LE COMITE DES ONG RECOMMANDE L’OCTROI DU STATUT CONSULTATIF SPECIAL A TROIS ORGANISATIONS S’INTERESSANT AUX GROUPES DEFAVORISES ET AUX FEMMES
Communiqué de presse ONG396 |
Comité chargé des organisations ONG/396
non gouvernementales 8 mai 2001
Session de 2001
3e séance - matin
LE COMITE DES ONG RECOMMANDE L’OCTROI DU STATUT CONSULTATIF SPECIAL A TROIS ORGANISATIONS S’INTERESSANT AUX GROUPES DEFAVORISES ET AUX FEMMES
Les membres du Comité chargé des organisations non gouvernementales se sont prononcés en faveur de l’octroi du statut consultatif spécial à « Girls’ Power Initiative », « Family Welfare in Brazil Civil Society » et « Adbul Momen Khan Memorial Foundation”.
L’organisation « Abdul Momen Khan Memorial Foundation », basée au Bangladesh, s’emploie à renforcer la démocratie participative au Bangladesh mais aussi à améliorer les conditions de vie des groupes défavorisés, et en particulier des femmes et des enfants, en assurant la promotion des programmes de développement social et économique. “Family Welfare in Brazil Civil Society” poursuit des objectifs similaires au Brésil. Quant à “Girls’ Power Initiative”, une ONG basée au Nigéria, elle concentre son action sur la réalisation des droits des jeunes nigérianes.
En l’attente de renseignements supplémentaires, le Comité a décidé de reporter sa décision concernant des demandes présentées par les organisations « Antioch Christian Centre », « Africa Infrastructure Foundation », « Women’s Board Educational Cooperation Society », « Population Reference Bureau », « Network of East-West Women », « Mountain Women Development Organization », « A Woman’s Voice International » et « University of Missouri-Kansas Women’s Council ». En ce qui concerne la demande d’« Antioch Christian Centre », le Comité devrait se prononcer cet après-midi.
Le Comité poursuivra ses travaux, cet après-midi, à 15 heures.
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Le Comité a examiné la demande de statut consultatif spécial présentée par l’organisation “Antioch Christian Centre”, organisation britannique qui a pour objectif d’améliorer le bien-être temporel et spirituel des adultes, jeunes et enfants, par la connaissance du royaume de Dieu à travers l’étude de la Bible. Cette ONG possède des centres d’études, des centres de réhabilitation pour alcooliques et toxicomanes et des résidences pour les personnes qui ont besoin d’un soutien psychologique.
Le représentant de la Turquie a entamé le débat en notant que cette organisation a 150 membres, alors que la demande précise qu’il y aurait 11 400 membres individuels et 87 organisations membres dans sept pays différents. Le représentant de l’Allemagne s’est joint à lui pour demander des explications sur ce point, et, à l’instar du représentant de la Chine, a demandé si cette organisation était une Eglise, une association de communauté chrétienne ou une ONG. La représentante du Soudan a aussi demandé des précisions sur ce point ainsi que sur l’apport concret de cette organisation aux travaux de l’ECOSOC. Comme l’ont sollicité précédemment d’autres délégués, elle a demandé que le représentant de l’ONG prenne la parole.
Le représentant de l’organisation “Antioch Christian Centre” a indiqué que celle-ci comprend en effet 150 membres, mais qu’elle travaille étroitement avec d’autres groupes, c’est pourquoi ils ont été indiqués dans le document. Sur la question de la nature de l’organisation, il a précisé qu’il s’agit bien d’une Eglise, mais que c’est aussi une association de bienfaisance non gouvernementale, reconnue comme telle au Royaume-Uni. Il a ajouté que cette organisation s’intéresse aux personnes défavorisées, notamment aux toxicomanes, et à leur réinsertion à la place même où ils se trouvent dans la société. Elle lutte aussi contre la fragmentation des familles, en mettant l’accent sur le rôle de chacun au sein de la famille et sur des détails de la vie quotidienne.
Après l’intervention du représentant de l’ONG, le délégué de l’Inde a demandé des précisions sur le nom de l’organisation et sur sa participation à l’Alliance évangélique, pour savoir si son objectif est l’évangélisation. Il s’est aussi interrogé sur le numéro de TVA qui lui est affecté, pour connaître le véritable statut de l’organisation. Le représentant de la Fédération de Russie a, quant à lui, demandé des précisions sur les églises dont il est fait mention dans la demande présentée par l’organisation. Le représentant de l’Allemagne a demandé des informations complémentaires sur l’Eglise d’Antioch.
