En cours au Siège de l'ONU

CTPD/36

LE RENFORCEMENT DE LA COOPERATION TECHNIQUE ENTRE PAYS EN DEVELOPPEMENT EST ESSENTIEL FACE AUX DEFIS DE LA MONDIALISATION

29/05/2001
Communiqué de presse
CTPD/36


Comité de haut niveau pour l’examen

de la coopération technique

entre pays en développement

12e session, 1e séance - matin


LE RENFORCEMENT DE LA COOPERATION TECHNIQUE ENTRE PAYS EN DEVELOPPEMENT EST ESSENTIEL FACE AUX DEFIS DE LA MONDIALISATION


Les Etats participant au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ont entamé, ce matin, les travaux de la douzième session du Comité de haut niveau pour l’examen de la coopération technique entre pays en développement qui devraient s’achever le 1er juin prochain.  Se déroulant sous l’égide de l’Administrateur du PNUD, la Comité se penchera essentiellement, comme il le fait tous les deux ans, sur les progrès réalisés dans l’application du Plan d’action de Buenos Aires, qui en 1978, a dressé le cadre de la coopération technique entre pays en développement (CTPD) lequel a été affiné en 1994, par les “nouvelles orientations” adoptées par l’Assemblée générale des Nations Unies. 


Renforcée par les défis de la mondialisation, la nécessité de relancer la coopération Sud-Sud a conduit le Groupe des 77 et de la Chine -pays en développement- à convoquer le premier Sommet du Sud à la Havane en avril 2000.  Selon l’Administrateur du PNUD, M. Mark Malloch Brown, qui s’est exprimé ce matin, il est de plus en plus admis que les partenariats Sud-Sud ont un rôle essentiel à jouer dans la réalisation des objectifs d’élimination de la pauvreté fixés lors du Sommet du millénaire tenu à New York en septembre 2000.  Il a appelé l’attention des délégations sur les activités du Groupe spécial de la CTPD créé au sein du PNUD.


En matière de CTPD, de nouvelles tendances ont émergé au titre desquelles il faut citer l’amélioration des politiques et du climat institutionnel en la matière; l’augmentation des crédits nationaux alloués à cette coopération; un meilleur cadrage sur la valorisation des ressources humaines; l’utilisation accrue de modes bilatéraux d’échanges; et l’essor de la coopération régionale et interrégionale.  La tendance a également montré un renforcement de la coopération triangulaire –pays en développement et pays développé – ainsi qu’une implication accrue du secteur privé. 


La responsabilité première en matière de mise en oeuvre et de financement des activités de CPTD incombe aux pays en développement eux-mêmes, a tenu à souligner, ce matin, le représentant de la Suède,au nom de l’Union européenne et des pays associés en ajoutant que le succès d’une telle coopération dép-end de l’engagement des gouvernements concernés et de leur détermination à faire que les activités de CTPD soient liées aux programmes nationaux de développement.  Si le représentant de l’Iran, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a


souscrit à ces propos, il a néanmoins souligné que la CTPD ne saurait en aucun cas être perçue comme une panacée aux défis auxquels sont confrontés les pays en développement.  Il l’a définie comme un des éléments importants d’une stratégie globale de développement “qui ne saurait remplacer la coopération Nord-Sud”.


L’absence de ressources a été désignée par de nombreuses délégations comme un des obstacles majeurs à un développement plus avant de la CTPD.  Elles ont donc plaidé pour une mobilisation des ressources additionnelles, pour des contributions plus prévisibles au Fonds bénévole spécial pour la promotion de la CTPD et pour un appui financier aux pays pivots.  Le manque d’accès aux informations sur les capacités de chaque pays en développement en matière de CTPD a également été perçu comme un obstacle.  Les délégations se sont donc félicitées du Réseau multidimensionnel d’information pour le développement (WIDE) créé par le Groupe sécial de la CTPD.


Les représentants des pays suivants ont également pris la parole : Japon, République de Corée, Pakistan, Uruguay, Chine, Yémen, Colombie et Philippines.


Les rapports dont est saisi le Comité de haut niveau ont été présentés par la Directrice du Groupe spécial de la CTPD, Mme Safiatou Ba N’Daw.


Le Comité de haut niveau poursuivra son débat cet après-midi à 15 heures.


