En cours au Siège de l'ONU

SOC/4561

LA COMMISSION DU DEVELOPPEMENT SOCIAL SE PENCHE SUR LA CONTRIBUTION DU VOLONTARIAT AUX STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT SOCIAL

15/02/2001
Communiqué de presse
SOC/4561


Commission du développement social

5ème séance - matin


LA COMMISSION DU DEVELOPPEMENT SOCIAL SE PENCHE SUR LA CONTRIBUTION

DU VOLONTARIAT AUX STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT SOCIAL


L’importance du volontariat dans l’édification du capital social a été au centre des interventions du groupe d’experts qui s’exprimaient, ce matin, devant les membres de la Commission du développement social.  Le débat organisé plus précisément sur le thème du rôle du volontariat dans la promotion du développement social intervient au moment où la communauté internationale célèbre l’Année internationale des Volontaires.  A sa prochaine session, l’Assemblée générale consacrera un débat à cette question, confirmant ainsi l’intérêt croissant qui est accordé au lien entre l’action bénévole et les programmes et politiques de développement social.


Le volontariat est arrivé à maturité.  Il est enfin reconnu comme une contribution centrale et précieuse au développement économique et social, a souligné le Directeur de l’Institut de recherche sur le volontariat du Royaume-Uni.  Les synergies qui peuvent exister entre l’action publique et celle des volontaires ont constitué l’axe principal des interventions des experts qui, à l’instar du Coordonnateur du Programme national de promotion du volontariat au Brésil, ont insisté sur le fait que les activités gouvernementales ont une influence décisive sur les formes que revêt le volontariat.  De son côté, le volontariat peut contribuer à renforcer la légitimité des programmes publics. 

La question qui se pose alors est celle de savoir comment le gouvernement peut promouvoir le volontariat, sans pour autant étouffer la diversité et l’autonomie des volontaires.  Il a également été souligné que le volontariat ne devait pas être utilisé pour justifier la carence de l’Etat dans le domaine social, la participation civile ne pouvant qu’agir en complément de l’action de l’Etat, et non s'y substituer.


Dans le cadre de la table ronde, les experts suivants ont pris la parole:

M. Justin Davis Smith, Directeur de l’Institut pour la recherche sur les volontaires du Royaume-Uni; M. Miguel Darcy Oliveira, Coordonnateur du programme national de promotion du volontariat au Brésil; M. Dasho Meghraj Gurung, Vice-président du Comité national pour l’Année internationale des Volontaires au Bhoutan; et Mme Joan Denise Daries, Directrice du Centre des volontaires de Cape Town (Afrique du Sud), Présidente du Comité national pour l’Année internationale des Volontaires.  Les représentants des organisations non gouvernementales suivantes sont intervenus: American Association of Retired Person, Pax Christi International, International Federation of Settlements and Neighbourhood Centres, Fédération internationale sur le vieillissement, Centre international sur la longévité et Eglise unie méthodiste.


La Commission entamera cet après-midi à 15 heures son débat général sur la question du volontariat.


SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL


Sous thème: rôle du volontariat dans la promotion du développement social


Documentation


La note du Secrétaire général sur le rôle du volontariat dans la promotion du développement social (E/CN.5/2001/5) indique que la contribution du Programme des Volontaires des Nations Unies aux travaux préparatoires de la vingt-quatrième session extraordinaire de l'Assemblée générale qui s'est tenue en juin 2000 pour évaluer la réalisation du Sommet mondial pour le développement social est contenue dans le document intitulé "Rapports de synthèse et propositions concernant les nouvelles mesures et initiatives à prendre présentés par les organes et institutions spécialisées du système des Nations Unies et d'autres organisations concernées: contribution du Programme des Volontaires des Nations Unies" (A/AC.253/16/Add.7).


La note du Secrétaire général sur le rôle du volontariat dans la promotion du développement social (E/CN.5/2001/6) transmet un rapport établi sur la base des discussions de la table ronde qui s'est tenue à La Haye les 2 et 3 novembre 2000.  A cette occasion, un certain nombre d'experts avait étudié les formes que revêtait le volontariat et l'action bénévole dans les différentes cultures.  Sous-thème du point de l'ordre du jour de la Commission relative au "suivi du Sommet mondial pour le développement social", le volontariat fera l'objet de deux séances plénières, lors de la prochaine session de l'Assemblée générale.  Le Secrétaire général devra établir un rapport sur les façons dont les gouvernements et les organismes des Nations Unies pourraient soutenir le volontariat.  Les travaux de la Commission devraient apporter une importante contribution à ce rapport. 


