DEVANT LE CONSEIL DE SECURITE LES ETATS PLAIDENT POUR UNE IMPLICATION NOUVELLE DES NATIONS UNIES AU TIMOR APRES L'INDEPENDANCE
Communiqué de presse CS/2250 |
Conseil de sécurité
4462ème séance – matin/après-midi
DEVANT LE CONSEIL DE SECURITE LES ETATS PLAIDENT POUR UNE IMPLICATION NOUVELLE DES NATIONS UNIES AU TIMOR APRES L'INDEPENDANCE
La communauté internationale et les Timorais peuvent être fiers de
ce qui a été accompli, affirme le Représentant spécial du Secrétaire général
L’indépendance du Timor oriental ne doit pas marquer la fin de l’engagement des Nations Unies, mais au contraire donner le signal d’une implication nouvelle pour protéger les acquis. Cette opinion a été largement partagée par les pays qui participaient aujourd'hui à la réunion du Conseil de sécurité, sous la présidence du Ministre des affaires étrangères de Maurice, M. Anil Kumarsingh Gayanpour, pour examiner la situation au Timor oriental.
Le Conseil doit désormais envisager de remplacer l’Administration transitoire des Nations Unies au Timor oriental (ATNUTO) par une nouvelle mission après l’indépendance, prévue le 20 mai prochain. Les orateurs présents ont unanimement salué le travail de l'ATNUTO, une «success story», selon les mots du représentant français. Le Représentant spécial du Secrétaire général et Administrateur transitoire, M. Sergio Vieira de Mello et le Ministre des affaires étrangères est-timorais de l’Administration, Jose Ramos-Horta, ont détaillé les progrès enregistrés au cours des trois derniers mois, notamment en terme de sécurité, de retour de réfugiés et de mise en place des structures autonomes. De nombreux orateurs, dont M. Ramos-Horta et le représentant de Jakarta, ont également souligné la nette amélioration des relations entre le Timor oriental et l'Indonésie, qui organisent régulièrement des rencontres bilatérales.
Les délégations, d’une manière générale, ont souscrit aux propositions contenues dans le rapport du Secrétaire général, visant à proroger le mandat de l’ATNUTO jusqu’à la date de l’indépendance, le 20 mai 2002, et à mettre en place ensuite une autre mission plus réduite, la communauté internationale et un Timor oriental indépendant devant alors, selon le Secrétaire général, forger un nouveau type de partenariat. Le représentant des Etats-Unis a insisté sur le fait que le Timor oriental devait désormais passer à des relations normales avec la communauté internationale, les Nations Unies n’étant pas une solution de remplacement pour les problèmes de développement. D'autres, dont les représentants français et russe, ont suggéré d'associer désormais d’autres acteurs, comme les institutions financières internationales (FMI, Banque mondiale), les organisations régionales et même le secteur privé.
Alors qu'une nouvelle conférence des donateurs est prévue à Dili en mai, le Royaume-Uni a souhaité que le Conseil des ministres timorais de l'est fasse connaître avant cette date les dispositions de son plan national de développement. Les pays de la région, comme Fidji, Singapour et les Philippines, ont fait valoir l'importance qu'avait pour eux la stabilité du futur Etat indépendant, tandis que le Premier Ministre de l’Australie a émis le souhait que les Nations Unies laissent derrière elles un Timor oriental suffisamment bien équipé pour faire face aux défis de l’indépendance. Il a assuré que de son côté, son pays continuera à faire sa part, s’étant notamment engagé à contribuer à la lutte contre la pauvreté. Le Japon, quant à lui, a indiqué qu’il envisageait d’offrir une assistance d’un million de dollars pour appuyer les activités de la Commission de vérité et de réconciliation.
Outre les orateurs déjà cités, les représentants des pays suivants ont pris la parole : République arabe syrienne, Irlande, Norvège, Mexique, Bulgarie, Cameroun, Guinée, Chine, Colombie, Espagne au nom de l'Union européenne et des pays associés, Portugal, Bangladesh, République de Corée, Nouvelle-Zélande, Brésil.
LA SITUATION AU TIMOR ORIENTAL
Rapport du Secrétaire général sur l'Administration transitoire des Nations Unies au Timor oriental (S/2002/80)
Dans ce rapport, présenté en application de la résolution 1338 (2001) du Conseil de sécurité en date du 31 janvier 2001, le Secrétaire général recommande de proroger le mandat de l'Administration transitoire des Nations Unies au Timor oriental (ATNUTO) jusqu'au 20 mai 2002, date de l'indépendance, et propose un plan détaillé concernant le déploiement d'une mission intégrée des Nations après cette date.
Au cours des trois derniers mois, souligne le Secrétaire général, des progrès importants ont été réalisés depuis le 18 octobre 2001 sur le plan politique, et des résultats concrets ont été atteints dans mise en place une administration publique pour le Timor oriental. L'Assemblée constituante a ainsi examiné et approuvé la plus grande partie du projet de constitution, qui établirait un Etat démocratique unitaire, fondé sur la primauté du droit et le principe de la séparation des pouvoirs. A la fin de 2001, 9 633 fonctionnaires est-timorais avaient été recrutés, soit 91,2 % de l'effectif total prévu. Cependant, pour le moment, le Timor oriental compte encore peu de juges et de procureurs formés et expérimentés, et les services d'appui pour les tribunaux restent limités alors que le système judiciaire doit faire face à une très lourde charge de travail.
La situation en matière de sécurité a continué de s'améliorer, et des politiques favorisant le développement économique et social sont mises en œuvre, remarque le Secrétaire général. Un premier bataillon d'infanterie de la Force de défense du Timor oriental (FDTO) a provisoirement été organisé le 26 octobre 2001 à Metinaro, dans le district de Dili. La Police civile des Nations Unies continue à assurer le maintien de l'ordre tout en dispensant une formation aux membres du Service de police du Timor oriental. A ce jour, le Service de police du Timor oriental a recruté 1 453 policiers, son développement continuant toutefois d'être freiné par l'absence de ressources. On estime que 60 000 à 75 000 personnes vivent toujours dans des camps de réfugiés au Timor occidental. Ce ne sont plus tant les problèmes de sécurité et les manœuvres d'intimidation des milices qui freinent maintenant les retours, mais les inquiétudes économiques.
L'effectif de l'ATNUTO a été réduit à 72 123 militaires; et la Mission a été reconfigurée. Le Secrétaire général remarque que la fragilité relative des fondements politiques du nouveau pays, la précarité de son développement économique, le nombre très limité de cadres supérieurs et d'administrateurs à sa disposition et l'absence de mécanismes forts et indépendants en matière de sécurité font que le Timor oriental continuera à avoir besoin d'une assistance considérable de la communauté internationale longtemps après l'indépendance. Il souligne la nécessité de maintenir sur place une opération de maintien de la paix avant et après l'indépendance, observant que le bon déroulement de la transition dépendait de plusieurs facteurs : une réduction par étapes de l'effectif de l'ATNUTO; l'absorption dans le futur Etat des services techniques essentiels, la mise en place des instruments indispensables au fonctionnement de l'Etat après l'indépendance; et le recrutement opportun de conseillers civils auprès du futur Etat indépendant. C’est pourquoi, le Secrétaire général appelle le Conseil à prendre des décisions à ce sujet sans tarder.
