LA SESSION EXTRAORDINAIRE DOIT PROPOSER UN NOUVEL AGENDA POUR LES ENFANTS
Communiqué de presse DH/290 |
Comité préparatoire de la session
extraordinaire de l'Assemblée générale
consacrée aux enfants
Deuxième session de fond
8e séance - après-midi
LA SESSION EXTRAORDINAIRE DOIT PROPOSER UN NOUVEL AGENDA POUR LES ENFANTS
Le Comité a achevé cet après-midi ses débats sur l'avant-projet de conclusions intitulé «Un monde fait pour l'enfant» qui devrait être adopté sous la forme d'un texte final par l'Assemblée générale, à l'occasion de la session extraordinaire consacrée aux enfants qui se tiendra en septembre 2001. Résumant les divers points et suggestions avancées par les délégations, Mme Carol Bellamy, Directrice générale du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a remarqué que la plupart des délégations ont fait référence à la Convention relative aux droits de l'enfant. Elle a relevé ensuite que si les objectifs du Sommet mondial pour les enfants tenu en 1990 ne doivent pas être oubliés, le texte final ne doit cependant pas en être la simple réitération. Un nouveau calendrier pour la cause des enfants doit être élaboré.
La majorité des représentants ont rappelé l'importance des grandes conférences internationales de la décennie écoulée, tenues sous l'égide des Nations Unies. Les délégations ont proposé de retenir des objectifs clés qui ont le soutien de tous, comme par exemple, assurer un meilleur départ possible dans la vie pour chaque enfant; une éducation de qualité pour tous les enfants; mettre fin à la pandémie du VIH/sida et à toutes les formes de violence et d'exploitation dont sont victimes les enfants, notamment dans les situations de conflits armés; et renforcer la participation des enfants dans la vie sociale.
Les différences et les particularités régionales doivent être reconnues, ont estimé certaines délégations, dont les représentants ont suggéré que le texte mentionne les moyens d'assurer le déploiement de ressources financières et humaines pour la cause des enfants. L'importance des partenariats pour le changement a été rappelée par des représentants qui ont souhaité voir s'établir des nouvelles alliances qui rassembleront les gouvernements et la société civile, le monde des affaires et la communauté internationale, en mettant à profit les nouveaux moyens de communication
Concernant la forme du document final, Mme Carol Bellamy a relevé que les requêtes d'un caractère succinct et concret et celles qui souhaitent voir rappelés les objectifs et les leçons apprises, sont difficiles à concilier.
Les délégations des pays suivants ont pris la parole: Gambie, Afrique du Sud, Nouvelle-Zélande, République démocratique de Corée, Maroc, Viet Nam, Namibie et Nicaragua. L'Observateur du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le Représentant du Programme alimentaire mondial se sont aussi exprimés. Ont ensuite fait une déclaration, les représentants des Organisations non gouvernementales (ONG) suivants: COIPRODEN, Caucus des Etats baltes, de la communauté économique européenne, de la communauté des Etats indépendants et du Comité des ONG pour les enfants, Enfants et violence, Réseau international pour la santé et la sécurité environnementale des enfants, Conférence mondiale sur la religion et la paix, caucus africain, groupe consultatif sur le soin et le développement de la petite enfance, Kiwanis international, Caucus ONG d'Afrique du Nord et ONG d'Amérique du Nord et d'Europe.
Le Comité reprendra ses travaux demain, vendredi 2 février, à 10 heures.