Profondément ancré dans des traditions ancestrales de partage, il est rare que le volontariat soit reconnu comme une ressource stratégique.  Il est encore plus rare qu'il soit intégré aux stratégies nationales et internationales de développement.  L'Année internationale des Volontaires, qui est célébrée en l'an 2001, offre donc une occasion unique de combler en partie le fossé qui sépare, d'une part, la reconnaissance d'une tradition ancestrale de bénévolat et, d'autre part, la conscience de l'atout de poids qu'il représente pour un pays dans l'optique du développement social.  Les données en provenance du monde industrialisé comme du monde en développement montrent que les traditions de confiance et d'entraide ne sont pas en voie de disparition.  Dans le monde actuel, plus que jamais peut être, ajoute le rapport dans sa première partie, ce sont ces contacts sociaux qui forment le filet de sécurité qui protège les faibles de l'atomisation sociale, du désespoir, de la misère, de la violence et de la peur.  Mais bien qu'ils perdurent et se développent, ces réseaux d'interaction ne sont pas souvent correctement compris ni appréciés à leur juste valeur et ils subsistent en marge de la société organisée.  Par conséquent, les grandes politiques et programmes de développement ne tirent pas parti de l'expérience amassée. 


Dans la section qu'il consacre au potentiel du bénévolat dans l'optique du développement social, le rapport souligne qu'il n'y a aucune contradiction entre des politiques publiques décidées au sommet et la prise d'initiatives à la base dans un esprit participatif.  Le recours au bénévolat ne doit toutefois pas déboucher sur la compression des effectifs dans la fonction publique.  Il ne doit pas non plus constituer une forme d'exploitation de bénévoles non rémunérés.  En favorisant et développant un réseau de partenaires, les pouvoirs publics ne renoncent en rien à leur rôle et responsabilité légitime.  L'une des stratégies pour la promotion du bénévolat consiste à décentraliser les ressources et les pouvoirs de façon à rapprocher les agences de services des communautés, à renforcer le contrôle de ces dernières sur les services et à mieux responsabiliser les exécutants des programmes du secteur public, conclut le rapport.


Communication présentée par Pax Christi International, organisation non gouvernementale dotée du statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social (E/CN.5/2001/NGO/2)


Communication présentée par la Fédération internationale des centres sociaux et communautaires, organisation non gouvernementale dotée du statut consultatif auprès du Conseil économique et social (E/CN.5/2001/NGO/3)


Exposé présenté par l’American Association of Retired Persons (AARP), organisation non gouvernementale dotée du statut consultatif général auprès du Conseil économique et social (E/CN.5/2001/NGO/6)


Déclaration liminaire


      Mme SHARON CAPELING-ALAKJIA, Coordinatrice exécutive du Programme des Volontaires des Nations Unies, a expliqué que la célébration de l’Année internationale des Volontaires a permis de donner un nom et un visage aux volontaires.  Cette année est également celle du changement dans la mesure où les gouvernements ont lancé des études visant à évaluer la contribution du volontariat au développement des sociétés.  Le Programme des Volontaires des Nations Unies comprend 5 000 bénévoles dans le monde entier.  Nous attendons vos suggestions et recommandations qui nous aiderons à préparer le débat général qui aura lieu sur ce thème à la prochaine session de l’Assemblée générale.


Table ronde d'experts


M. JUSTIN DAVIS SMITH, Directeur fondateur de l’Institut pour la recherche sur le volontariat du Royaume-Uni, a souligné que le volontariat revêt diverses facettes, spécifiques aux sociétés dans lesquelles il s’exerce.  Toutefois, certains principes clés sous-tendent les activités des volontaires.  Les gouvernements ont enfin reconnu qu’ils ne pouvaient pas à eux seuls répondre aux défis que connaissent les sociétés d’autant plus que les citoyens sont devenus plus méfiants à l'égard du rôle des gouvernements.  Le volontariat se développe considérablement au moment où nous entrons dans le vingt-et-unième siècle.  Au lieu de considérer le volontariat comme un moyen de se procurer une main-d’oeuvre à bon marché, la société et les gouvernements ont pris conscience de la valeur de ses activités.  Il faut désormais redéfinir le volontariat et insister sur la notion d’échange qui caractérise ses activités, a suggéré M. Smith, tout en précisant qu'il ne s’agit plus d’une taxe prélevée sur les pauvres. 


