M. JOHN HOLMES, COORDONNATEUR DES SECOURS D’URGENCE DE L’ONU, SOULIGNE DEVANT LE CONSEIL DE SÉCURITÉ LES BESOINS HUMANITAIRES ÉNORMES DU KENYA
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
Conseil de sécurité
5845e séance – matin
M. JOHN HOLMES, COORDONNATEUR DES SECOURS D’URGENCE DE L’ONU, SOULIGNE DEVANT LE CONSEIL DE SÉCURITÉ LES BESOINS HUMANITAIRES ÉNORMES DU KENYA
Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, M. John Holmes, a présenté ce matin, devant le Conseil de sécurité, un compte rendu de la visite qu’il a effectuée au Kenya, du 8 au 11 février dernier, affirmant que d’« énormes besoins humanitaires » devront être satisfaits dans le pays « pendant plusieurs mois » et mettant en garde contre une nouvelle dégradation de la situation humanitaire si aucun accord politique n’est conclu.
M. Holmes a estimé à au moins une année, « même sur la base d’un règlement politique rapide et efficace des questions immédiates », la durée de cette période. Le Secrétaire général adjoint a ajouté que les Nations Unies renforceraient leur présence ainsi que leur travail avec la Croix-Rouge kényenne « dans le cadre d’une analyse stratégique des besoins, d’un plan d’action clair et d’une planification d’urgence si les choses empirent ».
M. Holmes a également mis l’accent sur la nécessité pour l’Organisation de réfléchir à une réorientation de ses programmes de développement pour le Kenya « afin de faire face aux problèmes sous-jacents qui sont apparus ». De même, a-t-il ajouté, si aucune solution rapide n’est trouvée à la crise politique, « le risque d’un nouveau déferlement de violence, de déplacements supplémentaires et d’une polarisation accrue de la société demeure très élevé ». « Les conséquences humanitaires d’une telle situation pourraient être plus importantes que ce que nous avons connu jusqu’à présent », a-t-il déclaré. « La responsabilité des personnalités politiques de tous bords est donc très importante, tout comme la nécessité d’un soutien solide et continu de la communauté internationale, y compris du Conseil de sécurité, pour résoudre à la fois les problèmes politiques à court terme et les questions à long terme. »
Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires a rappelé aux membres du Conseil qu’il s’était rendu au Kenya à la suite des violences postélectorales et de leur impact dévastateur sur la société kényen et à la demande expresse du Secrétaire général. L’objectif de cette visite, a-t-il souligné, était de « réaffirmer le soutien pratique des Nations Unies au peuple kényen dans ces moments extrêmement difficiles » et d’« évaluer la situation humanitaire sur le terrain ». M. Holmes a également redit le soutien total des Nations Unies au processus de médiation entrepris par l’ancien Secrétaire général, M. Kofi Annan.
M. Holmes a indiqué que les violences ont fait environ un millier de morts, 300 000 déplacés « et peut-être davantage ». Plus de 270 000 personnes issues de six des huit provinces du Kenya vivent dans près de 200 camps et des sites de la vallée du Rift, de Nyanza et des provinces occidentale, côtière et centrale, a-t-il expliqué, précisant qu’environ 500 000 autres personnes avaient un besoin urgent d’abris, d’eau, de nourriture et de soins médicaux. En outre, 12 000 réfugiés kényens en Ouganda sont pris en charge.
Le Coordonnateur des secours d’urgence a jugé que les besoins humanitaires de base dans les camps et les sites avaient été satisfaits. La Croix-Rouge kényenne, qui a dirigé la réponse humanitaire, avec les services gouvernementaux pertinents, a joué un rôle clef dans ce succès, a-t-il assuré, soulignant également la façon satisfaisante dont les institutions humanitaires des Nations Unies et les organisations non gouvernementales ont rapidement et efficacement fait face à la crise.
M. Holmes a classé les personnes déplacées dans trois catégories principales. La première, qui regroupe les trois quarts des personnes déplacées, est constituée de fermiers de la vallée du Rift, la deuxième de travailleurs migrants de l’ouest du Kenya et la troisième d’habitants des bidonvilles de Nairobi.
« Les personnes déplacées estiment qu’il faut assurer leur sécurité, leur sûreté, en particulier les femmes et les enfants », a déclaré le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, indiquant que certains subissaient les conséquences psychologiques de ce qu’ils avaient vécu, tels les meurtres, les viols ou les incendies. Il convient de rétablir la confiance et d’assurer la sécurité de ces personnes avant même leur retour, a-t-il ajouté. Pour cela, il est essentiel, à ses yeux, de respecter strictement les principes d’impartialité, du caractère volontaire du retour et la nécessité de consulter les personnes déplacées elles-mêmes sur leur avenir.
M. Holmes, qui a également souligné l’importance des incidences régionales de la crise kényenne, a enfin affirmé que le plan d’appel d’urgence serait révisé dans les semaines à venir, espérant que les donateurs se montreront plus généreux. Celui-ci, d’un montant total de 42 millions de dollars, n’a en effet recueilli que 60% de contributions.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel