LES DELEGATIONS FONT LE POINT DES EFFORTS POUR LE BIEN-ETRE DES ENFANTS: BEAUCOUP DE PROGRES, MAIS DES OBSTACLES, ANCIENS ET NOUVEAUX
Communiqué de presse DH/284 |
Comité préparatoire de la session
extraordinaire de l'Assemblée générale
consacrée aux enfants
Deuxième session de fond
2e séance - après-midi
LES DELEGATIONS FONT LE POINT DES EFFORTS POUR LE BIEN-ETRE DES ENFANTS:
BEAUCOUP DE PROGRES, MAIS DES OBSTACLES, ANCIENS ET NOUVEAUX
La poursuite des travaux du Comité préparatoire de la session extraordinaire de l’Assemblée générale qui sera consacrée aux enfants, en septembre 2001, a permis cet après-midi à de nombreuses délégations, ainsi qu’à plusieurs organisations non gouvernementales (ONG), de rappeler les grandes lignes des progrès réalisés depuis le Sommet mondial pour les enfants tenu en 1990, tout en déplorant les sérieuses difficultés affectant la vie des enfants qui subsistent encore. En outre, chaque Etat membre a fait rapidement le bilan des actions menées au niveaux national, régional et international afin de pouvoir aborder les initiatives à prendre pour les années à venir.
Après s’être félicitées des progrès notables accomplis en matière de mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant, ainsi que du Plan d’action et de la Déclaration en faveur de la survie de la protection et du développement de l'enfant adoptés lors du Sommet mondial, de nombreuses délégations, dont celles de l’Equateur et de l’Egypte, se sont cependant vivement inquiétées du manque de ressources dévolues au développement humain des enfants et des adolescents. Plusieurs représentants ont attiré l'attention sur les difficultés qu'ont les gouvernements des pays du Sud à financer les investissements sociaux. Le représentant de l’Equateur a lancé un appel en faveur de l’élimination ou de la réduction de la dette extérieure de ces pays du Sud. Seule une véritable prise en compte des problèmes et des intérêts des populations de ces pays permettra, a-t-il dit, à la session extraordinaire, de trouver les voies et moyens d’une amélioration du sort des enfants.
Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Ukraine, Géorgie, Japon, Mexique, Colombie (au nom du groupe de Rio), Chili, Equateur, Vietnam, Ghana, Burkina Faso, Ethiopie, Roumanie, Croatie, Russie, Egypte et Guyana.
Se sont ensuite exprimés un représentant de l’Organisation internationale du Travail (OIT), puis des représentants des ONG qui ont parlé au nom de : Education international, Defence for children, Association pour le progrès et la défense des droits des femmes maliennes, "Initiative sous-régionale pour l'Amérique latine et les Caraïbes pour le suivi du Sommet mondial sur les enfants" (groupe d’ONG), “Initiative de suivi du Sommet de l'enfance pour la région andine" (groupe d’ONG) et "Collectif mexicain d'appui à l'enfance".
Le Comité préparatoire reprendra ses travaux demain à 10 heures.
Déclarations
MME MARIA PASECHNIK, Ukraine, s'est demandé si les enfants pourraient supporter les défis de la mondialisation, certains enfants croulant déjà sous de lourdes charges, dès leur plus jeune âge. Le problème des enfants est une des priorités en Ukraine, a-t-elle déclaré. Nous garantissons aux enfants des droits et une bonne santé. Cependant, il n'est pas toujours possible de leur assurer totalement les meilleures conditions de vie. La représentante a affirmé que sa principale préoccupation concerne la santé des enfants, notamment à cause des suites de l'accident de Tchernobyl, à la suite duquel on a un véritable groupe à risque. Il y a aussi de nombreuses filles qui sont exploitées, a-t-elle déploré. Elle a cité encore bien d'autres dangers qui menacent l'équilibre psychique et physique des enfants. La représentante a finalement souhaité que la Session extraordinaire aboutisse à des recommandations concrètes. En Ukraine, a-t-elle précisé, les efforts sont axés sur la formation de la société pour la préparer à protéger les enfants.
