En cours au Siège de l'ONU

DEV/2299

APPEL A L'ESPRIT DE PARTENARIAT ET DE COMPROMIS POUR LES DERNIERES NEGOCIATIONS SUR LE TEXTE FINAL DE LA CONFERENCE SUR LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT

14/01/2002
Communiqué de presse
DEV/2299


Comité préparatoire de la Conférence

Internationale sur le financement du développement

2e séance – après-midi


APPEL A L'ESPRIT DE PARTENARIAT ET DE COMPROMIS POUR LES DERNIERES NEGOCIATIONS SUR LE TEXTE FINAL DE LA CONFERENCE SUR LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT


Le Comité préparatoire de la Conférence internationale sur le financement du développement, qui a ouvert ce matin les travaux de sa quatrième et dernière session, a tenu, cet après-midi, une réunion pour permettre aux délégations de faire leurs ultimes déclarations générales sur le projet révisé de conclusions et décisions préparé par le Facilitateur des négociations.  Ce texte, qui doit être adopté à l'issue des travaux de la Conférence internationale, prévue à Monterrey au Mexique du 18 au 22 mars, se présente en trois parties intitulées "Comment financer le développement: une action mondiale", "Principaux axes d'action" et "Rester engagés". 


La deuxième partie, partie plus substantielle, touche aux questions de la mobilisation des ressources financières nationales et internationales, du commerce international, du renforcement de la coopération financière internationale, du financement et de l'allègement de la dette, et du règlement des problèmes systémiques des systèmes monétaires, financiers et commerciaux.  En présentant le projet de conclusions et de décisions, le Facilitateur, M. Mauricio Escanero du Mexique a souligné qu'il appartient aux membres du Comité d'améliorer le projet révisé dans un esprit de partenariat, de compromis et de coopération, en exprimant son optimisme quant à la finalisation d'un texte acceptable par toutes les parties prenantes.


A ce propos, le Coprésident du Comité préparatoire, M. Shamshad Ahmad du Pakistan a estimé que le projet révisé est une base de travail à partir de laquelle le Comité pourra mener des discussions fructueuses en vue d'un accord consensuel.  Ce document ne doit pas devenir, une "charte des exigences des pays en développement", a-t-il averti en souhaitant qu'il s'agisse plutôt d'une compilation de propositions ouvertes au débat et au dialogue.  Prenant la parole, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant du Venezuela a souhaité que le projet de conclusions et décisions consacre le "principe cardinal"·de la responsabilité première des pays de leur développement économique et le rôle des ressources nationales, et pour ce faire, l'importance d'un environnement international favorable.  Le projet doit aussi mettre l'accent sur des éléments propres à encourager des initiatives spécifiques en matière de mobilisation des ressources internationales. 


Pour ce qui est de commerce, le document, toujours selon le représentant du Groupe des 77 et de la Chine, doit prôner l'élimination des barrières commerciales, de la politique des subsides et des autres mesures commerciales injustes.  Les questions du respect des engagements pris en matière d'Aide publique au développement (APD) et de l'allègement ou de l'annulation de la dette


doivent aussi figurer en bonne place dans le document ainsi que la question de l'assistance technique en matière de gestion de la dette et celle des ressources nouvelles et additionnelles pour financer l'Initiative pour les pays pauvres très endettés (Initiative HIPC/PPTE).  Le représentant a aussi abordé les questions systémiques en plaidant pour une plus large participation des pays en développement dans le processus de prises de décisions internationales et celle du mécanisme de suivi des engagements de Monterrey qui, selon lui, doit être capable de jeter un point entre les débats liés au développement, aux finances et au commerce.  Il a vu dans les Nations Unies, le forum capable d'établir le mécanisme nécessaire.


