JOURNEE MONDIALE DE LA LIBERTE DE LA PRESSE : LES RESPONSABLES DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES DECLARENT QU’UNE PRESSE LIBRE EST UN FACTEUR ESSENTIEL DU DEVELOPPEMENT
Communiqué de presse SG/SM/7768 |
OBV/206
JOURNEE MONDIALE DE LA LIBERTE DE LA PRESSE : LES RESPONSABLES DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES DECLARENT QU’UNE PRESSE LIBRE EST UN FACTEUR ESSENTIEL DU DEVELOPPEMENT
On trouvera ci-après le texte d’un message commun que diffusent, à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse (3 mai 2001), le Secrétaire général Kofi Annan, le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Koichiro Matsuura, et le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Mary Robinson :
Une presse libre est un des facteurs essentiels d’une société démocratique qui, à son tour, est la condition préalable d’un développement social et économique durable.
Ce constat n’a cessé de s’imposer dans les esprits au cours des 10 années qui se sont écoulées depuis le 3 mai 1991, date à laquelle des journalistes africains se sont réunis dans la capitale namibienne, Windhoek, à l’occasion d’un séminaire consacré à la promotion de médias indépendants et pluralistes. La Déclaration de Windhoek est devenue la première d’une série d’engagements pris dans les différentes régions et visant à défendre d’une part la liberté de tous les peuples d’exprimer leur opinion et d’autre part l’accès de tous à une pluralité de sources indépendantes d’information.
Depuis 1991, la presse est devenue plus indépendante et pluraliste dans de nombreux pays. Les ondes se sont libéralisées. Les journalistes et autres protagonistes des médias sont devenus plus professionnels. Par ailleurs, grâce à l’Internet, de plus en plus de personnes peuvent accéder directement à des moyens de communication de masse. Cette évolution a contribué à instaurer et à renforcer la démocratie dans de nombreux pays, en permettant aux citoyens de faire entendre leur voix et ainsi de jouer un rôle dans les décisions qui façonnent leur vie et l’avenir de leur pays.
Il n’en demeure pas moins que la liberté d’expression est toujours fragile et qu’on ne peut jamais la tenir pour acquise. Dans de nombreuses régions du monde aujourd’hui, elle est compromise par des intérêts politiques, économiques, financiers, militaires, religieux ou même criminels. Les journalistes qui, par leur travail, mettent en cause ces intérêts s’exposent à l’intimidation, à la violence, à l’exil, à la prison et même à l’exécution ou au meurtre.
Parallèlement, de nombreux groupes ethniques et religieux – généralement des minorités – se voient privés de la possibilité de se servir des médias pour communiquer leurs vues ou témoigner de leur identité.
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OBV/206
19 avril 2001
L’expérience a montré que même les régimes les plus odieux peuvent mobiliser un soutien populaire s’ils réussissent à museler la presse ou à la manipuler afin de susciter la peur ou la haine au sein de la population. Des médias libres, indépendants et pluralistes peuvent jouer un rôle primordial dans l’élimination du racisme et de la xénophobie. Nous espérons que la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, prévue cette année, trouvera les voies et moyens de renforcer la liberté des médias dans le monde entier et rappellera aux professionnels des médias le rôle vital qui leur incombe dans la sensibilisation du public et la promotion de la paix et du respect mutuel entre les peuples.
À l’occasion de cette Journée mondiale de la liberté de la presse, nous engageons tous les responsables à tout mettre en œuvre pour que les journalistes puissent s’acquitter de leur mission sans entraves et sans pressions, afin que, partout dans le monde, on puisse tirer parti de la libre circulation des idées.
Nous exhortons les journalistes à s’en tenir aux normes les plus élevées que leur impose leur profession, à refuser de prêter leurs talents à l’incitation à la haine et à toujours respecter le principe de l’impartialité.
Nous engageons aussi la communauté internationale dans son ensemble à défendre et à protéger le droit fondamental à recevoir et à transmettre des informations à l’abri de la censure, par le biais de n’importe quel média et par-delà les frontières.
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