M. DAVID APTSIAURI, Représentant spécial du Président de la Géorgie, a déclaré que dans les régions du monde en transition économique et politique comme la région à laquelle appartient la Géorgie, les enfants sont vulnérables du fait des conditions qui prévalent. Mais, comme le disent le Président Nelson Mandela et Mme Graça Machel, la sauvegarde du bien-être des enfants doit être le premier souci de toute société, a dit le représentant. Aussi la Géorgie s'est-elle résolument engagée sur cette voie, le Président Edouard Chevardnadze menant lui-même une campagne nationale en leur faveur. Il a décidé pour montrer tout l'intérêt qu'il porte à l'enfance, de participer personnellement à la prochaine Session extraordinaire de l'Assemblée générale sur les enfants. Notre gouvernement, a dit le représentant, remercie l'UNICEF du soutien qu'il nous apporte dans l'amélioration de la vie des enfants en Géorgie. Le gouvernement de la Géorgie suivra les idées et les principes de l'enfance tels que définis et énoncés au niveau international.
M. KIOTAKA AKASAKA, Japon, a noté que bien que de nombreux progrès aient été accomplis depuis le Sommet de 1990, il reste encore des problèmes non résolus. Il a estimé vital de développer des partenariats entre les gouvernements, les organisations internationales, les ONG, le secteur privé et autres acteurs de la société civile afin de construire un monde où les enfants seront en bonne santé, en sécurité et ne souffriront pas de la discrimination. Pour le Japon, a-t-il précisé, le travail devrait être guidé par le concept de sécurité humaine, c’est-à-dire une approche à long terme centrée sur l’homme. Il a ajouté que le Japon a consacré beaucoup d’efforts à la protection et à la promotion du bien-être des enfants dans le monde. La survie des enfants est la première des priorités et le Japon a largement participé à ces efforts avec l’UNICEF et l’OMS. Le représentant a cité l’exemple de l’initiative Okinawa pour lutter contre les maladies infectieuses et parasitaires. Concernant l’éducation des enfants, le Japon a participé à de nombreux programmes de l’UNICEF, notamment en contribuant au projet de reconstruction d’écoles au Kosovo. Evoquant les conflits armés, il a indiqué que son pays accueillera la conférence mondiale contre l’exploitation sexuelle commerciale des enfants. Le représentant a abordé les problèmes de l’enfance au Japon qui connaît de sérieuses difficultés avec, par exemple, la prostitution enfantine, le suicide, et l’abus de drogues.
M. JORGE EDUARDO NAVARETTE, Représentant personnel du Président du Mexique, a déclaré que de nombreuses réalisations importantes ont pu être achevées au niveau international depuis le Sommet mondial pour les enfants. Le Gouvernement du Mexique cherche à améliorer la vie des enfants et des femmes à travers la mise en œuvre de politiques nationales favorables à leur développement. Nous encourageons l'universalité et nous nous efforçons d'appliquer pleinement la Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant en mettant un accent particulier sur les droits des enfants et migrants et ceux de leur famille. L'examen du projet de document final permettra, nous l'espérons, de mieux orienter les politiques que nous voulons mettre en œuvre en faveur de l'enfance.
M. ALFONSO VALDIVIESO, Colombie, a déclaré, au nom des Etats membres du Groupe de Rio, que la Convention relative aux droits de l'enfant avait marqué un tournant radical des considérations liées à l'enfance dans le monde. Tout doit désormais être mis en œuvre pour que ses dispositions soient mises en œuvre. Conscients de ces réalités, nos gouvernements travaillent fermement pour assurer le succès de leur participation à la session extraordinaire. La Déclaration de Panama et le consensus de Kingston marquent l'engagement des pays du Groupe de Rio envers les droits de l'enfant et son développement humain, a dit le représentant. Nous réaffirmons notre adhésion aux principes de la Convention relative aux droits de l'enfant et à tous les autres instruments juridiques internationaux y afférant. Nous reconnaissons la nécessité de lutter contre la pauvreté, l'exclusion sociale et le besoin de déployer des efforts en faveur de la cohésion des familles pour donner aux enfants une chance de mieux se développer et s'épanouir. Le Groupe de Rio réitère son engagement envers la mise en œuvre de la Déclaration et du Plan d'action adoptés lors du Sommet mondial pour les enfants.