Pour sa part, le représentant des Etats-Unis a défendu le point de vue de son pays selon lequel le secteur privé, et pas les gouvernements nationaux ou étrangers, est la source, la plus puissante et la plus fiable de la croissance.  Dans ce sens, il a prôné un engagement en faveur de l'investissement privé, du renforcement de la capacité institutionnelle, de la stabilité politique et économique, de la transparence des règles, et d'une égalité entre tous les acteurs du marché.  Le représentant a néanmoins reconnu l'importance de l'APD en rappelant la proposition du Président Bush tendant à ce que jusqu'à 50% des fonds fournis par les banques de développement aux pays les plus pauvres soient accordés à titre de dons pour les services sociaux de base.  Au nom de l'Union européenne et des pays associés, le représentant de l'Espagne a rappelé que l'Union a souligné, à maintes reprises, l'importance de la question du financement du développement, qui exige une cohérence accrue dans l'action des diverses institutions financières et économiques.  Nous espérons, a-t-il dit, que la Conférence de Monterrey sera un succès, et qu'elle marquera le début d'un processus de développement mondial juste.


Ont également pris la parole les représentants du Bangladesh, au nom des pays les moins avancés (PMA), du Japon, de la Mongolie, au nom du Groupe des pays en développement sans littoral, de la Bulgarie, du Honduras, de la Jordanie, de la République de Corée, de la Fédération de Russie, de l'Algérie et de la Pologne, ainsi que l'Observateur du Saint-Siège et les représentants du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), de l'Organisation internationale du travail (OIT), du Centre international du commerce, et du maire de Monterrey, au nom de l'Association mondiale des villes et des autorités locales.


A partir de demain, le Comité préparatoire procédera, en séances officieuses, à la finalisation du projet révisé de conclusions et de décisions.  Il devrait conclure cette session le 25 janvier.


­

CONTRIBUTION AU PROCESSUS PREPARATOIRE DE FOND ET PREPARATIFS DE LA CONFERENCE INTERNATIONALE SUR LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT


Déclarations


M. MAURICIO ESCANERO (Mexique), Facilitateur des négociations sur le projet de conclusions et de décisions, a présenté le projet de document final de la Conférence de Monterrey en se félicitant des déclarations faites dans la matinée par le Secrétaire général et les ministres qui ont pris la parole.  Monterrey, a-t-il dit, doit être l'occasion de gérer ensemble les épreuves du financement du développement dans un monde de plus en plus interdépendant.  Plus que la simple adoption d'un document de consensus, la Conférence lancera une série d'initiatives et d'engagements au niveau mondial.  Le projet de texte de conclusions et de décisions reprend fidèlement les observations, commentaires et remarques qui ont été faites lors de la dernière session du comité préparatoire, et il tient compte des résultats positifs du sommet de l'OMC à Doha et des idées du Comité du développement.  C'est un texte concis, qui a été mis à la disposition de toutes les délégations depuis le mois de décembre, leur donnant ainsi le temps de la réflexion.  Il nous appartient à tous de l'améliorer dans un esprit de partenariat, de compromis et de coopération.  Nous sommes donc convaincus que nous pourrons arriver à un produit fini acceptable par toutes les parties prenantes, a dit M. Escañero.


M. MILOS ALCALAY (Venezuela) au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a tenu à souligner le principe cardinal selon lequel les pays ont la responsabilité première de leur développement économique.  Les ressources nationales, a-t-il précisé, sont la première et principale source de financement des activités liées à l'économie.  Néanmoins, a-t-il ajouté, un environnement international favorable est le facteur le plus important dans la mobilisation des ressources nationales.  Il a voulu que ce fait figure en bonne place dans le projet de conclusions et décisions.  Au sujet de la mobilisation des ressources internationales, il a rappelé qu'au cours de ces dernières années, les flux de capitaux privés sont devenus, pour un certain nombre de pays en développement, la principale source de financement; leur accroissement rapide devenant même la tendance du processus de mondialisation.  A cet égard, le représentant a regretté que le projet de conclusions et décisions n'évoque pas les éléments propres à encourager d’initiatives spécifiques pour renforcer la coopération dans ce domaine, notamment les questions de la coopération entre le secteur privé des pays en développement et leurs collègues du Nord; des meilleures pratiques en la matière et en matière de transfert de technologies et de la levée des barrières artificielles au niveau national.  Le rôle des institutions de crédit et la question de leur objectivité, de leur transparence et de leur fiabilité doivent figurer dans le projet de conclusions et décisions, a encore souhaité le représentant.