Le volontariat peut contribuer à mettre en valeur le capital humain de ceux qui le pratique comme les personnes âgées ou encore les jeunes en voie de réinsertion.  Au Royaume-Uni, le volontariat représente 40 millions de livres du PNB.  Il permet ainsi de développer le capital social, le sens participatif de la société et le sens redditionnel des services publics.  Le volontariat est arrivé à maturité.  Il est désormais reconnu comme une contribution centrale et précieuse au développement économique et social.  Les avis sont toutefois divergents pour ce qui est du rôle des gouvernements dans le volontariat.  Selon certains, les gouvernements n’ont pas leur place dans le cadre de cette activité alors que pour d’autres, les gouvernements doivent créer un cadre propice à son épanouissement.  Je suis d’avis, a estimé M. Smith, que les gouvernements ont un rôle important à jouer tout en veillant à ce qu’ils ne limitent pas les activités du volontariat.  Le rôle principal des gouvernements est de mettre en oeuvre un cadre propice à l’épanouissement du volontariat.  Le défi majeur doit être de savoir comment les gouvernements peuvent appuyer les activités du volontariat sans étouffer son esprit même et son nerf vital.


M. MIGUEL DARCY OLIVEIRA, Coordonnateur de l’Institut d’action culturelle, a souligné qu'il est paradoxal que la plupart de gouvernements s’enorgueillissent du fait que le volontariat est ancré dans leurs traditions nationales, alors que ces mêmes gouvernements ne comptabilisent pas les activités de volontariat dans le développement social.  Le volontariat a pourtant un rôle social significatif, et doit être considéré comme un capital social et non pas une relique du passé.  C’est une activité à part entière qui, de plus, fournit un filet de sécurité de protection sociale dans les pays en développement.  Insistant sur les synergies qui peuvent exister entre l’action publique et celle des volontaires, M. Oliveira a fait observer que les activités gouvernementales ont une influence décisive sur les formes que prend le volontariat et que ce volontariat peut contribuer à renforcer la légitimité des programmes publics.  La question qui se pose alors est celle de savoir comment le gouvernement peut promouvoir le volontariat, sans pour autant étouffer la diversité et l’autonomie des volontaires, a demandé l’expert.  Si l’on veut créer ces synergies, les partenaires doivent coopérer, sur la base d’une communauté d’intérêt, et édifier la confiance.  C’est un processus où tous les acteurs ont à gagner, et qui est susceptible de développer les ressources et de renforcer la décentralisation.  M. Oliveira a mentionné deux expériences de volontariat réussies au Brésil: afin d’améliorer la gestion des écoles, des fonds publics ont été transférés aux écoles en échange de la création de conseils avec les parents.  Cette expérience a considérablement amélioré la qualité du dialogue entre les enseignants et les parents et, de ce fait, le fonctionnement des écoles.  En matière de lutte contre le sida, différents partenaires de la société, notamment des volontaires, participent aux efforts nationaux.  Ces synergies doivent être encouragées car elles sont à l’origine de cercles vertueux, a conclu M. Oliveira, appelant les gouvernements à renforcer le volontariat en reconnaissant la valeur de l’investissement volontaire et en ouvrant des espaces pour accueillir des gens dans la gestion de programmes publics.


M. DASHO MEGHRAJ GURUNG, Directeur exécutif des postes du Bhoutan et Vice-Président du Comité national pour l’Année internationale des Volontaires, a expliqué que la culture traditionnelle du Bhoutan a favorisé le développement du volontariat qui joue un rôle stratégique dans la structure de la société.  Imprégnées par une éthique de conservation de la faune et de la flore, les collectivités ont toujours maîtrisé, mis en valeur et veillé à l'utilisation durable de leurs ressources.  Le volontariat a toujours été une composante des arrangements traditionnels de notre société.  Les collectivités villageoises sont présidées par les sages des villages mais l’ensemble de la communauté participe à la gestion des ressources naturelles.  A l’issue de réunions de village, a expliqué M. Gurung, des volontaires sont identifiés pour gérer les ressources du village en question. Ils ont notamment pour mandat de faire respecter certaines restrictions comme l’interdiction de l’abattage des arbres ou l’utilisation des forêts comme terrain de pâture.  Ils ont l’autorité nécessaire pour imposer des sanctions sociales.  Le Bhoutan a ainsi réussi à mettre en valeur les liens synergiques entre le développement social et ses valeurs traditionnelles en puisant dans le système du volontariat.  Le volontariat est fortement ancré dans les institutions mêmes du pays.  Il faut cependant éviter qu’une formalisation et une bureaucratie excessives ne limitent le pouvoir des collectivités locales.