M. JUAN GABRIEL VALDES, Chili, a indiqué que la politique nationale de son pays, en ce qui concerne les enfants et les adolescents, est de reconnaître les droits énoncés dans la Convention de 1989 comme des droits inhérents. Le Chili a adopté un plan d’action qui met en œuvre une série de stratégies et prévoit un ensemble d’activités pour atteindre, à l'occasion du bicentenaire du pays en 2010, le but suivant: voir les enfants jouir de tous leurs droits. Les enfants devront notamment être pleinement intégrés dans la société, en bonne santé, bénéficier d’une bonne éducation, vivre dans des villes à dimension humaine et participer à leur propre développement. Des domaines prioritaires pour l’action publique ont ainsi été définis et sont les suivants: faire prendre conscience à la société de la nécessité de respecter les enfants, soutenir les familles en tant que foyers responsables du développement des enfants, coordonner et développer les politiques publiques qui reconnaissent les droits de l’enfant, fournir des services de protection de ces droits et, enfin, la promotion de la participation des enfants dans les prises des décisions qui les concernent. En conclusion, M. Valdes a cité le poème d'une Chilienne qui a reçu prix Nobel de littérature en 1945, et qui s’est dédiée à la cause des enfants.
M.RAUL PATINO, Ministre des affaires sociales et du développement social, Représentant personnel du Président de l'Equateur, a déclaré qu'aucun pays ne pouvait valablement s'occuper de ses enfants s'il est obligé de consacrer la majeure partie de ses ressources au paiement de sa dette extérieure. Il y a quelques années, 80% des enfants de l'Equateur ne pouvaient recevoir de soins ou d'éducation dignes de ce nom, a dit le Ministre. 70% des enfants de notre pays vivent en situation de pauvreté. Aussi notre nouveau Président s'est-il vu obliger de renégocier la dette extérieure de notre pays avec nos créanciers. Nous avons pu alors approuver un plan social en faveur de l'enfance avec l'aide de l'UNICEF, ce qui nous a mené à augmenter de 180% les programmes axés sur les enfants de la rue et sur les enfants handicapés. Il ne fait aucun doute que les enfants ont été la préoccupation essentielle de notre gouvernement en l'an 2000. Nous avons pu réduire la mortalité infantile en élevant le taux de couverture vaccinale et avons amélioré l'accès à l'éducation, aussi bien pour les garçons que pour les filles. Au nom de notre gouvernement, nous demandons que les intérêts des pays en développement soient réellement pris en considération lors de la prochaine session extraordinaire, et que les impacts des migrations soient inclus dans les débats qui auront lieu. Nous demandons d'autre part que la dette publique de nos pays soit réduite ou annulée, en vue de nous permettre d'investir en priorité dans des programmes sociaux.
MME TRAN THI THANH THANH, Ministre des affaires de l'enfant du Viet Nam, a remarqué que les efforts dans tous les secteurs doivent être réalisés en faveur de l’enfance. Elle a noté que, dans le cadre de l’examen des résultats pour les années 90, le Viet Nam a fait le bilan de ses actions en faveur de l’enfance. Le Viet Nam a ainsi organisé un forum national consacré à l’enfance, tant en zone urbaine qu'en zone rurale. Les enfants ont pu exprimer leurs points de vue à propos de la mise en œuvre des mesures qui leur sont consacrées. La représentante a indiqué que l’examen a mis en évidence qu’en dix ans, le Viet Nam a réussi à atteindre la plupart des objectifs fixés, comme l’éradication de la poliomyélite et l’accès à l’enseignement primaire. Elle a souligné que son pays a travaillé avec des institutions internationales, dans tous les secteurs. Selon elle, les problèmes de santé des enfants et la situation difficile des enfants montagnards sont liés à la paupérisation des familles exacerbée par les conséquences de la mondialisation. Elle a enfin précisé que le Viet Nam est désireux de poursuivre sa collaboration avec les organisations internationales.
