LA PRESIDENTE ET LA SECRETAIRE GENERALE DE LA CONFERENCE DE DURBAN INVITENT LES DELEGUES A REDOUBLER D’EFFORTS AFIN D’ABOUTIR A UN CONSENSUS
Communiqué de presse DR/D/942 |
LA PRESIDENTE ET LA SECRETAIRE GENERALE DE LA CONFERENCE DE DURBAN INVITENT LES DELEGUES A REDOUBLER D’EFFORTS AFIN D’ABOUTIR A UN CONSENSUS
Durban (Afrique du Sud), le 4 septembre -- La plénière de la Conférence de Durban contre le racisme a entendu ce matin sa Présidente, Mme Nkosaza Dlamini Zuma, et sa Secrétaire générale, Mme Mary Robinson, qui lui ont fait une communication dans laquelle elles l’invitent à poursuivre ses efforts afin d’aboutir à des projets de déclaration et de programme d’action qui soient acceptables pour tous. Mme Zuma a rappelé que des millions de personnes confrontées aux problèmes du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée suivent cette Conférence et elles s’attendent à ce que nos efforts leur fournissent les moyens de lutte contre le racisme et la discrimination raciale. Pour la Secrétaire générale de la Conférence et Haut Commissaire aux droits de l’homme, cette Conférence concerne en priorité les peuples qui ont subi toutes formes de discriminations. Il est inévitable qu’une Conférence de ce genre soit controversée et je condamne vigoureusement tous les propos racistes et extrémistes qu’on a pu entendre à Durban, a-t-elle ajouté. Elle a annoncé ultérieurement au cours d’une Conférence de presse qu’elle a été informé par les Etats-Unis que ces derniers ne se sont pas retirés de la Conférence, qu’ils continueraient de participer aux travaux de la Conférence, mais que leur délégation venant de Washington s’était retirée.
Dans le cadre du débat général, le Ministre de l’information de la Malaisie, M. Mohd Khalil Yaakob, a réaffirmé que le racisme est une honte, non seulement en soi, mais surtout car il est à la base d’autres formes de violations des droits de l’homme telles que le génocide et l’épuration ethnique. Cette Conférence est la troisième occasion d’adopter des mesures et de fixer des orientations visant à éradiquer le racisme. C’est par la mobilisation de la communauté internationale en faveur de la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance, que l’Organisation
des Nations Unies a touché les menaces les plus graves qui ont conduit et peuvent encore conduire l’humanité vers son autodestruction absurde, a noté M. Jean de Dieu Mucyo, Ministre de la justice et des relations institutionnelles du Rwanda, rappelant le génocide de 1994. Le Ministre a toutefois souhaité que, contrairement aux deux précédentes conférences qui ne lui ont été d’aucun secours entre avril et juillet 1994, la présente Conférence aboutisse à des mesures concrètes, offrant à tout être humain, non seulement une protection effective contre le racisme, mais aussi la justice.
De l’avis de la représentante de l’Union interparlementaire, les parlements ont incontestablement un rôle important à jouer pour assurer la mise en œuvre des mesures destinées à lutter contre ces phénomènes. Si la liberté de parole s’avère indispensable pour que nous puissions nous acquitter de nos mandats parlementaires, nous avons aussi la responsabilité de promouvoir une société basée sur la tolérance dans laquelle l’incitation à la haine n’a pas sa place. Il convient de rappeler que la déclaration et le programme d’action qui seront adoptés à l’issue de la Conférence resteront lettre morte si les parlements n’interviennent pas pour assurer leur application effective. Les parties du programme d’action relatives au développement seront examinées par les institutions spécialisées et les Commissions régionales. Les Nations Unies dont deux représentants (CESAO et CEA) sont intervenus ce matin.
Les personnalités et les délégués des pays suivants ont pris la parole au cours du débat : Gambie, Rwanda, République populaire démocratique de Corée, Bélarus, Mongolie, Malaisie, Sierra Leone, Colombie, Cambodge et Fidji.
Les représentants de l’Union interparlementaire, de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale, de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes, de la Commission économique pour l’Afrique et du Centre des Nations Unies pour les établissements humains (Habitat) se sont également exprimés.
La délégation de l’Arménie a exercé son droit de réponse.
La Conférence mondiale poursuivra, en plénière, son débat général, cet après-midi à 15 heures.