En ce qui concerne la mission appelée à succéder à l'ATNUTO, il est prévu qu'elle comprenne une composante militaire, une composante de police civile et une petite composante civile. Pour la composante civile, un inventaire de compétences mené par le Programme des Nations Unies (PNUD) a confirmé qu'il était nécessaire de trouver un financement pour une centaine de fonctions essentielles dans l'administration pour des durées de 12 à 24 mois après l'indépendance: Ces fonctions se répartissent entre quatre secteurs principaux de l'Administration publique: finances, secteur juridique, administration interne, et services essentiels. Le Gouvernement timorais aura aussi besoin d'une assistance internationale dans le domaine du développement économique et social et de la réduction de la pauvreté, remarque le Secrétaire général. La composante militaire de la mission assurera la sécurité extérieure du Timor oriental, tout en transférant progressivement ses responsabilités à la Force de défense du Timor oriental (FDTO). Le retrait total de la composante militaire se fera lorsque la Force de défense sera véritablement en mesure de faire face aux menaces extérieures. La composante police civile dirigée par un chef de la police recruté sur le plan international contribuera à la mise en place du Service de police du Timor oriental.
Le Secrétaire général souligne qu'il importe que l'assistance internationale se transforme, dès que possible, en une formule plus normale d'aide au développement et indique que les systèmes des Nations Unies doivent coordonner leur action avec celle des donateurs bilatéraux. Il incite les Etats Membres à contribuer à un programme d'investissement à même d'équiper la Force de défense et le Service de police. Il encourage aussi les milieux d'affaires à investir dans le pays. M. Kofi Annan recommande que le mandat de l'ATNUTO soit prorogé jusqu'à la date de l'indépendance, à savoir le 20 mai 2002 et transmet aux membres du Conseil un projet de principes directeurs concernant la mission qui succèdera à l'Administration transitoire.
Déclarations
M. SERGIO VIEIRA DE MELLO, Représentant spécial du Secrétaire général et Administrateur transitoire du Timor oriental, remarquant qu’il ne restait plus que 110 jours avant l’indépendance, a déclaré qu’un nouveau chapitre de l’histoire des Nations Unies était en train de s’ouvrir. Il a toutefois ajouté que la satisfaction ressentie était atténuée par le fait que l’indépendance est loin de marquer la fin des efforts du Timor oriental. Le représentant a déclaré que de nombreux progrès avaient été accomplis. En particulier, l’Assemblée constituante a déjà approuvé la plupart des articles de la Constitution mais des délais supplémentaires lui ont été alloués pour qu’elle finisse ses travaux. Le 14 avril le Timor oriental élira son premier président, et cette fois-ci, a assuré le représentant, les Timorais assumeront un rôle important, puisqu’ils seront à la tête de 13 bureaux de vote de district. Sur le front international, le représentant a expliqué que le pays continuait de mettre en place des relations solides avec l’Indonésie. A la fin février, l’Indonésie et le Timor tiendront par exemple des discussions de haut niveau à Denpasar, discussions auxquelles s’ajoutera l’Australie bientôt. Le représentant a émis l’espoir que des arrangements de coopération dans le domaine des services postaux ou celui de la police seront bientôt noués avec l’Indonésie. Il a également souligné la nécessité de normaliser la frontière entre les deux Timor, et a déclaré qu’un plan de travail conjoint avait été mis au point en ce sens.
Sur le plan de la sécurité, le représentant a déclaré que la situation demeurait stable bien que des éléments extrémistes de milices risquent à long terme de poser toujours une menace, et la présence d’une composante appropriée sera nécessaire jusqu’à la mise en place de la Force de défense. Concernant la réconciliation nationale, le représentant a déclaré que la paix et la stabilité à long terme du Timor dépendront de sa capacité à éliminer les vestiges de la violence de septembre 1999. Le 21 janvier, sept commissaires de la Commission vérité, réception et réconciliation, ont pris leur fonction. Cette Commission permettra de connaître la vérité sur les crimes perpétués au Timor oriental, a-t-il observé, de faciliter la réconciliation communautaire. Sans se substituer aux tribunaux, elle évitera de surcharger davantage le système judiciaire. En effet, le système judiciaire en est toujours à ses premiers balbutiements, a-t-il déclaré, car rien n’avait été laissé du système en 1999. Aujourd’hui il n’y a que 25 juges et 13 procureurs dont la plupart avaient peu fait d’études, et des erreurs de jugements ont été commises. Le représentant a ajouté que le manque de ressources a conduit à des délais. La gestion quotidienne de la justice a été confiée au Gouvernement mais l’ATNUTO coopère avec l’administration dans ce domaine. Le Représentant spécial a déclaré qu’il était essentiel pour la stabilité du nouveau pays que les institutions du domaine judiciaire soient solides, et qu’un plan avait été élaboré pour mettre en place un service d’aide juridique. Le représentant a ajouté que de grands progrès avaient été accomplis dans la poursuite des personnes soupçonnées de crimes graves, le bureau du Procureur général étant désormais dirigé par un Est-Timorais et soutenu par un nouveau Procureur général adjoint international chargé des crimes graves. Il a cependant averti que pour juger ces crimes graves, le Timor aurait besoin de fonds ainsi que d’un soutien en matière d’expertise.
Concernant l’Indonésie, le représentant s’est félicité de la nomination de 18 juges pour le Tribunal des Droits de l’homme, et de la décision de la Cour suprême d’augmenter les peines prononcées contre les auteurs de l’assassinat des membres du HCR à Atambua en septembre 2000. Le représentant a observé que le retour des réfugiés s’était accéléré, avec un total de 60 000 réfugiés encore au Timor occidental, et il a déclaré qu’il mettrait tout en œuvre pour les faire tous rentrer avant l’indépendance, en notant toutefois que les facteurs économiques étaient autant d’éléments dissuasifs. Revenant sur la mission qui doit succéder à l’ATNUTO, il a déclaré que les propositions présentées au Conseil dans le rapport était un document de consensus, approuvé par toutes les parties, et en a recommandé l’adoption. Il a rappelé les principes essentiels de la mission, en rappelant que le financement de la force de police et de défense sera essentiel tant ces deux entités manquent de ressources. Il a déclaré que la force de police est-timoraise serait pleinement effective seulement en janvier 2004, avec un transfert graduel de responsabilités.
Le représentant a précisé qu’il avait continué à réduire les effectifs de l’ATNUTO, l’effectif recommandé par le Secrétaire général devant être atteint à la fin du mandat de l’ATNUTO. La réduction a été difficile car les ministères ont besoin de fonctionnaires internationaux, a-t-il remarqué. Il a aussi souligné qu’après l’indépendance, le Gouvernement est-timorais aurait besoin d’une assistance sur le plan économique et sur le plan de la lutte contre la pauvreté. Enfin, le Représentant a observé que le Gouvernement est-timorais demanderait bientôt à ce que le Timor oriental soit rayé de la liste des territoires non autonomes, et il a invité les membres du Conseil de sécurité à participer aux célébrations de la journée de l’indépendance, en leur répétant qu’ils avaient de bonnes raisons d’être fiers.
