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SOC/4724

COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL: LES POLITIQUES DE L’EMPLOI DOIVENT CHERCHER À AMÉLIORER LA CONDITION DES GROUPES VULNÉRABLES DANS LE MONDE

08/02/2007
Conseil économique et socialSOC/4724
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement social

Quarante-cinquième session

4e et 5e séances – matin et après-midi


COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL: LES POLITIQUES DE L’EMPLOI DOIVENT CHERCHER À AMÉLIORER LA CONDITION DES GROUPES VULNÉRABLES DANS LE MONDE


Des participants à la table ronde soulignent le rôle crucial du secteur privé pour créer de nouveaux emplois


Les délégations de la Commission du développement social ont de nouveau souligné aujourd’hui la nécessité de lier croissance économique et création d’emplois décents pour tous, et de sortir les groupes les plus vulnérables de l’isolement dans un contexte économique mondialisé.  Dans le cadre du débat général, elles ont également mis l’accent sur la nécessité d’harmoniser les stratégies engagées au niveau national et les résultats obtenus à l’issue des grandes conférences internationales.


M. Hermann Kues, représentant de l’Allemagne, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a ainsi expliqué que la Stratégie de Lisbonne, établie en 2000 pour redynamiser les économies de l’Union tout en renforçant la cohésion sociale, était centrée sur le niveau des salaires, la protection des travailleurs contre les risques pour la santé sur le lieu de travail, la défense de leurs droits et l’encouragement à leur participation aux processus décisionnels.  M. Kues a précisé qu’il était souhaitable que, dans un tel cadre, l’ensemble des pays intéressés ratifient les conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT), les normes internationales à l’heure de la mondialisation étant à ses yeux des composantes essentielles pour associer progrès économiques et avancées sociales. 


Mettant l’accent sur la situation des jeunes, le représentant a rappelé que le nombre de chômeurs au sein de ce groupe social était de 85,7 millions, soit près de la moitié du nombre total de personnes sans emploi, qui s’élève à 195 millions à travers le monde.  Le Pacte européen pour la jeunesse établi en 2004, a-t-il dit, prend en compte cette donnée dans l’ensemble des politiques de l’Union européenne en matière d’emploi, d’insertion sociale et de logement.  M. Kues a, par ailleurs, noté que l’Union s’était donnée pour autre objectif prioritaire de parvenir à intégrer 50% du groupe de personnes âgées entre 55 et 64 ans dans le marché du travail, et ce, par le truchement de programmes incitatifs dits « de vieillissement actif ».


La Commission a aussi entendu de nombreux pays plaider pour l’instauration d’une meilleure gouvernance dans les pays en développement afin de favoriser une croissance durable et l’éradication de la pauvreté.  Le représentant du Pakistan, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a jugé que les politiques et règles mondiales sur le commerce et les finances devraient laisser plus

d’autonomie à ces pays pour leur permettre d’élaborer les politiques adaptées à leurs besoins.  M. Akram a aussi souhaité que les négociations multilatérales se concentrent sur les questions relatives au commerce agricole, à l’accès au marché et à la réduction des mesures tarifaires. 


« L’emploi dans les zones rurales est une composante indispensable sur la voie du plein-emploi et de l’essor durable en Chine comme dans les pays en développement confrontés à la pauvreté endémique », a affirmé M. Zhenmin.  Rappelant que la moitié de la population mondiale vit dans les campagnes, le représentant de la Chine a souhaité que l’activité agricole dans ces régions soit soutenue par le développement des technologies nouvelles pour éviter des disparités trop marquées entre zones rurales et urbaines.


De son côté, M. Makmur Sunusi, représentant de l’Indonésie, a estimé qu’il était urgent d’améliorer la productivité du secteur rural, de sorte que les petits exploitants agricoles des pays du Sud puissent assurer l’accès de leurs produits aux marchés du Nord.  Il a demandé, qu’à cette fin, les subventions pesant sur ces derniers soient levées et que la question de l’allègement de la dette soit traitée dans les meilleurs délais par les acteurs économiques internationaux.  Il a aussi préconisé de renforcer la tendance favorable à l’attribution des microcrédits qui, s’est-il félicité, bénéficient plus particulièrement aux femmes dans les pays pauvres. 


Les États-Unis, pour leur part, se sont dits convaincus que le rôle des gouvernements était de maintenir les conditions de la croissance économique, la création d’emplois étant avant tout une fonction du secteur privé.  « Un secteur privé en bonne santé est l’élément clef pour une société ouverte », a-t-il insisté.


Au cours de la table ronde intitulée « Mobilité de la main-d’œuvre, jeunes et familles », qui s’est tenue cet après midi, le représentant de l’organisation « Tata Incorporated » a affirmé que les entreprises devaient pouvoir recruter librement les travailleurs migrants les mieux qualifiés.  Le secteur privé, a-t-il encore estimé, doit encourager des formes d’investissement profitables aux pays d’origine comme aux pays récipiendaires de la main-d’œuvre étrangère.  L’intervenant a lui aussi souhaité que les gouvernements se montrent plus volontaires dans leur gestion du capital humain afin que la force de travail cesse d’être pour eux une source d’instabilité.  « Certaines entreprises donnent l’exemple, a-t-il dit, en insistant sur l’amélioration de la formation et les conditions de vie de leurs personnels, en tenant compte de leurs besoins spécifiques dans les situations d’emploi souvent nouvelles auxquelles ils doivent s’adapter rapidement. » 


La Commission poursuivra ses travaux demain, vendredi 9 février, à 10 heures.  Elle tiendra une table ronde sur les bonnes pratiques en matière de promotion du plein-emploi avant de poursuivre son débat général.



SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET DE LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Thème prioritaire: promotion du plein-emploi et d’un travail décent pour tous


Déclarations


M. MUNIR AKRAM (Pakistan), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souhaité que cette session d’examen fournisse une contribution de fond également sur le thème du plein-emploi, pour la session directive.  Rappelant que l’objectif du plein-emploi était identifié comme une priorité lors du Sommet mondial pour le développement social de Copenhague, en 1995, il a aussi fait valoir que cette priorité avait été réaffirmée lors du Sommet mondial de 2005 et du Segment de haut niveau de l’ECOSOC en juillet dernier.  Tous les individus, peu importe leur âge, leur sexe, leur ethnicité ou leur handicap, ont droit à un travail décent qui respecte la liberté, l’équité, la sécurité et la dignité humaine, a-t-il poursuivi.


Le Groupe des 77 et la Chine, a-t-il affirmé, reconnaissent de plus en plus que la promotion de la bonne gouvernance, de politiques économiques sûres et d’institutions démocratiques solides constituent une base pour une croissance économique durable et l’éradication de la pauvreté.  Toutefois, il a souligné que ce Groupe était également convaincu que le plein-emploi et le travail décent allaient au-delà des frontières nationales.  Il a ainsi insisté sur la nécessité de promouvoir un climat macroéconomique favorable, basé sur des politiques cohérentes et intégrées, qui prennent en compte la création d’emplois, aux niveaux national et international.  Dans ce cadre, il a estimé que les politiques et règles mondiales sur le commerce et les finances devraient laisser plus d’autonomie aux pays en développement afin que ceux-ci puissent élaborer des politiques correspondant à leurs besoins.  Le représentant a aussi souhaité que les négociations multilatérales traitent particulièrement des questions du commerce agricole, de l’accès au marché, de la réduction des mesures tarifaires et de la fluctuation des prix des produits de base. 