Déclarations sur le projet de conclusions qui seront adoptées lors de la session extraordinaire
M. BAI IBRAHIM JOBE, Gambie, a encouragé l'avant-projet de conclusions, qu'il a considéré très précis et bien écrit. Il faut néanmoins aller au-delà pour s'assurer du bien-être de tous les enfants. En Afrique subsaharienne, les problèmes ont une importance particulière, a-t-il fait remarquer. Si l'ambition est bien présentée dans le texte, il a considéré qu'il faut rappeler la nécessité d'un environnement politique stable. Il a aussi estimé que le document ne va pas assez loin pour expliquer la façon dont on peut surmonter les difficultés propres à sa région. Les nouvelles perspectives et les contraintes ne devraient pas cependant nous empêcher d'atteindre les buts recherchés, a-t-il ajouté. M. Jobe a ensuite recensé les problèmes majeurs, liés en particulier à l'environnement et à la pauvreté. Il est important de souligner aussi, selon lui, comment surmonter les difficultés qui résultent des conflits armés. Le représentant a ajouté qu'un autre grand défi est d'exercer une influence sur les dirigeants traditionnels pour qu'ils abandonnent les pratiques socioculturelles qui violent les droits des femmes et des enfants. Notant que les objectifs visés par l'avant-projet de conclusions sont axés sur les enfants, il a suggéré d'y inclure la ratification universelle de la Convention sur l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes pour 2010. Ensuite, il a indiqué que les moyens et mécanismes de contrôle sont indispensables et doivent être forts pour être efficaces. Le représentant a enfin proposé quelques éléments à ajouter au document. Il s'est déclaré convaincu de l'efficacité de l'action centrée sur les enfants.
MME THOKO MKHWANAZI-XALUVA, Représentante spéciale du Président de l'Afrique du Sud, a déclaré que le document final de la session extraordinaire de l'Assemblée générale sur les enfants devrait refléter les principes fondamentaux de la Convention sur les droits de l'enfant. L'Afrique du Sud propose que le document contienne une perspective régionale des politiques à mettre en oeuvre pour promouvoir les droits de l'enfant. Le texte devrait aussi largement contenir des références à l'impact de la mondialisation sur les conditions de vie des enfants et des populations. En ce qui concerne l'Afrique, notre pays développe le concept global de "Renaissance africaine" qui touche à tous les aspects de la vie chez les Africains et souhaiterait que les droits de l'enfant s'inscrivent dans ce cadre sur le continent. L'Afrique du Sud tient aussi à l'inclusion de l'égalité des sexes et à la sexospécificité dans toutes les mesures à proposer. La délégation sud-africaine recommande que le Comité soit renforcé en vue de pouvoir développer des normes de suivi de l'application des dispositions de la Convention et du plan d'action du Sommet mondial sur les enfants.
M. DON MACKAY, Nouvelle-Zélande, s'est associé à la déclaration faite ce matin par Tonga, qui s'exprimait au nom des pays insulaires du Pacifique Sud, ainsi qu'à celle de l'Australie qui appuyait la participation des jeunes à la session extraordinaire de l'Assemblée générale. Concernant le projet de texte, il a considéré que les tâches énoncées devraient reposer sur des obligations déjà assumées, comme celles figurant à la Convention relative aux droits de l'enfant qui en constituent l'épine dorsale. Par exemple, les actions entreprises dans l'intérêt supérieur de l'enfant devraient se référer à la Convention. Il a ensuite évoqué les cinq stratégies prévues et a considéré qu'elles devraient avoir un caractère opérationnel. Quant aux perspectives, il a ajouté qu'il faudrait les
préciser, notamment les nouvelles technologies de l'information qui peuvent apporter une importante contribution si on sait les utiliser à bon escient.
M. Mackay a indiqué que sa délégation a présenté des observations par écrit plus complètes sur le texte. Il a notamment précisé qu'on pourrait inclure dans l'avant-projet les questions relatives aux enfants des populations autochtones. Il a enfin émis l'espoir que ces débats substantiels et sérieux enrichiront la présente session du Comité préparatoire.
M. MUN JONG CHOL, République populaire démocratique de Corée, a salué le projet de document final préparé par l’UNICEF, et plus particulièrement la quatrième partie qui expose les objectifs et les cinquième et sixième parties qui réitèrent l’importance d’une éducation gratuite et obligatoire et invitent à placer l’enfant au centre de toutes les politiques et programmes nationaux. Il a rappelé que le gouvernement de la RPDC avait de longue date élaboré les politiques législatives et sociales en fonction des intérêts des enfants. Une scolarisation gratuite de 11 ans est obligatoire et l’accès aux soins de santé est gratuit, a ajouté M. Mun Jong Chol. Le représentant a assuré que son pays est entièrement disposé à coopérer avec le secrétariat de façon à ce que des questions substantielles et réalistes figurent dans les recommandations qui seront adoptées lors de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants.