MME ALBERTA QUARTEY, Représentante personnelle du Président du Ghana et Présidente de la Commission nationale sur les enfants, a déclaré que sa délégation estime que des avancées se sont produites en faveur de l'enfance sur la scène internationale au cours de la dernière décennie. Le Ghana, pour sa part, a pris des mesures concrètes visant à faire baisser le taux de mortalité infantile, et à diminuer l'impact des conflits armés régionaux sur les enfants, grâce à la coopération internationale, notamment celle avec le Canada. L'économie ghanéenne ayant souffert de la chute des cours des matières premières et des produits de base, notre gouvernement a cependant eu moins de ressources à consacrer à l'amélioration du sort des enfants. La mondialisation est un facteur négatif en ce qui concerne la situation sociale et économique de nos populations. L'Afrique est le seul continent qui est menacé de rester à la traîne des évolutions de la scène internationale, et nous devons aussi faire face à des pratiques et stéréotypes qui affectent la situation de nos populations et de nos enfants. La société civile pourrait jouer un rôle efficace dans des campagnes visant à améliorer le sort de l'enfant africain, dont la vie est affectée par le poids de la dette, de la pauvreté, des maladies et du désespoir. Notre Déclaration nationale fait part des mesures complexes à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs énoncés dans la Déclaration et le Plan d'action du Sommet mondial pour les enfants, a dit Mme Quartey.
M. MICHEL KAFANDO, Burkina Faso, a déclaré que cette session du Comité préparatoire montre que la communauté internationale juge comme impérieux et vital de changer radicalement la manière dont le monde considère et traite les enfants. La communauté internationale, a-t-il poursuivi, veut amener enfin les responsables et les décideurs politiques de la planète à dire quels remèdes ont pu être trouvés depuis les engagements pris au Sommet de 1990 aux problèmes inhérents à l'enfance et en particulier, pour améliorer les conditions d'existence et les chances de survie des enfants, en termes d'accès aux services de santé pour les femmes et les enfants, de réduction de la prolifération des maladies évitables, de chances de bénéficier d'une éducation scolaire, d'une meilleure alimentation ainsi que de protections des enfants en situation de danger. Insistant sur les conclusions concrètes attendues du Sommet, il a affirmé que les résultats obtenus permettront de mettre au point un programme mondial et un plan d'action autour des objectifs primordiaux qui vise à favoriser un meilleur départ possible pour les enfants dans leurs premières années, à promouvoir une éducation fondamentale de qualité pour chaque enfant et à donner la possibilité à tous les enfants, et particulièrement les adolescents, de participer pleinement à la vie de leur société. M. Kafando a souligné que le thème de la table ronde de la présente session consacrée aux enfants du sexe féminin est très important pour sa délégation car l'éducation de la jeune fille est un des meilleurs investissements pour une nation en développement, en termes de contribution à l'éradication de la pauvreté et à la promotion de la paix. Il a conclu en ajoutant que sa délégation ne ménagera aucun effort, de concert avec les autres délégations, la société civile, les ONG, le système des Nations Unies, pour que ces quatre jours de travaux puissent faire progresser la cause des enfants qui doivent enfin avoir le droit de vivre dans une société humaine où ils seront épargnés de la guerre, de la faim, de l'ignorance et de la maladie.
M. FISSEHA YIMER (Ethiopie) a déclaré que l'engagement de son pays en faveur du bien-être des enfants trouve son expression dans la Constitution éthiopienne. Partie à la Convention sur les droits de l'enfant, l'Ethiopie a créé à travers tout le pays des commissions sur les droits de l'enfant, chargées de veiller à la mise en œuvre de ce texte. Des progrès importants ont été réalisés, a jouté le représentant, qui a cité la loi sur la Famille, la Commission sur les droits humains et une structure de médiation, ainsi que différents programmes et stratégies destinées à réduire la pauvreté et à améliorer les services sociaux de base comme la santé, l'éducation ou la construction de routes en milieu rural, ainsi qu'un plan d'action de lutte contre le VIH/sida pour les années 2002-2004. En outre, a jouté M. Yimer, la fin de la guerre avec l'Erythrée a permis de réduire considérablement le budget de la Défense et de dégager ainsi des fonds pour lutter contre la pauvreté.