M. ALOUNKEO KITTIKHOUN, Président du Comité de haut niveau pour l’examen de la CTPD, a souhaité que l’on garde à l’esprit le fait que lorsque l’on parle du Sud, l’on parle d’une partie du monde où habitent plus des deux tiers de la population mondiale.  Il s’agit d’endroits qui abritent beaucoup des ressources naturelles de la planète dont l’essentiel des ressources énergétiques.  Il s’agit donc d’une partie de la terre qui ne peut être laissée à l’abandon au risque de faire peser une menace sur le reste de l’humanité.  Le Plan d’action de Buenos Aires et les nouvelles orientations, a poursuivi le Président, plaident en faveur de nouvelles idées, de nouvelles ressources et d’actions concrètes pour tirer le Sud de la misère et accélérer le renforcement de ses capacités humaines.  La philosophie en vigueur est une philosophie d’union, a-t-il souligné, en ajoutant que le Sommet Sud-Sud de la Havane a jugé bon d’inclure la CTPD comme une des grandes priorités du Sud au début du XXIè siècle.  Il revient donc au Comité de haut niveau, a conclu le Président, de permettre la concrétisation des aspirations et des discours.  Au cours de ces trois journées, le Comité doit faire de son mieux pour renforcer ce partenariat permettant de passer à la mise en oeuvre des nobles idées que l’on trouve dans le Plan d’action de Buenos Aires.


M. MARK MALLOCH BROWN, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a estimé que la coopération technique entre pays en développement (CTPD) doit être une partie essentielle des efforts tendant à la réalisation des objectifs fixés lors du Sommet du Millénaire.  Faisant part des progrès effectués jusqu’ici en matière de CTPD, M. Malloch Brown a noté combien les politiques et les pratiques de développement de pays comme la Malaisie, le Brésil et le Costa Rica sont aujourd’hui partagés, les institutions de coordination de la CTPD multipliées et les ressources aux fins du financement de la CTPD augmentées.  La coopération Sud-Sud, a-t-il poursuivi, est devenue une “grande tente” où les partenaires de développement trouvent leur place.  Le Canada, le Japon et d’autres pays sont ainsi devenus des supporters assidus de la coopération Sud-Sud par le biais des arrangements de la coopération triangulaire.


“Construire des ponts entre les pays du Sud” était le slogan de la coopération Sud-Sud.  Mais aujourd’hui, a estimé l’Administrateur du PNUD, il faut davantage songer à placer le Sud sur les autoroutes mondiales du 21ème siècle.  Les technologies de l’information et des communications (TIC) offrent des outils susceptibles d’accélérer le développement humain, a dit M. Malloch Brown en soulignant leur pertinence particulière dans le partage des meilleures pratiques et le lancement de nouveaux partenariats.  Il a donc appelé les pays en développement à développer, avec l’assistance de leurs partenaires internationaux, des stratégies visant à promouvoir l’infrastructure nécessaire aux TIC.  Du point de vue du PNUD, l’Administrateur a affirmé que la CTPD reste une approche privilégiée pour la fourniture des services aux pays en développement.  La coopération Sud-Sud est un des moyens importants de garantir une participation équitable et réelle des pays en développement, en particulier des pays les moins avancés (PMA), dans l’ordre économique émergent.  Ensemble, osons défendre de nouvelles idées, de nouveaux outils et de nouveaux partenariats qui feront que le Sud relève les défis et récolte les bénéfices de la mondialisation du 21ème siècle, a conclu l’Administrateur du PNUD..


Mme SAFIATOU BA N’DAW, Directrice du Groupe spécial de la coopération technique entre pays en développement, a présenté les rapports de fond parus sous les cotes TCDC12/1, TCDC12/2, TCDC 12/3.  Elle a précisé que ces rapports avaient été établis sur la base des informations recueillies par l’envoi de questionnaires communiquées par les pays, les agences spécialisées, les organisations gouvernementales et internationales et contenues dans divers rapports pertinents.  Le document TCDC 12/1 analyse les progrès accomplis dans l’application du Plan d’Action de Buenos Aires et permet de constater que la coopération Sud-Sud est de plus prééminente. 