M. AHMED SNOUSSI, Maroc, a déclaré que le Maroc adhère pleinement à la nouvelle vision qui constitue la trame de l'avant-projet de conclusions. La délégation du Maroc considère que l'occasion de cette session devrait être saisie pour faire de la question de l'enfance un sujet de réel consensus et d'action fondée sur la mise en œuvre de ressources substantielles en particulier en faveur des pays qui ont rencontré des difficultés objectives pour l'application des engagements pris en 1990. S'agissant de la forme, il s'est avéré qu'en vue de garantir le bien-être de l'enfant et par conséquent son plein épanouissement, l'attention doit porter sur trois objectifs clefs dans le cadre de partenariats suscitant un Mouvement global en faveur des enfants, à savoir un bon départ dans la vie, l'accès universel à une éducation de base de bonne qualité et le développement et l'épanouissement des adolescents. Or, de l'avis de la délégation marocaine, le caractère prioritaire de ces trois objectifs est noyé dans la multitude d'informations et d'observations de l'avant-projet. De plus, la structure de l'avant-projet doit être reconsidérée à la lumière de la "vision d'ensemble" qui doit guider le travail en faveur de l'enfant pour la prochaine décennie. A cet égard, la délégation du Maroc suggère que le Projet de déclaration décline l'ambition des auteurs, le défi à surmonter, les nouvelles occasions et opportunités, les tâches à accomplir - en incluant l'intérêt supérieur de l'enfant, la protection contre les mauvais traitements et l'exploitation ainsi que les objectifs clefs -, et enfin l'engagement pris. Elle suggère également d'enrichir la partie du Plan d'action consacrée aux mesures spécifiques à prendre en faveur des enfants en situation difficile et ayant des besoins spécifiques en y incluant notamment les enfants au travail, les enfants victimes de l'exploitation sexuelle, les enfants handicapés et les enfants immigrés. Il conviendrait en outre de compléter cet objectif en développant en tant qu'objectifs spécifiques le rôle et l'importance de la famille, la lutte contre la pauvreté et le renforcement de la participation des enfants. S'agissant de la stratégie, elle doit incorporer des dispositions claires et précises à prendre au niveau international et l'initiative 20/20.
Pour ce qui est du fond, le représentant du Maroc a fait remarquer que les engagements des pays développés restent très vagues tandis que les engagements des pays en développement sont précis et assortis de dates limites pour leur réalisation. De même, les engagements en faveur d'une coopération internationale renforcée restent très vagues au même titre que la volonté de déployer des efforts particuliers en direction de l'Afrique sub-saharienne. Par ailleurs, les questions relatives à la pauvreté, la pandémie de VIH/sida, les effets des conflits armés, des mines antipersonnel, de la drogue doivent figurer en évidence dans les parties consacrées à la vision, les objectifs et les engagements. Les priorités de la prochaine décennie doivent faire l'objet d'indicateurs à atteindre en 2010. Enfin, il ne faut pas lier systématiquement les droits de la femme à ceux de la petite fille car si certes ce lien existe, il est plus aisé d'améliorer la situation de la petite fille en tant qu'enfant qu'en tant que femme en raison de moindres résistances.
MME TRAN THI THAN, Ministre et Présidente du Conseil national pour la protection des enfants du Viet Nam, a déclaré qu'avant de définir les stratégies, objectifs et résultats à atteindre au cours des années qui viennent, les Etats Membres doivent d'abord faire le bilan de la mise en œuvre des sept grandes recommandations et objectifs du plan d'action du Sommet mondial sur les enfants de 1990. Nous devons aussi avant tout, réaffirmer les principes essentiels de la Convention sur les droits de l'enfant qui sont l'égalité et la non-discrimination, les intérêts de l'enfant étant de la responsabilité de l'Etat, de la société, des communautés et des familles. A notre avis, il faudrait souligner dans le document final le rôle des enfants et des jeunes gens en tant que futurs dirigeants de ce monde. Le Viet Nam demande que les trafics transnationaux d'enfants et leur exploitation soient fermement dénoncés. Nous devons clairement dire non à l'exploitation sexuelle, à la pornographie et aux projets soi-disant culturels qui répandent la violence. La pauvreté des familles, à laquelle il faut remédier pour donner aux enfants l'eau, l'alimentation, la santé et l'éducation dont ils ont besoin, doit être citée dans le document comme un obstacle majeur. Nous sommes d'avis que la capacité des enfants doit pleinement être mis à profit dans la recherche de solutions à leurs problèmes, mais nous pensons également que le rôle des familles devra aussi être reconnu et promu.
