FACE À LA MENACE NUCLÉAIRE, KOFI ANNAN DEMANDE AUX ÉTATS D’ACCOMPLIR PARALLÈLEMENT DES PROGRÈS DANS LES DOMAINES DE LA NON-PROLIFÉRATION ET DU DÉSARMEMENT
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FACE À LA MENACE NUCLÉAIRE, KOFI ANNAN DEMANDE AUX ÉTATS D’ACCOMPLIR PARALLÈLEMENT DES PROGRÈS DANS LES DOMAINES DE LA NON-PROLIFÉRATION ET DU DÉSARMEMENT
On trouvera ci-après le texte intégral de l’allocution prononcée par le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, à l’Université de Princeton, le 28 novembre 2006:
J’aimerais dire tout d’abord combien je suis heureux d’avoir été invité à prononcer une allocution par une école qui tient son nom de Woodrow Wilson, le grand pionnier du multilatéralisme et l’avocat de la paix mondiale, qui a milité notamment en faveur de limitations concertées des armes meurtrières sur le plan international.
Princeton est indissolublement liée à la mémoire d’Albert Einstein et de nombreux autres grands savants qui ont contribué à faire des États-Unis la première puissance nucléaire. C’est là un cadre tout à fait approprié pour mon allocution de ce soir du fait que mon thème principal est le danger des armes nucléaires et la nécessité d’y faire face d’urgence à la fois en empêchant la prolifération et en encourageant le désarmement. Je montrerai que ces deux objectifs – le désarmement et la non-prolifération – sont indissociables et que pour parvenir à des progrès dans un domaine, il faut aussi avancer dans l’autre.
Il règne actuellement un sentiment d’insécurité presque général, mais ses causes, de même que l’urgence des risques, varient suivant les différentes parties du monde. Il est probable que la priorité irait majoritairement aux menaces d’ordre économique et social, c’est-à-dire la pauvreté, la dégradation de l’environnement et les maladies infectieuses.
D’autres mettraient l’accent sur les conflits entre États, d’autres encore sur les conflits internes et la guerre civile. Nombreux sont ceux – en particulier mais non exclusivement dans le monde développé – qui inscriraient le terrorisme en tête de liste.
En vérité, toutes ces menaces sont liées entre elles et dépassent les frontières nationales. Des stratégies mondiales communes sont nécessaires pour y faire face, et les gouvernements se rassemblent effectivement, à l’ONU et ailleurs, pour en élaborer et les mettre en œuvre. Le seul domaine où il n’en existe aucune est justement celui qui risque de présenter le plus grand danger, à savoir les armes nucléaires.
Je dis le plus grand danger, et cela pour trois raisons:
En premier lieu, les armes nucléaires constituent une menace sans précédent pour l’existence de l’humanité tout entière.
En deuxième lieu, le régime de non-prolifération nucléaire se heurte actuellement à une crise de confiance majeure. La Corée du Nord s’est retirée du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), tandis que l’Inde, Israël et le Pakistan n’y ont jamais été parties. De sérieux doutes, pour le moins, planent quant à la nature du programme nucléaire iranien. Il en résulte que la légitimité et la crédibilité de l’approche au cas par cas de la non-prolifération que les puissances nucléaires actuelles ont adoptées sont à leur tour remises en question.
En troisième lieu, la montée du terrorisme, qui s’accompagne du danger que les terroristes puissent acquérir des armes nucléaires, accroît considérablement la menace de leur emploi.
Et pourtant, malgré la gravité et l’ampleur de cette menace, les gouvernements du monde l’abordent de manière sélective et non globale.
Cette démarche est dans un sens compréhensible. L’idée même de l’autodestruction du monde est insoutenable. Mais il ne faut pas s’arrêter là. Il faut essayer d’imaginer les conséquences humaines et écologiques de l’explosion d’une bombe nucléaire dans une grande métropole – voire dans plusieurs – ou d’un affrontement général entre deux États dotés de l’arme nucléaire.