Il a ensuite évoqué la question du commerce pour plaider en faveur d'un système commercial ouvert, fondé sur des règles, transparent, non discriminatoire et prévisible.  Il a donc encouragé toutes les délégations à se mettre d'accord pour faire figurer dans le projet de conclusions et décisions l'importance qu'il y a à lever les barrières commerciales, les subsides et les autres mesures commerciales injustes, en particulier dans les domaines de l'agriculture, du textile et de l'acier.  Il a aussi souhaité une action contre l'abus des mesures


antidumping et des barrières techniques, sanitaires et phytosanitaires.  Toujours en matière de commerce, le représentant a plaidé pour le financement des programmes d'assistance technique et autres à l'intention des pays en développement.  


Abordant la question de l'Aide publique au développement (APD), le représentant a voulu que le projet de conclusions et décisions comprenne un appel au respect de l'engagement pris de consacrer 0,7% du PNB à l'APD et du principe de l'appropriation par les pays bénéficiaires des programmes d'assistance au développement.  En ce qui concerne les biens publics mondiaux, il s'est dit convaincu de la nécessité de lancer un processus intergouvernemental pour définir ces biens et rechercher les moyens de les financer.  Il a enfin souligné la nécessité, qui doit être inscrite dans le projet de conclusions et décisions, d'aider, par diverses formes d'aide publique, les secteurs sociaux des pays en développement en cas de crises financières ou de ralentissement économique.


S'agissant de la dette, le représentant a estimé que le chapitre qui y est consacré dans le projet de conclusions et de décisions ne traite pas de toutes les questions pertinentes.  Il a ainsi cité la question de l'assistance technique en matière de gestion de la dette.  Il a aussi jugé utile que les créditeurs bilatéraux et multilatéraux soient invités à renforcer leurs programmes d'allègement de la dette, y compris son annulation.  Il a en outre voulu que l'Initiative pour les pays pauvres très endettés (Initiative HIPC/PPTE) soit financée, de manière adéquate, par des ressources nouvelles et additionnelles.


Concluant sur les questions systémiques, le représentant a jugé qu'une représentation adéquate des pays en développement dans le processus de prise de décisions internationales est impérative.  Il a, dans ce cadre, estimé, que la mise en place d'un système financier international tenant compte des priorités en matière de croissance et de développement constitue un défi qui doit être  relevé par la communauté internationale.  Les Nations Unies peuvent jouer un rôle dans la conclusion d'un accord sur les réformes nécessaires, a-t-il dit avant de dire son intention de présenter des mesures  que le Groupe des 77 et la Chine entend voir figurer dans le projet de conclusions et  décisions.  Enfin, sur le mécanisme de suivi, le représentant a estimé important qu'un tel mécanisme permette l'examen de la mise en oeuvre des engagements pris et l'adoption de mesures plus avant tout en étant capable de jeter un pont entre les débats liés au développement, aux finances et au commerce.  Les Nations Unies, en tant que forum multilatéral le plus universel, ont la capacité d'établir le mécanisme nécessaire, a enfin estimé le représentant.


M. MIGUEL BENZO (Espagne) a déclaré, au nom de l'Union européenne et des Etats qui lui sont associés, que l'Union européenne souhaite affirmer son engagement en faveur de la pleine réussite de la Conférence de Monterrey.  Le Sommet européen de Laeken et d'autres rencontres ont souligné l'importance de la question du financement du développement, qui exige une cohérence accrue dans l'action des diverses institutions financières et économiques.  Nous soutenons les résultats des grandes conférences tenues sous l'égide des Nations Unies au cours des années 1990, et sommes convaincus que l'action des pays en développement eux-mêmes est très importante dans la lutte contre la pauvreté.  Ainsi, nous nous réjouissons des politiques définies dans le "Partenariat pour le développement de l'Afrique" par les pays de ce continent.  Nous devons travailler ensemble pour jeter les bases d'un développement durable dans les régions où ce développement n'existe pas encore.  L'Union européenne est prête à entamer des négociations sur le document présenté par le Faciliteur, notre objectif étant cependant d'éviter une négociation ligne par ligne.  Nous espérons que la Conférence de Monterrey sera un succès, et qu'elle marquera le début d'un processus de développement mondial juste.