Mme JOAN DENISE DARIES, Directrice du Centre des volontaires de Cape Town (Afrique du Sud) et Présidente du Comité national pour l'Année internationale des volontaires a déclaré que le volontariat était une pratique profondément ancrée dans la culture nationale de son pays.  Citant une maxime bantou qui dit: "je suis parce que vous êtes", l’experte a indiqué que la reconnaissance de l’humanité de l’autre était au centre du concept de solidarité.  Elle a également fait observer que pendant l’apartheid, le volontariat était très développé dans les communautés noires qui ne disposaient pas de services sociaux.  Elle s’est félicitée de ce que la mobilisation des communautés ait, dans certains cas, poussé le gouvernement à la table des négociations et a souligné que le réseau d’organisations non gouvernementales et de volontaires fournit des services de grande qualité. 

Mme Daries a également salué le fait que les communautés ont désormais un accès aux autorités politiques, participent à la compilation de données et à l’élaboration des politiques.  Aujourd'hui, la participation à la gouvernance est devenue une réalité, a ajouté Mme Daries.  Elle a déclaré que les bénéfices mutuels doivent être maintenus afin de maintenir l’intégrité des volontaires et que le volontariat doit permettre de développer des qualifications professionnelles et doit être basé sur le principe de l’inclusivité.  L’experte a en conclusion fait référence au mouvement spontané de solidarité qui s’est mis en place, après la tornade qui a ravagé la province du Cap, pour illustrer les mouvements de volontaires qui existent en Afrique du Sud.


M. MICHAEL BURSCH, Membre du Parlement fédéral allemand, a déclaré que l’intérêt personnel et la solidarité ne devaient pas être considérées comme des valeurs exclusives et que le volontariat ne devait pas être un sacrifice effectué à contre-coeur.  L’engagement en faveur d’activités de volontariat et de participation civile doit être un plaisir pour les individus qui les accomplissent et doit être productif pour la communauté.  Il a indiqué que le volontariat ne doit pas être utilisé pour justifier la carence de l’Etat dans le domaine social, faisant valoir que la participation civile peut agir en complément de l’action de l’Etat, et ne doit pas s'y substituer.  Les formes de solidarité sont profondément culturelles et ont été forgées dans la tradition et l’histoire propres à chaque civilisation; le capital social n’est pas l’équivalent d’une monnaie


interchangeable universellement, a ajouté l’expert.  En Allemagne, la question d’une nouvelle relation entre l’individu, la société et l’Etat joue un grand rôle dans les discussions relatives à la réforme de l’Etat, notamment parce que le rôle de l’Etat est de mobiliser et de donner des responsabilités à la population civile.  Evoquant les relations entre la mondialisation, les sociétés civiles locales et les activités civiques, l'expert a affirmé que les sociétés civiles peuvent former des réseaux mondiaux et des organisations non gouvernementales opérant au niveau mondial.  Cependant, le volontariat et la citoyenneté active ne trouvent pas leur origine dans la communauté mondiale, mais dans les communautés locales, a-t-il ajouté.  Ainsi, l’intégration sociale prend place au niveau local et les communautés locales représentent les racines d’une société civile mondiale.  Ma vision d’une société civile mondiale est basée sur la reconnaissance de la diversité des cultures et traditions locales et nationales, a fait observer M. Bürsch.  Replaçant l’émergence de ce nouveau contrat social international dans la tradition européenne des Lumières, l’expert a déclaré en conclusion que la participation civique est l’une des clés d’un tel contrat, fondé sur une relation de confiance entre la société et l’Etat.