M. JOHN HOWARD, Premier Ministre d’Australie, a estimé que le Timor oriental témoignait de la capacité du Conseil de sécurité à faire face rapidement aux situations d’urgence et que la marche rapide du Timor vers l’indépendance illustrait le succès de l’ATNUTO (Administration transitoire des Nations Unies au Timor oriental). Le renouvellement de son mandat préfigure une nouvelle forme d’engagement des Nations Unies au Timor, a-t-il poursuivi: le Conseil de sécurité doit maintenant donner priorité à la préparation et à la planification d’une mission d’après-indépendance. Les décisions qui seront prises dans les prochains mois par le Conseil seront décisives pour la réussite à long terme du Timor. Nous ne pouvons nous reposer sur les succès des deux dernières années car faute de soutien continu, ces succès ne dureraient pas, a prévenu le Premier Ministre.
La situation sur place reste fragile, a-t-il souligné. La reconstruction a commencé mais beaucoup reste à faire et les donateurs, dont l’Australie, ont besoin que l’ONU les assure de sa solidarité. De juillet 1999 à juin 2001, a-t-il rappelé, la contribution militaire de l’Australie s’est élevée à 1,4 milliard de dollars australiens; elle a aussi engagé, en juillet 2000, 150 millions de dollars australiens sur quatre ans en faveur de la reconstruction et du développement. L’Australie continuera à faire sa part, elle est engagée à réduire la pauvreté et à permettre aux Timorais de l’Est de diriger leur pays avec succès et démocratiquement. Elle souhaite continuer à travailler étroitement avec ses voisins et, à cet égard, le Premier Ministre s’est réjoui des rencontres trilatérales, dont la première se tiendra le 26 février à Denpassar entre son pays, l’Indonésie et Timor oriental.
Néanmoins, le Timor oriental a besoin de davantage que d’aide et de bonne volonté de ses voisins: une transition harmonieuse de l’administration transitoire des Nations Unies au gouvernement de l’après-indépendance est vitale pour le long terme, a-t-il répété. L’ONU doit laisser derrière elle un Timor suffisamment bien équipé pour faire face aux défis de l’indépendance. Il revient au Conseil, a souligné M.Howard, de mettre en place une stratégie de sortie pour préserver les investissements de la communauté internationale.
M. STEWART ELDON (Royaume-Uni) a estimé que le mandat de l’ATNUTO devait être prolongé jusqu’au 20 mai et indiqué que le Royaume-Uni préparait un projet de résolution avec Singapour qui devrait être prêt d’ici la fin de la semaine. Il s’est félicité des propositions d’une nouvelle mission de l’ONU, contenues dans le rapport du Secrétaire général. Il a souhaité que certains postes civils clefs soient financés par des contributions mises en recouvrement, car ces postes seront fondamentaux et il faut que le recrutement ait lieu suffisamment à l’avance, a-t-il souligné. A propos de la situation politique, le délégué s’est félicité de l’annonce de l’organisation de l’élection présidentielle le 14 avril et a souhaité une campagne pacifique. Il a également appelé à un processus constitutionnel permettant une consultation rapide sur les amendements proposés au projet de constitution, car celle-ci doit bénéficier du soutien de tous et il faut que soient prises en considération toutes les propositions émises, même par des partis moins importants.
Le représentant a reconnu que le Timor oriental aurait besoin de davantage que d’aide et de bonne volonté. Des indications de soutien vont se manifester mais, a-t-il insisté, les donateurs souhaitent que le plan national de développement soit diffusé au plus vite. Bien que son pays reste gravement préoccupé par le sort des réfugiés qui se trouvent toujours au Timor occidental, il a assuré que son Gouvernement restait pleinement attaché au soutien qu’il apporte aux Nations Unies et au Timor. Il a également annoncé que le Royaume-Uni conserverait une présence diplomatique à Dili après l’indépendance le 20 mai.
M. MIKHAIL WEHBE (République arabe syrienne) s’est félicité des progrès sur la voie vers l’indépendance et pour établir des relations entre le Timor oriental et l’Indonésie. Il s’est dit satisfait des mesures prises par l’ATNUTO pour gérer le pays au quotidien, en particulier pour générer des revenus et améliorer la situation en matière de pauvreté et d’emploi. Il a souligné le besoin pressant de ressources au Timor en matière d’appui technique pour développer la force de police et le secteur judiciaire. Il s’est réjoui du fait que les réfugiés rentrent malgré les campagnes de propagande et a espéré que tous reviendront bientôt chez eux. La réconciliation nationale est un fait essentiel pour la construction du pays, a-t-il souligné. L’ATNUTO est un succès, a déclaré le représentant, et il a appuyé la prorogation de son mandat jusqu’au 20 mai ainsi qu’une mission qui lui succèdera après l’indépendance. Il a souhaité à la population est-timoraise tout le succès possible à l’avenir.
Mme LIZ O’DONNELL, Ministre des affaires étrangères de l’Irlande, a exprimé l’appui de sa délégation à la recommandation du Secrétaire général relative à la prorogation du mandat de l’ATNUTO jusqu’au 20 mai. Nous observons avec une grande admiration les progrès vers l’indépendance effectués par le peuple du Timor oriental et espérons que la Commission Vérité, réception et réconciliation lui permettra de parvenir à la réconciliation. La Ministre a également souhaité voir l’Indonésie et le Timor oriental travailler ensemble pour resserrer leurs liens et résoudre les problèmes bilatéraux persistants, notamment la délimitation de la frontière et la coopération visant à traduire en justice les responsables des crimes graves.
L’Irlande, a poursuivi la Ministre, est convaincue de la nécessité d’un rôle fort joué par les Nations Unies après l’indépendance. Un engagement continu des Nations Unies est une contribution importante aux avancées du pays. La mise en place de structures administratives, dans l’armée et la police avec les expertises locales nécessite un soutien supplémentaire de la communauté internationale. La Ministre a noté les progrès relatifs à la Force de défense du Timor oriental et aux forces de police. Elle s’est dite en faveur du maintien d’une présence forte des Nations Unies dans le pays. Les Nations Unies devraient, à l’aide d’accords bilatéraux et multilatéraux, jouer un rôle majeur afin de maintenir et d’accroître les bénéfices du travail de l’ATNUTO en faveur du peuple du Timor oriental. L’Irlande, a-t-elle poursuivi, est engagée dans une série de programmes de coopération pour le développement dans ce pays depuis 1999 et a même ouvert un bureau de représentation à Dili. Ce travail continuera et augmentera même, a-t-elle expliqué tout en annonçant que le Timor oriental sera une priorité du Programme d’assistance pour le développement de l’outre-mer. L’Irlande fera tout son possible pour faire en sorte qu’après le 20 mai, la présence des Nations Unies réponde le mieux possible aux attentes du peuple et du Gouvernement du Timor oriental.
M. RICHARD WILLIAMSON (Etats-Unis) a estimé qu’en avril, après l’élection présidentielle, les choses seront plus claires et le Conseil devra alors travailler au rôle des Nations Unies après l’indépendance. Le concept de mission, tel que discuté en octobre, est celui que nous appuyons, a-t-il dit. Mais il a prévenu que ni l’ATNUTO ni une mission qui lui succèdera ne pourront relever tous les défis auxquels le Timor oriental doit faire face comme tous les pays en cours de développement: l’ONU n’est pas une solution de remplacement, ni une façon de court-circuiter un plan de développement à long terme, a-t-il insisté. Aussi, tout en appelant à un nouveau partenariat, les Etats-Unis attendent du Timor oriental qu’il passe à des relations normales avec la communauté internationale.