En mettant l’accent sur les armes nucléaires, je ne cherche pas à minimiser le problème des armes chimiques ou biologiques qui sont également des armes de destruction massive interdites en vertu de traités internationaux. En fait, la menace la plus importante et dont on ne tient pas assez compte est la possibilité que des terroristes emploient une arme biologique – et c’est là que doit s’imposer réellement une réflexion nouvelle.
Les armes nucléaires n’en restent pas moins les plus dangereuses. Une seule bombe peut détruire une ville tout entière, comme nous l’avons vu à Hiroshima et à Nagasaki, et il existe maintenant des engins infiniment plus puissants qu’en 1945. Ces armes constituent une menace sans précédent pour l’humanité tout entière.
Il y a 40 ans, presque tous les États du monde, conscients que ce danger doit être évité à tout prix, se sont rassemblés et ont forgé un outil d’une importance considérable, le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.
Cet instrument était essentiellement un contrat passé entre, d’une part, les États qui étaient reconnus à cette époque comme dotés de l’arme nucléaire et, de l’autre, le reste de la communauté internationale. Les premiers s’engageaient à négocier de bonne foi au sujet du désarmement nucléaire, à empêcher la prolifération et à faciliter l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, tout en déclarant individuellement qu’ils s’abstiendraient de menacer de l’arme nucléaire les États qui n’en possédaient pas. À son tour, le reste du monde s’engageait à ne pas acquérir ou fabriquer d’armes nucléaires et à soumettre toutes leurs activités nucléaires à la vérification de l’Agence internationale de l’énergie atomique ( AIEA). Ainsi, le TNP avait pour but à la fois de prévenir la prolifération et de faire progresser le désarmement, tout en garantissant le droit qu’ont tous les États, dans des conditions spécifiques, d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.
De 1970 – date de son entrée en vigueur – jusqu’à récemment, le TNP a été largement considéré comme la pierre angulaire de la sécurité mondiale. Les sombres prédictions de ses critiques ne s’étaient pas concrétisées. L’armement nucléaire n’avait pas contaminé des dizaines d’États, comme le Président Kennedy et d’autres l’avaient prédit dans les années 60, et cela est encore vrai aujourd’hui. En fait, le nombre d’États qui n’ambitionnent plus de posséder des armes nucléaires dépasse celui des États qui en ont acquis.
Pourtant, durant les dernières années, le TNP a été sévèrement critiqué du fait que la communauté internationale n’a pas pu se mettre d’accord sur le moyen de l’appliquer à certaines crises en Asie du Sud, dans la péninsule coréenne et au Moyen-Orient, et que quelques États parties chercheraient à posséder l’arme nucléaire.
À deux reprises, en 2005, les gouvernements ont eu la possibilité de renforcer les assises du Traité, d’abord à la Conférence d’examen en mai et ensuite au Sommet mondial de septembre. Ils ont échoué dans les deux cas, essentiellement pour ne pas avoir pu s’entendre sur l’ordre de priorité de la non-prolifération et du désarmement, à savoir lequel ou laquelle devait précéder l’autre.
Les tenants de la « non-prolifération d’abord » – essentiellement les États dotés d’armes nucléaires et leurs partisans – estiment que le principal danger vient non pas des armes nucléaires en tant que telles mais de ceux qui en possèdent, et par conséquent de leur transfert à de nouveaux États et à des acteurs non étatiques (ce qu’on appelle la « prolifération horizontale »). Les États dotés d’armes nucléaires disent qu’ils sont parvenus à un désarmement considérable depuis la fin de la guerre froide, mais que leur responsabilité à l’égard de la paix et de la sécurité internationales exige qu’ils conservent un dispositif de dissuasion nucléaire.