Echanges de vues


En réponse à la question sur l’impact économique du volontariat, M. Bürsch  a souligné la nécessité de disposer d’un nouveau contrat social.  Le rôle du volontariat vise à appuyer les efforts officiels publics et, de ce fait, il aura un impact économique.  Il est cependant difficile de mesurer cet impact en termes de croissance du produit national brut (PNB).  M. Darcy Oliveira, a expliqué, au sujet de la question portant sur les priorités au-delà de 2001, que le volontariat est marqué par la diversité mais que cette notion n’a pas encore été très bien comprise.  On ne connaît que peu de chose sur cette richesse.  C’est la raison pour laquelle on estime que la promotion de la visibilité de cette diversité doit être prioritaire après 2001.  L'Institut pour l'action culturelle attache également une importance particulière à la participation des secteurs vulnérables de la société à des initiatives volontaires pour que le droit d’exercer la solidarité soit offert à cette partie de la population.  Pour sa part, M. Smith a estimé qu’il y avait des risques liés à l’évaluation économique du volontariat.  Il faut plutôt s’attacher à évaluer la valeur sociale du volontariat.  Pour cela, il faut identifier les diverses formes que revêt le volontariat et parvenir à la formulation d’une définition commune avec des nuances adaptées aux différentes zones géographiques.  Il a précisé que le Gouvernement du Royaume-Uni a élaboré un contrat avec les institutions volontaires principales du pays, octroyant ainsi au volontariat une valeur intrinsèque.  Ce n’est plus un complément des actions du gouvernement mais un service supplémentaire en faveur des citoyens.


M. Gurung a répondu que le Bhoutan était en train d’élaborer des lois visant à reconnaître l’existence du volontariat, mais que l’exercice n’était pas aisé parce que ces lois doivent respecter l’esprit traditionnel du volontariat et, notamment, son aspect informel et spontané.  En ce qui concerne les aspects économiques du volontariat, l’expert a reconnu que le baromètre le plus courant de l’activité économique, à savoir le PNB, n’englobe pas le volontariat.  Il a ajouté qu’un des défis à relever consiste à incorporer le volontariat dans la comptabilité nationale. 


En ce qui concerne les activités relatives au volontariat après 2001, Mme Daries a reconnu qu’une année ne suffisait pas et ne permet que de jeter les bases.  Les efforts doivent continuer à se développer après 2001.  S'agissant de la notion de partage et d’avantages mutuels, elle a déclaré que la frontière n’est pas toujours très claire entre exploitation et volontariat.  Elle a souhaité que les personnes publiques se livrent également à des activités de volontariat pour donner l’exemple.  Elle a enfin déclaré qu’il serait souhaitable de laisser les activités à risque aux personnes salariées.


Sur le suivi de l’année internationale, Mme Capeling-Alakija, a déclaré que l’année 2001 ne représente que le début du voyage de découverte.  Elle sera suivie par un débat et des rapports nationaux et le Secrétaire général présentera un rapport à l’Assemblée générale en 2002 sur la base duquel il sera donné suite.


Pour ce qui est de la définition du volontariat, M. Smith a déclaré que la liberté de choix et l'activité non lucrative, principes-clés peuvent être retenus.  Il a par ailleurs indiqué que le volontariat subit une transformation et n’est plus considéré seulement comme un service rendu aux autres, mais aussi comme un échange dont le volontaire retire avantage.  M. Bürsch a déclaré, pour sa part, que le volontariat doit être défini comme une activité choisie et entreprise dans l’intérêt de la communauté, et que ça ne constitue pas une activité entièrement altruiste.  En ce qui concerne l’autonomie des mouvements de volontaires, les experts se sont accordés à reconnaître qu’il s’agit de trouver un équilibre entre l'engagement nécessaire de l’Etat et le respect de l’autonomie des ONG et du secteur volontaire.  Répondant à une question sur la possibilité d’intégrer les plus pauvres dans le secteur des volontaires, M. Oliveira a déclaré que la participation des plus pauvres est déjà active.


Débat consacré aux organisations non-gouvernementales


M. ROGER PELLEGRINI, American Association of Retired Person, a évoqué la campagne en cours sur les cartes postales qui a témoigné de la contribution des personnes âgées au volontariat.  Le bénévolat est un outil puissant permettant aux personnes âgées de participer activement à la société.  Le représentant a demandé à la Commission du développement durable d’engager des recherches sur la contribution des personnes âgées au volontariat.


Mme JOAN COMISHEY, Pax Christi International, a établi un lien entre  développement social, paix et sécurité.  Evoquant plus particulièrement la question de la vulnérabilité sociale, elle a dénoncé la situation des enfants-soldats ainsi que le travail des enfants.  Le commerce des armes est également un autre facteur qui sape le développement socioéconomique.  Mme Comishey a plaidé en faveur de la mise en oeuvre de moyens de formation pour la prestation de services en faveur de la paix et elle a demandé à la Commission de parrainer une étude sur cette question émergente.


