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SG/SM/11338-PAL/2094

RÉUNION DES DONATEURS EN SOUTIEN À L’AUTORITÉ PALESTINIENNE : IL FAUT AVANT TOUT CRÉER SUR LE TERRAIN UN NOUVEAU CLIMAT DE CONFIANCE ET DE SÉCURITÉ, ESTIME LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL

17/12/2007
Secrétaire généralSG/SM/11338
PAL/2094
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

RÉUNION DES DONATEURS EN SOUTIEN À L’AUTORITÉ PALESTINIENNE : IL FAUT AVANT TOUT CRÉER SUR LE TERRAIN UN NOUVEAU CLIMAT DE CONFIANCE ET DE SÉCURITÉ, ESTIME LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL


Vous trouverez ci-après le texte intégral de l’allocution du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, à la séance du matin de la Réunion des donateurs en soutien à l’Autorité palestinienne à Paris, le 17 décembre :


Je vous remercie de tout cœur de vous joindre aujourd’hui aux fonctionnaires des Nations Unies qui, partout dans le monde, observent une minute de silence pour honorer la mémoire de toutes les victimes des attentats terroristes commis le 11 décembre à Alger.


Je tiens également à exprimer ma gratitude à tous ceux d’entre vous qui ces derniers jours ont envoyé des messages de sympathie. Je peux vous assurer au nom des Nations Unies que nous apprécions vivement ces gestes.


Ceux qui prennent ainsi pour cible des civils innocents commettent un crime épouvantable. Le terrorisme ne peut jamais se justifier comme l’ont déclaré à l’unanimité les 192 États Membres de l’Organisation des Nations Unies rassemblés l’an dernier pour adopter la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies. Il frappe toutes les nations – grandes ou petites, riches ou pauvres –et touche tous les êtres humains quel que soit leur âge, leur revenu, leur culture ou leur religion.


L’attentat d’Alger ne nous découragera jamais d’accomplir la tâche vitale qui est la notre partout dans le monde, quelles que soient les menaces qui pèsent sur notre personnel. Toute attaque contre les Nations Unies est à l’évidence une attaque contre ceux auxquels nous cherchons à venir en aide. Les efforts que nous déployons en commun pour secourir ceux qui souffrent, pour contribuer à la paix doivent s’en trouver redoublés.


Permettez-moi maintenant de passer au sujet qui fait l’objet de cette rencontre.


Le mois dernier, la communauté internationale s’est réunie à Annapolis afin de marquer son appui à un nouveau processus de paix entre Israël et les Palestiniens. Nous nous retrouvons aujourd’hui, à Paris, pour confirmer notre engagement en faveur de ce processus et nous assurer que cet engagement se traduira par une réalité nouvelle et une situation meilleure sur le terrain. De fait, nous devons maintenant agir vite, car le processus ne pourra aboutir que si nous comblons le fossé qui existe entre nos efforts diplomatiques et la situation sur le terrain.


Au cours des sept dernières années, le conflit a fait des ravages considérables. Le rapport de la Banque mondiale ne laisse aucun doute quant à la dégradation spectaculaire de la situation sociale et économique dans le territoire palestinien occupé. La pauvreté et le chômage ont augmenté à une vitesse inquiétante à Gaza et dans de nombreuses régions de la Cisjordanie. L’accès aux services de base, à l’emploi et aux marchés a décliné de façon notable. Le secteur privé palestinien, autrefois prospère, s’est pour ainsi dire effondré dans la bande de Gaza. La société palestinienne est plus profondément divisée que jamais, tandis que la sécurité de nombreux Israéliens est directement menacée.


Nous avons aujourd’hui l’occasion de prendre les premières mesures qui peuvent inverser ces tendances préoccupantes. Je suis d’ailleurs convaincu que nous avons plus de raisons d’être optimistes à l’heure actuelle qu’à aucun autre moment de l’histoire récente.