S’agissant des autres thèmes qui seront abordés au cours de cette session, M. Akram s’est félicité que l’on continue à mettre l’accent sur des groupes sociaux vulnérables comme les jeunes, les personnes handicapées et les personnes âgées.  Sur ce dernier point, il a précisé que le vieillissement de la population était une question qui exigeait des mesures concertées à tous les niveaux, afin notamment d’intégrer les personnes âgées aux politiques de développement. 


M. HERMANN KUES (Allemagne), au nom de l’Union européenne, a expliqué que la Stratégie de Lisbonne avait pour but de créer davantage d’emplois et de promouvoir l’intégration sociale.  Le programme de l’Union se concentre sur le niveau des salaires, la protection des travailleurs contre les risques pour la santé sur le lieu de travail, la défense de leurs droits et l’encouragement à leur participation aux processus décisionnels.  Nous sommes d’avis que la confiance des gens au travail, leur liberté, leur sécurité et leur dignité sont vitales pour rendre à la fois les sociétés plus cohérentes et les économies plus compétitives, a ajouté M. Kues.  S’agissant du travail décent, le représentant a indiqué que l’Union européenne, par le biais de sa politique cohérente de développement, poursuivait activement l’objectif d’éradication de la pauvreté et le renforcement des conventions relatives au Code du travail.  Nous exhortons tous les États Membres de l’Union européenne à ratifier les conventions de l’Organisation internationale du Travail (OIT).  En effet, a précisé M. Kues, dans une économie mondialisée, les normes internationales sont des composantes essentielles pour lier progrès économiques et sociaux. 

La protection sociale, l’un des quatre piliers de l’agenda pour un emploi décent, a tenu à préciser le représentant, est prioritaire pour l’Union européenne.  La moitié de la population mondiale ne bénéficie d’aucune forme de protection de ce type, a-t-il dit, soulignant la nécessité impérieuse de mettre en place des systèmes souples de protection sociale pour aider les populations en grande difficulté à sortir de la pauvreté.  Pour ce qui est du travail des jeunes, M. Kues a rappelé que le nombre de chômeurs au sein de ce groupe social était de 85,7 millions, soit près de la moitié du nombre total de personnes sans emploi, qui s’élève à 192 millions.  Le Pacte européen pour la jeunesse établi en 2004 prend ainsi en compte la situation des jeunes dans l’ensemble des politiques de l’Union européenne en matière d’emploi, d’insertion sociale et de logement.  Nous attendons de cette session de la Commission qu’elle nous permette d’avancer sur ce dossier crucial. 


M. Kues a ensuite indiqué que l’Union européenne avait déclaré 2007, Année de l’égalité des chances pour tous; les femmes, les personnes âgées et handicapées et les jeunes ne devant plus, dans une économie mondialisée, demeurer aux marges de la société.  C’est pourquoi, l’Union européenne a notamment prévu de parvenir à intégrer 50% des 55-64 ans dans le marché du travail, et ce, par le truchement de programmes incitatifs dits « de vieillissement actif ».  Enfin, l’intervenant a estimé que pour progresser réellement dans le domaine du travail décent, il était nécessaire de définir des indicateurs fiables, l’Union et l’OIT œuvrant déjà en ce sens, en tenant en particulier compte de la situation particulière des femmes.


M. ÖZHAN ÜZÜMCÜOĞLU (Turquie) a constaté que plus de 10 ans après le Sommet mondial pour le développement social de Copenhague, le plein-emploi et le travail décent pour tous demeuraient des défis mondiaux.  Il s’est accordé avec les conclusions du rapport du Secrétaire général sur ce sujet, affirmant que la réalisation de ces objectifs dépendait d’un environnement macroéconomique favorable et de la mise en œuvre de politiques cohérentes et intégrées aux niveaux national et international.  Le plein-emploi et le travail décent pour tous doivent être au cœur des politiques sociales et économiques de chaque pays, a-t-il en outre ajouté. 


Par ailleurs, le représentant a fait part des efforts entrepris dans son pays pour la promotion du plein-emploi.  Il a ainsi indiqué que la Turquie entamait cette année la mise en œuvre de son neuvième Plan de développement couvrant la période 2007-2013, axé notamment sur l’augmentation des opportunités d’emploi et l’amélioration des conditions de travail, de la distribution des revenus, ou encore de l’efficacité du système de sécurité sociale.  Il a assuré que la dimension de l’emploi serait prise en compte dans les réglementations économiques et sociales futures et que son pays s’attachait aussi à fournir des opportunités égales aux femmes, aux jeunes, aux chômeurs de longue durée et aux personnes handicapées.  Enfin, il a aussi insisté sur la nécessité d’accroître les relations entre le système éducatif et le marché du travail afin de renforcer le niveau de qualification de la main-d’œuvre. 


M. S. V. KALASHNIKOV (Fédération de Russie) a déclaré que les autorités de son pays s’étaient engagées au cours des 15 dernières années à réformer en profondeur l’économie et l’édifice social en se basant sur les résultats obtenus dans le cadre de la mise en place des plans d’action internationaux.  À ce niveau, a-t-il dit, la question de l’emploi ne peut se dissocier des stratégies de protection sociale visant à accompagner les transformations socioéconomiques à l’heure de la mondialisation.  La Fédération de Russie, a ajouté le représentant, est passée en 15 ans d’une économie dirigiste à une économie de marché, et dans le domaine social, nos succès sont éloquents.  Il a ainsi précisé que les revenus nets de la population avaient augmenté de plus de 50% au cours de cette période et que le taux de chômage était désormais passé à 7%.  Un mécanisme spécial pour améliorer la qualité de vie des citoyens russes a été mis sur pied pour renforcer les volets de l’action gouvernementale consacrée à la santé, à l’éducation, au logement, et à l’agriculture.  La réalisation de ces projets suppose des réformes profondes des structures sociales en vue de garantir à terme un travail décent pour tous, y compris les groupes sociaux les plus vulnérables.  Le représentant a cité comme exemple les programmes de soutien à l’emploi des jeunes, dont 66% des chômeurs entre 16 et 29 ans ont pu bénéficier en 2006.  Ces programmes d’État sont axés sur la formation qui est dispensée dans des centres de recrutement, a-t-il précisé.  Le représentant a estimé que l’économie mixte en vigueur dans son pays faisait de la Fédération de Russie une sorte de laboratoire social dont pouvaient s’inspirer d’autres pays.  Il a, enfin, plaidé pour un renforcement de la coopération internationale dans le domaine social, qui constitue selon lui le fondement d’une consolidation de la paix et de la sécurité internationales.


M. YASUSHI TAKASE (Japon) a rappelé que son pays accordait une très haute priorité à la sécurité humaine, afin d’assurer la sécurité et le bien-être de chaque individu.  L’emploi, a-t-il précisé, est très étroitement lié à ce concept.  L’emploi est un moyen d’assurer des revenus, mais il a aussi un impact sur la vulnérabilité et la dignité des gens, a-t-il poursuivi.  Tout en soulignant l’impact positif de la mondialisation, il a affirmé que les bénéfices de celle-ci devaient être partagés par tous.  Il a estimé essentiel de promouvoir le plein-emploi par une croissance économique durable et a particulièrement insisté sur la question du travail des jeunes.  Ainsi, il a reconnu que, malgré une amélioration récente, le taux de chômage des jeunes demeurait élevé au Japon.  Son pays, a-t-il indiqué, a établi un plan d’action pour l’indépendance des jeunes en 2003 afin de leur fournir les connaissances et l’expérience qui leur permettront de développer leur potentiel et, ultérieurement, de revitaliser la société et l’économie.  En outre, il a indiqué que son pays ferait plus d’efforts pour encourager l’emploi des femmes et des personnes âgées. 