M. JOHN D. NEGROPONTE (Etats-Unis) a souligné que le développement exige la liberté, l'équité, l'ouverture, la compassion et la reconnaissance que le secteur privé, et pas les gouvernements nationaux ou étrangers, est le moteur le plus efficace, le plus puissant et le plus fiable de la croissance.  Le représentant a, en conséquence, estimé que le thème principal de la Conférence doit être la reconnaissance que les ressources nationales sont la base essentielle du développement d'un pays.  Au cours des quarante dernières années, a-t-il dit, les pays qui ont promu avec succès la croissance économique et le développement l'ont fait par l'amélioration de leur environnement économique et l'ouverture aux marchés.  Il s'agit là d'un engagement en faveur de l'investissement privé, du renforcement de la capacité institutionnelle, de la stabilité politique et économique, de la transparence des règles, et d'une égalité entre tous les acteurs du marché.


Reconnaissant néanmoins que certains pays ont besoin de renforcer leur capacité à participer à l'économie mondiale, mon pays a fourni plus de 1,2 milliards de dollars, au cours des trois dernières années, pour financer des programmes de renforcement des capacités commerciales, a rappelé le représentant avant de présenter comme autre percée novatrice l'"Africa Growth and Opportunity Act" de 2000, qui est une loi fondée sur la bonne gestion des affaires publiques, la règle de droit et la liberté politique qui sont des éléments favorables pour attirer l'investissement et promouvoir la croissance.  Pour étayer ses propos, le représentant a indiqué que les flux américains de capitaux privés vers les pays en développement qui ont engagé des réformes ont augmenté de 20% de 1993 à 2000. 


Il a reconnu l'importance de l'APD en citant pour preuve la collaboration entre son pays et les organisations internationales pour réduire le fardeau des pays pauvres très endettés.  Il a rappelé la proposition faite par le Président Bush tendant à ce que jusqu'à 50% des fonds fournis par les banques de développement aux pays les plus pauvres soient accordés à titre de dons pour l'éducation, la santé, la nutrition, l'accès à l'eau potable, les services sanitaires et les autres besoins humains fondamentaux.  Mon gouvernement continuera à fournir des ressources  pour autant que des réformes institutionnelles soient mises en place, a insisté le représentant en attirant l'attention sur le programme "Development Alliance".  Il a conclu en soulignant une nouvelle fois que les partenariats public-privé doivent être reconnus comme la nouvelle dimension de l'assistance au développement.


M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a rappelé, en tant que Coordonnateur du Groupe des pays les moins avancés, que la 3ème Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés(PMA III) qui s'est tenue à Bruxelles, s'est achevée par l'adoption d'un programme d'action qui attend d'être mis en oeuvre.  Pour les PMA, Monterrey sera donc une suite donnée à d'autres conférences qui ont eu lieu sur les questions de développement.  Nous attendons que des mesures favorables soient adoptées sur les questions de l'APD et du renforcement des capacités, notamment en ce qui concerne l'absorption des ressources financières et des investissements extérieurs.  Les pays qui font de sincères


efforts d'amélioration de leur gouvernance devraient être mieux soutenus dans leurs tâches de développement, a dit l'orateur.  Trop de pays restent exclus des circuits d'échanges commerciaux mondiaux, et la plupart de ces pays font partie des PMA.


La question de l'accès aux marchés doit être résolue de manière tangible pour que les premières promesses, entrevues à Doha, se traduisent dans les faits, a dit le représentant.  Les PMA ont besoin que l'on crée à leur intention, et avec leur participation, des institutions financières dont les mécanismes répondent à leurs réalités et à leurs besoins.  Si des mesures ne sont pas rapidement prises, la pauvreté continuera de s'étendre, mettant en péril non seulement les peuples des pays pauvres, mais aussi certains équilibres internationaux.