MME ADOLFINE MUSHIMBA, Namibie, a observé que la situation des enfants namibiens en général s'est améliorée depuis le Sommet mondial de l'enfance, en particulier dans le domaine politique. Elle a notamment signalé la création d'un nouveau ministère des Affaires féminines et de la protection de l'enfance. La représentante a déclaré qu'il subsistait néanmoins de nombreux obstacles à une pleine réalisation des droits des enfants. Citant le Président namibien, elle a noté que "nos enfants doivent affronter un héritage fait de disparités extrêmes en matière d'éducation, de santé, de distribution des revenus et d'accès aux services de base". Elle a également déploré les effets du VIH/sida sur la population de son pays, l'un des plus durement touchés de la région subsaharienne.
La représentante a espéré que le document final serait plus sensible aux questions d'égalité entre les sexes et d'intégration des femmes, et qu'il mettrait l'accent sur la discrimination à l'égard des filles et sur l'éducation des fillettes. En tant que pays sub-saharien, la Namibie a pris note avec satisfaction de la proposition tendant à ce que la Session extraordinaire s'engage à prendre des mesures spéciales pour s'attaquer aux défis de la pauvreté et du développement durable en Afrique, et particulièrement en Afrique sub-saharienne, où le bien-être des enfants laisse beaucoup à désirer.
MME GLENDA REYES ALVAREZ, Secrétaire exécutive du Conseil national de la protection intégrale à l'enfance et à l'adolescence du Nicaragua, a rappelé que son pays avait été parmi les premiers à ratifier la Convention relative aux droits de l'enfant, en 1990. Elle a parlé du Conseil national dont elle est Secrétaire exécutive, qui a été créé dans le cadre des mesures importantes prises par son pays en faveur de l'enfance. Le Gouvernement du Nicaragua estime qu'il reste encore beaucoup à faire pour appliquer la Convention, même si des progrès constants ont été accomplis, a-t-elle expliqué. S'agissant du projet de texte à l'examen, elle s'en est félicitée et a soutenu la déclaration de la Colombie qui s'était exprimée au nom du Groupe de Rio. Tout en reconnaissant qu'à juste titre, le document considère l'éducation comme le principal moyen de rompre avec la pauvreté, elle a estimé, toutefois qu'il faut déployer davantage. A l'occasion d'un référendum au Nicaragua, on avait noté que la communication entre les parents et les enfants pouvait être améliorée. La représentante a évoqué par ailleurs le problème prioritaire qui résulte du nombre croissant de personnes infectées par le VIH/sida. De l'avis de sa délégation, le document final doit faire une distinction entre les objectifs proposés pour les pays développés et ceux qui sont en développement.
M. DANIEL HELLE, Comité international de la Croix-Rouge, a souhaité que le projet de document reflète la nécessité de déployer des efforts particuliers en faveur des enfants dans les situations de conflits armés, en raison du fait que pendant les conflits armés, les besoins des populations civiles deviennent beaucoup plus importants tandis que les gouvernements doivent faire face à une pénurie de moyens, étant donné la destruction des infrastructures, la désorganisation des services sociaux et le manque de ressources. Les conflits armés constituent un obstacle important à la mise en œuvre de nombreux objectifs contenus dans le projet de document final. Nous recommandons également que le document final reflète l'importance du droit humanitaire international et renferme un appel à tous les acteurs concernés pour qu'ils respectent leurs obligations en vertu de ce régime juridique. Le droit humanitaire international fournit une contribution importante à la recherche de solutions à de nombreux problèmes identifiés dans le document final. Le droit humanitaire protège les enfants des dangers des opérations militaires, préserve l'intégrité de l'unité familiale et de la communauté, prévient les déplacements forcés de populations et garantit l'accès de l'aide humanitaire.