Par ailleurs, M. Takase a aussi fait part des actions de son pays dans le cadre de sa coopération internationale afin de favoriser l’emploi.  Il a expliqué que le Japon se concentrait sur la situation des femmes et des groupes vulnérables, à travers l’éducation de base ou encore la formation technique.  Il a aussi rappelé qu’à ce jour, le Japon avait contribué pour plus de 297 millions de dollars au Fonds des Nations Unies pour la sécurité humaine, établi à l’initiative de son Gouvernement et par lequel, le Japon soutient des projets de création d’emplois et de renforcement des capacités nationales.


M. BARLYBAY SADYKOV (Kazakhstan), faisant observer que la croissance économique ne contribuait pas forcément au développement social, a regretté la persistance d’un fort taux de chômage dont les principales victimes sont les jeunes et les femmes.  Il s’est dit convaincu que pour parvenir au plein emploi et favoriser un travail décent, il était nécessaire de mettre en œuvre de solides politiques macroéconomiques conjugué à un programme national de développement.  Parallèlement, il a jugé important d’étudier en détail le phénomène migratoire des jeunes aux niveaux national et international.  Poursuivant, M. Sadykov a fait part de toute une série de mesures et de politiques nationales pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, citant en particulier la mise en place d’une stratégie nationale de long terme « Kazakhstan 2030 ».  Il a à cet égard indiqué quelques réalisations positives dans le cadre de la mise en place de ces programmes, comme le maintien de la croissance économique annuelle kazakh à 10%, la baisse de 12,8% à 7,8% du chômage depuis 2000 ou encore l’affectation de 34% du PIB au développement et protection sociaux et à l’éducation.  La réduction de la pauvreté reste l’une des priorités du Kazakhstan, a assuré le représentant, avec pour principaux objectifs le développement des régions rurales, du secteur privé et du microcrédit de même que l’intégration sociale des jeunes, des femmes et des personnes âgées dans un pays qui doit faire face aux nouveaux défis posés par une population vieillissante.  M. Sadykov a conclu en appelant les États Membres et les institutions des Nations Unies à renforcer leur coopération pour atteindre les OMD.


Mme SOHA GENDI (Égypte) a déclaré que le chômage, qui demeure l’une des causes principales de la pauvreté et de l’exclusion sociale, marginalise la force de travail, même la plus qualifiée.  Dans certains cas, par désespoir, les chômeurs trouvent refuge dans la criminalité ou le fondamentalisme religieux.  Pour la représentante, la réponse à ce défi à la stabilité des sociétés doit être trouvée au niveau international et tenir compte des conséquences de la mondialisation.  Pour empêcher ces dérives, il convient de s’attaquer notamment à la dette, de relever le niveau d’éducation et de formation dans les pays en développement pour à la fois juguler la fuite des cerveaux et l’émigration anarchique des ressources humaines.  Dans le cas particulier de l’Afrique, a dit la représentante, le Sommet de l’Union africaine de 2004 avait adopté un plan d’action demandant à la communauté internationale d’aider le continent à créer des emplois et réduire la pauvreté dans le cadre de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement à l’horizon 2015. 


Le rôle du secteur privé est essentiel pour sortir l’Afrique du marasme, les petites et moyennes entreprises étant les unités génératrices d’emplois et d’épanouissement de la jeunesse.  La représentante a plaidé pour un partenariat entre la communauté internationale, les gouvernements des pays de la région, le secteur privé et les organisations syndicales afin de combattre par l’action collective le problème du sous-emploi, préalable au développement durable et à la paix.  


Mme GONZALEZ FURLONG (Mexique) a affirmé que l’objectif d’un travail décent pour tous était essentiel à la réalisation de deux des principaux engagements de la Déclaration de Copenhague, soit l’éradication de la pauvreté et de l’exclusion sociale.  Constatant que la croissance économique des dernières années n’avait pas réduit les taux de chômage, elle a aussi précisé que les jeunes étaient les plus affectés par ce manque d’emplois et a noté que 93% des emplois disponibles aux jeunes dans les pays en développement relevaient du secteur informel.  Elle a indiqué que son pays avait mis en œuvre une stratégie pour les jeunes de moins de 18 ans afin de faire face à cette situation, axée sur la famille, le logement, l’éducation et la santé.  En outre, elle a souligné que le Mexique avait lancé le programme « Premier emploi » pour améliorer et promouvoir la création d’emplois bien rémunérés et stables afin d’intégrer les jeunes au marché du travail.  Elle a aussi insisté sur la nécessité de mettre à jour et de diffuser les données statistiques et d’utiliser les indicateurs de conditions de travail pour identifier les opportunités d’emploi. 


S’agissant des personnes âgées, la représentante a fait part des efforts de son pays pour les intégrer dans le processus décisionnel.  Elle a, entre autres, fait valoir que le Mexique avait mis en œuvre un programme pour lutter contre la pauvreté des personnes âgées et pour améliorer leurs conditions dans les zones rurales éloignées.  Elle s’est enfin félicitée que l’Assemblée générale ait adopté au cours de sa soixante et unième session la Convention relative aux droits des personnes handicapées et a appelé tous les États Membres à signer et à ratifier ce texte.  Nous espérons que la présente session de la Commission du développement social contribuera à créer des sociétés dans lesquelles chaque individu peut développer son propre potentiel, a-t-elle conclu. 


M. ENRIQUE DEIBE, Ministre du travail et de la sécurité sociale de l’Argentine, a indiqué que son Gouvernement avait axé son action au cours des quatre dernières années sur le développement humain en vue d’éradiquer la pauvreté, et de réduire le chômage et l’exclusion.  Dans ce cadre, a-t-il dit, notre politique s’écarte de l’orthodoxie en la matière, en plaçant la qualité de l’emploi au cœur de sa stratégie.  L’intervenant a précisé que deux piliers fondamentaux étaient privilégiés par son pays, l’établissement d’un salaire minimum pour les foyers les plus démunis et l’augmentation du pouvoir d’achat.  Il a poursuivi en disant que le taux de chômage était passé en 2006 en dessous des 11% pour la première fois en 14 ans.  Cette avancée résulte de la politique destinée à capitaliser les secteurs les plus productifs de l’économie nationale tels que l’industrie et le bâtiment.  M. Deibe a ajouté que son pays avait tenu en 2005 un sommet sur la création  d’emplois afin de faire face à la pauvreté et renforcer la bonne gouvernance.  Le document final de ce sommet pourrait être utile aux autres délégations, car il contient de nombreuses recommandations sur un travail décent pour tous, thème prioritaire de la Commission du développement social à la présente session, a-t-il proposé. 