La Directrice a souligné la nécessité d’accorder un rang prioritaire à cette coopération considérée longtemps comme marginale.  Il faut à cet effet définir de nouveaux engagements que les pays en développement doivent prendre allant dans le sens d’un accroissement et d’une consolidation des échanges régionaux. Elle aussi indiqué que le développement des ressources humaines est mis en exergue dans les rapports et que cet aspect représente la force motrice qui sous-tend le développement des pays à revenus intermédiaires.  La formation des personnels est un objectif à accomplir avec le soutien des pays industrialisés.  Des partenariats solides se sont d’ailleurs faits jour et des bailleurs de fond ont fourni leur soutien. 


Les rapports soulignent d’ailleurs que le PNUD peut être une source de conseils en matière politique, a-t-elle par ailleurs noté.  Elle a souligné la convergence entre les questions et les activités présentées dans les rapports TCDC 12/1 et TCDC12/2, ce dernier mettant en exergue ce que divers partenaires ont fait pour une meilleure application des nouvelles stratégies de la CTPD. Ce rapport insiste sur la désignation de pays pivots, les partenariats triangulaires, la mise en commun des connaissances et des données d’expérience et l’intégration de la CTPD et de la coopération économique entre pays en développement (CEPD).


Mme Ba N’Daw s’est félicitée de ce que les pays en développement ont formulé des postions communes sur les questions de la mondialisation.  Elle a souligné que les rapports encourageaient ces pays à développer conjointement leurs moyens dans les domaines de la science et de la technologie.  Dans ce contexte, les pays pivots sont des centres principaux dans la mesure où la majeure partie des ressources humaines se trouvent sur leurs territoires.  Les rapports examinent notamment les mécanismes pour intensifier la communication grâce aux technologies de l’information, les logiciels, et la gestion des investissements étrangers directs. 


La Directrice a par ailleurs souligné que le rapport indique que la coopération triangulaire a permis de consolider l’aide au développement multilatéral, les relations commerciales Sud-Sud ainsi que d’intensifier l’engagement du secteur privé.  Le système d’échanges d’informations a été transformé en nouvelle plate-forme qui porte le nom de WIDE.  Des travaux sont en cours pour lui conférer une structure plus efficace.  La Directrice a souligné l’importance des contributions de la Chine, de l’Irlande, de la République de Corée et de la Fondation Ford qui, selon le rapport, ont alloué au Fonds d’affectation spécial des ressources d’un montant de 8,5 millions de dollars.  Cependant, elle a marqué la nécessité pour le Comité d’attirer plus de contributions et a indiqué que fixer des objectifs ne suffisait pas si ces derniers n’étaient pas mis en oeuvre.


M. NASSROLLAGH K. KAMYAB (Iran), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a, à son tour, souligné que les Chefs d’Etat et de gouvernement réunis au Sommet du Sud de la Havane ont mis en exergue l’importance de la CTPD.  Il a poursuivi en estimant que les six tendances qui se sont dégagées dans le domaine de la CTPD, au cours des deux dernières années, témoignent de la conviction commune selon laquelle certains faits peuvent aider les pays en développement à relever, de manière plus efficace, les défis de la mondialisation.  Parmi ces faits, le représentant a cité la complexité accrue des activités en matière de CTPD; l’abandon de la coopération bilatérale au profit de la coopération régionale et sous-régionale; le rôle accru des pays en développement dans le lancement et le financement de la CTPD; et le renforcement des modalités de la coopération triangulaire.  A ce propos, le représentant a particulièrement souligné le fait que la coopération triangulaire permet une plus grande appropriation par les pays en développement des programmes de développement tout comme elle réduit le coût de ces programmes et renforce le partenariat entre pays en développement. 


S’attardant sur les activités du Groupe spécial de la CTPD du PNUD, le représentant a recommandé une bonne conjugaison des activités à court, moyen et long termes ainsi qu’une étroite coopération entre ce groupe et les organisations intergouvernementales et non gouvernementales du Sud.  S’agissant des pays pivots, il a estimé que le rôle du secteur privé de ces pays dans le renforcement de la coopération avec les milieux d’affaires des autres pays en développement peut contribuer à l’expansion de la CTPD.  Il a aussi souhaité que les efforts des pays pivots soient davantage appuyés par une assistance technique et financière des pays donateurs.  Le représentant a poursuivi en soulignant que le recours à l’expertise des pays en développement dans les activités opérationnelles du système des Nations Unies est un impératif.  Il a aussi estimé que le potentiel de la CTPD ne sera complètement exploité que dans le cadre d’une coopération qui, allant au-delà de la coopération bilatérale, encouragerait des relations de travail entre les secrétariats des différents groupes économiques du Sud. 