CONFÉRENCE MONDIALE CONTRE LE RACISME, LA DISCRIMINATION RACIALE, LA XÉNOPHOBIE ET L’INTOLÉRANCE QUI Y EST ASSOCIÉE
Communications d’ouverture
Mme NKOSAZA DLAMINI-ZUMA, Présidente de la Conférence : Hier, on nous a annoncé que les États-Unis et Israël se retiraient de la Conférence. Le retrait de ces deux délégations est regrettable. Pour nous et pour des millions de personnes dans le monde qui sont confrontées aux problèmes du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée, cette Conférence revêt une importance indéniable. Ces personnes se tournent vers nous parce que nous les représentons; elles veulent qu’à l’issue de cette Conférence nous disposions au moins d’un programme d’action visant à lutter contre ces phénomènes. Nous nous devons de leur fournir un tel moyen de lutte contre le racisme et la discrimination raciale. Je vous encourage tous à continuer dans cet esprit. Nous devons tous continuer à assumer nos responsabilités.
On ne peut construire le genre de société que cette Conférence cherche à établir en lançant des ultimatums et en posant des limites. Je suis sûre qu’à l’issue de cette Conférence nous disposerons d’un document qui sera le fruit de négociations obéissant à la règle du donnant-donnant. Il est regrettable que ces deux pays soient partis et en fin de compte, sur le long terme, ce sont eux qui seront les perdants. En même temps, il faut espérer qu’ils pourront utiliser pour leur propre compte ce qui sortira de cette Conférence tant il est vrai qu’aucun pays n’est exempt de ces fléaux.
Mme MARY ROBINSON, Haut commissaire aux droits de l’homme et Secrétaire générale de la Conférence mondiale contre le racisme : L’Afrique du Sud est le dirigeant moral du monde dans la lutte contre le racisme. Les négociations n’ont pas été faciles alors que nous sommes à mi-parcours, notamment parce que les questions traitées ici sont des plus sensibles. Les conférences des Nations Unies donnent l’opportunité à la communauté internationale de parvenir à des avancées considérables sur des questions qui touchent à la sécurité humaine et à la stabilité internationale. Des progrès ont été faits ici malgré tout, grâce à la contribution de la Présidente de la Conférence qui a dirigé les consultations officieuses. Dans le cadre des questions relatives au Moyen-Orient, des consultations ont lieu au niveau le plus élevé afin de parvenir à un texte consensuel. Cette Conférence concerne en priorité les peuples qui ont subi toutes formes de discriminations et je dois dire que j’ai été émue par les messages entendus ici à Durban et en particulier ceux des jeunes qui se sont engagés à véhiculer le message de cette Conférence de retour dans leur pays.
Il est inévitable qu’une Conférence de ce genre soit controversée et je condamne vigoureusement tous les propos racistes et extrémistes qu’on a pu entendre à Durban. Mais je me félicite dans le même temps de la prise en compte des souffrances endurées par les minorités, les peuples autochtones, les migrants, les réfugiés pour ne citer que ceux-là. Je regrette que les Etats-Unis et Israël se soient retirés car nous devons tous nous investir afin de parvenir au consensus que nous attendons depuis 1974. Si nous ne sommes pas à la hauteur de ce défi, ce sera un échec pour ceux qui attendent tant de cette Conférence, à savoir, les marginalisés, les exclus. Nous devons nous engager à réaliser les objectifs fixés par les fondateurs des Nations Unies.
Déclarations
M. JOSEPH HENRY JOOF, Procureur général et Secrétaire d’État à la justice de la Gambie : Les Noirs et les Africains ont grandement souffert, à travers les siècles, du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée qu’ils ont subis de la part des Blancs, des Arabes, des Indiens et des Latino-américains. Avant même que ne s’engage le commerce des esclaves –qui a duré plus de quatre ou cinq siècles et continue d’être pratiqué encore aujourd’hui sous des formes plus discrètes-, les Noirs étaient regardés de haut par les populations d’autres couleurs; ils étaient maltraités, abusés, insultés, rabaissés et soumis à des crimes et des offenses emplis de haine. Toutes ces pratiques ont pu durer si longtemps grâce aux structures sociales, économiques et religieuses mises en place pour en assurer la pérennité. C’est travestir l’histoire que de prétendre que ce sont certains Européens qui sont parvenus à mettre un terme à l’esclavage alors que ce sont avant tout les victimes qui l’ont rejeté et qui se sont insurgées contre lui.
Il ne suffit pas de dire que nous devrions pardonner et oublier ce qui fut incontestablement l’un des plus grands actes de génocide et d’inhumanité ainsi que l’une des principales causes de la régression socioéconomique qui en a résultée. Le pardon ne saurait intervenir avant que tout ça ait été placé dans la perspective qui convient. Ne nous inquiétons pas trop de savoir qui sera compensé et comment. Cela sera certainement déterminé en temps opportun. Mettons-nous plutôt d’accord sur les faits suivants : l’esclavage et le colonialisme furent des actes de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d’intolérance dont ils furent également le fruit; du fait de ces pratiques, des millions de Noirs en Afrique et dans la diaspora furent tués, malmenés, brutalisés, enchaînés, déshumanisés, abusés et forcés à émigrer; ce fut un génocide; cela s’est traduit pour les Africains et les descendants par la perte de ressources humaines et matérielles énormes, les privant ainsi des bénéfices qu’ils auraient pu en tirer; il convient de procéder à des réparations et à des compensations dont il faut déterminer la forme qu’elles prendront; aucun plan Omega ni aucun autre plan africain n’aura la moindre chance de succès, quelles que soient les promesses de la communauté internationale, tant que nous n’aurons pas obtenu réparation sous une forme appropriée.