En ce qui concerne la situation des groupes les plus vulnérables, le représentant a affirmé, entre autres, que l’adoption de la Convention sur la protection des droits des personnes handicapées par l’Assemblée générale le 13 décembre 2006, constituait un progrès majeur sur la voie de l’intégration sociale de ce groupe de population.  Au niveau national, nous avons mis sur pied un comité consultatif en liaison avec le Programme d’action mondial sur les personnes handicapées en vue de coordonner l’action intergouvernementale concernant le développement social de ces personnes.  L’insertion de ces dernières au marché du travail est une priorité de l’Argentine, a encore dit le Ministre, soulignant l’importance des nouvelles méthodes de formation et l’allocation significative de ressources consacrées à cet effort.


Mme TERTTU SAVOLAINEN, Secrétaire d’État du Ministère des affaires sociales et de la santé de la Finlande, a affirmé que depuis Copenhague, son pays avait mis l’accent sur la réduction de la pauvreté.  Tout en considérant que cet objectif est important, l’ordre du jour établi pour le réaliser est, de l’avis de sa délégation, trop limité.  Elle a ainsi souligné que le concept du travail décent était un élément clef qui élargissait l’ordre du jour du développement social de manière réaliste et constructive.  Le développement durable, a-t-elle ajouté, ne peut découler que d’un ensemble cohérent de politiques économiques, sociales, ainsi qu’en matière d’éducation et d’emploi.  Elle a également affirmé que l’amélioration des emplois et la croissance de la productivité allaient de paire et que le travail décent offrait aussi bien des avantages sociaux mais aussi économiques.  Elle a estimé que les investissements dans l’éducation de base et dans la formation continue constituaient des éléments clefs pour parvenir à un emploi décent pour tous.  Enfin, elle a affirmé que la communauté internationale devait soutenir les pays en développement en ce qui concerne le renforcement des capacités et la mise en œuvre des politiques intégrées dans le domaine social et de l’emploi.  Elle a aussi insisté sur la nécessité de créer des partenariats entre toutes les parties prenantes, gouvernements, citoyens, syndicats, entreprises, donateurs et organisations intergouvernementales. 


M. RODRIGO MALMIERCA DÍAZ (Cuba) a rappelé que durant le Sommet du développement social de Copenhague de 1995, les chefs d’État avaient reconnu que le sous-emploi, la pauvreté et la désintégration sociale étaient une offense à la dignité humaine.  Toutefois, a-t-il ajouté, plus de 10 ans après ce Sommet historique, les progrès réalisés sont infimes et l’objectif commun de plein-emploi n’a toujours pas été atteint.  En dépit d’une croissance mondiale soutenue, on compte, en 2006, 195 millions de chômeurs, dont 44% de jeunes.  Le représentant cubain a ajouté que 852 millions d’êtres humains souffrent de la faim, et 120 millions de foyers n’ont pas accès à l’eau potable.  Pour le représentant, cette situation résulte d’un ordre international injuste où les riches, « toujours plus riches », ne respectent pas les engagements pris dans le cadre des conférences des Nations Unies.  Passant à la situation dans son propre pays, M. Díaz a indiqué qu’en 2006, le taux de chômage était de 1,9% et que la croissance économique du pays atteignait 12,5%.  Il a précisé que les femmes occupaient 45% des emplois et qu’elles jouissaient des mêmes salaires que les hommes.  Le représentant a indiqué que la population cubaine bénéficiait de plus de 200 programmes de formation pour des travailleurs sociaux dans les domaines de la santé et de l’éducation. 


M. Díaz a précisé que Cuba donnait la priorité à la coopération internationale pour assister les autres pays en développement à sortir de la pauvreté et du sous-emploi.  Il a notamment indiqué que Cuba était actif dans le domaine de la formation en Afrique, en Asie ainsi qu’en Amérique latine et dans les Caraïbes.  En outre, a-t-il dit, plus de 190 000 jeunes venus de 17 pays étudient à Cuba, 70% d’entre eux étant originaires d’Afrique.  Enfin, le représentant a jugé indispensable d’alléger la dette des pays en développement et de lever les subventions agricoles qui empêchent les produits du Sud de pénétrer les marchés du Nord sur une base commerciale équitable.


M. SERGEI A. RACHKOV (Belarus) a rappelé que son gouvernement menait depuis plus de 10 ans une politique économique axée sur les questions sociales.  L’une de ses priorités est de promouvoir le plein-emploi dans le cadre des efforts de relance de la croissance nationale.  Le représentant a ensuite indiqué qu’il partageait les préoccupations actuelles quant au taux d’inactivité des personnes les plus vulnérables: les femmes, les jeunes, les personnes handicapées et les personnes âgées.  Stimuler la création d’emplois parmi ces groupes est d’ailleurs l’un des objectifs du Gouvernement du Belarus pour 2007, ainsi que dans les zones rurales et dans les petites villes.  Une plus grande attention est également accordée à la création d’un environnement favorable aux entreprises.  À cet égard, a poursuivi la délégation, le microfinancement joue un rôle majeur, en accordant un soutien financier sous la forme de prêts à près de 2 500 chômeurs sur la base de leur créativité.  Le Belarus partage aussi les recommandations du Secrétaire général sur la nécessité de stimuler l’emploi des personnes handicapées, en particulier à la suite de l’adoption en décembre dernier de la Convention sur les droits de ces personnes par l’Assemblée générale.  Enfin, la délégation a déclaré soutenir l’appel du Secrétaire général en vue d’établir un système solide de protection sociale.


M. GHANEM ABU RABE (Jordanie), soulignant le lien entre pauvreté et corruption, a estimé que les États devaient travailler ensemble pour créer un climat propice à l’investissement, notamment par le biais d’un cadre juridique propice.  Il a indiqué que la région du Moyen-Orient était actuellement confrontée à de nombreux défis, résultant notamment du fait que le secteur public ne peut plus créer.  Cela exige des réformes qui contribueraient à promouvoir le secteur privé, a-t-il estimé.


M. NIDAL AL-ABADI, un autre membre de la délégation, a ensuite pris la parole pour souligner la répartition injuste des richesses dans le monde.  Il a considéré qu’il faudrait modifier les règles du système commercial international actuel qui est, selon lui, la cause de nombreux problèmes.  Ainsi, a-t-il ajouté, nous pourrons aider les pays en développement et améliorer la performance économique au niveau international.  Il a également insisté sur la

nécessité de favoriser les partenariats public-privé en faveur de la sécurité du travail et de mettre en place des systèmes de protection sociale fiables et souples.  En outre, il a affirmé qu’il faudrait s’attacher à lutter contre le travail forcé, le travail des enfants et la discrimination au travail en mettant en place des institutions de contrôle.


M. LIU ZHENMIN (Chine) a déclaré qu’il serait bénéfique que les gouvernements échangent, de manière plus régulière, expériences et informations en matière de création d’emplois, qui tiennent compte du bien-être social des populations.  Il a précisé que ces échanges devraient notamment porter sur la formation des ressources humaines et l’amélioration des compétences ainsi que sur les cadres sociaux privilégiés par tel ou tel pays.  De l’avis de sa délégation, les groupes vulnérables ne doivent pas être des « laissés pour compte » de la croissance économique mondiale, qui continue de générer des taux considérables de chômage et d’exclusion, a-t-il noté.  Si le travail décent est notre objectif commun, les moyens pour l’atteindre continuent de dépendre pour une large part du niveau de développement des pays.  Le représentant a, en outre, estimé que l’emploi dans les zones rurales était une composante indispensable sur la voie du plein-emploi et de l’essor durable en Chine comme dans les pays en développement confrontés à la pauvreté endémique.  La moitié de la population mondiale vit dans les campagnes, l’activité agricole dans ces régions devant être soutenue par le développement des technologies nouvelles afin d’éviter des disparités trop marquées entre zones rurales et urbaines.  Le représentant a ensuite souligné la nécessité pour les pays en développement de prévoir un régime fiscal préférentiel aux petites et moyennes entreprises, qui génèrent de nombreux emplois décents et contribuent à leur développement économique.  À cette fin, il a plaidé pour l’accélération des transferts de technologies dans ces pays, en particulier les technologies respectueuses de l’environnement.


