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SG/SM/10995

BAN KI-MOON APPELLE L’OCI À CONTRIBUER DE FAÇON DÉTERMINANTE À LA SOLUTION DES PROBLÈMES DE L’AFGHANISTAN, DE L’IRAQ, DU SOUDAN ET DE LA SOMALIE

15/5/2007
Secrétaire généralSG/SM/10995
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BAN KI-MOON APPELLE L’OCI À CONTRIBUER DE FAÇON DÉTERMINANTE À LA SOLUTION DES PROBLÈMES DE L’AFGHANISTAN, DE L’IRAQ, DU SOUDAN ET DE LA SOMALIE


On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à la Conférence ministérielle de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI).  Ce message a été transmis par M. Ibrahim Gambari, Conseiller spécial du Secrétaire général sur le Pacte international pour l’Iraq:


Je tiens tout d’abord à vous adresser tous mes vœux de succès pour cette réunion qui a lieu à un moment crucial non seulement pour les États membres de votre organisation, mais aussi pour la communauté internationale tout entière.  L’instabilité qui règne dans un certain nombre d’États islamiques –Afghanistan, Iraq, Soudan, Somalie– a en effet de profondes répercussions sur la paix et la sécurité internationales, qui appellent de nous tous une action concertée et soutenue.


Mes récents voyages au Moyen-Orient m’ont permis de vivre la réalité du conflit israélo-arabe.  C’est avec un profond malaise que j’ai observé la prolifération des postes de contrôle, la persistance des implantations israéliennes et la construction de la barrière de séparation selon un tracé qui s’écarte de la Ligne verte.  Mon séjour dans la zone de conflit m’a permis aussi de mieux mesurer les préoccupations sécuritaires des Israéliens.


Une fois encore, j’engage les deux parties à montrer qu’elles veulent véritablement la paix par la voie d’une solution négociée fondée sur la coexistence de deux États.  Il importe qu’Israël remplisse ses obligations, comme il importe que les Palestiniens assument leurs responsabilités.


Cependant, je trouve encourageant que les États arabes, dans le cadre de leur Initiative de paix, semblent vouloir prendre une part plus active au processus de paix.  La constitution, en Palestine, d’un gouvernement d’unité nationale me semble aussi être un élément positif.  J’encourage ce gouvernement à poursuivre ses efforts pour mettre fin aux dissensions internes et à progresser vers l’acceptation des principes définis par le Quatuor.  J’espère que la communauté internationale, y compris les États membres de l’OCI, continuera de soutenir activement ce processus.


La situation alarmante qui règne en Iraq appelle aussi l’engagement solidaire de la communauté internationale.  Je continue de penser que l’ONU pourrait jouer un rôle plus important en Iraq, surtout dans les domaines où elle est particulièrement bien placée pour agir, notamment la médiation politique et l’aide humanitaire.  Il faut en Iraq une action résolue et concertée pour favoriser la réconciliation nationale, atténuer les tensions d’origine sectaire et consolider l’unité nationale.  Il appartient certes aux Iraquiens de définir par le dialogue la voie qu’ils entendent suivre, mais ils auront de bien meilleures

chances d’y parvenir s’ils bénéficient du soutien régional et international nécessaire.  Je vous engage tous à assumer le rôle qui doit être le vôtre en dénonçant la violence d’origine sectaire qui ébranle la région et en encourageant le dialogue en Iraq.


Le Pacte international pour l’Iraq, lancé récemment à Charm el-Cheikh, fournit une belle occasion d’établir entre la communauté internationale et l’Iraq des liens de coopération plus étroits qui déboucheront sur des avantages partagés.  Le lancement du Pacte a été suivi d’une réunion élargie des ministres des affaires étrangères des États voisins de l’Iraq.  Cette avancée encourageante est de nature à favoriser le dialogue et à renforcer la coopération entre l’Iraq, d’une part, et les pays de la région et la communauté internationale, d’autre part.