Le représentant a encore souhaité que la CTPD ne soit pas considérée comme la panacée pour répondre aux défis auxquels sont confrontés les pays en développement et soit perçue comme un des éléments importants d’une stratégie globale de développement.  Le représentant a terminé sur la question des ressources en souhaitant une augmentation des fonds alloués au PNUD, la mobilisation de ressources financières additionnelles notamment par une implication plus avant du secteur privé et un appui financier au Fonds d’affectation spéciale en faveur de la CTPD.


M. PER AUGUSTSSON (Suède), au nom de l’Union européenne et des pays associés, a estimé que la CTPD et la coopération régionale et sous-régionale ont un rôle important à jouer dans les domaines de la bonne gouvernance, du renforcement des capacités, de l’assistance technique et de l’échange de meilleures pratiques.  Il a souligné que la responsabilité première en matière de mise en oeuvre et de financement de la CTPD incombe aux pays en développement eux-mêmes.  Le succès de la CTPD, a-t-il insisté, dépend de l’engagement des pays concernés et de la détermination qu’ils montreront pour lier les activités de la CTPD aux priorités et aux programmes en matière de développement.  Le représentant a aussi dit sa conviction que l’intégration et la coopération régionales doivent être une partie intégrante des stratégies de développement pour, par exemple, traiter des questions comme le commerce et l’environnement, et minimiser les risques des conflits potentiels. 


Commentant les rapports dont est saisi le Comité, le représentant a estimé que les défis du développement exigent une approche globale.  Dans ce contexte, il a appelé les partenaires du développement à abandonner les initiatives ad hoc au profit de partenariats à long terme qui doivent être intégrés dans les programmes de développement en cours comme les stratégies de réduction de la pauvreté.  Le représentant a terminé en se félicitant de la participation accrue de la société civile dans la CTPD et des progrès accomplis dans la mise en oeuvre du Plan d’action de Buenos Aires comme le montre l’évolution de la coopération triangulaire dans les domaines du développement des ressources humaines, de la recherche et du renforcement des capacités institutionnelles.


M. HIROAKI OSOBE (Japon) a fait remarquer l’importance de créer, avec le soutien de la communauté internationale, un nouveau cadre pour le développement de partenariats plus importants entre les pays en développement.  Dans ce contexte, il a indiqué que la coopération triangulaire est une forme de coopération indispensable entre tous les partenaires du processus.  Le représentant a rappelé que le Japon avait appuyé la CTPD sur les plans bilatéraux et multilatéraux. En effet, il a soutenu des projets par la mise en valeur des ressources humaines.  A titre d’exemple, il a cité un projet développé au Cambodge avec le soutien de l’Association des nations du Sud-Est asiatique (ANASE) et du PNUD pour faciliter la réinstallation des réfugiés cambodgiens.  Le Japon a aussi soutenu les recherches de l’Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest en vue de créer de nouvelles variétés de riz.  La contribution s’est faite par le biais de ressources humaines. 


Le représentant a indiqué que sur le plan bilatéral, le Japon avait mis en oeuvre un programme de formation au Kenya dont avaient bénéficié plus de 100 stagiaires africains à l’Université de technologie Jomo Kenyatta.  En ce qui concerne le développement économique, le Japon insiste sur l’importance de l’engagement du secteur privé et a dans ce sens initié la Conférence internationale de Tokyo sur le développement africain (TICAD).  Le programme d’action  de Tokyo qui en est ressorti insiste sur l’importance de la coordination des activités, de la coopération régionale, de la coopération Sud-Sud en particulier entre l’Afrique et l’Asie.  Le Japon appuie également le Forum des affaires Afrique-Asie où, en 1999, 230 hommes d’affaire d’Afrique et d’Asie se sont réunis. Les participants d’Asie ont mieux compris les affaires en cours en Afrique et réciproquement.  Le représentant s’est félicité de ce que le deuxième forum de juillet prochain allait permettre de nouvelles rencontres et de mettre en valeur l’échange des ressources humaines.  Le représentant a déclaré que son pays allait continuer à fournir un soutien financier et allait s’efforcer de promouvoir davantage la coopération technique bilatérale.


