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SG/SM/11181

CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU, DU PRÉSIDENT INDONÉSIEN ET DE LA CCNUCC, SUITE À LA RÉUNION DE HAUT NIVEAU SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES, LE 24 SEPTEMBRE 2007

24/09/2007
Secrétaire généralSG/SM/11181
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CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU, DU PRÉSIDENT INDONÉSIEN ET DE LA CCNUCC, SUITE À LA RÉUNION DE HAUT NIVEAU SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES, LE 24 SEPTEMBRE 2007


(Transcription adaptée de l’anglais)


Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon (interprétation de l’anglais): Bonsoir Mesdames et Messieurs des médias.  Je voudrais vous remercier de couvrir cette réunion sur les changements climatiques, une question essentielle de notre époque. 


Cette réunion a été historique; elle fera date.  Les dirigeants du monde ont montré que la lutte contre les changements climatiques exige un leadership politique au niveau le plus élevé.  C’est la plus large réunion de chefs d’État et de gouvernement qui ait eu lieu sur les changements climatiques: plus de 80 chefs d’État et de gouvernement sont venus ici pour parler de l’urgence qu’il y a à combattre les changements climatiques - le plus grand défi de l’humanité au XXIe siècle.  En se réunissant ici, au Siège de l’Organisation des Nations Unies, ils ont envoyé un message tout à fait clair aux citoyens du monde.  Les changements climatiques reçoivent l’attention qu’ils méritent.


La réunion de haut niveau représente un immense changement dans la réaction face aux changements climatiques.  Ce que j’ai entendu aujourd’hui est un engagement politique majeur en faveur de progrès importants, par paliers, sur la question des changements climatiques.  Les connaissances scientifiques sont claires; maintenant nous avons besoin de réponses politiques.  Le temps presse, si nous voulons éviter les conséquences les plus catastrophiques projetées par le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC). 


Dans toutes les discussions d’aujourd’hui, les dirigeants ont indiqué que nous devons accélérer nos efforts.  Nous devons d’urgence entamer un processus inclusif en vue de trouver un accord international à paliers sur les changements climatiques.  Ce processus doit aborder tous les aspects de la solution aux changements climatiques: l’adaptation des réductions d’émissions, les technologies favorables au climat et l’architecture financière nécessaire.  Les dirigeants ont parlé de la façon dont les changements climatiques risquent de limiter sérieusement le développement économique et social et, dans certains cas, de menacer la survie même de pays.  De façon générale, on se rend compte du fait que, si l’on n’agit pas maintenant, cela sera très coûteux à long terme. 


J’ai l’impression que l’on est tout à fait convaincu de la nécessité de passer d’une discussion sur nos divergences à un terrain d’entente permettant de réaliser des progrès.  Cela nous permettra de progresser plus rapidement et dans une plus grande confiance. 


On peut répondre à bon nombre de défis sur le plan économique.  Les dirigeants ont parlé de la nécessité de réaliser des investissements dans des domaines relatifs au climat.  Si la réunion d’aujourd’hui marque une nouvelle détermination, elle a confirmé également qu’il y a encore beaucoup à faire.  Je voudrais vous assurer que le système des Nations Unies est prêt à continuer de faire tout son possible pour veiller à ce que la communauté internationale relève de façon appropriée les défis du réchauffement mondial et pour veiller à ce qu’il n’y ait pas d’interruption entre la fin de la première période d’engagement du Protocole de Kyoto en 2012 et le nouvel accord sur les changements climatiques.


Les changements climatiques sont la responsabilité de tous.  Nous ne pouvons pas traiter de la même façon nations industrialisées et en développement.  Cependant, nous devons tous partager cette responsabilité que nous avons à l’égard des générations futures.  Les changements climatiques sont un problème planétaire, qui exige une solution planétaire.  Cette solution devrait être inclusive et bénéfique pour tous.  Pour parvenir à une solution inclusive, nous devons tous faire preuve de flexibilité et nous montrer plus novateurs, et nous devons faire davantage que ce que nous avons commencé à faire.


J’ai avec moi M. Yvo de Boer, Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui est prêt également à répondre à vos questions.  J’invite maintenant le Président indonésien, S. E. M. Yudhoyono, à faire quelques remarques en tant que Président de la Conférence de Bali.  Merci.