M. JEAN DE DIEU MUCYO, Ministre de la justice et des relations institutionnelles du Rwanda : Par la mobilisation de la communauté internationale en faveur de la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance, l’Organisation des Nations Unies a touché aux menaces les plus graves qui ont conduit et peuvent encore conduire l’humanité vers son autodestruction absurde. Le Rwanda fut, comme vous le savez, victime des pires manifestations de la discrimination sous toutes ses formes qui culminèrent avec le génocide de 1994 qui a emporté plus d’un million de Rwandais et laissant derrière plusieurs milliers d’handicapés, de veuves et d’orphelins. Le Rwanda ne pouvait qu’être particulièrement sensible aux enjeux de la présente Conférence et a choisi de mobiliser des centaines de représentants de toutes les régions du pays lors d’un Séminaire national préparatoire à la Conférence qui s’est tenu les 16 et 17 août derniers à Kigali.
Le peuple rwandais, abandonné à lui-même durant le génocide par la communauté internationale alors indifférente et pourtant témoin direct des atrocités, connaît suffisamment la gravité et les conséquences dramatiques de la discrimination sous toutes ses formes pour mesurer l’importance et les espoirs que suscitent la présente Conférence mondiale. Il souhaite que, contrairement aux deux précédentes conférences qui ne lui ont été d’aucun secours entre avril et juillet 1994, la présente Conférence aboutisse à des mesures concrètes, offrant à tout être humain, non seulement une protection effective contre le racisme, mais aussi la justice.
Une telle justice devrait, pour être complète et pouvoir assurer le rétablissement de l’harmonie dans la société, aboutir non seulement à la poursuite des auteurs des tragédies, résultant de la discrimination sous toutes ses formes, mais encore à offrir aux victimes les moyens de se reconstituer et de se réinsérer dans la société. Le Rwanda salue, à ce sujet, la mise en place par les Nations Unies, du Tribunal pénal international pour le Rwanda et la collaboration qu’assurent à cette juridiction certains pays pour appréhender et poursuivre les auteurs du génocide commis au Rwanda. Il félicite aussi les pays comme la Suisse et la Belgique qui ont pris les devants pour ôter aux auteurs de ce drame vivant sur leur territoire le bénéfice de l’impunité. Le Rwanda encourage les Etats qui envisagent de telles poursuites à aller de l’avant. A l’inverse, le Rwanda ne peut que déplorer qu’il y ait des Etats qui offrent une protection à ceux qui l’ont endeuillé. Nous invitons cette troisième Conférence mondiale à exhorter ces Etats à assurer au Tribunal pénal international une collaboration sans réserve et à envisager des stratégies pouvant les contraindre à se conformer aux résolutions des Nations Unies. Il est indispensable que cette Conférence mondiale réalise que pour une société sortie d’un drame dû à la discrimination raciale sous toutes ses formes, les efforts entrepris pour la reconstitution de son tissu social et pour asseoir l’harmonie entre ses composantes, passent par une justice préalable.
Sept ans après le drame de 1994, l’impact de l’idéologie génocidaire pèse lourdement sur l’ensemble de la sous-région. En effet, beaucoup de leaders qui ont planifié le génocide se sont installés à l’étranger et notamment dans la sous-région et ne cessent de propager cette idéologie. Plus particulièrement ceux qui se trouvent en République démocratique du Congo qui non seulement restent armés mais bénéficient d’un soutien militaire de la part du régime et n’ont cessé, depuis, d’attaquer le Rwanda pour parachever leur sale besogne. Notre présence en République démocratique du Congo vise précisément à combattre ces forces négatives qui constituent une menace aussi bien pour notre population que pour celle de la sous-région.