Mme CAROL LUBIN, International Federation of Settlement and Neighbourhood Centres, a déclaré que le meilleur moyen d’entretenir de bonnes relations avec les gouvernements est de conclure des contrats de partenariat.  Elle a précisé que le volontariat est exercé dans un but non lucratif.  Il est porteur de valeurs, participe aux services communautaires et tient compte de la diversité au sein des communautés.  Le volontariat bénéficie tant aux volontaires eux-mêmes qu’à la cause qu’ils défendent.  Elle a suggéré que les objectifs de l’Année 2001 portent sur la définition du rôle des volontaires, de la nature de leurs activités et de leurs responsabilités, ainsi que sur la promotion de l’appui gouvernemental et l’identification de solutions aux problèmes de financement. 


Mme HELEN HAMLIN, Fédération internationale sur le vieillissement, a déclaré que les questions du financement du développement et de la protection sociale étaient inextricablement liées.  Il s’agit, dans les deux cas, de la réponse à apporter aux besoins des populations les plus vulnérables.  Mme Hamlin a déclaré que l’évolution démographique donnera lieu à de profonds changements sociaux, même si la prise de conscience de ses conséquences n’est que récente.  Il est nécessaire de prendre en compte ces changements et ces besoins émergents dans la perspective des plans à long terme de développement, a ajouté Mme Hamlin, avant de faire observer que les efforts de planification doivent faire participer les peuples et que les politiques publiques doivent englober la dimension des droits de l’homme.


Mme CHARLOTTE MULLER, Centre international sur la longévité (CIL), a expliqué que le Centre est une organisation non gouvernementale américaine qui étudie le vieillissement de la population et son impact sur la santé dans les pays développés et en développement.  Bien que le vieillissement soit progressif, les profils d’âge se modifient très rapidement et il faut agir tout aussi rapidement afin de neutraliser les menaces liées à ces facteurs, a déclaré Mme Muller.  La fragilité des personnes âgées appelle des soins plus intensifs, et c’est pourquoi, le CIL recommande la création d’un organisme de santé international fonctionnant comme le Peace Corps, que l’on appellera le Health Corps.  Cet organisme répondrait aux besoins des personnes âgées dans le monde entier.  Mme Muller a également évoqué la pauvreté, affectant plus particulièrement les personnes âgées qui quittent la vie active, et les phénomènes migratoires susceptibles de créer des déséquilibres dans la parité entre les sexes de certains pays.  La représentante s’est prononcé en faveur du maintien des assurances sociales publiques.


Mme BEAUTY MAENZANIJE, pasteur à l’Eglise unie méthodiste, a dit que son Eglise oeuvrait pour la reconnaissance des droits au logement, à l’éducation, à l’emploi et aux soins médicaux et regrette profondément les attaques visant les services de protection sociale dans le monde, l’exploitation des travailleurs et la précarité des travailleurs du secteur informel.  Elle a également indiqué que les méthodistes unis participent à la prévention du VIH/sida, diffusant l’information sur la propagation du virus et les moyens de prévention. 


Mme Maenzanije a plaidé en faveur des plus vulnérables et engagé les Etats à élaborer des stratégies de lutte contre la corruption et la pauvreté.  Elle a revendiqué le droit à la santé, en commençant par des soins prénataux pour les mères et s’est prononcée en faveur de la création d’un fonds d’affectation spéciale pour la protection sociale.  Elle a demandé qu’un impôt mondial sur les transferts internationaux de devises soit créé et fait valoir que l’amélioration de la protection sociale devrait être possible puisqu’elle est productive à long terme.


Mme Hamlin s'est déclarée préoccupée par le fait que le volontariat est souvent utilisé comme sanction à l'encontre de personnes coupables de délits.  La Présidente de la Commission du développement social, Mme Faith Innerarity, a répondu que dans ce cas, il ne s’agit pas seulement d’une sanction mais d’une réintégration et d’une façon de réintégrer les délinquants dans la société.  Pour sa part, Mme Daries a déclaré qu’en Afrique du Sud, les travaux d’intérêt communautaires s’étaient souvent révélés très positifs pour les délinquants.


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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.