M. MINORU KUBOTA (Japon) s'est félicité des modifications apportées au projet de conclusions et décisions qui reconnaît désormais l'importance du principe d'appropriation du développement par les pays concernés.  Le représentant a ensuite souhaité que ledit projet soit une énumération de directives politiques efficaces et applicables contenant des recommandations réalistes et réalisables.  Ainsi, dans l'évocation des questions du commerce international, des finances, de la dette et de la coordination de l'aide, il faut garder à l'esprit l'expérience des autres organes spécialisés comme l'Organisation mondiale du commerce (OMC), les institutions de Bretton Woods, le Club de Paris ou encore l'OCDE, a estimé le représentant.  Enfin, il a souhaité que la troisième partie du projet soit séparé du reste, arguant que le propos du document doit être de montrer au monde les réalisations concrètes et tangibles de la Conférence.


M. JARGLSAIKHANY ENKHSAIKHAN (Mongolie) a déclaré, au nom du Groupe des pays en développement sans littoral, que l'assistance financière et technique extérieure reste un facteur essentiel d'actions de développement pour les pays enclavés.  Ces pays se réjouissent donc que cette question ait été abordée dans le projet de document final de la Conférence.  Les coûts de transports, qui handicapent fortement l'activité économique et commerciale de nos pays, doivent être pris en compte par la conférence de Monterrey, qui doit être une opportunité d'offrir à nos Etats des chances d'intégration à la mondialisation.  C'est pourquoi nous demandons qu'un accent particulier soit mis sur la partie du document qui appelle les pays développés à ouvrir leurs marchés, à des conditions avantageuses, aux pays enclavés.  A cet égard, nous aurions besoin d'une aide à la diversification de nos exportations, à la maîtrise de nouvelles technologies, et au renforcement de nos capacités humaines.


M. ZLATI G. KATZARSKI (Bulgarie) a félicité le Facilitateur pour le travail réalisé avant de souligner le rôle des Nations Unies comme forum de discussions des questions commerciales et financières centrées sur le développement.  Il est important, a-t-il dit, de préserver le dialogue entre toutes les parties prenantes.  La coopération et la cohérence sont des éléments essentiels à ce stade.  Le représentant a ensuite plaidé pour un consensus sur l'harmonisation des politiques et des procédures des donateurs et pour une stratégie coordonnée des donateurs bilatéraux et multilatéraux.  Il a donc jugé utile de définir clairement et, de manière appropriée, le rôle de chaque organisation multilatérale et institution régionale de développement.  Le représentant a aussi souhaité que la Conférence de Monterrey se concentre sur des formes novatrices de garanties à l'investissement et sur la fourniture de meilleures informations sur les possibilités d'investissements.  Les institutions concernées, a-t-il dit en parlant des pays de sa région,  doivent accorder la priorité aux projets de coopération régionale et d'intégration.  Il faut des mesures visant à promouvoir les flux de capitaux privés dans le secteur agricole.  Le représentant a enfin jugé important que la Conférence parvienne à promouvoir le transfert de technologies et des connaissances sur la standardisation des produits, sur l'accès aux marchés et sur le régime de la propriété intellectuelle, ainsi que l'accès à l'information.


M. MARIO RIETTI (Honduras) a déclaré, en tant que Vice-Président du Comité des pays d'Amérique centrale sur le développement durable, que le projet de texte final présenté par le Facilitateur, devrait mettre beaucoup plus d'accent sur une approche intégrée des aspects sociaux, environnementaux et économiques du développement durable, et sur la nécessité de lancer des actions de mobilisation de ressources financières et de renforcement de la coopération financière en vue d'assurer le financement mondial des biens publics dans le contexte des objectifs mondiaux de développement approuvés par l'ONU, le FMI, la Banque mondial et l'OCDE.  Nous nous félicitions cependant des parties du texte qui portent sur l'importance de l'amélioration des flux d'IED en direction des pays en développement.  Nous pensons que des institutions à caractère régional comme le NAFTA, sont un cadre propice à la mobilisation de l'IED nécessaire à la promotion du développement dans les pays du Sud.  Nous espérons que la Conférence de Monterrey sera l’occasion de créer une nouvelle alliance mondiale en faveur du développement pouvant explorer de nouvelles voies et de nouveaux mécanismes de financement d'un développement durable entre pays développés et en développement; institutions multilatérales et régionales, et société civile et secteur privé. 