M. RI YONG HO (République populaire démocratique de Corée) : En dépit de considérables efforts déployés par la communauté internationale pour parvenir à son éradication, le racisme persiste dans le monde sous de nouvelles formes de discrimination telles que la xénophobie, la domination et toutes sortes de discriminations et de préjugés raciaux. Étant donné la diversité des formes que revêt le racisme, les nouveaux défis exigent de cette Conférence qu’elle prenne des mesures efficaces. La République populaire démocratique de Corée condamne fermement toutes les formes de racisme et de discrimination raciale comme constituant un acte contre l’être humain et un crime contre l’humanité. Nous attendons de cette Conférence qu’elle donne une définition claire et concrète de toutes les formes de racisme et de discrimination raciale. Ce n’est que lorsque l’objectif est clairement défini que l’on peut commencer à réfléchir aux méthodes à suivre pour l’atteindre. Nous ne contestons pas l’idée de combattre le racisme en accordant la priorité au présent et à l’avenir. Toutefois, on ne saurait aborder l’avenir avec perspicacité sans adopter la bonne attitude face au passé. Nous exhortons les États qui ont systématiquement commis des actes de racisme et de discrimination raciale à reconnaître leur responsabilité et à s’engager en faveur d’une réparation et d’une compensation au bénéfice des États, des communautés et des individus qui ont souffert de ces actes.
Le peuple coréen a souffert d’une forme extrême de discrimination raciale sous le régime de l’occupation militaire japonaise. Les politiques de «japonisation des noms coréens» et d’«unicité du Japon et de la Corée» -en vertu desquelles tous les Coréens furent obligés de changer leurs noms en japonais et à ne s’exprimer, tant verbalement qu’à l’écrit, qu’en japonais– ont constitué une politique d’éradication d’une nation sans équivalent dans l’histoire du colonialisme. Six des vingt millions de Coréens d’alors furent enlevés par la force pour servir l’armée japonaise et exercer un travail forcé, ce qui se solda
par la mort de millions d’individus, et près de 200 000 femmes furent réduites par l’armée japonaise à l’état d’esclaves sexuelles en vertu du système dit des «femmes de réconfort». Aujourd’hui encore, le Japon persiste dans son refus de régler cette question, ce qui suscite bien des préoccupation au sein de la nation coréenne et d’autres pays asiatiques qui craignent que le Japon ne répète les erreurs du passé.
Aujourd’hui, les écolières coréennes continuent d’être attaquées par des ultra-conservateurs, avec la connivence du Gouvernement et de la police japonais, pour la simple raison qu’elles portent le costume traditionnel (le chimachogori). Récemment, les autorités japonaises ont révisé les manuels scolaires des classes intermédiaires dans une tentative de justification du passé colonial et afin d’en éliminer toute référence à la politique d’éradication d’une autre nation. Le Programme d’action de la deuxième Conférence mondiale contre le racisme demandait à tous les États d’examiner les manuels d’histoire afin d’en corriger toute présentation erronée de l’Histoire. Nous exhortons fermement le Gouvernement du Japon à liquider son passé entaché de racisme et d’agression, asséchant ainsi la source d’instabilité de la région. En République populaire démocratique de Corée, toutes les formes de coutumes discriminatoires héritées de l’histoire ont été complètement éliminées et chaque personne jouit d’une pleine et entière égalité dans la vie sociale, économique et politique du pays.
M. ALYAKSANDR SYCHOV, Vice-Ministre des affaires étrangères du Bélarus : Le racisme, la discrimination et d’intolérance pénètrent également le processus de la mondialisation. C’est pourquoi, des mesures efficaces doivent être prises dans les domaines de l’emploi et dans d’autres secteurs socioéconomiques pour atténuer l’impact négatif de la mondialisation sur les groupes vulnérables. Il faut garantir un traitement égal aux migrants, aux demandeurs d’asile et aux réfugiés. Les gouvernements doivent prévoir dans leurs politiques nationales des mesures particulières visant à respecter le multiculturalisme. Le Bélarus est un pays multinational au sein duquel coexistent 49 communautés de différentes nationalités. Le Gouvernement a assuré, par sa Constitution et sa législation en vigueur, l’égalité des droits à tous. Les prochaines élections présidentielles auront lieu en présence d’observateurs afin d’en garantir le bon déroulement. La République du Bélarus accorde une importance particulière aux conférences des Nations Unies et entend y participer activement. Aujourd’hui, on note une résurgence de mouvements nazis que cette Conférence doit condamner. La déclaration et le programme d’action offriront des mesures concrètes pour faire face aux fléaux du racisme, de la discrimination raciale et de l’intolérance.