Rappelant que la mondialisation offrait des possibilités d’emplois mais menaçait aussi le travail dans certains domaines, M. KHALID HOUYAR EL ALAMI (Maroc) a insisté sur la nécessité de trouver un équilibre entre les politiques économiques et les politiques sociales.  Il a précisé que la création de possibilités, à travers la formation et le recyclage des employés, était un des éléments clefs de la réduction du chômage.  Par ailleurs, le représentant a fait part des efforts du Maroc, en notant que celui-ci était confronté aux problèmes du chômage et de la pauvreté.  Pour y faire face, a-t-il poursuivi, le pays a lancé des initiatives et programmes afin de générer de l’emploi et mettre fin à la marginalisation, notamment par l’introduction de nouvelles lois et la création d’une couverture sociale pour toutes les catégories de personnes.  Il a également fait remarquer que le pays consacrait plus de 50% de son budget au secteur social.  Enfin, il a insisté sur l’importance de réformer le secteur de l’éducation afin que les formations débouchent sur des emplois.


Mgr CELESTINO MIGLIORE (Saint-Siège) a estimé que l’économie mondiale tournée vers la recherche de profits toujours plus élevés était l’aspect le plus dangereux de la mondialisation.  Toutefois, cette tendance a été génératrice d’emplois dans les pays du Sud et devrait conduire à d’inévitables ajustements dans les pays du Nord.  Il revient cependant à la communauté internationale et aux gouvernements d’assurer à la fois un environnement économique dynamique et la création à grande échelle d’emplois décents et rémunérés de manière appropriée.  Le représentant a ainsi estimé que de nombreux travailleurs dans le monde devraient pouvoir tirer bénéfice de l’issue des négociations engagées depuis des années dans le cadre du Cycle de Doha de l’OMC.  Il a évoqué, à cet égard, le sort des 1,1 milliard d’exploitants agricoles, dont 60% vivent sans filet social et grâce à de très faibles revenus nets.  L’Observateur du Saint-Siège a aussi évoqué la situation des femmes, qui continuent d’être victimes de discriminations salariales dans tous les pays du monde, riches et pauvres.  Il a souhaité que l’égalité salariale soit atteinte, l’urgence allant dans un premier temps aux mères et épouses ayant une activité professionnelle.  Le représentant a, par ailleurs, stigmatisé le travail des enfants sous toutes ses formes.  Il s’agit, a-t-il dit, d’une violation de la dignité des personnes et d’une atteinte à la morale des hommes.  L’Observateur a estimé que le trafic des êtres humains et la prostitution, formes d’esclavage modernes, devraient être éradiqués pour permettre aux familles de rester unies, chez elles ou dans les pays où elles décident d’émigrer.


M. RICHARD T. MILLER (États-Unis) a indiqué que les questions examinées au cours de cette session –les jeunes, le vieillissement, la famille, les personnes handicapées et la promotion du plein-emploi– étaient d’une importance critique pour son pays.  Il a soutenu la promotion du travail décent, constatant la nécessité de créer des emplois à travers le monde.  Il s’est dit convaincu que le rôle du gouvernement était de créer et de maintenir les conditions de la croissance économique et que la création d’emplois était avant tout une fonction du secteur privé.  Un secteur privé en bonne santé et vibrant est l’élément clef pour une société ouverte et libre, a-t-il insisté.  Par ailleurs, il a estimé que la création d’emplois était très importante pour répondre aux défis démographiques auxquels sont confrontés les pays avec des populations vieillissantes.  Il a ainsi fait observer que d’ici à 2030, 20% de la population américaine aura plus de 65 ans et que le pays s’attachait donc à transformer et rééquilibrer ses systèmes de santé et de protection.  En outre, M. Miller a aussi fait valoir que les migrations seules ne pouvaient résoudre le problème de la création d’emplois.  Chaque pays doit encourager les conditions qui favorisent la croissance sur son territoire, a-t-il affirmé.  Il faudrait aussi s’assurer que les jeunes d’aujourd’hui obtiennent la possibilité de devenir des adultes productifs.  Soulignant à cet égard le rôle important de la famille, M. Miller a souhaité que chaque pays adopte des politiques visant à ce que les jeunes puissent apporter une contribution positive à leur société. 


M. MAKMUR SUNUSI (Indonésie) a estimé qu’il était urgent d’améliorer la productivité du secteur rural à l’échelle des pays en développement.  Les trois quarts des personnes les plus démunies vivent dans les zones agricoles, a-t-il précisé, l’accès aux marchés du Nord devant être facilité pour permettre aux produits du Sud d’être exportés.  De même, les subventions agricoles doivent être levées et l’investissement étranger encouragé par la mise en chantier de réformes financières et commerciales définies au niveau international.  Pour le représentant, la question de l’allègement de la dette doit être également traitée dans les meilleurs délais par les acteurs économiques internationaux.  Il a aussi préconisé de renforcer la tendance favorable à l’attribution des microcrédits qui, s’est-il félicité, bénéficient plus particulièrement aux femmes dans les pays en développement.


En ce qui concerne l’intégration sociale, le représentant a plaidé pour une coopération accrue entre les pays afin de permettre aux groupes vulnérables de sortir de l’exclusion, « source d’instabilité et d’insécurité », a-t-il dit.  Évoquant la situation dans son propre pays, il a indiqué que l’objectif était de faire passer le taux de chômage de 9,5% en 2003 à 5,1% en 2008.  Notre vision s’appuie sur le désir collectif de créer de la croissance tout en réduisant de manière significative la pauvreté. 


M. TUVAKO MANONGI (République-Unie de Tanzanie) a reconnu que l’emploi avait un rôle central à jouer dans la promotion de la prospérité nationale, l’éradication de la pauvreté et l’inclusion sociale notamment.  La création d’emplois décents et les possibilités d’emplois autonomes sont essentielles pour réaliser le droit au travail ainsi que pour la croissance économique, a-t-il poursuivi.  Le représentant a mis l’accent sur les mesures entreprises dans son pays pour favoriser l’emploi, notant que ces questions avaient été intégrées à la stratégie national de réduction de la pauvreté de la Tanzanie.  Il a également fait valoir que son pays avait adopté des lois dans le domaine du travail, notamment pour garantir les droits des travailleurs et lutter contre la discrimination.  Toutefois, M. Manongi a constaté que le taux de chômage restait élevé dans le pays et que, pour le réduire, le Gouvernement tanzanien prenait des mesures visant à faire face aux problèmes liés à une faible croissance économique, à un faible taux d’investissement, ou encore, à un secteur de l’agriculture sous-développé.  Il a affirmé qu’un des plus grands défis pour le pays était de faire correspondre les connaissances et compétences acquises aux activités économiques changeantes.  Enfin, il a insisté sur l’importance de la coopération internationale pour atteindre les objectifs du plein-emploi et d’un travail décent, estimant que le transfert des technologies appropriées, comme celles de l’information et de la communication, était vital. 