D’autre part, les tenants du « désarmement d’abord » proclament que le danger le plus pressant vient des arsenaux nucléaires existants et de leur perfectionnement constant (ce que l’on appelle la « prolifération verticale »). Un grand nombre d’États non dotés d’armes nucléaires accusent ceux qui en possèdent de reculer devant les engagements qu’ils ont pris en 1995 (lorsque le TNP a été prorogé pour une durée indéfinie) et qui ont été réaffirmés pas plus tard qu’en 2000. Pour ces pays, le grand bargain du TNP est devenu un leurre. Ils notent que le Conseil de sécurité de l’ONU a souvent qualifié la prolifération des armes de destruction massive de menace contre la paix et la sécurité internationales, mais n’a jamais déclaré que les armes nucléaires constituaient en soi une menace du même genre. Ils ne constatent aucun progrès réel vers le désarmement nucléaire et estiment que cette lacune présage un apartheid permanent entre ceux qui ont des armes nucléaires et ceux qui n’en ont pas.
Les deux groupes concernés estiment que l’existence de quatre nouveaux États possédant des armes nucléaires, hors du cadre du TNP, renforce leur argument.
Ce débat fait écho à un argument beaucoup plus ancien : les armes sont-elles la cause ou le symptôme du conflit? J’estime pour ma part que cette question est vaine, contreproductive et fondée sur de fausses dichotomies.
Le renforcement des arsenaux peut certes créer une menace déclenchant un conflit, et un conflit politique peut tout aussi bien motiver l’acquisition d’armes. Il faut en fait s’attacher à la fois à réduire les armes et à endiguer les conflits. De même, il faut s’efforcer de parvenir aussi bien au désarmement qu’à la non-prolifération.
Or, chacun attend que l’autre agisse. Il en résulte que la « destruction mutuelle assurée » a été remplacée par la paralysie mutuelle assurée. C’est là un signe redoutable de désunion et d’irrespect grandissant à l’égard de l’autorité du Traité. Il en résulte un vide que certains peuvent exploiter.
J’ai dit au début de cette année que nous sommes des « somnambules qui marchons vers la catastrophe ». En vérité, la situation est encore pire et nous nous sommes endormis aux commandes d’un avion en détresse. Faute de nous réveiller à temps, nous courons à coup sûr au désastre.
Un avion, bien entendu, ne peut se maintenir en l’air que si les deux ailes sont en bon état. Nous ne saurions choisir entre non-prolifération et désarmement. Ces deux aspects doivent être maîtrisés, avec l’urgence qui s’y attache.
Permettez-moi de m’attarder sur ces deux aspects.
À ceux qui prônent la priorité du désarmement, je réponds ceci :
-- La prolifération ne menace pas uniquement, ni même principalement, ceux qui disposent déjà d’armes nucléaires. Plus nombreux sont les doigts sur la gâchette nucléaire et plus ces doigts appartiennent à des dirigeants d’États instables – ou, pire, à des acteurs non étatiques – plus grande est la menace pour l’humanité tout entière.
-- L’absence de progrès en matière de désarmement n’est pas une raison pour ne pas s’attaquer aux dangers de la prolifération. Aucun État ne doit s’imaginer qu’en réalisant un programme d’armement nucléaire, il peut se poser en défenseur du TNP; encore moins peut-il convaincre les autres de désarmer.
-- Je sais que certains États influents, qui ont eux-mêmes scrupuleusement respecté le Traité, sont convaincus que les possesseurs d’armes nucléaires ne se sont pas montrés à la hauteur de leurs obligations en matière de désarmement. Mais ils doivent prendre garde que leur ressentiment ne les pousse du côté des proliférateurs. Ils doivent déclarer sans ambages que l’acquisition d’armes interdites ne sert jamais la cause de leur élimination. La prolifération ne peut que rendre encore plus difficile le désarmement.