Le Président Yudhoyono (interprétation de l’anglais): Mesdames et Messieurs les représentants de la presse, je suis heureux de pouvoir vous dire que nous venons de terminer avec succès la Réunion de haut niveau sur les changements climatiques.  Les mesures les plus importantes ont été adoptées en vue de la tenue de la Conférence de Bali en décembre de cette année. 


Beaucoup de personnes attendent avec intérêt cette conférence, ainsi que ses résultats.  Aujourd’hui l’opinion publique est tout à fait consciente de la réalité des changements climatiques et des dommages qu’ils peuvent provoquer si l’on ne fait rien.  L’opinion publique demande une action vigoureuse pour faire face aux changements climatiques sur le long terme.  On s’attend à ce que la Conférence de Bali fournisse une feuille de route pour une telle action.  La Réunion de haut niveau a pu rallier la volonté politique et la détermination des dirigeants politiques mondiaux pour faire face aux changements climatiques et pour intensifier les préparatifs de la Conférence de Bali. 


L’Indonésie est honorée d’accueillir la Conférence de Bali, composée de la Treizième Conférence des États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et la Troisième Conférence des États parties au Protocole de Kyoto.  Ces conférences représenteront l’un des sommets les plus importants de notre époque.  Seront réunis des représentants de plus de 180 pays, avec des observateurs d’organisations intergouvernementales et non gouvernementales, ainsi que des médias.  J’attends avec intérêt de souhaiter la bienvenue à tous, ainsi qu’à vous-mêmes, en Indonésie. 


Nous visons des buts ambitieux mais réalisables en ce qui concerne certaines questions, comme l’atténuation, l’adaptation, les technologies et le financement.  En particulier, nous espérons une issue heureuse pour ce qui est de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.  Il doit y avoir des facteurs d’encouragement pour les pays en développement, pour qu’ils entreprennent des mesures difficiles et coûteuses, comme par exemple le reboisement et le non-recours à la déforestation.  Les pays développés, quant à eux, doivent viser à réduire considérablement les émissions de dioxyde de carbone découlant de leur activité économique.  Ils doivent également fournir des technologies écologiquement rationnelles, entre autres, pour contribuer à la stabilité du climat. 


Je remercie donc le Secrétaire général d’avoir convoqué cette importante réunion et je voudrais exprimer ma reconnaissance aux dirigeants mondiaux et à leurs représentants, qui ont participé activement aux délibérations d’aujourd’hui.  Tous ont contribué au futur succès de la Conférence de Bali et, aujourd’hui, nous attendons Bali avec impatience.  A Bali nous envisagerons un avenir plus porteur d’espoir.


Je vous remercie.


[Quelques questions maintenant.  La première question sera pour le Président de l’Association des correspondants de presse des Nations Unies.  Mais, avant cela, je voudrais vous dire que vous devez vous limiter à une question chacun, et que nous devons aller très vite – nous n’avons que très peu de temps.]


Question  (interprétation de l'anglais): Monsieur le Secrétaire général, Monsieur le Président, Monsieur de Boer, au nom de tous mes collègues, je voudrais vous remercier vivement de cet exposé à cette réunion si tardive.  Aujourd’hui, au déjeuner, nous avons eu une réunion avec l’ancien Vice-Président des États-Unis, M. Al Gore, qui a proposé de convoquer une réunion d’urgence l’année prochaine pour parler des résultats des négociations de Bali.  Les chefs d’État devraient aussi se réunir tous les trois mois ensuite jusqu’à ce qu’ils arrivent à des conclusions, en tout cas jusqu’à ce que l'on ait un nouveau protocole.  Quelles sont vos vues?


Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais): J’étais également au déjeuner lorsque l’ancien Vice-Président Al Gore a fait cette proposition.  C’est une très bonne proposition que nous allons considérer.  Cependant, à cette première étape, il est prématuré que je m’engage relativement à cette question.  Tout d’abord, nous devons voir comment les délégations vont négocier à Bali.  Le Président de l’Assemblée générale, comme il l'a dit, dans la salle de l’Assemblée générale, a l’intention également de convoquer une sorte de débat thématique l’année prochaine.  Il y aura de nombreuses autres instances importantes de ce type lors desquelles nous pourrons parler de questions intéressant les changements climatiques.  Je vais sérieusement considérer avec les État Membres les mesures qui doivent être adoptées une fois que l’on aura les résultats des négociations de Bali.