Néanmoins, a reconnu le représentant, comme dans de nombreux pays développés, les problèmes concernant le bien-être des femmes et des enfants sont profonds. Il a notamment rappelé que la malaria affecte 75% de la population et le VIH/Sida, 12%, tandis que les inégalités entre garçons et filles restent très sensibles dans les écoles, et que le nombre des femmes et des filles des rues augmente.
M. Yimer a souhaité que la session spéciale de 2001 permette de galvaniser les engagements politiques et de fournir les ressources nécessaires pour permettre de faire face à ses problèmes, qui contrecarre les espoirs et rêve de la génération à venir. Cette session spéciale devrait tenter de fixer et réactualiser des objectifs et de renouveler les stratégies de coopération internationale en faveur des enfants. Elle devrait aussi traiter des problèmes qui ont empêché la pleine réalisation des objectifs fixés tant au niveau international que national il y a dix ans par le Sommet des Enfants.
MME V. POPESCU, Roumanie, a déclaré que son pays était pleinement impliqué dans les actions internationales en faveur de l'enfance. La réalisation de tous les droits de l'enfant est une préoccupation fondamentale de notre gouvernement, qui a signé et ratifié la Convention. Au cours des 10 dernières années, notre pays a fait beaucoup de progrès en réformant notamment toutes les institutions nationales qui travaillent dans le domaine de l'enfance. Nous développons aussi des programmes de formation de ressources humaines consacrées à ce secteur, et en matière de santé, on observe une diminution drastique des taux de mortalité infantile et maternelle. Notre gouvernement a aussi pris des mesures pour aider les enfants vulnérables et handicapés. Notre politique vise aussi à revaloriser le rôle que doivent jouer les pères dans la vie des enfants et des adolescents. Malgré les difficultés, et l'augmentation de la pauvreté, nous nous efforçons de mobiliser plus de ressources en faveur de l'amélioration du bien-être des enfants. La Roumanie accueillera en avril prochain une réunion internationale d'ONG qui travaillent en faveur des droits des enfants.
M. IVAN SIMONOVIC (Croatie) a souhaité que le projet de document final soit suffisamment souple pour y ajouter d’autres observations. La Croatie, a-t-il précisé, a prolongé jusqu’à 2005 la période prévue pour mettre en œuvre les objectifs du Sommet mondial de 1990, du fait des difficultés rencontrées par le pays. En Croatie, les enfants et les ONG ont largement contribué à l'élaboration du rapport national. Le représentant a ensuite indiqué apprécier l’initiative de la réunion intergouvernementale régionale convoquée en mai par l’Allemagne et la Bosnie-Herzégovine. A son avis, les résultats de cette conférence devraient être pleinement reflétés dans le document final. Enfin, il a souhaité que les intérêts de l’enfant soient pris en compte dans tous les secteurs et que les politiques soient mobilisées aux niveaux national, régional et international.
M. NIKOLAI CHULKOV, Fédération de Russie a souhaité que l'on donne une dimension sociale au phénomène de mondialisation pour qu'il vise l'élimination de la pauvreté et des inégalités économiques, la promotion de la protection sociale et une meilleure qualité de vie. Ces questions ne peuvent trouver une réponse que dans la coopération internationale. La Fédération de Russie souhaite que la Session spéciale de l'Assemblée générale qui sera consacrée aux enfants permette d'intensifier une telle interaction. Si des progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre des dispositions de la Convention relative aux droits de l'enfant, il reste encore à mettre en œuvre de nombreuses décisions prises lors des conférences internationales portant notamment sur les problèmes économiques et sociaux de la mère et de l'enfant, la discrimination fondée sur la race, la religion, les opinions politiques, l'ethnie ou le sexe. Nous continuons à faire face au travail des enfants, à leur participation aux conflits armés, aux problèmes de leur santé et à l'incidence du VIH/sida. Pour ces raisons, a précisé le représentant, nous sommes convaincus que le document final de la Session spéciale devrait établir des objectifs réalistes à moyen terme plutôt que de porter sur des idées abstraites.