M. BANIHANI (Jordanie) a d'abord abordé la question de la revitalisation de l'APD et a lancé un appel aux pays donateurs leur demandant de respecter les engagements pris.  Il a ensuite jugé important de renforcer la capacité de l'OMC à fournir une aide technique aux pays en développement et son lien institutionnel avec les Nations Unies.  L'OMC, a-t-il dit, doit aussi oeuvrer sans relâche à la réalisation des objectifs qui sont les siens et qui sont d'ouvrir les marchés aux pays en développement.  La question des normes environnementales peut elle réglée au sein d'un mécanisme créé à cette fin.  A propos de la dette, le représentant a souhaité que le projet de conclusions et de décisions mette davantage l'accent sur l'annulation.  Il a conclu en souhaitant que le texte évoque les défis que des pays comme la Jordanie doivent relever à la suite des évènements du 11 septembre.


Mgr. JAMES REINERT (Saint-Siège) a déclaré qu'aujourd'hui il ne fait aucun doute que le développement est synonyme de paix, et que toute personne responsable doit oeuvrer en faveur de ces deux objectifs, qui sont liés.  Le Pape Paul VI faisait déjà ce constat il y a 35 ans, et ces mots pourraient aujourd'hui servir de thèmes de réflexion aux délégués à la future Conférence de Monterrey.  Les dirigeants du monde se sont eux-mêmes engagés à réaliser certains objectifs de développement et de progrès social lors du Sommet du millénaire.  C'est pour favoriser la réalisation des objectifs alors arrêtés que nous sommes ici aujourd'hui, et nous espérons que les conclusions des discussions de Monterrey pourront rapidement être traduites en faits concrets.  Les évènements survenus ces derniers mois sur la scène internationale ont clairement montré l'interdépendance des peuples du monde, et comme l'adit le Pape Jean-Paul II il est indispensable que naisse une culture mondiale de solidarité.


M. DOO JUNG-SOO (République de Corée) s'est dit heureux de constater que de nombreuses observations faites, au cours des précédentes sessions, aient trouvé leur place dans le projet de conclusions et de décisions.  Certaines des idées radicales, s'est-il réjoui, sont maintenant abordées avec prudence et réalisme.  Il faut néanmoins, a estimé le représentant, continuer de rationaliser et de simplifier le document.  Il a donc proposé trois approches dont la première consiste à  encourager une approche de promotion.  La Conférence, a-t-il expliqué, doit être l'occasion de couronner la recherche de développement.  Il faut ensuite, a poursuivi le représentant, instaurer un certain équilibre.  Ce faisant, l'augmentation de l'aide internationale doit être traitée de manière réaliste en tenant compte des possibilités des principaux pays donateurs.  Enfin, il faut adopter une approche graduelle.  On ne saurait éliminer d'un seul coup tous les problèmes.


M. CHOULKOV (Fédération de Russie) a dit que sa délégation avait une vue positive du projet de document final présenté par le Facilitateur.  La Fédération de Russie appuie les nouvelles propositions ayant trait à la coopération internationale en vue de lutter contre la corruption et de rapatrier dans les pays d'origine les fonds illicitement déposés dans des banques étrangères.  Nous avancerons des propositions et des remarques sur certaines parties de ce texte final dont nous soutenons cependant le contenu général.


M. NOUREDDINE BARDAD-DAIDJ (Algérie) a rendu hommage au Facilitateur qui présente aujourd'hui un document "somme toute" équilibré et constituant un bon point de départ des travaux du Comité.  Il nous faut un document conforme de cette volonté assurément commune de trouver une solution à la lancinante question du financement du développement, a dit le représentant.  Dans ce cadre, la réalisation de l'objectif de 0,7% du PNB pour l'APD peut être une des mesures appropriées accompagnées d'un calendrier précis et collectif.  Il faut donner la preuve, a insisté le représentant, que ce genre de rencontres fonctionne et donne des résultats.  Il a aussi souligné le lien entre la Conférence de Monterrey et le  prochain sommet de Johannesburg pour, a-t-il dit, montrer que les deux processus s'inscrivent dans une même perspective qui est la concrétisation des engagements inscrits dans la Déclaration du Millénaire.