L’ONU et les Timorais doivent travailler avec les donateurs, bilatéraux et internationaux et avec les ONG, s’assurer, alors que les mesures extraordinaires liées au maintien de la paix s’effacent, d’en mettre d’autres en place: l’ONU doit contribuer à ces efforts tout en continuant de diminuer progressivement la portée de ses services. Le représentant a souhaité que, d’ici mai, le niveau de la force soit réduit à 5 000 hommes et indiqué que son pays appuyait les plans prévoyant de réduire l’ensemble tout en continuant de former la police civile; pour lui, il faut transférer les responsabilités aux autorités timoraises le plus vite possible. Les Etats-Unis s’engagent à continuer de travailler avec l’ONU et avec l’Administration de transition comme ils le feront avec les nouvelles autorités timoraises, a-t-il assuré, jugeant les progrès accomplis par le Timor oriental «historiques».
M. KISHORE MAHBUBANI (Singapour) a annoncé qu’il soutenait pleinement le renouvellement du mandat de l’ATNUTO, estimant que le Timor oriental représentait un bon exemple de ce que l’ONU peut effectuer, ayant en trois ans aidé ce territoire à restaurer la paix et la normalité. Mais il est clair que les Nations Unies n’ont pas fini le travail là-bas: l’indépendance du Timor oriental ne doit pas sonner la fin de l’engagement des Nations Unies, mais au contraire donner le signal d’une implication nouvelle pour protéger les acquis. Pour le délégué, il y a assez d’exemples récents prouvant le danger d’un retrait précipité, tels l’Afghanistan ou la Somalie.
Si la situation venait à se dégrader au Timor oriental, a-t-il enchaîné, nous verrions bien que le prix du traitement est plus élevé que celui de la prévention. Aussi revient-il au Conseil de s’assurer que le travail sera fait aujourd’hui pour ne pas avoir à le faire demain. Il a fait valoir que l’avenir du Timor oriental avait une grande importance pour la région et n’était pas pour elle qu’un point à l’ordre du jour. Qu’il importait qu’il soit stable et pacifique. Le Secrétaire général avait émis une liste de recommandations pour la mission appelée à succéder à l’ATNUTO et le Conseil les a faites siennes lors de sa réunion d’octobre 2001 sur le Timor. En même temps que le renouvellement du mandat de l’ATNUTO, nous attendons maintenant des propositions spécifiques de la part du Secrétaire général sur la future mission, a conclu M. Mahbubani.
M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a déclaré que l’ONU se rapprochait de l’accomplissement des objectifs fixés mais qu’il restait encore beaucoup à faire. L’appui continu de la communauté internationale sera nécessaire pour assurer à long terme la sécurité et la stabilité au Timor oriental. Le projet de Constitution étant bien avancé, le représentant s’est dit confiant que la consultation populaire permettra de mettre en place un Etat unitaire, démocratique et fondé sur la séparation des pouvoirs. Le représentant a déclaré que son pays attachait une grande importance à ce que les auteurs de crimes graves soient punis, et il s’est félicité de la première condamnation pour crime contre l’humanité en décembre. Il s’est également réjoui du lancement de la Commission vérité et réconciliation au début du mois, seule façon pour le Timor oriental d’aller de l’avant librement en tant que nation unie. Il a observé que son Gouvernement avait envisagé de fournir des fonds additionnels à ce processus.
Le représentant s’est dit heureux de voir que les relations entre l’Indonésie et Timor oriental s’amélioraient. Il a appelé les autres donateurs à respecter les engagements pris lors de la réunion d’Oslo en Norvège, et s’est félicité que le travail des Nations Unies, de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et du Gouvernement de transition ait permis de prendre des mesures cruciales sur le plan financier pour faciliter une sortie sans heurts de l’ONU. Le représentant a apporté son appui à la mission proposée par le Secrétaire général en souhaitant plus de précisions.
M. ADOLFO AGUILAR (Mexique) s’est félicité des progrès réalisés pour créer les fondements politiques d’un nouvel Etat et mettre en place les mécanismes qui permettront à la nouvelle administration d’assumer des fonctions gouvernementales et assurer le développement économique du Timor oriental. La primauté du droit, l’impartialité de la justice, le respect des droits de l’homme, la promotion d’un processus de réconciliation nationale, tout comme le retour des réfugiés dans des conditions de sécurité et de dignité sont des questions particulièrement importantes qui requièrent du nouveau gouvernement une attention prioritaire. Dans ce contexte, le Mexique estime que la présence des Nations Unies après l’indépendance du Timor oriental devra comporter des composantes militaire et civile durant le temps nécessaire afin de ne pas mettre en danger la stabilité et les progrès réalisés.
Il faut également, a poursuivi le représentant, que les pays contributeurs de contingents soient consultés durant l’étape de reconfiguration, avant et après l’indépendance, et qu’un dialogue continu et étroit soit maintenu entre le Timor oriental et l’Indonésie. A cet égard, le Mexique salue particulièrement l’instauration d’un Tribunal spécial pour les droits de l’homme en Indonésie chargé de poursuivre les auteurs de crimes au Timor oriental qui ont eu lieu en 1999. Enfin, M Aguilar a rappelé que le Timor oriental est un des meilleurs exemples de développement d’une stratégie intégrée pour le règlement d’un conflit dans le contexte du déploiement d’une opération de maintien de la paix et de la sécurité internationales.
M. STEFAN TAFROV (Bulgarie) s’est félicité du succès que représente le Timor oriental pour l’ONU. Même si certaines sources de préoccupation demeurent, telles la sécurité et les réfugiés, le 20 mai un nouvel Etat sera né. L’engagement de la communauté internationale ne doit pas s’arrêter à l’indépendance, a-t-il déclaré, les défis sont trop importants pour qu’on se désengage à ce moment crucial, l’ONU doit utiliser tout l’éventail de ses institutions pour que les efforts visant à construire le nouvel Etat soient pleinement couronnés de succès. Il s’est dit favorable aux propositions du Secrétaire général, et à la prorogation du mandat de l’ATNUTO jusqu’au 20 mai.
M. ANDREY GRANOVSKY (Fédération de Russie) a appuyé les recommandations du Secrétaire général sur le prolongement de la mission des Nations Unies. L’ONU a joué un rôle clef pour surmonter la crise au Timor oriental et il est indispensable de se livrer à une évaluation de son rôle pour prévoir sa présence après l’indépendance. Il a dit partager la démarche américaine, partant du principe que l’ampleur, la configuration et les paramètres d’une présence continue doivent être déterminés sur la base d’une analyse précise des besoins réels du Timor oriental et tenir compte aussi des appréciations de ses dirigeants. Selon lui, la future mission de l’ONU ne devrait pas dépasser deux ans. Il convient, a-t-il poursuivi, d’engager un grand nombre d’organismes et institutions des Nations Unies et les donateurs doivent compléter les efforts de l’ONU qui aura un rôle de coordination en la matière. Aux fins d’établissement des structures gouvernementales du Timor oriental, la présence internationale devra être progressivement réduite. Le passage de l’ATNUTO à une nouvelle forme de présence doit être planifié, pour que les réalisations de l’ONU au Timor oriental soient préservées et se poursuivent avec succès.