M. MOUSSA (Niger) a affirmé que le plein–emploi et un travail décent pour tous était une préoccupation fondamentale de l’heure et que la tenue de cette session constituait la preuve de l’engagement de la communauté internationale pour relever avec les gouvernements le défi du chômage, du sous-emploi et de la pauvreté.  Il a déclaré qu’en Afrique, l’emploi continuait à être en relation directe avec la problématique du développement durable et de la lutte contre la pauvreté.  Il a aussi constaté les difficultés d’accès à l’emploi dans ce continent en raison notamment d’une forte croissance démographique, du faible taux d’alphabétisation et de l’inadéquation des compétences.  Le représentant a souligné que le Niger s’employait à remédier à ces défis, en insistant particulièrement sur l’emploi des jeunes.  Enfin, il a espéré que les recommandations de cette session contribueraient à mettre en œuvre des plans d’action qui intègrent la création d’emplois dans les politiques et stratégies de développement de tous les pays. 


M. LUIS ENRIQUE CHÁVEZ (Pérou) a rappelé que le lien entre croissance économique et emploi n’était pas automatique.  Il a indiqué que cette situation était particulièrement préoccupante en Amérique latine où il manque 126 millions d’emplois qui permettraient à la fois de répondre au problème du chômage et du travail au noir.  Ces deux groupes (23 millions de chômeurs et 103 millions de travailleurs non déclarés) représentent en fait plus de la moitié de la population active de l’Amérique latine.  Le représentant du Pérou a ensuite énuméré les mesures prises pour tenter de résoudre cette équation complexe lors de la troisième conférence régionale des pays andins sur l’emploi qui s’est tenue en décembre dernier à Quito, en Équateur.


Parmi celles-ci, il est indispensable tout d’abord d’articuler, en permanence, politique économique et politique de l’emploi.  Ensuite, les États doivent avoir pour préoccupation permanente emploi et travail décent pour réduire de manière soutenue la pauvreté et l’inégalité; il est nécessaire par ailleurs de défendre et d’élever les conditions de travail, d’élargir la sécurité sociale afin d’établir des systèmes de protection sociale efficace en faveur de tous; le Sommet de Quito a estimé qu’il n’était pas possible de parvenir à l’objectif du développement par la généralisation d’un travail décent sans l’insertion de la femme sur le marché du travail en en finissant avec les barrières sources de discrimination.


Rappelant que son pays s’était fixé comme priorités principales la lutte contre la pauvreté et la réduction de l’inégalité sociale, le représentant du Pérou a mentionné l’Accord national de 2005 en faveur d’un Pacte pour l’investissement et un travail décent.  Celui-ci suppose la mise en œuvre de politiques de rémunération, de productivité et de compétitivité favorisant le secteur formel, améliorant ainsi les revenus des travailleurs et la compétitivité des entreprises.  L’incapacité d’atteindre un niveau d’emploi suffisant entraîne les phénomènes de migration, a enfin rappelé M. Chavez, qui a conclu par la nécessité pour tous les gouvernements de prendre cette donnée en compte, en protégeant en particulier les droits des migrants.  Selon lui, ces flux doivent être considérés de manière positive d’autant qu’ils contribuent au développement des pays d’accueil.


M. LAURIS BEETS, Directeur des affaires internationales du Ministère des affaires sociales et de l’emploi des Pays-Bas, a jugé essentiels la dimension qualitative de l’emploi, la protection des travailleurs et de leurs droits et le dialogue social pour accroître la compétitivité et la productivité.  Il a estimé que l’agenda pour un travail décent était un élément clef dans la mesure où la communauté internationale s’engage à intégrer l’emploi dans les plans de croissance économique, à garantir la qualité et la quantité des emplois et à protéger les droits fondamentaux des travailleurs.  Le travail décent est de nos jours une exigence mondiale à laquelle les mondes politique et économique doivent faire face, a-t-il affirmé.  M. Beets a, par ailleurs, souligné le rôle de chef de file de l’Organisation internationale du travail pour promouvoir un travail décent et, de ce fait, réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement et réduire la pauvreté.  Il s’est, à cet égard, interrogé sur la façon d’assurer la coordination des efforts visant la réalisation de cet objectif.  Il a mis l’accent sur l’importance d’établir des politiques cohérentes en la matière aux niveaux national, international et multilatéral et sur le rôle central de l’OIT et de son propre agenda.  S’agissant du rôle du Conseil économique et social, le délégué s’est dit convaincu que la Commission pour le développement social pourrait jouer un rôle dans cette coordination afin d’assurer une meilleure cohérence des politiques en faveur d’un travail décent. 


M. LUCA DALL’OGLIO, Observateur permanent de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a souligné la contribution que la gestion de la migration des travailleurs pourrait apporter afin de réaliser l’objectif du plein-emploi.  À l’heure de la mondialisation croissante, il a estimé qu’avec près de 200 millions de migrants, le concept d’un marché du travail global doit être pris en compte pour comprendre les dynamiques des marchés nationaux de l’emploi.  Il a rappelé que de nombreux pays, surtout les pays industrialisés, dépendaient des travailleurs étrangers pour combler les lacunes de leur main-d’œuvre nationale.  Constatant que ces situations étaient réglementées par des accords bilatéraux, il a estimé que ces accords, bien qu’ils soient importants, n’étaient pas suffisants pour assurer une lutte efficace contre le trafic d’êtres humains ou les migrations illégales.  Il a encouragé les efforts en cours pour donner une dimension régionale et interrégionale à cette question.  Par ailleurs, le représentant s’est félicité de l’accent mis, dans le rapport du Secrétaire général, sur la nécessité d’intégrer pleinement les populations autochtones dans le marché du travail, celles-ci étaient souvent forcées à émigrer en raison de la pauvreté.  Lorsqu’elles émigrent, elles peuvent faire connaître leur savoir culturel et social tout en jetant une nouvelle lumière sur les questions autochtones au sein du pays ou de la communauté de destination, a-t-il poursuivi.  Enfin, il a estimé que les migrations de jeunes devaient bénéficier de plus d’attention et faire l’objet de recherches afin que l’on puisse mieux comprendre ces mouvements et répondre aux besoins spécifiques de ce segment de la population. 


M. JOSE M. SALAZAR-XIRINACHS, Directeur exécutif du Secteur emploi, de l’Organisation internationale du Travail, a expliqué que les quatre piliers de l’agenda pour un emploi décent étaient adaptés aux priorités internationales dans les domaines social et économique.  Les normes internationales du travail sont liées à l’agenda des droits de l’homme; la création d’emplois à la croissance économique et à l’agenda du développement; la protection sociale concerne la solidarité, l’inclusion sociale et la réduction des inégalités; et le dialogue social est inséparable des questions relatives à la démocratie, la bonne gouvernance et la qualité des institutions.  L’intervenant a poursuivi en insistant sur la mise en œuvre des mesures destinées à faire de l’emploi décent pour tous une réalité. 