-- J’exhorte tous les États à rendre à César ce qui est à César. C’est-à-dire reconnaître le désarmement là où il existe. Applaudir aux avancées que les États dotés d’armes nucléaires ont faites, que ce soit unilatéralement ou par la négociation, vers la réduction des arsenaux nucléaires ou la prévention de leur expansion. Reconnaître enfin que les États dotés d’armes nucléaires ont pratiquement cessé de produire de nouvelles matières fissiles à des fins militaires et continuent d’appliquer des moratoires sur les essais.
-- Je les exhorte pareillement à appuyer des mesures, même de moindre ampleur, en vue d’endiguer la prolifération, telles que les efforts visant à renforcer les contrôles à l’exportation d’articles nécessaires pour fabriquer des armes de destruction massive, comme l’a demandé le Conseil de sécurité dans sa résolution 1540.
-- Je les exhorte de même à soutenir les efforts que consent, entre autres, le Directeur général de l’AIEA pour trouver moyen de garantir l’accès de tous les États au combustible et aux services nécessaires à leurs programmes nucléaires civils sans pour autant favoriser la diffusion de technologies sensibles. Il faut que les pays puissent satisfaire leurs besoins énergétiques croissants grâce à ces programmes mais sans que nous courions le risque de vivre dans un monde où de plus en plus de pays maîtrisent les phases les plus critiques du cycle du combustible nucléaire.
-- Enfin, je les exhorte à n’encourager ou n’autoriser aucun État à faire dépendre sa conformité aux initiatives visant à éliminer les armes nucléaires ou à arrêter leur prolifération des concessions consenties par d’autres États dans d’autres domaines. La sauvegarde de la vie humaine sur notre planète est trop importante pour être prise en otage.
À ceux qui prônent la priorité de la non-prolifération, je réponds ceci :
-- Il est vrai que certains progrès ont été accomplis en matière de désarmement nucléaire depuis la fin de la guerre froide. Certains États ont mis fin au déploiement de nombreuses armes nucléaires et ont éliminé des catégories entières de vecteurs. Les États-Unis et la Russie sont convenus de limiter le nombre d’armes nucléaires stratégiques qu’ils déploient et ont retiré de leurs navires et de leurs sous-marins les armes non stratégiques; le Congrès des États-Unis a refusé de financer la construction d’une bombe à profonde pénétration souterraine; la plupart des sites d’essais ont été fermés; des moratoires nationaux ont été déclarés au sujet des essais; trois États dotés d’armes nucléaires – la France, le Royaume-Uni et la Russie – ont ratifié le Traité d’interdiction complète des essais.
-- Les stocks demeurent pourtant dangereusement élevés : 27 000 armes nucléaires seraient toujours en service, dont 12 000 environ activement déployées.
-- Certains États semblent croire qu’ils ont besoin d’armes moins nombreuses mais plus petites et plus maniables – et semblent même avoir adopté l’idée d’en employer dans les conflits. Tous les États dotés d’armes nucléaires parties au TNP modernisent leurs arsenaux ou leurs vecteurs. Ils ne devraient pas s’imaginer que cela sera accepté comme étant compatible avec le Traité. Personne ne s’y trompera et chacun y verra un euphémisme pour le réarmement nucléaire.
-- On ne sait pas clairement non plus comment ces États envisagent de traiter les quatre pays capables d’acquérir des armes nucléaires en dehors du cadre du TNP. Ils brandissent la théorie des dominos si tel ou tel pays acquiert une capacité nucléaire, mais ils ne semblent pas savoir comment prévenir cet effet d’entraînement ou y répondre une fois la chose faite. Certainement, ils devraient au moins envisager des « dominos inverses », où des réductions systématiques et soutenues des arsenaux nucléaires dévaloriseraient ces armes et encourageraient d’autres États à suivre la même voie.