Question  (interprétation de l'anglais): Je m’adresse au Président de l’Indonésie.  Vous avez dit aujourd’hui que les pays en développement devraient chercher à avoir un meilleur prix pour chaque tonne de carbone dans le cadre des mécanismes de développement propre.  Pourriez-vous donner davantage de détails à ce sujet? Qu’envisagez-vous? Quels facteurs d’encouragement qui n’existent pas encore dans le cadre du marché du carbone actuel devraient être donnés aux États en développement?


Le Président Yudhoyono (interprétation de l'anglais): Les pays en développement ont un objectif double.  Le premier est de continuer leur développement économique et social, tandis que le deuxième est de préserver, protéger l’environnement.  Les pays en développement, à mon avis, doivent faire davantage pour protéger leur environnement.  Ils doivent mobiliser leurs ressources pour engager des actions concrètes, mais en visant et réalisant ces objectifs, nous avons besoin de capacités et des ressources nécessaires à cette fin, dans le cadre d’une coopération mondiale.  Je crois que cela serait juste.  De cette façon, les pays en développement recevront également une assistance technologique, des crédits de carbone et d’autres formes de ressources qui sont données par les pays développés, si bien que l’essence de notre partenariat et de notre coopération fera que tous les pays pourront honorer leurs obligations, basées sur des responsabilités communes mais différenciées.



Question  (interprétation de l'anglais): Lors de la clôture de la conférence, vous avez dit que vous estimez que nous avons un engagement politique majeur à l’égard d’un succès à Bali.  Mais avez-entendu aujourd’hui quelque chose de nouveau, de prometteur indiquant que les États-Unis sont prêts à s’associer de façon plus engagée au processus de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.  Sinon, espérez-vous entendre cela de la bouche du Président Bush ce soir?


Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais): Mes attentes sont grandes pour tous les pays, y compris les États-Unis.  Le Gouvernement des États-Unis a dit également à de nombreuses occasions que toutes ces négociations, initiatives et mesures devraient être incorporées dans les instances de négociation de l'ONU, notamment la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.  Bien sûr, j’ai eu la possibilité d’échanger des vues avec le Président Bush sur cette question.  À plusieurs reprises, j’ai eu la possibilité de parler de cette question avec le Gouvernement américain, y compris avec le Président Bush et la Secrétaire d’État, Mme Rice.  Je me souviens qu'elle a indiqué clairement que la réunion que le Gouvernement des États-Unis va recevoir dans quelques jours n'est pas une instance rivale.  Il s'agit plutôt d'un effort complémentaire de l’instance de négociation des Nations Unies.  Je suis donc confiant.  Je pense que tous les pays ont reconnu la nécessité et l’importance que l’ONU prenne la tête.


Le fait qu’un grand nombre de pays, plus de 80 pays, soient représentés au niveau des chefs d’État et de gouvernement est très important et sans précédent dans l’histoire des Nations Unies relativement à des questions telles que les changements climatiques.


Question (interprétation de l'anglais): Même si la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques aura lieu en décembre, je pense que le travail a été fait et je me demande si le prochain protocole, qui remplacera le Protocole de Kyoto, aura davantage de moyens pour veiller à ce que les pays ratifient et suivent le protocole. 


Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais): L’objectif de la Conférence de Bali, après avoir entendu ce qu’ont dit des dirigeants et les délégations pendant cette réunion de haut niveau sur les changements climatiques, est d’élaborer une feuille de route d’ici à 2012 et également une sorte de feuille de route après 2012.  Après la Conférence de Bali, une autre conférence aura lieu en Pologne et puis, une autre au Danemark.  Dès lors, après ce que nous aurons accompli à Bali, les efforts seront poursuivis lors d’autres conférences après 2009.  A mon avis, le plus important pour la Conférence de Bali, c’est de parvenir à un consensus mondial, de faire converger les vues des parties et, je suis optimiste, je pense que l’on va peut-être parvenir à un accord.


J’ai rencontré le Président Bush et John Howard, le Premier Ministre de l’Australie, à Sydney, il y a deux semaines.  Nous avons beaucoup parlé de cette question.  J’ai l’impression que nous sommes prêts à discuter.  Nous sommes prêts à parler d’un nouveau cadre possible de coopération mondiale pour combattre le réchauffement climatique.  Avec cette évolution, de nouveau, nous parlerons à Bali non seulement de la feuille de route pour 2012 et au-delà, mais nous parlerons également de la continuation de l’adaptation des technologies, du financement et d’une coopération concrète entre pays en développement et pays développés.