Le représentant a assuré que son pays appuie les propositions concrètes du rapport du Secrétaire général. Mais il a tenu à signaler que, jusqu’à présent, il n’y a pas de tableau d’ensemble global récapitulant l’activité internationale au Timor. Il faut le faire, a-t-il prévenu, sinon l’action qui suivra relèvera plus de la bonne fortune que d’une stratégie planifiée à long terme. Ceci, a-t-il poursuivi, nécessite une coordination des actions des acteurs internationaux qui pourront aider le Timor oriental. Il ne s’agit pas de charger une administration de l’ONU ou une autre de tâches supplémentaires, mais d’assurer une répartition du travail bien réfléchie en fonction de leurs compétences respectives.
M. MARTIN BELINGA EBOUTOU (Cameroun) a noté que d’importants progrès avaient été effectués sur le plan politique et dans la mise en place d’une administration publique au Timor oriental. Parmi ces progrès, il a cité les préparatifs de la tenue de l’élection du premier président du Timor oriental indépendant, l’élaboration de la Constitution du nouvel Etat démocratique unitaire fondé sur la primauté du droit, et le renforcement des structures administratives. Il s’est également félicité des mesures prises pour que le Gouvernement timorais pour adhérer à un certain nombre d’instruments internationaux une fois l’indépendance proclamée. Il s’est réjoui que les réfugiés continuent à rentrer au pays, et a jugé qu’il fallait accentuer les mesures d’incitation au retour et de protection qui leurs sont destinées. Le représentant a déclaré qu’il était d’une importance vitale que le Timor établisse des relations amicales avec ses voisins.
Ces progrès, a-t-il conclu, nous approchent de l’indépendance mais les objectifs des Nations Unies sont loin d’être atteints. Il a plaidé pour le maintien de l’ONU sur place, avertissant qu’un retrait précipité pouvait avoir des conséquences graves. Il a incité la communauté internationale à appuyer le Timor pour que la chute des ressources de l’administration ne devienne pas un facteur d’instabilité. Sur le plan de l’assistance internationale et de la réduction de la pauvreté, il a salué l’initiative prise par l’ATNUTO et le PNUD d’élaborer un plan pour une gestion adéquate des ressources. Enfin, le représentant a apporté son appui pour proroger le mandat de l’ATNUTO.
M. BOUBACAR DIALLO (Guinée) a indiqué que sa délégation se réjouit de l’examen et de l’approbation de la plus grande partie du nouveau projet de constitution et souhaite que cet examen s’achève dans les délais requis afin de permettre son adoption finale. Nous apprécions le dialogue en cours entre le Timor oriental, l’Indonésie et l’ATNUTO et encourageons la poursuite de ce dialogue afin de parvenir au règlement définitif de tous les problèmes en suspens. Il a formulé le souhait que les élections présidentielles et la déclaration d’indépendance, prévues respectivement en avril et mai 2002, se déroulent de façon démocratique et pacifique. Ma délégation, a poursuivi le représentant, apprécie hautement les actions entreprises pour une solution aux questions humanitaires, notamment celles en faveur des réfugiés, et salue la mise sur pied de la Commission vérité, réception et réconciliation qui doit être soutenue.
Sur le plan de la sécurité, le représentant a estimé que la vigilance et les mesures dissuasives doivent être maintenues et renforcées. D’autre part, l’appui de la communauté internationale demeure indispensable dans le cadre de l’élaboration du code foncier qui permettra de régler les litiges et de favoriser les investissements, a-t-il poursuivi. Le représentant a exprimé l’appui de sa délégation aux dispositions mentionnées dans le paragraphe III du rapport sur la mission appelée à succéder à l’ATNUTO et a exhorté la communauté internationale à consolider les acquis en apportant l’appui nécessaire en ressources financières et humaines.
Les acquis démocratiques au Timor ne pourront être consolidés que par des programmes d’éducation solide en faveur des Est-Timorais, a expliqué le représentant. C’est pourquoi il a suggéré l’organisation d’une conférence internationale de donateurs avant la date de la proclamation de l'indépendance. Une telle rencontre permettrait de mobiliser des ressources et de les orienter vers les programmes déjà ciblés. Il a exprimé l’appui de sa délégation à l’initiative du Secrétaire général qui souligne que l’assistance internationale au Timor oriental doit se transformer dès que possible en une formule plus normale d’aide au développement. Ma délégation approuve la recommandation sur la prorogation de mandat de l’ATNUTO telle qu’indiquée dans le paragraphe 104 du rapport, a-t-il conclu.
M. WANG YINGFAN (Chine) a souhaité que l’élection présidentielle du 14 avril se passe aussi bien que celle pour l’Assemblée constituante en août 2001. Tout en relevant les progrès accomplis au Timor oriental, il a jugé que la situation sur place nécessitait encore une présence internationale. Pour que la mission des Nations Unies puisse s’achever avec succès, il a plaidé pour le maintien d’une présence après l’indépendance, notant qu’il y avait sur ce point consensus de la communauté internationale. La mission de succession de l’ATNUTO devra s’assurer que toutes les activités opérationnelles soient conduites au plus vite par les autorités timoraises, sans toutefois remettre en cause la stabilité du pays. Le représentant a appuyé la prolongation du mandat jusqu’au 20 mai et dit attendre les recommandations concrètes du Secrétaire général pour la suite.
M. ANDRES FRANCO (Colombie) a estimé qu’il est indispensable que la communauté internationale continue d’appuyer le Timor oriental dans la voie de l’indépendance afin de ne pas mettre en danger l’excellent travail réalisé par l’Administration transitoire des Nations Unies au Timor oriental (ATNUTO). Dans ce contexte, la Colombie soutient les dispositions définies dans le rapport relatives à la mission appelée à succéder à l’ATNUTO et qui proposent de prolonger, de façon adéquate, la mission de maintien de la paix des Nations Unies. Cette mission devra comporter des composantes militaires et civiles et être définie en accord avec la nouvelle administration du Timor oriental. De même, les nouvelles autorités du Timor oriental devront être capables d’assumer toutes les responsabilités opérationnelles sans mettre en danger la stabilité et les progrès déjà réalisés. C’est pourquoi, il sera nécessaire d’évaluer chaque étape du processus afin d’éviter toute fracture. Enfin, le représentant a rappelé qu’il ne pourra y avoir de réconciliation complète si les responsables de crimes ne sont pas traduits en justice.
M. JEAN-DAVID LEVITTE (France) a déclaré que le débat intervenait à une période charnière pour le Timor oriental. Il s’est dit convaincu que l’ATNUTO deviendrait bientôt une des grandes «success stories» des Nations Unies: la transition politique et administrative se déroule sans heurts et la sécurité est assurée, a-t-il précisé, et le processus de réconciliation est bien engagé. Mais un autre succès reste à construire, a-t-il remarqué: celui de l’après indépendance. La logique sera différente, a-t-il noté, et il s’est dit satisfait de la forme de la future présence internationale déjà esquissée: un horizon de deux ans, une présence civile et une présence militaire progressivement reconfigurées. Il a jugé que dans ce contexte, le Conseil devait tenir son prochain débat avec des représentants du PNUD, de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. Il s’est déclaré en faveur d’un partenariat entre le Conseil de sécurité avec l’Assemblée générale, les pays contributeurs de troupes et les autres parties prenantes comme les organisations régionales, les donateurs bilatéraux, les entreprises privées. Il a conclu que la communauté internationale devait poursuivre ses efforts pour que le Timor oriental soit un exemple.