-- Au contraire, en se cramponnant à leurs arsenaux et en les modernisant, même en l’absence de menaces évidentes contre leur sécurité nationale que l’arme nucléaire pourrait éloigner, les États dotés d’armes nucléaires encouragent les autres – en particulier ceux qui sont réellement menacés dans leur région – à envisager cette arme comme étant essentielle, aussi bien pour leur sécurité que pour leur statut. Il serait beaucoup plus facile de faire front aux proliférateurs si l’existence même des armes nucléaires était universellement reconnue comme étant dangereuse et en fin de compte illégitime.
-- De même, les États désireux de décourager les autres d’entreprendre des essais nucléaires ou balistiques pourraient faire avancer leur cause de manière beaucoup plus convaincante s’ils accéléraient eux-mêmes l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais, mettaient fin à leurs propres essais de missiles et négociaient un instrument multilatéral robuste concernant ces engins. De telles mesures seraient beaucoup plus efficaces que toute autre pour faire progresser la cause de la non-prolifération.
-- D’importantes puissances, telles que l’Allemagne, l’Argentine, le Brésil et le Japon, ont montré, en refusant d’en fabriquer, que les armes nucléaires ne sont pas essentielles pour leur sécurité ni pour leur statut. L’Afrique du Sud a détruit son arsenal et est devenue partie au TNP. Le Bélarus, l’Ukraine et le Kazakhstan ont renoncé aux armes nucléaires provenant de l’ancien arsenal soviétique. Enfin, la Libye a abandonné ses programmes d’armement nucléaire et chimique. Les États dotés d’armes nucléaires ont applaudi à tous ces exemples. Ils feraient bien de les imiter.
-- Enfin, les gouvernements et la société civile de nombreux pays mettent de plus en plus en doute le bien-fondé de la doctrine de la dissuasion nucléaire, qui date de la guerre froide – justification avancée par tous les États possesseurs d’armes nucléaires – alors que nous nous trouvons dans une période où ce sont les acteurs non étatiques qui constituent une menace croissante. Avons-nous alors besoin d’élaborer des stratégies concertées pour prévenir la prolifération?
-- Pour ces diverses raisons, je demande à tous les États dotés d’armes nucléaires d’élaborer des plans concrets, assortis de calendriers déterminés, pour honorer leurs engagements en matière de désarmement. Je les exhorte de même à faire une déclaration d’intention commune pour parvenir à l’élimination progressive de toutes les armes nucléaires, sous un contrôle international strict et efficace.
En résumé, le seul moyen d’avancer est d’accomplir en parallèle des progrès sur les deux plans – la non-prolifération et le désarmement. Nous n’y parviendrons qu’en faisant simultanément front, de manière efficace, à la menace du terrorisme et aux dangers, réels ou rhétoriques, qui conduisent des États ou des régimes particuliers à rechercher la sécurité, aussi mal inspirés soient-ils, en mettant au point ou en acquérant des armes nucléaires.
Il s’agit là d’une tâche complexe et gigantesque, qui exige la prise de responsabilités, la confiance, le dialogue et la négociation. Mais ce qui est avant tout nécessaire, c’est un débat renouvelé, qui doit faire appel à tous les intéressés, respecter les normes des négociations internationales et réaffirmer l’approche multilatérale – celle de Woodrow Wilson – fermement ancrée dans les institutions, les traités, les règles et les normes de conduite appropriées au niveau international.
Permettez-moi de conclure en lançant un appel à tous les jeunes, où qu’ils se trouvent, et je constate avec plaisir qu’ils sont très nombreux parmi nous aujourd’hui.
Mes jeunes et chers amis, vous vous êtes déjà engagés de façon admirable dans la lutte en faveur du développement mondial, des droits de l’homme et de la protection de l’environnement. Je vous conjure d’apporter aussi votre énergie et votre imagination au débat qui nous occupe aujourd’hui. Je vous conjure enfin de nous aider à saisir les commandes de l’avion en détresse à bord duquel l’humanité s’est embarquée et à le mener à bon port avant qu’il ne soit trop tard.
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