Répondant à ces questions, le représentant de l'organisation “Antioch Christian Centre” a expliqué que celle-ci a aussi un nom gallois, car elle se trouve au pays de Galles. En ce qui concerne la TVA, l’ONG est immatriculée en tant qu’organisation caritative et elle peut ainsi demander au gouvernement le remboursement de la TVA sur les articles achetés dans le cadre de ses activités. S’agissant de la loi sur les associations caritatives, il a dit ne pas se souvenir des formalités accomplies en 1994, mais estime que le nécessaire a du être fait puisque c’est une organisation conforme à la législation pertinente en vigueur au Royaume-Uni. A la question sur l’évangélisation, le représentant a précisé que les activités menées sont une façon d’exprimer l’espoir de la Bonne Nouvelle que nous portons, dans le sens de l’amour et de la compassion. Il a ajouté que l’organisation ne fait pas de distinction entre les personnes qui sont assistées, en raison de la tradition protestante respectée par l’ONG.
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D’autres questions ont été posées, notamment par le représentant de l’Inde qui a noté que l’organisation a ouvert un bureau à New York et un autre à Genève et qui s’est demandé si ces nouveaux bureaux allaient contribuer à soulager la pauvreté des personnes dans le besoin. Le représentant de la Fédération de Russie a aussi voulu savoir si l’organisation ne comprenait que des membres des Eglises protestantes.
Pour répondre au délégué de l’Inde, le représentant de l'organisation “Antioch Christian Centre” a donné des exemples de l’aide dispensée par son organisation, comme l’aide aux chômeurs, et a indiqué que les bureaux ouverts à New York et à Genève manifestent la volonté d’avoir une interaction avec l’ONU. Il a aussi indiqué que l’Eglise s’est développée grâce à des jeunes qui sont sortis de prison et de la drogue, fruit des efforts de compassion. Il a ajouté que dans l’ensemble, l’organisation est composée de membres qui proviennent d’Eglises protestantes, mais aussi de personnes issues d’un environnement catholique.
Le débat s’est poursuivi par une intervention du représentant de l’Inde qui a proposé que cette organisation soit inscrite sur la Liste et qu’elle puisse à l’avenir présenter une demande de reclassement. La représentante du Soudan a considéré que le travail accompli par l’organisation est tout à fait sérieux et elle a appuyé la demande de statut consultatif. Pour sa part, le représentant de la France s’est montré favorable à l’inscription sur la Liste, tout en demandant des informations écrites plus concrètes afin de prendre une décision. La représentante du Soudan, appuyée par celle de l’Algérie, a cependant rappelé la lourde charge de travail du Comité que nécessite une décision rapide. Le Comité a finalement décidé que les documents disponibles au Secrétariat seront transmis au représentant de la France dans la journée et que l’examen de cette question sera repris cet après-midi.
Faute d’informations complètes sur le financement de l’organisation « Africa Infrastructure Foundation », le Comité a décidé de reporter sa décision concernant la demande du statut consultatif spécial faite par cette organisation. « Africa Infrastructure Foundation » est une ONG internationale basée à Lagos (Nigéria) dont les membres comprennent 43 individus et 12 organisations répartis dans huit pays. Ses objectifs visent notamment à rendre opérationnelles et efficaces les infrastructures africaines et, à cet effet, à mobiliser des ressources intellectuelles, techniques et financières. L’organisation soutient également des programmes de développement communautaire et d’allègement de la dette. Notant que le Comité reçoit peu de demandes de la part d’ONG africaines, la représentante du Soudan s’est prononcée en faveur de l’attribution du statut consultatif spécial à cette organisation. A l’instar du représentant du Sénégal, elle a cependant estimé qu’il faut d’abord tirer au clair les sources de financements de l’ONG.
Examinant la demande de statut consultatif spécial présentée par l’organisation « Women’s Board Educational Cooperation Society » de Lagos (Nigéria), les membres du Comité se sont prononcés en faveur de l’octroi du statut consultatif spécial. Les représentants du Soudan, de la Bolivie, des Etats-Unis, de l’Ethiopie et de la Fédération de Russie ont salué l’action de promotion et de développement des capacités de la femme nigériane que mène cette ONG afin que les femmes du Nigéria soient mieux préparées pour participer pleinement aux progrès socioéconomiques du pays.
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Remarquant que les membres de l’ONG ainsi que ses sources de financement sont issus de plusieurs pays mais que son action se déroule au niveau national, les représentants de la Fédération de Russie et de l’Algérie ont demandé d’expliquer si cette organisation est nationale ou internationale. Tout en se disant prête à faire preuve de souplesse, la représentante de l’Algérie a estimé que la question du statut national ou international des ONG doit être éclaircie et que le Groupe de travail serait un cadre approprié pour réfléchir à cette question. Plusieurs ONG de pays en développement trouvent des sources de financement à l’étranger et font figurer dans leurs statuts les individus ou organisations qui les soutiennent financièrement en tant que membres, a expliqué la représentante du Soudan.
Le Comité a examiné la demande de statut consultatif spécial formée par “Population Reference Bureau”. Cette organisation, dont le siège est à Washington D.C.(Etats-Unis), s’occupe des questions de population et de santé de la reproduction. Elle recueille des informations précises et fournit une assistance technique et une formation au personnel des institutions gouvernementales et organisations privées, aux Etats-Unis et à l’étranger.