Comment, ensemble, les gouvernements, les patrons, les travailleurs et les autres parties prenantes peuvent-ils œuvrer à cette fin? a-t-il demandé.  Il a noté que la bonne pratique commandait de considérer les politiques d’emploi décent sous l’angle de stratégies et approches intégrées, l’offre et la demande dans ce domaine devant être tournées vers l’amélioration de la formation, des compétences et de la santé des travailleurs.  L’objectif est simple, il consiste à créer des emplois durables et de meilleure qualité.  Dans ce cadre, a-t-il insisté, tous les ministères clefs, les institutions des Nations Unies et ses partenaires naturels, doivent s’impliquer activement et solidairement.  Les secteurs de la finance, de la planification et du développement doivent en outre adapter leurs politiques aux stratégies d’emploi décent, et, dans ce contexte, les ministères du travail ont un rôle déterminant à jouer dans la coordination des travaux des entités concernées. 


Le représentant a précisé que l’OIT avait récemment mis en place des outils de promotion du plein-emploi et d’un travail décent en liaison avec le Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination.  Le but de cette initiative est de faciliter la réalisation des objectifs en matière d’emploi tels que définis dans les diverses politiques et programmes des organisations internationales.  Le représentant a ajouté que la Déclaration ministérielle du Conseil économique et social (ECOSOC) encourageait toutes les organisations pertinentes à participer à ce processus novateur.  Il a en outre indiqué que les groupes ciblés par l’OIT dans le domaine de l’emploi décent étaient les femmes, les jeunes, les travailleurs de l’économie informelle, les personnes handicapées, les peuples autochtones et tout autre groupe vulnérable.  Pour tous ces cas, a dit M. Salazar-Xirinachs, il est impératif de relever le niveau de formation afin de faciliter l’emploi des chômeurs de longue durée ou en situation d’échec social.  Non seulement la modernisation des méthodes de formation aura pour effet de faciliter l’accès au marché du travail des groupes vulnérables, mais elle permettra également de développer des schémas de productivité dynamiques et innovants, a encore dit M. Salazar-Xirinachs.  


Mme SOANES, du Mouvement international ATD Quart Monde, a cité le témoignage d’un travailleur originaire d’Afrique du Nord qui était rétribué bien en dessous de ce qui lui avait été promis, lui qui avait rêvé de posséder un jour une maison et d’y vivre.  Elle a voulu ainsi illustrer le désir normal de tout homme de vivre dans une certaine sécurité et de participer à la vie de la société.  Or, dans la société d’aujourd’hui, la principale sécurité des personnes et des familles est liée à l’emploi.  Le travail ne garantit pas seulement la sécurité, mais aussi la dignité aux plus pauvres, a remarqué la représentante, même lorsqu’il déshonorant est aux yeux des autres.  Les personnes qui vivent dans l’extrême pauvreté se heurtent à certains obstacles, comme l’absence de reconnaissance de leurs

compétences et de leurs expériences, les problèmes liés à leurs conditions de vie comme les problèmes de santé, ou encore leur manque d’accès aux réseaux sociaux, culturels et politiques qui leur permettraient de sortir de la pauvreté.  La représentante a aussi fait valoir l’intérêt qu’il y avait à exploiter les efforts et les expériences des personnes vivant dans la pauvreté, afin de pouvoir développer un emploi sur le long terme, complet et décent pour tout le monde.


M. KLOCK, représentant de « New Humanity », a souligné le rôle que peut avoir les coopératives dans l’intégration des personnes marginalisées au marché du travail.  Ainsi, il a donné en exemple un groupe de 62 coopératives italiennes qui ont donné à des personnes handicapées, ou se remettant d’une maladie, des possibilités d’emploi.  Il a expliqué que ces coopératives étaient basées sur l’idée qu’un emploi protégé, mais productif, pouvait aider ces personnes à retrouver un sens de leur propre dignité et les amener à trouver un emploi ailleurs par la suite.  Il a fait remarquer que de nombreux employés s’étaient ainsi intégrés au marché du travail et que les entreprises étaient encouragées à se servir de ces coopératives pour des travaux simples d’assemblage, par exemple.  Ces coopératives bénéficient aux plus pauvres en leur offrant une possibilité de revenus, en les intégrant au marché du travail, mais aussi en créant un sentiment de fraternité dans la société, a-t-il fait valoir.  


M. CORRELL, du Conseil international du bien-être social, a indiqué que son organisation encourageait les gouvernements à envisager la question de l’emploi dans le contexte général du développement social.  À ce jour, l’erreur a consisté à séparer le traitement des questions intéressant la protection sociale et l’amélioration du bien-être des travailleurs.  L’orateur a, par ailleurs, déploré qu’hier, durant la table ronde sur les politiques macroéconomiques, les intervenants aient ignoré les conséquences majeures de la libéralisation sauvage du marché et de la privatisation des services publics.  Il a conclu sa brève intervention en indiquant que, demain, un rapport sur les politiques d’emploi dans le contexte de la mondialisation serait présenté par la délégation finnoise à l’occasion d’un évènement parallèle aux travaux de la Commission. 


Table ronde sur le thème: «  Mobilité de la main-d’œuvre, jeunes et familles  »


M. JOMO KWAME SUNDARAM, Sous-Secrétaire général aux affaires économiques et sociales et modérateur de la table ronde, a rappelé que la question du plein-emploi avait été l’objet d’une attention accrue dans les travaux de l’ECOSOC et préoccupait les Nations Unies depuis plusieurs années.  Il a fait remarquer qu’au cours des 30 dernières années, la croissance économique avait été plus lente que pour la période précédente et la création d’emplois plus limitée.  Il a indiqué que les jeunes étaient particulièrement touchés par cette incapacité à créer des emplois et s’est donc félicité de la pertinence du débat d’aujourd’hui. 


Mme NDIDI NWUNELI, Fondatrice et Directrice de « LEAP » Africa, une organisation à but non lucratif, qui vise à inspirer et à former de nouveaux dirigeants africains, a souhaité souligner le potentiel des jeunes Africains.  Elle a d’abord affirmé que la mobilité de la main-d’œuvre en Afrique, comme dans le monde, s’expliquait par de nombreux facteurs dont le désir d’améliorer ses conditions de vie ou encore la nécessité d’échapper aux conflits.  Elle a noté que ces migrations avaient des avantages, dont les envois de fonds, mais engendraient également des pertes, comme la fuite de cerveaux.  Elle a également regretté que peu de ressources soient véritablement allouées à la lutte contre le chômage des jeunes.  Il faut donner aux jeunes les moyens d’être des vecteurs de changement social dans leur communauté, a-t-elle poursuivi.  Parmi les solutions à mettre en œuvre pour favoriser l’emploi des jeunes, Mme Nwuneli a particulièrement insisté sur la nécessité de créer un climat propice à la libre entreprise.  Elle a ainsi cité l’exemple de la libéralisation du secteur des télécommunications au Nigéria, qui a créé 10 000 emplois directs et 1 million d’emplois indirects, dont la plupart a bénéficié aux jeunes.  Outre des mesures vigoureuses de libéralisation, elle a aussi suggéré que les gouvernements investissent dans des politiques de promotion de la croissance et du développement, créent un environnement propice aux PME, et stimulent les secteurs en émergence de l’économie afin que ceux-ci emploient des jeunes.  C’est en surmontant les nombreux obstacles à l’emploi des jeunes que l’on encouragera les migrants à revenir dans leur pays et qu’on profitera d’un regain des cerveaux, a-t-elle conclu. 