M. MUNKH-ORGIL TSEND, Vice-Ministre de la justice et de l’intérieur de la Mongolie : A l’aube de ce troisième millénaire marqué de plus en plus par la mondialisation, nous, famille des nations, sommes tenus de dire aux générations passées et futures non au racisme, à la discrimination et à l’intolérance sous toutes leurs formes et, par la déclaration et le plan d’action qui seront adoptés par la Conférence de Durban, nous devons passer de la rhétorique à des actions communes. Il a fallu des siècles pour abolir l’esclavage. Il a également fallu 50 ans pour que les Nations Unies éliminent le colonialisme. Maintenant, nous devons nous unir dans une lutte contre l’idéologie et la psychologie du racisme et de la discrimination, peut-être les ennemis les plus redoutables de la justice, de la liberté et du développement. La Mongolie, pays marqué par une culture ancienne de nomadisme, croit à l’enrichissement de la diversité et à la création d’un climat de tolérance. La Mongolie d’aujourd’hui lutte pour maintenir et enrichir les traditions du passé et s’acquitter de ses obligations en vertu de plus d’une trentaine conventions internationales sur les droits de l’homme auxquelles elle est partie. La Constitution de 1992 comporte un chapitre consacré aux droits de l’homme, interdisant notamment la discrimination fondée sur la nationalité, l’origine, la langue, la race,
le sexe, la situation sociale et la religion. Les préjudices causés par le racisme et la discrimination résultent de la pauvreté, l’ignorance et la culture subconsciente de domination. L’élimination de la pauvreté et le renforcement des capacités de la population constituent deux piliers de la politique des droits de l’homme adoptée par les gouvernements successifs de la Mongolie. Des réformes législatives et judiciaires ont été engagées et de nouvelles mesures sont en cours d’élaboration. En juillet dernier, le nouveau parlement a approuvé la création d’une commission des droits de l’homme. Le Gouvernement a pour sa part organisé une conférence pour développer un programme d’action national sur les droits de l’homme. Le Centre des Nations Unies pour les droits de l’homme et le PNUD assistent la Mongolie pour mettre en œuvre les objectifs de ce programme d’action. Les réformes judiciaires globales en Mongolie auront un impact considérable sur la possibilité pour les victimes de violations de droits de l’homme, de racisme et de discrimination d’exercer des recours en vue d’une réparation du préjudice subi. Les institutions de police et les forces de sécurité qui sont souvent les premières en contact avec les victimes méritent une attention plus accrue, se traduisant par une formation et un équipement adéquats.
M.MOHD KHALIL YAAKOB, Ministre de l’information de la Malaisie : Le racisme est une honte, non seulement en soi, mais surtout car il est à la base d’autres formes de violations des droits de l’homme telles que le génocide et l’épuration ethnique. Cette Conférence est la troisième occasion d’adopter des mesures et de fixer des orientations visant à éradiquer le racisme. Pour cela il importe d’assumer le passé et de condamner ses manifestations historiques, notamment l’esclavage et la traite afin de poser des bases solides pour l’avenir. La mondialisation et les révolutions dans les technologies de l’information nous posent de nouveaux défis, notamment avec le développement de l’Internet qui sert entre autres à véhiculer des messages de haine. Durban doit tenir compte de ces nouvelles manifestations d’intolérance.
Nous pensons que chaque pays doit mettre en place un plan de lutte contre le racisme et la Malaisie continuera pour sa part de concentrer ses efforts sur la mise en place de mesures visant à l’intégration de tous les groupes communautaires et de prévenir leur marginalisation. La Malaisie encourage une croissance durable dans l’égalité, meilleur moyen de lutter contre la misère et la pauvreté. Les victimes du racisme se tournent vers cette Conférence pour qu’on traite de leur sort et la Malaisie estime que le sort des Palestiniens doit être au cœur de nos préoccupations. La politique israélienne s’apparente à une politique de châtiment collectif et de domination du peuple palestinien. La Malaisie ne partage pas le point de vue qui consiste à dire que cette question ne devrait pas être à l’ordre du jour de la Conférence contre le racisme. Il nous faut faire preuve de sagesse, de souplesse et de détermination pour arriver à des conclusions qui nous aident à lutter efficacement contre la discrimination sous toutes ses formes.
M. FODE DABOR (Sierra Leone) : La législation nationale en matière de lutte contre la discrimination fondée sur la race, le sexe, l’origine ou les positions politiques ne suffit pas à éliminer seule ce fléau si les attitudes et les comportements ne changent. Les demandeurs d’asile, les immigrants et les réfugiés ne devraient pas être considérés comme des êtres venus d’une autre planète et des personnes qui ne cherchent qu’à s’accaparer d’emplois. La société d’accueil doit en revanche faire preuve de plus de tolérance et comprendre qu’ils fuient la pauvreté, les guerres civiles et ne cherchent que protection et une vie meilleure. La discrimination raciale devient de plus en plus insidieuse. Dans certains cas, il est très difficile de la détecter. Mais elle existe notamment dans les écoles, le lieu du travail, les aéroports, les services de l’immigration, C’est pourquoi, il faut développer des méthodes plus sophistiquées pour détecter ces types de discrimination. La xénophobie ne prévaut pas seulement dans les pays industrialisés mais elle se manifeste
également en Afrique. La détérioration de la situation économique des pays africains a ouvert la voie à la violence et à l’intolérance. Les causes inhérentes de la discrimination raciale à l’encontre des Noirs remontent à l’esclavage et au colonialisme. La traite négrière a déshumanisé les Africains et les a relégués à une position inférieure. Les ressources humaines et naturelles ont été exploitées par les marchands d’esclaves et les colonisateurs. L’Europe a considérablement contribué au sous-développement actuel de l’Afrique. C’est pourquoi, le monde doit accepter que les bénéficiaires de l’esclavage et du colonialisme ont commis une grave injustice aux Africains. S’ils l’acceptent, ils doivent alors présenter des excuses. Les responsables doivent se repentir en présentant leurs excuses. La Sierra Leone appuie l’appel aux réparations, qu’il considère juste et équitable.