M. LEE HO-JIN (République de Corée) a estimé que l’absence de ressources est l’un des principaux obstacles au développement de la CTPD.  Il a donc jugé important que les Etats Membres augmentent leurs contributions au Fonds bénévole pour la promotion de la CTPD ou qu’ils renforcent les arrangements prévus dans le cadre de la coopération triangulaire.  Jugeant également important que les institutions de développement envisagent d’allouer davantage de ressources à la CTPD, le représentant a annoncé que son pays entend contribuer au Fonds à hauteur de 50 000 dollars pour cette année après les contributions de 100 000 dollars de décembre dernier et celles de 400 000 dollars de 1997 à 1999.


Reconnaissant l’importance du renforcement des capacités dans le cadre de la CTPD, le représentant a rappelé qu’au cours de ces deux dernières années, son pays a offert une formation à 3 327 personnes venues de 116 pays et consacré 39 millions de dollars à la coopération technique entre 1999 et 2000.  De plus, a-t-il indiqué, la République de Corée a accueilli, en février 2000, un Forum de haut niveau sur la coopération Sud-Sud dans le domaine de la science et de la technique.  Le représentant a terminé en souhaitant que le Groupe spécial de la CTPD élargisse ses activités et identifie davantage de domaines où la CTPD peut s’appliquer.  Il a aussi estimé qu’en partageant leurs expériences en matière de développement, les pays peuvent s’entraider à surmonter des défis similaires pour le bien-être de l’humanité.


M. ARIF AZIM (Pakistan) a fait remarquer que les principes de la CTPD n’étaient pas encore appliqués de façon optimale.  Une plus grande coopération ainsi que la poursuite d’initiatives nouvelles sont donc cruciales.  Le représentant a souligné le rôle actif de son pays depuis 1985 notamment en matière d’échanges d’expériences, d’information, de services et de technoloqies.  Il a indiqué que le Pakistan avait accordé une importance toute particulière à la coopération entre le secteur privé, les organisations non gouvernementales et intergouvernementales, les chambres de commerce et les organismes des Nations Unies.  Un site web d’information technique a par exemple été créé en collaboration avec le Comité de haut niveau pour la CTPD.  Des cours de formation en Chine et en Indonésie ont été organisés pour plus 7000 étudiants. 


Le Pakistan a pris des mesures concrètes pour promouvoir les échanges commerciaux Sud-Sud en matière de commerce, d’industrie et d’investissement.  Le représentant a souligné la nécessité, pour les pays en développement, de devenir les leaders en matières d’application des principes de la CTPD dans le contexte de la mondialisation.  M. Azim a mis également en garde les acteurs de la CTPD contre les gaspillages qui existent notamment dans le domaine de l’échange des experts dont les rapports n’ont, la plupart du temps, aucune portée efficace et ne font que se dupliquer les uns les autres.  C’est pourquoi de nouveaux mécanismes institutionnels et financiers appropriés doivent être mis en oeuvre dans le cadre du système des Nations Unies et au sein des pays en développement.  Il faut aussi encourager l’échange d’information par l’Internet, l’intégration du secteur privé, la coopération triangulaire, la création d’une base de données actualisées.  Enfin, le représentant a indiqué que chaque pays en développement devrait par ailleurs définir un programme d’action centré sur les objectifs de la CTPD afin de leur promettre d’occuper une place centrale sur le marché international dans le contexte de la mondialisation.


M. ENRIQUE MANALO (Philippines) a indiqué que la coopération technique entre pays en développement nécessite un financement accru et adapté ainsi qu’une prise en considération de ses principes à l’échelle mondiale.  Malgré ses propres difficultés financières, les Philippines offrent aujourd’hui des cours de formation à des hommes d’affaires qui portent notamment sur la gestion des risques liés au développement et à la gestion de l’environnement. 


Le représentant a regretté que son pays ne dispose pas de plus de fonds pour encourager l’échange de connaissances concernant en particulier les microcrédits, la libéralisation économique ou encore les questions liées à l’environnement. 

M. Manalo a fait remarquer que les pays développés peuvent participer à une meilleure application des principes de la TCPD par le biais d’une augmentation de l’aide publique au développement consacrée à ce domaine.  Ceci pourrait également


permettre une meilleure intégration nationale, sous-régionale et régionale des programmes de l’aide publique au développement ainsi qu’une meilleure coopération entre les gouvernements et les autres acteurs. 