M. ANIL KUMARSINGH GAYAN, Ministre des affaires étrangères de Maurice, s’est réjoui, en tant que représentant d’un petit Etat insulaire qu’une autre petite île vienne bientôt rejoindre les Nations Unies. Il a indiqué que son pays soutenait pleinement le renouvellement du mandat de l’ATNUTO jusqu’au 20 mai prochain car, au vu des succès enregistrés jusqu’à présent, il n’y a place pour aucune erreur, a-t-il souligné. A la croisée des chemins, le Timor oriental a besoin d’assistance à tous les niveaux afin de donner confiance à sa population, a estimé le Ministre. Les Nations Unies, avec l’aide de l’ATNUTO, ont donné naissance à une nation et il faut maintenant la nourrir et l’élever, pour préparer cette petite île à devenir un Etat viable, a-t-il insisté. Nous devons assurer la réussite de ce nouvel Etat en maintenant la sécurité et en créant une administration et une base économique durables. Il est extrêmement important que le Timor oriental continue pendant quelques temps après l’indépendance de bénéficier de l’assistance de l’ONU, surtout au plan civil dans les différents secteurs de l’administration notamment.
Le Ministre mauricien a ensuite rendu hommage au Gouvernement de l’Indonésie sans le soutien duquel, a-t-il assuré, ces réalisations historiques n’auraient pas été possibles. Il a encouragé Jakarta et le Timor oriental à poursuivre leur dialogue constructif et s’est félicité de la décision de l’Indonésie d’instaurer un dialogue au niveau ministériel avec le Timor oriental. Il est temps, a-t-il conclu, que le Conseil de sécurité envoie un message sans équivoque au peuple du Timor oriental et à la communauté internationale selon lequel le maintien d’une présence des Nations Unies forte et aux effectifs bien calculés après l’indépendance assurera la stabilité de ce nouveau pays.
M. JOSE RAMOS-HORTA, Ministre des affaires étrangères et de la coopération de l’Administration transitoire du Timor oriental, a rappelé que, depuis sa dernière déclaration devant le Conseil de sécurité, en juillet 2001, beaucoup de progrès ont été accomplis par son pays et qu’ils étaient visibles chaque jour. Il a exprimé son espoir que le plan national de développement sera prêt pour la prochaine conférence des donateurs qui se tiendra à Dili en mai, précisant que son administration évaluait actuellement ses institutions, programmes et budget tout en identifiant les objectifs à court, moyen et long termes. La priorité de ce plan, a-t-il néanmoins indiqué, sera d’alléger la pauvreté. Il a d’ailleurs souhaité répondre au représentant du Royaume-Uni, qui demandait que la présentation du plan ait lieu avant la Conférence des donateurs en mai, l’assurant que son administration ferait de son mieux. Il s’agit là, a-t-il fait valoir, d’une rare activité de planification nationale, menée avec la société civile, l’Eglise et les ONG.
Le Ministre a fait valoir que la criminalité au Timor oriental restait l’une des plus faibles du monde, avec seulement quatre assassinats en 2001, malgré la pauvreté et le chômage, et à l’exception toutefois de la violence domestique visant les femmes qui, elle, augmente et justifie le lancement de campagnes de prévention. Il s’est demandé si cette violence était la même auparavant et si la confiance retrouvée dans la police explique qu’elle soit aujourd’hui davantage signalée. Au plan de la sécurité, M. Ramos-Horta a tenu à souligner que la Police civile (CivPol) avait déjà déployé 1 400 hommes et que 255 étaient en cours de formation à Dili; la situation est identique pour l’armée, le premier bataillon des Forces de défense du Timor oriental comptant 600 hommes ayant pris à Lospalos la succession des Coréens de la force de maintien de la paix. Il s’est toutefois inquiété de la persistance d’éléments miliciens cherchant, selon lui, à déstabiliser le territoire, M. Ramos-Horta s’est réjoui des recommandations du Secrétaire général sur le maintien d’une présence internationale et de Police civile après l’indépendance. Il a noté que 40 000 à 70 000 réfugiés se trouvaient toujours dans des camps au Timor occidental et que leur réticence à rentrer s’expliquait en partie par les campagnes de désinformation et d’intimidation dans les camps, mais était aussi motivée par les faibles conditions économiques. Evoquant les questions de justice, notamment la nécessité de demander des comptes aux auteurs d’atrocités, il a fait valoir que 33 actes d’accusation avaient été déposés à l’encontre de 83 individus pour crimes contre l’humanité. Une quinzaine de cas ont déjà été entendus par le Groupe spécial sur les crimes graves: il s’est agi là des premiers procès pour crimes contre l’humanité. De même sept membres nouvellement élus de la Commission vérité et réconciliation ont prêté serment la semaine dernière; la Commission est chargée de faire la lumière sur les violations des droits de l’homme au Timor oriental entre avril 1974 et octobre 1999.
M. Ramos-Horta a ensuite rappelé les grandes étapes du calendrier politique: entrée en fonctions du conseil des ministres le 20 septembre 2001; douze des seize partis qui se présentaient sont représentés à l’Assemblée constituante après les élections du 30 août 2001; la première Constitution du Timor en 500 ans sera une sorte de modèle, a-t-il promis, avant d’évoquer l’élection présidentielle du 14 avril pour laquelle un seul candidat s’est fait connaître à ce jour. Il a rendu hommage à l’Indonésie qui avait fait preuve, selon lui, de maturité en oubliant le passé et en établissant de bonne relations avec le Timor oriental. Il a par ailleurs annoncé que le 21 mai, au lendemain de l’Indépendance, se tiendra au Timor une réunion de la communauté lusophone dont son pays deviendra alors officiellement membre. Il a aussi exprimé le souhait que son pays devienne au plus vite membres des Nations Unies. En conclusion, il a demandé au Conseil d’autoriser une mission pour succéder à l’ATNUTO afin que les acquis soient maintenus et renforcés.
M. INOCENCIO ARIAS (Espagne), s’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays associés, a rendu hommage au rôle joué par l’Indonésie sous la direction de la Présidente Megawati Sukarnoputri, notant que ses relations avec le Timor oriental étaient en train de s’améliorer même si certaines questions restaient en suspens, comme la délimitation de la frontière commune ou les enquêtes sur les violations graves des droits de l’homme et le versement de pensions. Il a fait valoir que la réussite du Timor oriental était surtout une question de réconciliation; ainsi, même si beaucoup se trouvent toujours au Timor occidental, nombre de réfugiés ont commencé de rentrer ces derniers mois.
Mais la réconciliation passe par la justice, a insisté M. Arias en saluant la récente création de la Commission vérité et réconciliation. L’Union européenne, a-t-il dit, appelle l’Indonésie à s’assurer du rapide fonctionnement des Tribunaux spéciaux pour les droits de l’homme, fonctionnant sur des critères internationaux et ayant mandat pour couvrir toute forme de violation des droits de l’homme. Il a salué la nomination par Jakarta de neuf juges au Tribunal spécial des droits de l’homme et assuré que l’Union européenne était prête à fournir une assistance technique aux juges comme aux procureurs du Tribunal spécial. Il a par ailleurs jugé que la communauté internationale devait soutenir l’économie du Timor oriental, orienter son appui vers les objectifs de développement et que les donateurs devront accroître leur appui au-delà de l’indépendance. En conclusion, le représentant espagnol a jugé que la date du 20 mai serait à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire troublée des opérations de maintien de la paix des Nations Unies: au Timor oriental, nous avons essayé et nous avons réussi.