Question (interprétation de l'anglais): J’ai une question de même nature à poser au Secrétaire général.  Pour ce qui est des pays dont les émissions de gaz à effet de serre (GES) sont élevées, de quoi devraient-ils parler au cours de leur réunion à Washington?  J’aimerais avoir des détails sur ce que l’on attend d’eux.


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais): C’est là un problème qui ne connaît pas de frontière, un problème qui se joue des frontières.  Le réchauffement climatique ne se préoccupe pas de savoir si vous êtes un pays développé, un pays en développement, un gros émetteur de carbone ou un petit.  Il nous faut prendre des initiatives communes et concertées.  Certes, nous avons les mêmes responsabilités, mais il doit s’agir aussi de responsabilités communes mais différenciées.  Dans les domaines tels que l’atténuation, l’adaptation, les technologies et le financement, toutes ces questions doivent être traitées de manière holistique.  Tel était le principal objectif de la réunion de haut niveau d’aujourd’hui.  Les dirigeants de la communauté internationale sont tombés d’accord sur le fait que le temps presse, que c’est un problème urgent, que toute la communauté internationale doit agir de façon conjointe et concertée.  Nous discuterons en détail des mesures à prendre par les pays industrialisés ou des mesures à prendre dans les pays en développement. 


Question (interprétation de l’anglais): Si l’administration Bush reste opposée à des réductions obligatoires des émissions de carbone, comment cela va-t-il à votre avis affecter les perspectives de faire une percée à Bali, comme celle que vous avez mentionnée?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais): Je ne peux anticiper le résultat des négociations de Bali.  Il peut s’agir d’une longue et difficile négociation.  Ce qui importe, c’est que la communauté internationale ait la même volonté, le même engagement.  La volonté politique a été démontrée aujourd’hui par les dirigeants du monde.  Nous avons les ressources, nous avons les technologies pour faire face au réchauffement climatique; ce qui manque, c’est la volonté politique, à l’heure actuelle.  C’est ce que je voulais mobiliser et consolider.  Je voulais le faire aujourd’hui.  Nous voulons envoyer un message très clair et crédible aux négociateurs de Bali.  Nous verrons comment nous pouvons générer cette dynamique et la faire tenir à Bali et au-delà, et ainsi, il n’y aura pas de vide au moment de l’expiration du Protocole de Kyoto. 


Pour l’heure, il est trop tôt pour que je puisse vous dire si les pays vont s’engager ou non à des réductions obligatoires.  Le plus souhaitable est que les dirigeants politiques pensent à l’avenir des générations futures, et surtout à l’avenir de la planète Terre.  Alors, il nous faut marquer un engagement ferme.


M. de Boer (interprétation de l’anglais): Le représentant des États-Unis, en présentant l’initiative du Président Bush la semaine dernière, a parlé de but nationalement contraignant, par exemple, pour 2020-2030.  Donc, dans le cas des États-Unis, on est au-delà du débat réductions obligatoires ou non.  Maintenant, on est en train de discuter du niveau auquel seraient fixées ces réductions obligatoires.


Question (interprétation de l’anglais): Une question sur le charbon: on dit que la construction et l’utilisation de centrales au charbon risque d’anéantir les résultats des efforts entrepris ailleurs pour réduire les émissions, notamment celles des automobiles.  Aujourd’hui, Al Gore a demandé un moratoire sur les constructions de centrales au charbon, en disant qu’il y avait la technologie pour le piégeage et le stockage du charbon.  M. de Boer nous a dit par ailleurs que

l’Inde et la Chine ont besoin de continuer à utiliser le charbon, dont ils ont des réserves abondantes.  Comment choisir entre les deux approches, Monsieur le Secrétaire général, comment combiner la réduction des émissions et la nécessité de développement pour la Chine et l’Inde, qui signifie une forte utilisation de charbon?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais): Je donnerai la parole à Yvo de Boer, qui vous répondra en tant que professionnel.  Je donnerai une réponse générale.  Comme je l’ai dit très clairement dans ma synthèse, nous ne demandons pas l’un ou l’autre.  Nous ne demandons pas aux pays en développement de choisir entre le développement et la solution au réchauffement climatique.  Il faut faire face aux deux problèmes, tel est notre objectif.  Selon le pays, il peut y avoir des différences dans le niveau technologique.  Les pays en développement ont un niveau technologique moins élevé.  Mais ce qui importe, c’est qu’il y ait des efforts de recherche et développement pour trouver des ressources renouvelables, de nouvelles sources d’énergie.  Il peut s’agir d’une énergie basée sur le charbon, d’énergie nucléaire, de biocombustibles, d’énergie éolienne, etc.  Nous devons donc envisager toutes les options en vue de trouver des technologies plus propres, qui soient viables, aussi.  Peut-être que mon collègue pourra vous donner plus de détails.