      M. ORLANDO (Uruguay), réagissant aux déclarations faites jusqu’ici, a jugé souhaitable de définir d’abord la CTPD.  Pour lui, cette coopération doit être vue comme venant compléter les efforts nationaux et internationaux pour résoudre les problèmes économiques et sociaux.  Cette CTPD ne règlera pas tous les problèmes, a-t-il dit en soulignant que depuis la Conférence de Buenos Aires, aucun progrès remarquable n’a été enregistré.  Il a donc jugé essentiel que la communauté internationale dans son ensemble s’implique davantage dans la CTPD en ce sens que c’est ce type de coopération qui détermine les règles de cohabitation économique ou sociale entre pays.  Il y a donc, a insisté le représentant, une responsabilité mondiale en matière de CTPD.  Il a terminé sa déclaration en soulignant la disposition du Marché commun du sud de l’Amériqque (MERCOSUR) à renforcer la CTPD avec des pays non latino-américains. 


M. SHEN GUOFANG (Chine) a souhaité que la CTPD s’élargisse aux domaines tels que le commerce, l’investissement et les finances, et travaille au renforcement de la coopération entre les milieux industriels, commerciaux, financiers et des affaires afin de promouvoir le développement économique dans les pays en développement et de prévenir des évènements tels que la crise financière qui a secoué l’Asie en 1997.  Faisant part des efforts de son pays en matière de CTPD, le représentant a rappelé que chaque année, la Chine alloue des fonds spéciaux aux activités multilatérales et bilatérales en matière de CTPD.  L’année dernière, a-t-il souligné, la Chine a alloué 150 000 dollars au Fonds d’affectation spéciale au sein du Groupe spécial pour la CTPD au PNUD.  Cette année, la contribution de la Chine s’est élevée à 250 000 dollars, a indiqué le représentant avant de rappeler qu’en 2000, son pays a accueilli la première Conférence ministérielle Chine-Afrique sur la coopération au cours de laquelle l’annulation d’une dette de 10 milliards de yuan due par les pays les moins avancés a été annoncée et les entreprises chinoises encouragées à investir dans d’autres pays en développement.


Le représentant a conclu en espérant que davantage d’organisations internationales et de pays développés appuieront la CTPD, renforceront la coopération triangulaire et fourniront un appui financier.  Il a aussi espéré que le Groupe spécial de la CTPD renforcera ses recherches pour explorer des moyens efficaces d’améliorer la coopération.


M. AHMED AL-HADDAD (Yémen) a plaidé pour une harmonisation du Plan d’action de Buenos Aires afin que ses directives répondent aux aspects essentiels de la mondialisation.  Relevant les contributions à la CTPD de pays comme le Japon, la République de Corée ou la Chine, il a jugé important de mettre l’accent sur les domaines de la science et des technologies de l’information et de la communication.  Le représentant a, en conséquence, jugé essentiel d’adopter une démarche visant à encourager davantage la participation du secteur privé dans la coopération triangulaire.


M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie) a indiqué que dans son pays, la CTPD opère dans les domaines bilatéral et multilatéral.  Les sources de financement pour l’exécution de ces activités sont au nombre de trois, a-t-il dit, en citant les fonds de coopération et d’aide internationale; les contributions à l’Organisation internationale des migrations, et les ressources occasionnelles liées au transfert des connaissances.  Conformément à la politique extérieure de la Colombie, le Gouvernement met tout en oeuvre pour consolider les liens avec les pays en développement, en particulier les pays de la région.


Ayant dit cela, le représentant a estimé que l’un des obstacles à la CTPD, est l’absence d’infrastructure de communication et de formation à la technologie de l’information.  Il est essentiel, a-t-il dit, que les informations en matière de capacités de chaque pays en développement soit d’un accès facile.  Il a donc a encouragé le travail du groupe spécial, au titre de son initiative WIDE, comme il a encouragé le système des Nations Unies à consolider ses activités de renforcement des capacités.


Informations de base


Le Plan d’action de Buenos Aires adopté en 1978 adresse 38 recommandations aux Etats visant notamment l’établissement de mécanismes nationaux pour la CTPD; la mise en commun de l'expérience acquise en matière de sciences et techniques; le renforcement des institutions et des organisations sous- régionales et régionales; et la lutte contre la fuite des cerveaux.  Après la Conférence de Buenos Aires, l’Assemblée générale des Nations Unies a confié l'examen intergouvernemental de la CTPD une Réunion de haut niveau qui en 1980, a été transformée en un Comité de haut niveau.  En 1994, l’Assemblée générale a adopté les “nouvelles orientations” pour adapter le Plan d’action de Buenos Aires aux changements économiques et politiques.