M. YUKIO SATOH (Japon) a indiqué que son Gouvernement soutenait la prorogation du mandat de l’ATNUTO jusqu’au 20 mai. Il a déclaré qu’il était nécessaire de régler le problème des réfugiés est-timorais et a indiqué qu’à ce titre le Japon apporterait une contribution de 5,39 millions de dollars au titre de l’assistance aux réfugiés se trouvant au Timor occidental. Il a ajouté que son pays envisageait également d’offrir un million de dollars pour les activités de la Commission vérité, réception, et réconciliation. Enfin, il a précisé que le Japon s’apprêtait à envoyer une force de 700 personnes pour travailler à la construction et à la réparation des routes et des ponts à Timor oriental.
Le représentant a déclaré que la présence des Nations Unies était nécessaire afin d’assurer la stabilité du Timor oriental après l’indépendance. Il a apporté son soutien à une composante civile, comprenant cent fonctions clefs, financée par des fonds de maintien de la paix. Enfin, il a conclu que même si l’indépendance proche du Timor oriental était une histoire réussie, de nombreuses questions restaient à régler avant et après l’indépendance et qu’il était de la responsabilité de la communauté internationale de continuer à apporter son soutien aux habitants du Timor oriental. Le Japon est déterminé à continuer à jouer son rôle.
M. FRANCISCO SEIXAS DA COSTA (Portugal) a fait sienne la proposition du Secrétaire général d’étendre le mandat de l’Administration transitoire des Nations Unies au Timor oriental jusqu’à la date de l’indépendance et s’est félicité de l’efficacité de cette mission dans l’amélioration de la situation sécuritaire, politique, économique et sociale. Il a salué la mise en place et le plein fonctionnement, deux ans après les violences qu’a connues le Timor oriental, d’une administration fonctionnelle et d’un régime démocratique basé sur le respect des droits de l’homme. Dans le même ordre d’idées, il a cité la formation en cours de la police et de forces militaires et le retour de 192 000 réfugiés, mais aussi la reconstruction d’infrastructures, l’élection d’un Gouvernement provisoire, qui selon lui, sont autant de bonnes raisons d’encourager la poursuite de l’engagement des Nations Unies et de la communauté internationale au Timor oriental. A cet égard, il a partagé l’avis du rapport du Secrétaire général soulignant la nécessité d’une mission comprenant des militaires, des policiers et des civils pour accompagner le passage à l’après indépendance.
Le représentant du Portugal a également noté avec satisfaction que les Nations Unies allaient, pour la première fois dans l’histoire du maintien de la paix, procéder à une analyse de l’impact de son retrait d’un pays dans le souci d’élaborer des mesures permettant de réduire ou combattre les effets négatifs de ce retrait. Dans l’optique de l’accession à l’indépendance, il a également souligné la nécessité de privilégier des domaines comme la formation de la police et de l’armée timoraises, la mise en place d’un système judiciaire performant et le développement d’une culture du respect des droits de l’homme. Car, a-t-il ajouté, sans la mise en place d’un tel système judiciaire des fondements de la démocratie basée sur la séparation des pouvoirs, la population ne fera pas confiance aux institutions. Par ailleurs, le représentant a évoqué le rôle crucial du Conseil de sécurité pour les quatre mois à venir, notamment dans la discussion et mise en pratique de certaines questions encore en suspens. En conclusion, il a déclaré que l’indépendance du Timor oriental ne sera pas seulement un moment historique pour les Timorais, mais pour l’Organisation des Nations Unies elle-même.
M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) a souligné que le Timor oriental était sur le point de devenir un succès majeur des Nations Unies, ajoutant que ce succès ne sera assuré que si la sortie de l’ONU est fondée sur une bonne stratégie; aussi le Conseil devrait-il signifier expressément la nécessité d’un retrait ordonné de la présence internationale. Le représentant a reconnu le rôle constructif de l’Indonésie, se disant encouragé par la réunion la semaine dernière entre le Gouvernement indonésien et l’Administration est-timoraise pour discuter du retour des réfugiés, qui sera en outre suivie d’une autre le mois prochain.
Un appui financier continu demeure important pour l’avenir proche, a-t-il poursuivi, citant le rapport du Secrétaire général: le Gouvernement est-timorais doit être assuré d’une telle assistance, il lui faut un financement rapide dans différents domaines, comme pour la Commission vérité et réconciliation et pour traduire en justice les auteurs de crime graves.
M. AMRAIYA NAIDU (Fidji) a déclaré que des avances remarquables avaient été accomplies depuis octobre 2001, et il s’est réjoui du rapprochement entre les deux Timor grâce à des réunions de réconciliation à la frontière. En ces difficiles périodes de transition, a-t-il remarqué, il est particulièrement important d’intégrer des femmes dans le système administratif avant l’indépendance. Le représentant s’est félicité que le recrutement de fonctionnaires ait presque atteint son but: construire lentement mais sûrement des infrastructures de développement, en particulier dans le secteur de l’éducation. Il est crucial, a-t-il cependant ajouté, que l’ONU réserve une part de son budget à pourvoir un nombre de postes d’assistance technique.
Le représentant a observé que dans l’optique du retrait de l’ATNUTO, il fallait encourager l’Assemblée constituante à continuer à prendre des mesures qui auront un impact sur l’économie locale. Jusqu’à ce que les forces de défense et de police soient capables d’assurer la sécurité au Timor oriental, la composante militaire et de police de l’ATNUTO doit rester engagée, a-t-il déclaré. D’autres questions connexes qui vont permettre de soutenir la période de l’après-indépendance dépendent également de la générosité internationale et des donations bilatérales, a-t-il ajouté, en espérant que les bonnes volontés permettront que la fin du mandat de l’ONU se passe bien.
M. SUN JOUN-YUNG (République de Corée), évoquant la restructuration de l’ATNUTO (Administration transitoire des Nations Unies au Timor oriental), a salué le plan de réduction progressive des effectifs qui doit continuer à être appliqué jusqu’à l’indépendance du Timor oriental et a appuyé l’évaluation qui est faite des perspectives pour la période suivante. Conformément à ce plan, a-t-il précisé, le bataillon de la République de Corée a achevé avec succès sa mission d’un an et demi dans la partie est du pays. Il a appuyé l’évaluation du Secrétaire général sur ce que devait être l’assistance internationale après l’indépendance, compte tenu de la situation sécuritaire encore mal stabilisée et des structures administratives et économiques encore fragiles. Pour s’accorder aux efforts déployés par le peuple est-timorais, il a requis une stratégie de sortie minutieuse de la part des Nations Unies de façon à ne pas mettre en péril les progrès enregistrés jusqu’à présent. Le représentant a souhaité un nouveau rapport du Secrétaire général avant la fin du mandat de l’ATNUTO, qui comprenne des propositions précises sur la mission appelée à lui succéder. Mettant en garde contre un désengagement trop rapide de la communauté internationale, il a par ailleurs souligné que la viabilité et les progrès du Timor oriental dépendraient aussi de ses bonnes relations avec ses voisins.