M. JAIME GIRON DUARTE, chef de la délégation de la Colombie : La Colombie est fière de sa diversité ethnique, linguistique et culturelle. Nous sommes des métisses, des blancs, des noirs et des mulâtres et sommes une combinaison des cultures européenne, africaine et américaine. Au cours des trois décennies, nous avons fait en sorte de mobiliser tous les groupes ethniques et de les associer aux activités de développement de la Colombie. C’est le cas notamment de la population afro-colombienne qui a vu ses droits de minorité reconnus constitutionnellement. Des politiques de discrimination positive et d’action affirmative ont été privilégiées pour les afro-colombiens et la population rom, les gitans et les autres groupes ethniques du pays. Nous estimons qu’il est essentiel de privilégier des processus de dialogue entre les minorités et également de promouvoir des mesures de défense des droits des femmes dans notre société. Les droits des homosexuels, les droits des victimes du VIH/sida sont protégés par notre pays.
Il est nécessaire de reconnaître la pleine diversité ethnique de notre pays basé sur le principe du droit à la différence. Les situations qui émanent des inégalités et de la pauvreté alimentent la discrimination et les réflexes racistes et xénophobes. L’éducation est également un élément clef dans la promotion de la tolérance. La Colombie encourage des programmes éducatifs et souhaite que ceux-ci soient mis en avant par cette Conférence afin de promouvoir des stratégies de lutte effective contre le racisme. Concernant le droit des peuples victimes de l’esclavage et de la discrimination raciale, nous souhaitons que cette Conférence soit l’occasion de condamner vigoureusement ces erreurs du passé et d’envisager des réparations adéquates et ciblées. La Colombie est également attachée à ce que cette Conférence ouvre la voie à une nouvelle ère, celle de l’égalité, de la tolérance et de la solidarité.
M. HOR LAT, Membre du Comité des droits de l’homme du Cambodge : Le Gouvernement cambodgien reconnaît l’égalité des droits à tous dès la naissance et, de ce fait, personne ne devrait être victime de racisme et de haine. La situation des droits de l’homme au Cambodge a considérablement changé depuis 1997. Le Cambodge a un respect profond pour la lutte courageuse menée par le peuple sud-africain contre le régime d’apartheid pour garantir l’égalité et la justice par la démocratie, l’état de droit et le respect des droits de l’homme. Tout en rappelant le Plan d’action adoptée par la Conférence de Vienne sur les droits de l’homme, appelant pour l’élimination aussi rapidement que possible de toutes les formes de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée, le Cambodge se félicite de la proclamation par l’Assemblée générale de l’Année du dialogue entre les civilisations pour 2001 et de la Décennie pour une culture de paix et de non violence à l’égard des enfants dans le monde (2001-2010), ainsi que de son adoption d’une Déclaration et d’un Plan d’action sur une culture de paix. Le Cambodge adhèrera aux recommandations concrètes sur des mesures efficaces et mécanismes appropriés pour lutter contre le racisme, la discrimination, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée.
Mme FRENE GINWALA (Union interparlementaire) : Notre organisation salue cette Conférence mondiale comme un événement venant à point nommé pour contribuer à la lutte conter le racisme et la discrimination raciale. Les parlements ont incontestablement un rôle important à jouer pour assurer la mise en œuvre des mesures destinées à lutter contre ces phénomènes. À cet égard, il convient de relever que près de 300 représentants des parlements d’une cinquantaine de pays sont venus à Durban. Si la liberté de parole s’avère indispensable pour que nous puissions nous acquitter de nos mandats parlementaires, nous avons aussi la responsabilité de promouvoir une société basée sur la tolérance dans laquelle l’incitation à la haine n’a pas sa place. Il convient de rappeler que la déclaration et le programme d’action qui seront adoptés à l’issue de la Conférence resteront lettre morte si les parlements n’interviennent pas pour assurer leur application effective. Les parlements doivent faire office de chefs de file pour donner le ton, au niveau national, en matière de tolérance, de non-discrimination, d’intégration et d’égalité.