M. BHARAT WAKHLU, Président de Tata Incorporated, a plaidé pour une utilisation raisonnée du secteur privé pour créer des emplois de qualité.  Les avantages de l’investissement et de la mondialisation se font sentir partout dans le monde, a-t-il dit.  La solution clef est de réduire l’impact négatif des migrations dont les manifestations ont été identifiées.  Il convient également de permettre qu’un partage équitable des bénéfices s’effectue entre les pays d’origine des migrants et les pays récipiendaires de cette main-d’œuvre étrangère. 


De l’avis de l’intervenant, il est naturel de permettre le déplacement sécurisé des individus au-delà des frontières, à un moment de l’histoire des hommes où la circulation des capitaux et des services n’a jamais été aussi facile et rapide.  Les entreprises doivent pouvoir s’adresser aux travailleurs étrangers les mieux qualifiés et les plus rentables, le rôle du secteur privé étant d’encourager des formes d’investissement mutuellement profitables.  L’orateur a souhaité que les gouvernements se montrent plus volontaires dans leur gestion du capital humain afin que la force de travail cesse d’être pour eux une source d’instabilité.  Certaines sociétés donnent l’exemple, a-t-il dit, en insistant sur l’amélioration de la vie de leurs employés, en tenant compte de leurs besoins spécifiques dans des situations d’emploi souvent nouvelles et auxquelles elles doivent s’adapter. 


Salaire et logement décents, respect des attaches communautaires des migrants, ces éléments encouragent les travailleurs à se déplacer avec leur famille, l’esprit tranquille.  Nous connaissons l’envers d’une mobilité irrespectueuse des personnes, a ajouté l’intervenant.  L’insécurité et la prostitution les guettent si la migration a lieu dans des conditions indignes qui constituent une violation des droits de l’homme les plus fondamentaux.  Enfin, M. Wakhlu a plaidé pour une harmonisation des diplômes, pour le maintien de comptes bancaires dans les pays d’accueil ainsi que des technologies de communication et d’apprentissage.  La portée d’une telle tâche suppose la participation de toutes les parties prenantes qui se consacrent à l’objectif d’emploi décent pour tous.


M. MAGATTE WADE, Président d’AGETIP, une institution de travaux publics de promotion de l’emploi et membre du Groupe de haut niveau du Réseau pour l’emploi des jeunes du Secrétaire général, a affirmé que la promotion de l’emploi des jeunes exigeait des efforts plus intégrés de la part des gouvernements dans les domaines de l’éducation, du développement des compétences et d’appui aux jeunes entrepreneurs.  Il a notamment insisté sur la nécessité d’investir dans des programmes de formation professionnelle ou encore d’entreprenariat pour répondre aux demandes actuelles et aux changements technologiques par exemple.  M. Wade a aussi constaté que les jeunes constituaient le segment de la population le plus mobile.  Il a ainsi particulièrement insisté sur le phénomène de migrations, affirmant que celles-ci augmentaient les revenus mondiaux ainsi que la productivité à la fois dans les pays développés et dans les pays en développement.  Il a fait valoir que les migrants renvoyaient des sommes importantes à leur pays d’origine, sous forme d’envois de fonds, d’un total de 232 milliards en 2005 dont 167 milliards vers les pays en développement.  De plus, il a souligné que l’opportunité de travailler dans un pays industrialisé était une source importante de compétences et d’expériences.  Il a aussi précisé que les migrations étaient la base de réseaux internationaux qui pourraient contribuer au succès des secteurs de l’industrie et du commerce.  Toutefois, il a reconnu que les migrations étaient souvent synonymes de perte des personnes les plus éduquées dans de nombreux pays.  Il a affirmé que ce vivier de talents installé à l’étranger, avec des contacts d’affaires et un accès au capital, pouvait stimuler le progrès dans les pays en développement.  Il a donc estimé que les migrations étaient une question de développement, regrettant cependant que les politiques nationales et internationales ne reflétaient pas cette dimension à sa juste valeur. 


Échange de vues


Interrogée par la délégation de la Tunisie, Mme Ndidi Nwuneli a expliqué que la notion de travail décent n’était pas vraiment valable là où la pauvreté extrême sévissait.  Les gens ont tout simplement besoin d’un travail, a-t-elle insisté.  Elle a aussi souligné qu’un travailleur heureux était plus productif et qu’au-delà du salaire, il faudrait aussi s’intéresser à la protection sociale.  Par ailleurs, elle s’est accordée avec la représentante de la Jamaïque sur l’idée que les pays développés devraient indemniser les pays d’origine pour l’éducation des travailleurs migrants.  Elle a, par exemple, fait remarquer que 63% des médecins ghanéens travaillaient aux États-Unis alors que leur formation avait été payée par le Ghana.  S’agissant de l’impact des transferts des fonds, elle a affirmé que ceux-ci contribuaient au développement de l’infrastructure, mais que la bonne gouvernance était nécessaire pour en assurer l’efficacité. 


Tous les pays devraient travailler ensemble, a souligné M. Bharat Wakhlu, pour trouver des solutions qui soient pratiques et applicables, qu’il s’agisse de la migration ou des conditions de travail.  Il a aussi insisté sur la nécessité d’être créatif pour résoudre ces questions et de faire preuve de souplesse.  Répondant aux nombreuses questions des délégations, dont celle de la République dominicaine ou du Pakistan, sur les migrations, il a partagé l’avis selon lequel les envois de fonds ne pouvaient remplacer les investissements.  En réponse à la représentante de la Syrie, il a fait valoir que pour faire revenir les migrants dans le pays d’origine, cet État devait savoir « se vendre ».  Il a estimé que ce retour pouvait créer beaucoup de richesses et d’emplois mais que les gouvernements devaient être capables d’imiter les conditions qui existent dans les pays de destination, telles que la bonne gouvernance, l’appui à l’esprit d’entreprise, ou encore, l’absence de persécution et l’égalité des droits.  Sur la question du vieillissement de la population et de la mobilité de la main-d’œuvre, soulevée par la délégation du Japon, M. Wakhlu a indiqué qu’en raison du nombre moins important de jeunes dans ces sociétés, les migrations étaient essentielles pour le renouvellement de la main-d’œuvre et des compétences.  Par ailleurs, il a répondu aux interrogations du représentant du Pakistan sur l’émulation du modèle Tata en affirmant que de plus en plus d’entreprises étaient conscientes de leur responsabilité sociale et rendaient désormais des comptes à la fois à leurs actionnaires, aux communautés et aux régions, notamment par la protection de l’environnement.  Enfin, il s’est accordé avec le représentant du Sénégal et d’ONU-Habitat pour souligner l’importance de l’éducation afin de briser le cycle de la pauvreté, en suggérant que les bidonvilles possèdent des noyaux éducatifs. 


Alors que la délégation de l’Allemagne avait souligné que le droit à la mobilité était un principe fondamental pour l’Union européenne, Mme Wade a renchéri en affirmant qu’il s’agissait d’un droit reconnu sur le plan international.  S’agissant des envois de fonds, il a estimé que ceux-ci devaient être mieux gérés afin d’offrir des possibilités d’investissements mais a regretté que les données statistiques sur ces flux faisaient encore défaut.  Répondant à une question de la représentante des États-Unis sur la manière d’optimiser l’impact des travailleurs migrants, il a insisté sur l’importance des partenariats mondiaux et du rôle des Nations Unies pour traiter de ces questions.  Il s’agit de solidarité au niveau international, a-t-il ajouté, afin que la mobilité de la main-d’œuvre ou encore les transferts de fonds profitent à tous.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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