La représentante du Soudan a fait valoir l’importance du travail accompli par l’ONG considérée mais, notant que les ressources gouvernementales constituent la majorité des revenus de l’organisation, elle a demandé des précisions à cet égard. La représentante de l’Algérie a demandé des précisions sur la date de création de l’organisation, et s’est aussi interrogée sur les contributions des gouvernements, de même que sur les rapports de l’ONG avec les fonctionnaires d’une Division de l’ONU qui se porteraient porte-parole de l’ONG. Relevant que l’ONG fournit gratuitement des documents aux pays en développement, elle a demandé d’indiquer les autres moyens utilisés pour aider ces pays. Le représentant des Etats-Unis a estimé que l’organisation fait un bon travail et a constaté qu’elle a déjà participé à des réunions internationales, comme celles sur les femmes. Au sujet des contributions des gouvernements, il a indiqué que l’Agence des Etats-Unis pour l’aide internationale lui a versé des fonds.
Répondant à la représentante de l’Algérie, le Président a informé que les documents fournis par l’ONG précisent que l’organisation a été instituée dans les années 20, mais qu’elle a finalement été immatriculée en 1938. En ce qui concerne les questions sur le financement, il a proposé aux délégations de les poser par écrit à l’organisation, et de les remettre au Secrétariat. Par conséquent, la décision sur la demande de l’organisation “Population Reference Bureau” a été reportée.
Le représentant du Pakistan ayant jugé insatisfaisantes les informations fournies par l'organisation « Network of East-West Women » sur son budget annuel de 1999, le Comité a décidé de reporter sa décision sur la demande de statut consultatif spécial émise par cette organisation.
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La décision du Comité concernant la demande présentée par l’organisation « Mountain women development organization » a été reportée après que le représentant de l’Inde ait noté qu’il y figure des noms de territoires et de zones géographiques qui ne respectent pas la terminologie établie par les Nations Unies. En donnant son adresse postale (Gilgit, Northern Areas, Pakistan), l’ONG n’intervient pas dans un différend au sujet de territoires et ne fait que fournir des indications nécessaires au bon acheminement du courrier, a fait valoir le représentant du Pakistan.
La demande présentée par “Girls’ Power Initiative” a été favorablement accueillie par le Comité qui lui a accordé le statut consultatif spécial. Cette ONG nigériane a pour objectif de renforcer la capacité des jeunes filles nigérianes à apprécier les questions relatives à leur santé et à jouir des droits de l’homme. Elle s’attache entre autres à sensibiliser la société aux questions liées à la parité entre les sexes.
En ce qui concerne l’organisation “Family Welfare in Brazil Civil Society”, le Comité a décidé de lui octroyer le statut consultatif spécial. Le Président a noté qu’aucune question n’a été posée jusqu’à présent et que l’association a été classée au départ sur la liste I. Cette ONG mène une action visant à renforcer la démocratie participative au Brésil et à améliorer les conditions de vie des défavorisés.
Les membres du Comité ont été favorables à l’octroi du statut consultatif spécial à l’organisation « Abdul Momen Khan Memorial Foundation », basée à Dhaka (Bangladesh). L’un des buts de cette organisation est de renforcer la démocratie participative dans le pays depuis les autorités locales jusqu’aux autorités centrales, et d’améliorer les conditions de vie des groupes défavorisés, et en particulier des femmes et des enfants, en assurant la promotion des programmes de développement social et économique.
L’organisation « A Woman’s Voice International » n’ayant pas encore répondu au questionnaire que lui a envoyé la Section des organisations non gouvernementales, le Comité a décidé de répondre à sa demande une fois qu’il aura reçu ces informations complémentaires.
Le Comité a enfin décidé de reporter la décision en ce qui concerne l’organisation américaine “University of Missouri Kansas City Women’s Council”. Cette ONG travaille à la promotion du statut de la femme à travers l’éducation et l’information.
Le représentant de la Chine a demandé des explications sur la date de sa création. Le représentant des Etats-Unis a indiqué que l’organisation a été constituée en 1967, mais qu’elle n’a été homologuée qu’en 1983. Les représentants de l’Algérie et de la Fédération de Russie ont demandé des précisions sur la représentation de l’ONG aux réunions et conférences internationales. La déléguée de l’Algérie a également demandé des précisions sur le nom de l’ONG. Le représentant des Etats-Unis a indiqué que l’ONG reçoit des fonds de l’Université et travaille avec elle, sans pour autant en faire partie. Il a toutefois suggéré que le représentant de l’organisation donne lui-même des précisions. Le Président a conclu qu’il était nécessaire de demander à l’ONG des informations complémentaires et le Comité a donc décidé de reporter la décision à prendre à l’égard de “University of Missouri Kansas City Women’s Coucil”.
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