MME ARLENE MITCHELL, Programme alimentaire mondial (PAM) a déclaré que 800 millions de personnes vivent dans la faim à travers le monde. Au moins la moitié d'entre eux sont des enfants. Plus de 130 millions d'enfants ne vont pas à l'école, et la plupart de ceux qui en fréquentent les bancs y vont le ventre vide. Des mères pauvres et mal nourries donnent naissance à des enfants qui ont peu de chances de survivre ou d'être sains du fait d'un mauvais départ dans la vie. Un cercle vicieux se développe et se perpétue du fait de la pauvreté. En 1999, le PAM a nourri 11,2 millions d'enfants dans le cadre de programmes de nutrition dans les écoles. Nous essayons de briser le cercle vicieux. Ces programmes réduisent la faim des enfants et de ce fait le nombre d'abandons scolaires. Nous travaillons dans le même esprit pour porter secours aux enfants atteints par le VIH/sida, et nous comptons à cet égard travailler avec l'UNICEF, l'OMS, l'UNESCO, la FAO, les ONG et d'autres organisations pour soulager les enfants qui souffrent de la faim.
La représentante de COIPRODEN (Honduras), s'est exprimée au nom d'un groupe de 50 enfants et jeunes venant de 23 pays, qui participent au Comité préparatoire, a remercié celui-ci d'avoir accepté qu'ils fassent entendre leur voix. Elle a parlé de "cinq messages" qu'elle voulait adresser au Comité, pour mettre l'accent sur la pauvreté, la participation, la guerre, l'éducation et la sensibilisation sur les droits des enfants. Dans sa région d'Amérique latine et des Caraïbes, a-t-elle expliqué, s'il y a encore beaucoup à faire, nous avons des résultats qui nous permettent d'espérer.
La représentante du caucus des Etats baltes, de la communauté économique européenne, de la communauté des Etats indépendants et du Comité des ONG pour les enfants a estimé que le texte final doit répondre aux besoins des enfants qui sont privés de soins parentaux, car la famille est le lieu privilégié de l'épanouissement des enfants. La famille doit donc être reconnue à sa juste valeur et être promue. Elle a rappelé que beaucoup d'enfants continuent à vivre dans des institutions car leurs familles ne peuvent pas les prendre en charge. Ces enfants changent souvent de domicile et cette mobilité freine leur croissance. Elle s'est aussi inquiétée de la tendance à se tourner trop largement vers les institutions, comme en Bulgarie et en Lettonie.
La représentante du Caucus «enfants et violence» a déclaré agir en vue de renforcer les droits des enfants sous l'angle de leur protection contre la violence et les abus physiques, physiologiques et sexuels. Le document, selon elle, n'est pas complet, notamment sur l'âge minimum d'une personne contre qui la peine de mort peut être prononcée, le travail de l'enfant qui doit être éliminé et les punitions corporelles qui doivent être abolies. La représentante a affirmé vouloir espérer malgré les horreurs que l'on constate, a-t-elle conclu.
La représentante du Réseau internationale pour la santé, la sécurité et la qualité de l'environnement des enfants a souligné l'importance de cette question, car elle recoupe toutes les autres questions telles que la pauvreté et la croissance de l'enfant. La mauvaise qualité de l'eau, les produits dangereux et les déchets, par exemple, sont la cause de décès prématurés chez les enfants, a-t-elle expliqué. Elle aussi parlé des maladies respiratoires qui sont fréquentes chez l'enfant, du fait de l'exposition à un air vivier. Les enfants sont plus sensibles à la qualité de l'environnement que les adultes, a-t-elle ajouté. Elle a enfin félicité l'UNICEF pour avoir reconnu que la qualité de l'environnement est importante, mais a regretté que le document ne mentionne pas cette question.