M. de Boer (interprétation de l’anglais): Pour croître et réduire la pauvreté, chaque semaine, la Chine construit une centrale, la plupart d’entre elles au charbon.  A mon avis, il est inconcevable que l’on puisse cesser de construire des centrales au charbon aujourd’hui, dans des pays comme la Chine et l’Inde, qui sont très riches en cette ressource.  Comme l’a dit le Secrétaire général, il s’agit de se diriger vers un dosage d’énergie plus propre, en utilisant des technologies propres de charbon, et aussi peut-être des technologies de piégeage et de stockage du carbone, pour pouvoir utiliser le charbon sans ses effets néfastes. 


Question (interprétation de l’anglais): Monsieur le Secrétaire général, ma question portera sur l’expression « responsabilité commune mais différenciée ».  Est-il juste de le dire quand on voit certains pays en développement qui sont de gros émetteurs? Ces pays en développement, pourtant, s’en tiennent à cette expression et ne sont soumis à aucune limite statutaire et obligatoire sur leurs émissions.


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais): C’était le principe qui a été arrêté d’un commun accord dans le cadre du Protocole de Kyoto.  Il y a maintenant un accord entre pays développés et pays en développement sur cette notion de responsabilité commune mais différenciée et la nécessité de maintenir cette approche.  Je l’ai dit dans mon rapport à l’Assemblée générale cet après-midi.  Tel est l’accord, nous espérons trouver la manière optimale.  C’est l’accord qui existe, à l’heure actuelle, mais la négociation devrait se caractériser par la souplesse, l’esprit d’inclusion et l’innovation.  Alors que nous avançons, il peut y avoir bien d’autres voies pour des ressources renouvelables, des énergies plus propres, et les pays en développement, eux aussi, seront en mesure de trouver leur propre solution technologique.  Pour l’heure, je ne peux vous en dire plus.


Question (interprétation de l’anglais): M. Yudhoyono, vous avez annoncé la tenue d’une conférence que vous organiseriez sur la déforestation.  La conférence de presse a été annulée mais j’aimerais en savoir davantage sur le consensus qui se dégagerait à ce sujet, notamment quand vous dites qu’il faut un marché des droits d’émissions de carbone.  S’agit-il d’un nouveau marché ou d’un autre marché avec des prix plus élevés?


Le Président Yudhoyono (interprétation de l’anglais): En effet, nous avons été 11 pays possédant une forêt tropicale à nous réunir aujourd’hui en marge de la Réunion de haut niveau sur les changements climatiques.  Le but était d’avoir une position commune, car tous les pays en développement et tous les pays à forêt tropicale doivent assumer leurs obligations pour obtenir des résultats concrets en matière de reboisement et de développement propre. 


Des problèmes de capacités nous empêchent actuellement d’honorer nos obligations.  C’est pourquoi nous avons besoin de partenariats justes et dignes de ce nom.  Nous avons besoin des technologies appropriées, nous avons besoin de ressources.  Bien sûr, nous n’avons pas pu parler en détail de la formule exacte du marché des droits d’émission de carbone ou d’autres aspects.  Mais l’idée essentielle est là.  Alors que nous engageons des efforts sérieux pour faire face aux changements climatiques, nous avons aussi besoin du soutien et du partenariat des pays développés.  Nous devons prendre conscience du fait qu’il faut faire davantage pour sauver et protéger nos forêts.  C’était cela le thème de la réunion qui a réuni aujourd’hui 11 pays possédant une forêt tropicale.  Nous allons continuer de renforcer nos liens, d’échanger nos expériences et de partager nos idées en matière de gestion forestière.  Nous participerons à la prochaine conférence de Bali dans l’espoir qu’il y aura une coopération à l’appui de nos propres objectifs dans la gestion de nos forêts.  Tel était le sujet de la réunion d’aujourd’hui.


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