Le programme nucléaire de l’Iran demeure un aspect préoccupant de la situation au Moyen-Orient.  En mars, le Conseil de sécurité a adopté à l’unanimité une deuxième résolution enjoignant à l’Iran de suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium.


J’ai pour ma part demandé instamment à l’Iran de se conformer pleinement aux résolutions du Conseil.  Il importe que Téhéran prenne d’urgence toutes les mesures voulues pour rassurer la communauté internationale quant au caractère pacifique de son programme nucléaire.  Il importe aussi que nous recherchions à cet égard une solution négociée, et je soutiens sans réserve l’action menée en ce sens, notamment par M. Javier Solana, Haut Représentant de l’Union européenne.


L’instabilité qui règne en Afghanistan, en particulier dans le sud et le sud-ouest du pays, est aussi au premier rang de mes préoccupations.  Il est manifeste qu’une paix durable ne saurait être instaurée en Afghanistan par des moyens uniquement militaires.  Le Gouvernement afghan doit pouvoir compter durablement sur le soutien de la communauté internationale.  Seule une action concertée permettra de faire face au danger inhérent à la présence des éléments rebelles qui circulent entre les zones frontalières de l’Afghanistan et celles des États voisins.  Le rôle qui revient à cet égard à la coopération régionale est d’une importance capitale.  Les États membres de l’OCI sont en position d’apporter une contribution déterminante au renforcement de cette coopération, et donc au rétablissement de la sécurité en Afghanistan.


Au Soudan, les événements qui se déroulent au Darfour continuent de m’inspirer les plus vives préoccupations.  Un cap a été franchi lorsque le Gouvernement soudanais, le 16 avril, a confirmé qu’il acceptait le vaste programme d’assistance décidé par les Nations Unies.  L’ONU a maintenant besoin, et d’urgence, d’unités militaires de soutien et de moyens aériens.  Je demande instamment à l’OCI d’user de toute son influence pour amener le Président Bashir à respecter ses engagements et à accepter dans les plus brefs délais le déploiement d’une opération conjointe UA-ONU.


Je tiens cependant à souligner que la présence au Darfour de soldats de la paix plus nombreux ne permettra pas à elle seule de normaliser la situation.  La crise qui sévit au Darfour appelle une solution politique.  L’UA et l’ONU ont pris l’initiative des tentatives de médiation, mais elles ne peuvent espérer réussir que si elles bénéficient du soutien de l’OCI et de ses États membres.


En Somalie, l’OCI est aussi en position d’user de son influence pour faire avancer la cause de la paix.  L’ONU a salué l’intention manifestée par le Gouvernement fédéral de transition de convoquer un congrès de réconciliation nationale.  J’espère que l’OCI soutiendra vigoureusement l’effort de réconciliation.  À cet égard, la réunion tenue le 26 février par le Groupe de contact de l’OCI sur la Somalie me paraît un signe encourageant.  Je trouve encourageant aussi que l’OCI étudie les moyens de favoriser le maintien et la consolidation de la paix et la réconciliation en Somalie.  L’ONU entend, pour sa part, continuer de coopérer étroitement avec l’OCI et d’autres partenaires en vue de faire avancer le processus de paix en Somalie.


Institution multilatérale de première importance, l’OCI est en mesure d’apporter une contribution déterminante à la solution de tous les problèmes que je viens d’évoquer.  Je tiens à dire tout le prix que j’attache aux excellentes relations de coopération qui se sont établies entre l’ONU et l’organisation que vous représentez.  Notre engagement solidaire en faveur de la paix et de la sécurité est riche de grandes promesses.  Par ailleurs, la coopération entre l’ONU et l’OCI dans les domaines économique, culturel et social produit déjà des résultats tangibles pour les États membres de l’OCI.  Je compte que les liens qui unissent nos deux organisations iront se renforçant dans les mois et les années qui viennent.


Je vous remercie de votre attention.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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