Le Représentant de World Conference on Religion and Peace a dit que la religion a un énorme potentiel qui doit être mis à profit au bénéfice des enfants. Si l'histoire a créé des frontières politiques entre Etats, la carte politique du monde devrait cependant être complétée par celle, plus ancienne, des religions. cinq des six milliards d'habitants du monde actuels appartiennent à une religion ou une autre, qui ont chacune une vision morale fondée sur les valeurs auxquelles croient des groupes de populations et définit la manière dont ils perçoivent l'enfance. Les institutions religieuses ont souvent pu créer des réseaux à travers lesquels pourraient être promues des actions de secours au profit des enfants. Les collectivités religieuses sont les organisations les mieux structurées à travers le monde. Elles pourraient être les canaux les plus efficaces de promotion de partenariats en faveur des enfants.
Le représentant du collectif d'ONG "African Caucus" a déclaré que les ONG africaines sont d'avis que le dossier concernant les droits des enfants doit faire l'objet d'un examen approfondi. Le rôle des gouvernements devrait être clairement réaffirmé tout comme celui de la cellule familiale et des parents. L'Afrique a besoin d'une discrimination positive à son égard en ce qui concerne le système commercial et économique mondial. Les organisations d'enfants et de jeunes devraient être mieux soutenues sur le continent, Les ONG africaines demandent aussi que les troupes participant aux opérations de maintien de la paix soient formées aux droits de l'enfant et que le document final de la session extraordinaire dise clairement que la Cour pénale internationale doit veiller à la protection des enfants et punir de façon particulière tous ceux qui leur nuisent.
Le représentant du Groupe consultatif sur le développement et les soins à la petite enfance, a dit que le document final de la session extraordinaire devait mettre un accent particulier sur les soins et le développement des nouveau-nés. Les premières années de la vie étant décisives pour le développement mental et intellectuel de l'être humain, tout devrait être mis en œuvre pour que les enfants reçoivent les meilleurs soins et le meilleur éveil au cours des premières années de la vie.
Le représentant de Kiwanis International Foundation a rappelé qu'après avoir examiné les objectifs établis par le Sommet mondial de l'enfance de 1990, les membres de la Fondation avaient décidé de contribuer à éliminer la principale cause de débilité mentale évitable, à savoir les désordres liés aux carences en iode. Aujourd'hui, plus de 70 % de la zone dans laquelle travaille l'UNICEF a accès au sel iodé. Le niveau du quotient intellectuel s'élève, le crétinisme est en cours d'élimination, les coûts sociaux qu'il entraîne sont moindres et la productivité des pays en développement augmente. Au cours de l'année qui vient de s'écouler, 85 millions de nouveau-nés ont été protégés des terribles effets des carences en iode.
Le représentant a estimé que cette très bonne nouvelle ne doit pas cacher que beaucoup reste à faire et que tant l'UNICEF que ses partenaires mondiaux doivent rester vigilants afin que les pays concernés ne redescendent pas la pente. Il reste également à atteindre les 30% de population à risque qui existent encore dans le monde. Notre participation au combat contre les carences en iode est le premier projet mondial jamais entrepris par les membres de la Fondation Kiwani, en 86 ans d'existence. Plus de 200 000 jeunes membres de la famille Kiwani, âgés de 6 à 23 ans, ont fait la démonstration de ce qui peut être fait. Jusqu'à ce jour, ces enfants qui aident des enfants s ont collecté plus de 4 millions de dollars des Etats-Unis. Dans plus de 70 pays, les membres de notre fondation ont rassemblé presque 70 millions de dollars.
La représentante du Caucus des ONG d'Afrique du Nord a parlé des problèmes que posent l'occupation étrangère ainsi que les embargos et sanctions collectives. Les enfants sont contraints de vivre dans des conditions très difficiles, a-t-elle fait remarquer. Ces problèmes créent un fossé considérable entre les pays du Nord et ceux du Sud, aggravant la pauvreté dans la région. C'est pourquoi, la communauté internationale doit s'engager à aider les personnes vivant sous occupation étrangère. Il faut aussi mettre fin aux embargos pour éviter la pauvreté qui en résulte, a-t-elle conclu.
