, continuera à défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale.  Il fera tout pour aider ses frères du Kosovo à surmonter et dépasser leur mécontentement.  Les Serbes exploiteront leur unité sur le Kosovo pour préserver un pays démocratique, entier, libre et résolument engagé vers une communauté internationale renforcée par la confirmation de la légitimité du système international, a souligné M. Jeremic.  Le Kosovo restera à jamais une partie de la Serbie, a conclu le Ministre.


Pour l’examen de cette question, le Conseil de sécurité était saisi d’une lettre* adressée à son Président le 6 mars 2008 par le Représentant permanent adjoint de la Serbie auprès des Nations Unies, dans laquelle celui-ci demande une réunion d’urgence du Conseil afin d’« examiner l’aggravation de la situation concernant la province serbe du Kosovo-Metohija » après sa « déclaration unilatérale illégale d’indépendance », survenue le 17 février dernier.


* Lettre publiée sous la cote S/2008/162


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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