M. DON MACKAY (Nouvelle-Zélande) a fait valoir que le partenariat entre les Nations Unies et le Timor oriental était loin d’être terminé. Les défis à venir sont considérables et la Nouvelle-Zélande appelle à une vigilance constante pour que les fonds attribués soient alloués aux activités prioritaires, a-t-il déclaré. Mais les dirigeants de Timor oriental et la communauté internationale ont le devoir de s’assurer que leurs attentes mutuelles restent réalistes. A cet égard, le représentant a souhaité que les relations entre les donateurs et le Timor oriental reviennent dès que possible à un modèle de développement normal.
La Nouvelle-Zélande, a-t-il ajouté, est heureuse de faire sien le concept de mission de succession tel qu’exposé par le Secrétaire général, dont l’objectif prioritaire sera de consolider la stabilité du nouvel Etat indépendant et de permettre aux Nations Unies de remplir rapidement leur mandat d’après indépendance. En conclusion, M. MacKay a réitéré le soutien de son pays à la prolongation, une dernière fois, du mandat de l’ATNUTO et indiqué qu’il attendait du Conseil une proposition détaillée de la présence onusienne après l’indépendance.
M. GELSON FONSECA (Brésil) a formulé l’espoir que le Timor oriental connaisse une transition sans heurts vers l’indépendance afin de préserver la stabilité, la sécurité et la continuité de l’administration publique. Il est néanmoins indispensable, a-t-il précisé, de dégager des sources de financement substantielles. Le Brésil appuie, en outre, la création d’une mission appelée à succéder à l’Administration intérimaire du Timor oriental (ATNUTO) tel que proposée par le Secrétaire général et qui comprendrait une composante civile, une composante militaire et une composante de police civile. Cependant, en dépit du calme relatif qui règne au Timor oriental, des milices intransigeantes menacent toujours la stabilité et peuvent devenir une source d’inquiétude. C’est pourquoi, il faut se préparer aux pires éventualités et ne pas se contenter de projections théoriques. Il est donc indispensable de définir précisément la durée de la présence de la force internationale sur la base des besoins réels du futur Etat timorais indépendant.
Le représentant s’est par ailleurs félicité de l’augmentation du nombre de retours de réfugiés et de l’appel formulé conjointement par l’ONU et l’Indonésie à accompagner la réinstallation de 3 000 familles de réfugiés dans la province de Nusa Tengara. Le renforcement de la primauté du droit est également la condition nécessaire au respect des droits de l’homme et de la construction d’une base solide pour le fonctionnement d’un système économique viable. Dans ce contexte, il est indispensable de développer des projets qui dégagent des revenus afin de compenser l’impact négatif de la diminution des dépenses du personnel de l’ONU. De même, dans la mesure où la pauvreté, le chômage et la faiblesse des services publics sont des sources d’instabilité, la communauté internationale doit continuer de fournir un appui généreux pour la réhabilitation, la reconstruction et le développement du Timor oriental. Le représentant a par conséquent exhorté le Conseil de sécurité à agir avec détermination pour garantir la stabilité de la transition grâce à l’instauration d’une mission solide pour succéder à l’ATNUTO.
M. ENRIQUE A. MANALO (Philippines) a estimé que les succès enregistrés au Timor oriental ne doivent pas occulter les tâches qui restent à accomplir. Nous ne sommes toujours pas parvenus au point, a-t-il poursuivi, où les efforts réalisés ont créé une situation sûre et stable. C’est pourquoi, les Philippines exhortent le Conseil de sécurité et la communauté internationale à rester vigilants et à s’assurer que les avancées réalisées seront durables. Cependant, sans financement important, il sera impossible de mettre en oeuvre le plan de développement. Par conséquent, la communauté internationale doit intensifier ses efforts et mettre à disposition du Timor oriental des fonds suffisants pour répondre à ses besoins. Le représentant a espéré que face aux crises qui ont cours dans d’autres parties du monde et compte tenu de la lutte contre le terrorisme, le Timor ne sera pas relégué au second plan au moment où se décide
le soutien et la distribution de l’aide internationale. C’est pourquoi l’accès du Timor oriental à l’indépendance ne doit pas représenter le chapitre final de la stratégie de sortie des Nations Unies. Dans ce contexte, les Philippines appuient l’extension du mandat de l’Administration transitoire des Nations Unies au Timor oriental (ATNUTO) ainsi que le projet d’une mission appelée à lui succéder.
M. MAKMUR WIDODO (Indonésie) a mis en exergue le rôle que la communauté internationale, y compris son pays, était appelée à jouer en faveur du futur Etat est-timorais, à la veille de son indépendance le 20 mai 2002. Depuis la dernière réunion du Conseil de sécurité sur la question, a-t-il remarqué, l’Indonésie a pris l’initiative de différentes rencontres et organise le 25 février prochain à Bali des discussions au niveau ministériel avec le Timor oriental, l’Australie et l’ATNUTO. Ces réunions, a-t-il estimé, constituent les instances les plus appropriées pour résoudre les questions en suspens et celles d’intérêt général. Il a noté que le nombre de réfugiés ayant regagné leurs foyers augmentait régulièrement depuis 1999 avec un total actuel de 192 792. En novembre à Jakarta, le Gouvernement indonésien et les Nations Unies ont lancé un appel conjoint aux réfugiés est-timorais, a-t-il rappelé, espérant que ces efforts permettent le rapatriement de 60 000 d’entre eux cette année. Aussi le représentant a-t-il lancé un appel aux donateurs pour qu’ils contribuent à ces efforts, d’autant, a-t-il rappelé, que l’Indonésie a cessé sa contribution le 1er janvier. L’Indonésie et les Nations Unies continuent également de coordonner leurs efforts en faveur du rapatriement en encourageant les réfugiés à visiter le Timor oriental. Un Fonds spécial a été établi à cette fin pour financer le versement de pension aux anciens fonctionnaires indonésiens et Jakarta entend verser deux millions de dollars à ce fonds. Au plan de la justice, il a indiqué que le Tribunal spécial pour les droits de l’homme devrait commencer ses travaux le mois prochain, dix-huit juges ayant été nommés.
En conclusion, le délégué indonésien a estimé que quelle que soit la forme que prendra la future mission des Nations Unies, elle devrait réserver un rôle actif aux acteurs régionaux et s’engager à promouvoir des liens plus étroits entre le Timor oriental et les pays voisins, dont l’Indonésie. De même les stratégies de consolidation de la paix et les recommandations doivent inclure l’aide au développement et les mécanismes de coordination pour le retour des réfugiés et l’aide humanitaire.
Le représentant spécial du Secrétaire général et administrateur transitoire du Timor oriental, M. DE MELLO, s’est félicité du soutien apporté par les pays au projet de mission présenté dans le rapport du Secrétaire général ainsi qu'à la proposition de pourvoir cent postes civils dans des domaines essentiels. Il a confirmé qu'une dernière conférence des donateurs sur le Timor aurait lieu à Dili dix jours avant l’indépendance du pays. Enfin, il a remercié l’ensemble des pays pour l’appui et la solidarité fournis par le Conseil.
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