Le Bureau du Comité est composé de MM. Alounkeo Kittikhoun (République démocratique populaire lao), Président, et Percy Metsing Mangoaela (Lesotho) et Fabio Cassesse (Italie), Vice-Présidents; le troisième poste de Vice-Président restant à pourvoir. M. Jean Maxime Murat (Haïti) assume les fonctions de rapporteur.


Documentation


Le rapport publié sous la cote TCDC/12/1 présente un examen biennal complet des progrès accomplis dans l’application du Plan d’action de Buenos Aires et des décisions prises par le Comité de haut niveau pour l’examen de la coopération technique entre pays en développement. 


Durant les années 1999-2000, la coopération technique entre pays en développement a permis de distinguer six tendances: les pays en développement ont commencé à jouer un rôle plus actif dans le lancement et le financement des activités de CTPD; les activités de CTPD ont évolué, d’un type relativement simple, composé d’interventions spontanées, vers des formes plus élaborées et plus complexes d’échange; la coopération bilatérale a été complétée par une collaboration intrarégionale et interrégionale accrue; le secteur privé et l’ensemble des ONG se sont plus activement impliquées dans la CTPD; la CTPD de type horizontal traditionnel est de plus en plus souvent complétée par une coopération triangulaire; et les pays en développement ont délibérément recherché une collaboration à long terme plutôt que la mise en oeuvre d’initiatives ponctuelles.  Le nombre de pays dont les organismes de coopération consacrent des crédits accrus à la CTPD a augmenté.  En outre, la coopération technique entre pays en développement a principalement revêtu la forme de relations et d’accords bilatéraux; les pays en voie de développement ne voient plus dans la CTPD uniquement un moyen d’accéder à l’autonomie ou de compléter la coopération technique traditionnelle, caractérisée par des relations entre fournisseurs et bénéficiaires; au contraire, ils reconnaissent qu’elle peut les aider à s’intégrer à l’économie mondiale.


En dépit de ces progrès, et du soutien apporté à la CTPD par les organismes des Nations Unies et en particulier par le PNUD, l’expansion de la CTPD est limitée par certains facteurs: absence de politique nationale cohérente de la CTPD et de structures institutionnelles d’appui dans certains pays en développement, en particulier dans les pays les moins avancés, les pays sans littoral et les pays en transition; rareté de la documentation sur les activités nationales de la CTPD, et notamment de l’information financière; absence d’un système de notification des activités de la CTPD; manque d’idées novatrices et rareté des activités de CTPD qui se prêteraient à un financement par les donateurs en vertu d’arrangements triangulaires; précarité de la création de réseaux de connaissances.


Il ressort des questionnaires sur la CTPD remplis par plusieurs pays en développement les tendances suivantes: amélioration des politiques et du climat institutionnel de la CTPD; augmentation des crédits nationaux alloués à la CTPD; meilleur cadrage sur la valorisation des ressources humaines; conception des programmes de CTPD et de la programmation commune fondée sur les besoins; échags bilatéraux et convergence des efforts mutuellement bénéfiques; création de partenariats portant sur les questions de développement communes.


En conclusion, le rapport indique que les institutions nationales et régionales de recherche et de formation ont été renforcées dans de nombreux centres universitaires; qu’un grand nombre de spécialistes de pays en développement ont reçu une formation dans les établissements des pays du Sud; que les activités de formation, les voyages d’étude et les bourses d’étude et de recherche ont augmenté.  Les efforts faits pour élargir la CTPD au-delà de la formation des personnes pour assurer un transfert des politiques, des capacités et des structures institutionnelles, de l’expérience et des modèles en matière de gestion et des pratiques optimales entre pays en développement doivent également être encouragés.  Il est recommandé que les pays donateurs consacrent une aide financière à ces initiatives et que des efforts supplémentaires soient consentis pour systématiser la CTPD dans les organismes de développement des Nations Unies.