Mme MARIAM AL-AWADHI, Secrétaire exécutive adjoint de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO) : Depuis sa création, la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale a déployé tous les efforts possibles pour servir de catalyseur et d’agent de changement dans la région. La CESAO assiste les Etats Membres à créer un climat propice au développement social, politique, culturelle et économique : un climat qui contribuerait à faire respecter les droits de l’homme universel et à promouvoir la mise en œuvre de politiques non discriminatoires. Elle continue à le faire en encourageant notamment le respect de l’égalité entre les hommes et les femmes dans tous les domaines. Le lien étroit entre la démocratie, les droits de l’homme et la parité des sexes a été reconnu par la communauté internationale comme étant une force motrice pour la croissance et le développement des pays. La CESAO sert de système d’alerte rapide afin que les Etats Membres soient équipés pour faire face aux défis et saisir les opportunités offertes par la mondialisation. Elle est également un forum pour tous les acteurs gouvernementaux et non étatiques, notamment les institutions de la société civile et les ONG. La CESEAO insiste en particulier sur l’intégration sociale des personnes âgées, des enfants et d’autres groupes vulnérables. L’intégration des femmes et des jeunes dans le processus de développement figure parmi les priorités de la région et, de ce fait, des activités de la Commission. Elle a notamment tenu un forum des jeunes de pays arabes, à Beyrouth en juin dernier. Dans le cadre des travaux préparatoires de la session extraordinaire de l’Assemblée générale sur les enfants, la CESEAO a coparrainé avec la Ligue des Etats arabes et l’UNICEF une Conférence de haut niveau sur les enfants, qui a eu lieu au Caire en juillet 2001. La Commission contribue également aux travaux préparatoires de la Conférence mondiale sur les personnes âgées, qui se tiendra à Madrid du 8 au 12 avril 2002. En dépit de ses efforts inlassables, la Commission estime qu’il reste encore beaucoup à faire pour combattre toutes les formes de racisme et de discrimination.
M. MARTIN HOPENHAYNM (Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes, CEPALC) : Il existe actuellement en Amérique latine et dans les Caraïbes entre 33 et 40 millions d’autochtones répartis en quelque 400 groupes-peuples ethniques. Chacun d’entre eux possède sa propre langue, sa propre organisation sociale, sa propre vision de l’univers, son propre système économique et ses propres modèles de production, adaptés à son écosystème. Aux peuples autochtones ainsi qu’aux descendants d’Africains en Amérique latine et dans les Caraïbes, sont associés les pires indicateurs économiques et sociaux, ces individus n’ayant en outre qu’un accès très réduit aux instances décisionnelles.
Face aux problèmes liés à la discrimination ethnique et raciale, il est indispensable de progresser dans le domaine de la ratification et de la mise en œuvre des traités, déclarations et accords de la communauté internationale. Il convient de promouvoir le débat public et politique de manière à lier les processus démocratiques aux exigences visant l’exercice par les groupes et peuples aux spécificités culturelles de leurs droits humains. Il est indispensable de promouvoir l’égalité en matière d’opportunités de développement social. Pour l’Amérique latine, le défi consiste notamment à assurer la compatibilité entre l’autodétermination des peuples et les politiques économiques et sociales qui permettent de concrétiser les droits de la troisième génération en réduisant les écarts en matière de revenus, de patrimoine, de sécurité humaine et d’accès au savoir.
Mme LALLA BEN BARKA, Secrétaire exécutif adjointe de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique : Nous sommes conscients, à la Commission économique pour l’Afrique (CEA), que la lutte contre la pauvreté est une forme de lutte contre le racisme et que les efforts de la communauté internationale pour éradiquer la pauvreté et sortir le continent africain de la marginalisation du monde globalisé contribuent à la lutte contre le racisme et la discrimination raciale. Cette dernière est étroitement liée à la question du développement et, à l’heure où l’Afrique entre dans le troisième millénaire, les défis posés par la mondialisation sont préoccupants tandis que dans le même temps, le monde développé bénéficie pleinement des fruits de la prospérité. Nous ne pouvons lutter sérieusement contre le racisme sans nous attaquer à libérer le monde en développement de l’isolement et de la marginalisation. C’est pourquoi la CEA privilégie la création d’opportunités de développement dans le domaine du commerce, de la croissance économique, ceci en vue de contribuer à un développement durable.