Au cours des derniers mois, les dirigeants israéliens et palestiniens ont repris leurs discussions bilatérales. Ils ont fait preuve de courage et de détermination en maintenant ce dialogue malgré les difficultés extraordinaires rencontrées sur le terrain et ils espèrent maintenant négocier un traité de paix en 2008. Par ailleurs, l’action qu’a engagée M. Blair pour tenter de rapprocher les parties afin de relancer l’économie a déjà commencé à porter ses fruits.


D’autre part, après plusieurs mois de travail et de consultations intenses, le Premier Ministre Fayyad et son gouvernement ont établi le programme de travail des trois années à venir. Ce programme définit clairement et de manière cohérente les priorités de l’Autorité palestinienne en matière d’investissements et de réformes. Ses objectifs sont ambitieux mais réalisables et il a reçu l’aval des institutions financières internationales.


Le programme énonce également les mesures que les Palestiniens, les Israéliens et la communauté internationale doivent prendre ensemble. L’ensemble des parties prenantes sont appelées à assumer conjointement la responsabilité de stabiliser la situation sur le terrain et à jeter les bases d’un État et d’une économie opérationnels.


Dans le cadre de cette coopération, il faudra veiller à tout prix à ce que le fonctionnement de l’Autorité palestinienne soit assuré, en particulier le paiement des salaires et la fourniture des services de base. Il importera également d’accroître l’effort d’investissement dans les secteurs de l’éducation et de la santé et dans les autres domaines clefs identifiés par le Premier Ministre Fayyad. J’engage les partenaires donateurs à investir dès maintenant, à se montrer généreux et à apporter un appui financier soutenu au cours des 36 mois à venir.


Il faut avant tout créer sur le terrain un nouveau climat de confiance et de sécurité, ainsi que des conditions qui favorisent les déplacements. Ce n’est qu’ainsi que ceux qui sont les plus touchés par le conflit pourront comprendre eux aussi les avantages d’un engagement personnel et collectif en faveur d’une réalité nouvelle et plus prometteuse. Pour réaliser de réels progrès, nous devrons éviter de prendre des initiatives qui s’opposeraient à l’élan positif né à Annapolis.


L’inquiétude que j’éprouve pour les 1,4 million de personnes qui vivent aujourd’hui à Gaza dans des conditions effroyables n’est un secret pour personne. À quelques exceptions près, l’ensemble des échanges commerciaux normaux avec Gaza sont au point mort, ce qui a un effet dévastateur sur l’économie et sur les moyens de subsistance des foyers. Chaque jour, l’accès aux services essentiels, tels que la santé, l’eau et l’énergie, devient plus incertain.


En 2007, environ 80 % de la population de Gaza reçoit une aide alimentaire directe des Nations Unies. L’Organisation des Nations Unies continuera de s’acquitter de la responsabilité qui lui incombe de protéger toutes les personnes touchées par le conflit. Pour ce faire, l’ONU continuera de faire appel au soutien financier de la communauté internationale. Mais l’aide humanitaire ne peut à elle seule renverser la situation qui prévaut à Gaza. Si l’on ne prend pas des mesures plus globales, la situation économique risque d’empirer, ce qui aurait des conséquences profondes et probablement dangereuses. Ensemble, nous devons procéder avec sagesse, pragmatisme et créativité. Je me félicite de la déclaration du Premier Ministre Fayyad selon laquelle l’Autorité palestinienne est disposée à participer à la résolution du problème des points de passage à Gaza et je demande instamment à chacun d’entre nous d’œuvrer de façon constructive au règlement de cette question cruciale.


La communauté internationale doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour appuyer l’Autorité palestinienne alors qu’elle s’emploie à faire face aux immenses difficultés à venir. L’ensemble du système des Nations Unies est disposé à coopérer étroitement avec l’Autorité palestinienne à cette fin et continuera de soutenir le peuple palestinien dans sa volonté d’aller de l’avant.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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