Le rapportpublié sous la cote TCDC/12/2 porte sur les progrès accomplis dans l’application de la stratégie des nouvelles orientations de la coopération technique entre pays en développement (CTPD) pendant la période biennale 1999-2000.  Il met en particulier l’accent sur la nécessité de faire participer un grand nombre de pays en développement, de faire jouer davantage les pays pivots, de constituer des partenariats élargis au moyen d’une coopération triangulaire, d’améliorer la mise en place de réseaux pour l’échange de connaissances et de promouvoir une intégration accrue de la coopération technique et économique.


La communauté internationale est invitée à axer ses politiques et pratiques de CTPD sur des interventions stratégiques susceptibles d’avoir un impact considérable sur un grand nombre de pays en développement.  Il est recommandé que les initiatives de CTPD traitent de questions concernant le commerce et l’investissement, la dette, l’environnement, la lutte contre la pauvreté, la production et l’emploi, la coordination des politiques macroéconomiques et la gestion de l’aide.  Le rapport indique par ailleurs que les pays pivots, en particulier les pays à revenu intermédiaire, sont devenus des protagonistes et des promoteurs clefs de la CTPD.  Bon nombre d’entre eux ont conçu des programmes

visant à fournir des services techniques à des pays partenaires et ont augmenté la part de leur budget national mobilisé à cet effet.  Enfin, les pays donateurs sont invités à soutenir les arrangements dits de coopération triangulaire, et qui se manifestent de plus en plus dans les programmes de mise en valeur des ressources humaines.  Le recours croissant à des institutions du Sud à des fins de formation permet aux pays en développement d’avoir leur personnel formé et spécialisé en fonction de situations qui sont proches de leur réalité quotidienne.  Les arrangements triangulaires sont également venus compléter la coopération Sud-Sud, en particulier dans les activités de recherche-développement exigeant un seuil critique de compétences et des techniques complexes.


Le rapport conclut par un certain nombre de recommandations, demandant notamment : aux pays en développement, de participer plus dynamiquement aux activités de la CTPD; aux pays pivots, de faire connaître leurs capacités de façon plus systématique et de concevoir des moyens efficaces de mettre leurs services à la disposition de leurs homologues des pays en développement; au système des Nations Unies, de renforcer le rôle des pays pivots en les sélectionnant pour la mise en oeuvre de programmes de coopération supplémentaires.


Le rapport intitulé examen des rapports de l’Administrateur du programme des Nations Unies pour le développement (TCDC/12/3) fait suite à la demande, en juin 1999, formulée par le Comité de haut niveau pour l’examen de la coopération technique entre pays en développement aux organisations des Nations Unies pour le développement.  Le Comité demandait à ces agences d’intensifier leurs efforts pour intégrer effectivement les modalités de la coopération économique et technique entre pays en développement (CTPD et CEPD) dans leurs activités et programmes ordinaires, et priait le Groupe spécial de la CTPD, en consultation avec lesdites organisations, d’élaborer des indicateurs communs pour mesurer les progrès accomplis et les résultats obtenus à l’échelle du système.  Conformément à cette décision, ce rapport analyse les progrès accomplis dans: l’application des directives et des indicateurs communs du système des Nations Unies pour la promotion de la CTPD; l’état, la gestion et l’utilisation du Fonds d’affectation spéciale pour la coopération Sud-Sud; les dispositions organisationnelles, administratives et financières prises par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) à l’appui de la CTPD.


En conclusion, il est recommandé que: les organismes du système des Nations Unies pour le développement appliquent avec plus de rigueur les directives révisées pour l’examen des politiques et procédures relatives à la CTPD dans la conception de leurs programmes et utilisent systématiquement le cadre commun de résultats pour vérifier et mesurer les résultats; le système des Nations Unies pour le développement redouble d’efforts pour intégrer ses activités de CTPD, en particulier au niveau des pays, en usant de mécanismes de planification, de programmation et d’établissement de rapports par pays tels que le Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement, les cadres pour la coopération au niveau des pays et aux échelons régional et interrégional, et le rapport annuel axé sur les résultats; le Groupe spécial de la CTPD soit chargé d’enrichir le contenu du réseau WIDE, d’en faciliter l’accès aux pays en développement et de resserrer les liens entre le réseau WIDE et les réseaux axés sur le développement des pays en développement.


Les documents TCDC/12/L.1 et L.3 contiennent les informations relatives à l’ordre du jour et à l’organisation des travaux


*   ***   *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.