La CEA se félicite de la Nouvelle Initiative Africaine lancée lors du Sommet de l’OUA à Lusaka au mois de juillet. Nous souhaitons nous associer pleinement à cette Initiative afin de mettre en œuvre les programmes de développement durable qu’elle prévoit et qui visent à promouvoir un développement dans la diversité. Il importe par conséquent que les Africains prennent la responsabilité de leur propre destin en assurant au préalable la paix, la sécurité, la bonne gouvernance, afin de pouvoir ensuite s’attaquer aux défis de la pauvreté. La CEA pense que la création de l’Union africaine est une occasion unique de créer une vision africaine de développement économique et d’intégration régionale de même que de protection face à toutes les formes de discrimination. La CEA organisera en décembre 2001 un Forum pour le développement africain qui aura pour but de promouvoir l’intégration économique et commerciale en Afrique et, ainsi, de sortir ce continent de l’isolement.
M. JOSEPH IGBINEDION (Centre des Nations Unies pour les établissements humains, HABITAT) : Le monde continue de souffrir de profondes divisions au simple motif que des nations, des peuples et des communautés appartenant à des groupes différents adhèrent à des valeurs différentes. L’inégale répartition des avantages socioéconomiques –en particulier au sein des pays et des villes– a accru la division et la marginalisation dans le monde, ce qui n’a pas manqué d’engendrer un renforcement des tensions. Dans chaque ville, dans chaque village, on assiste à une ségrégation spatiale qui contribue à séparer les gens. Au cœur même de nombreux conflits actuels, on trouve l’exploitation des différences religieuses, ethniques et culturelles afin d’en retirer des avantages économiques. L’élimination de l’intolérance et de la discrimination va de pair avec la promotion de villes soucieuses d’intégration qui encouragent la participation de tous, quelles que soient les différences. À travers son mandat, le Centre des Nations Unies pour les établissements humains est pleinement engagé en faveur de l’élimination de toutes les formes indésirables de polarisation sociétale, de discrimination et d’exclusion. Dans chaque ville, les rues nous racontent leur propre histoire d’apartheid social. La ségrégation spatiale urbaine est bien la première étape sur la voie de la fragmentation socioculturelle et de la fracture sociale.
M. RATU EPELI NAILATIKAW, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de Fidji : Nous avons créé, après la tentative de coup d’Etat du 19 mai 2000, un Ministère chargé de la réconciliation nationale. Son rôle est de renforcer les liens entre les communautés ethniques et nous estimons, par conséquent, que cette Conférence est d’une grande importance dans la mesure où elle vise à éradiquer la discrimination et l’intolérance et à promouvoir des sociétés unifiées. Nous devons aboutir à une plate-forme pragmatique et cet événement est une occasion unique de donner une nouvelle dynamique à la lutte mondiale contre le racisme. Celle-ci devra tenir compte des nouvelles manifestations de racisme et de discrimination, notamment à l’heure de la mondialisation, qui nous oblige à garantir une équitable répartition des richesses tirées de ce phénomène.
Fidji entend promouvoir une politique de réconciliation nationale et a adopté une Constitution qui incite à dépasser les différences. Elle est fondée sur la protection des droits de l’homme et des minorités et certaines dispositions exigent que les intérêts des communautés soient pris en compte et que leurs droits soient protégés. Nous ne devons pas perdre l’espoir de changements dans les attitudes discriminatoires mais nous devons éviter des questions sectorielles qui nous éloigneraient des priorités assignées à ces travaux. Seule une mobilisation de tous nous permettra d’établir une société mondiale qui jouira de l’esprit d’unité et de réconciliation. Nous pensons que Durban ne doit pas être centrée sur le débat des réparations bien que nous partagions les préoccupations des victimes de l’esclavage et de la traite et que nous pensions qu’il faut envisager des compensations. Malgré les problèmes intervenus au cours des 24 dernières heures au cours des négociations sur le document final, nous sommes certains que le leadership de la Présidente de la Conférence permettra d’avancer et d’aboutir à un document consensuel.
Droit de réponse
Le représentant de l’Arménie, en réponse à la déclaration faite hier par le représentant de l’Azerbaïdjan, a déclaré que l’on a une fois de plus -avec cette dernière déclaration– assisté à une tentative flagrante de distorsion de l’histoire. L’Azerbaïdjan s’est créé une histoire fausse montée de toute pièce à laquelle ce pays s’est mis à croire, histoire basée sur la légende selon laquelle les Azéris vivraient dans la partie méridionale du Caucase depuis des temps immémoriaux. Une fois de plus, la déclaration de l’Azerbaïdjan s’est efforcée de transformer les victimes en bourreaux, alors que c’est l’Azerbaïdjan qui a massacré les populations arméniennes du Nagorno-Karabagh. C’est l’Azerbaïdjan qui, la première, a utilisé contre l’armée et la population civile présentes au Nagorno-Karabagh des chars et des missiles. Lorsque les agressés se sont défendus, l’Azerbaïdjan les a alors qualifiés d’agresseurs.
* *** *