La représentante du Caucus des ONG d'Amérique du Nord et d'Europe a attiré l'attention sur les millions d'enfants qui, même dans ces pays, souffrent notamment des conséquences de la pauvreté sur le logement et l'éducation. Elle s'est dite préoccupée par la situation des enfants qui sont marginalisés parce qu'ils sont handicapés ou non accompagnés. Elle a affirmé que chaque enfant a le droit de se développer, physiquement, mentalement et spirituellement. Elle a souhaité que les pays d'Amérique et du Nord agissent en vue d'alléger la dette.
Remarques de clôture
MME PEARSON, Canada, a dit en fin de séance que le principe de la participation de l'enfant devait être accepté. Le Comité préparatoire a pu entendre au cours de cette session les points de vue d'enfants venus de divers horizons. Le Canada aimerait cependant que des jeunes délégués soient intégrés à toutes les discussions du Comité préparatoire et qu'un espace d'expression leur soit réservé durant la tenue de la session extraordinaire. Une table ronde ou une réunion plénière pourraient être organisées entre enfants venus de toutes les régions du monde et ensuite entre enfants et délégations et ONG. Cette participation d'enfants donnerait une légitimité accrûe à la session extraordinaire.
Intervenant à son tour, M. CAMPBELL, représentant des jeunes de la Jamaïque, a dit que la réunion de Kingston en Jamaïque avait organisé un forum des jeunes au cours duquel ces derniers avaient pu exprimer. Les enfants d'Amérique latine et des Caraïbes remercient leurs gouvernements de cette initiative éclairée. Les jeunes ont pris à cœur la tâche qui leur était confiée et ont fait de leur mieux pour pleinement participer aux travaux. Mais ne pourrait-on pas simplifier la compréhension des sujets qui étaient débattus? Rédiger les documents de travail dans un langage plus simple, compréhensible par les jeunes? Et pourquoi ne pas mettre à leur disposition des services de conférence complets, et incluant des services linguistiques dans toutes les langues, car à Kingston, souvent les jeunes venant de pays différents n'ont pas été capables de communiquer entre eux. Les jeunes espèrent être traités comme des délégués à part entière et non comme de simples faire-valoir ou des trophées, a-t-il dit.
M. DIACK, Sénégal, a dit que son pays soutenait la participation des jeunes et la tenue d'un forum qui serait le leur. Du 5 au 12 août 2001 doit se tenir à Dakar, sous l'égide de l'ONU, un Forum des jeunes. Pourquoi ne pas confier au Forum de Dakar le soin de traiter des thèmes qui sont prévus pour la rencontre des jeunes de New York?
MME MESDOUA, l'Algérie, a demandé au Bureau du Comité des éclaircissements sur la participation annoncée des jeunes et des ONG. A-t-on besoin d'adopter une nouvelle décision à ce sujet? Le sujet n'avait-il pas déjà été réglé par des consultations entre délégations? Et qu'entend-on exactement par "Forum des jeunes"? Se tiendra-t-il en parallèle à la session extraordinaire? Et comment?
Prenant à son tour la parole, MME AHMED, Soudan, a soutenu la teneur des questions posées par l'Algérie et a rappelé que son pays était d'avis que la participation des jeunes devait se faire par le biais des délégations, des ONG et autres activités parallèles au déroulement de la session projetée, et ceci dans le respect des capacités des jeunes. Le Soudan soutient une participation des jeunes qui tienne compte de ces réalités.
M. OURAGA, Côte d'Ivoire, a dit que son pays souhaite que toutes les dispositions soit prises pour défendre non pas les "droits de l'enfant" mais "les droits des enfants" dans le respect des spécificités de chaque peuple. Il serait bien indiqué de restituer aux enfants ce qu'ils ont perdu. Les droits de l'enfant doivent être accompagné par les devoirs de l'enfant et ne pas être définis contre les droits de la famille et le rôle des parents.
MME PATRICIA DURRANT, Présidente du Comité, a dit, répondant à l'Algérie, que le Forum des enfants avait été prévu par le projet de programme de la session extraordinaire. Ce texte disait que les résultats de ce forum pouvaient être présentés en plénière. S'il y a une table ronde de la jeunesse, une décision devrait être prise à son sujet au mois de juin, et le Bureau attendra à ce sujet le point de vue des délégations.
* *** *