Mme NOELEEN HEYZER (Fonds de développement des Nations Unies pour la femme -UNIFEM) a déclaré que les femmes des pays en développement ont besoin d'être mises à l'abri de la faim, de la maladie et de la pauvreté.  Nous souhaitons que l'équité et l'égalité entre les sexes soient déclarées comme des préalables au développement.  L'UNIFEM propose que l'élaboration des politiques de développement fasse l'objet d'un débat dans lequel seraient impliquées les femmes.  La question de la féminisation de la pauvreté doit être soigneusement examinée, et la rémunération équitable du travail des femmes doit faire l'objet de mesures spécifiques.  La prise en compte d'analyses sexospécifiques sur les questions de développement donnerait plus de chance de réussite aux programmes de développement, et il serait adéquat d'intégrer le programme d'action de la Conférence de Beijing dans les débats de Monterrey.  Concernant les stratégies économiques mondiales, il serait crucial de les  examiner pour voir quels en sont les impacts sur la main d’œuvre féminine.  Nous demandons que les normes de travail de l'Organisation internationale du travail (OIT) soient prises en considération dans la définition des stratégies de développement.


M. JOHN LANGMORE, Organisation internationale du Travail (OIT), a estimé que certaines propositions  du projet de texte manque de précision.  Pour lui, la Conférence doit viser à mettre en place des plans d'action qui contribuent à l'augmentation des investissements privés et publics et de l'épargne et ce, par une gouvernance améliorée.  Les résultats doivent aussi déboucher sur l'accroissement de l'APD et des procédures pour gérer les crises de la dette ainsi que sur l'élargissement du concept de biens publics mondiaux, l'amélioration de l'accès aux marchés, et le renforcement de la structure de gouvernance de l'économie mondiale notamment par l'attribution à l'OIT  d'un rôle accru en matière de croissance de l’emploi, de normes de travail et de politiques sociales.


M. WASILEWSKI (Pologne) a dit que son pays n'a pas encore atteint un niveau de développement qui le classerait parmi les pays développés.  L'économie polonaise fonctionne encore sur des modes de production assez bruts.  Mais nous sommes prêts à venir en aide aux pays les plus défavorisés, a dit l'orateur, et l'aide au développement de la Pologne est essentiellement de nature bilatérale.  Cette forme d'aide permet de créer des liens solides entre pays donateurs et pays récipiendaires.  Nous fournirons des ressources de l'ordre de 250 millions de dollars par an dans le cadre de l'Inititiative PPTE, et nous espérons que les pays récipiendaires en feront le meilleur usage possible.


M. SMADJA Centre international du commerce de l'OMC et de la CNUCED, a assuré les délégations que ce Centre continuera de faire en sorte que la libéralisation du commerce aille de pair avec le développement des pays pauvres et des pays les moins avancés (PMA).  Le Centre, a-t-il expliqué, est chargé de fournir un soutien technique dans le domaine du commerce et des exportations.  En conséquence, le représentant s'est dit heureux de prendre la parole devant le Comité préparatoire et a fait part de son intention de fournir une contribution au processus comme l'atteste le document distribué dans la salle et qui porte sur les mesures dont traite le projet révisé de conclusions et de décisions.


M.FELIPE DE JESUS CANTU (Maire de la ville-hôte de Monterrey) a déclaré, au nom de l'Association des villes et des gouvernements locaux, que cette Association est un partenaire des Nations Unies à travers sa contribution aux travaux de l'ECOSOC.  Cet en cette qualité que le Secrétaire général, M. Kofi Annan, a invité notre Association à prendre part à la Conférence de Monterrey, a dit l'orateur.  Nous comptons proposer des amendements au texte de document final en ce qui concerne les questions touchant à l'administration communale et au développement urbain.  Nous pensons que le texte doit explicitement mentionner l'importance de l'administration et du développement au niveau local.  Dans plusieurs paragraphes du projet de texte final, nous estimons que la mention des autorités locales s'impose, étant donné qu'elle sont le relais incontournable entre le financement du développement et la mise en oeuvre des projets de développement au profit des populations.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.