Le représentant a souhaité que les Etats mettent en œuvre pleinement leurs obligations conformément aux instruments existants comme la Convention relative aux droits de l'enfant et la Convention pour l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. La mise en œuvre d'activités efficaces pour accélérer le développement socioéconomique des Etats, en particulier par le biais de l'information et des technologies de l'information et de progrès en matière de soins de santé revêt la plus grande importance. En Fédération de Russie, a-t-il ajouté, la politique sociale devrait viser à renverser les tendances négatives, stabiliser la situation et créer les conditions nécessaires au développement des enfants. Le renforcement de leur protection légale, le soutien aux familles, la promotion de la maternité, des soins de santé et de l'éducation des enfants sont les priorités. La Fédération de Russie a l'intention de signer prochainement le Protocole additionnel à la Convention relative aux droits de l'enfant qui porte sur les enfants dans les conflits armés.
M. MOUSHIRA KHATTAB, Secrétaire général du Conseil national pour la mère et l'enfant, Représentant personnel du Président de l'Egypte, illustrant l’attachement continu de son pays à la cause de l’enfant, a exprimé le plaisir de son Gouvernement d’accueillir, en mai 2001, la conférence de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) sur l’enfant africain dans les conflits armés. Cette conférence, a expliqué le représentant, vise surtout à mobiliser l’appui des Etats africains à la Charte sur les droits de l’enfant africain. En Egypte, a-t-il dit, le bien-être de l’enfant est devenu indicateur sensible du développement social global. Le représentant a justifié ainsi la décision prise, en 1989, par le Président égyptien de lancer la première décennie de l’enfant égyptien. L’Egypte, a affirmé le représentant, s’est consacré à la recherche de moyens efficaces pour assurer le suivi du Sommet mondial pour l’enfant. La loi relative aux droits de l’enfant démontre d’ailleurs une approche intégrée des questions liées à l’enfance et ses dispositions sont conformes à la Convention relative aux droits de l’enfant. Dans ce cadre, a encore expliqué le représentant, la communauté des ONG égyptiennes a joué un rôle important dans la diffusion des dispositions de la Convention; un groupe de 18 ONG ayant formé “la coalition des ONG sur les droits de l’enfant”.
Le représentant a poursuivi en relevant que certaines questions d’une importance vitale n’ont pas été traitées lors du Sommet mondial et citant, dans ce contexte, des questions telles que le VIH/sida. Il a ainsi affirmé que son pays a commencé à accorder l’attention requise à ces “questions tabous” et à rechercher les moyens de les résoudre dans le contexte culturel égyptien. Du point de vue du financement des différents programmes mis en œuvre, le représentant a indiqué que les investissements planifiés sont passés de 5 608 millions de livres égyptiennes à 9 604 millions, la plupart de cette augmentation ayant concerné l’éducation pré-universitaire. Des progrès ont été accomplis, a-t-il dit en se félicitant que certains des objectifs fixés par le Sommet mondial telle que les taux de couverture vaccinale ou l'accès à l’éducation primaire. Beaucoup reste à faire, a néanmoins reconnu le représentant en citant les questions des groupes marginalisés, des enfants ayant des besoins spéciaux, du travail des enfants ou encore des enfants dans les conflits armés. Pour achever l’ordre du jour, a annoncé le représentant, le Président égyptien a lancé, en février 2002, la deuxième décennie de l’enfant égyptien. Un véritable partenariat entre tous les segments de la société appuyé par une véritable coopération internationale rendra possible la réalisation des objectifs fixés, a conclu le représentant.
MME VARSHNIE JAGDEO, Première Dame du Guyana et Présidente de la Commission nationale sur les droits de l'enfant, a déclaré qu'une volonté politique nationale et internationale sans faille était indispensable pour une pleine mise en œuvre de la Convention relative droits de l'enfant, que le Guyana a ratifiée en 1991. Notre pays a défini un plan national qui nous a permis de faire de grandes avancées dans le domaine des droits de l'enfant, malgré le manque flagrant de ressources dont souffre notre pays à l'instar de nombreux pays du Sud, a dit Mme Jagdeo. La création d'un Parlement national des enfants au Guyana et d'autres mesures ont permis de mieux faire comprendre aux populations la problématique des droits de l'enfance, a dit Mme Jagdeo. Les enfants ont besoin d'un soutien accru de la part des gouvernements et de la communauté internationale qui doivent être à leur écoute. Les gouvernements devraient s'engager à mettre en œuvre des politiques démocratiques visant à éviter l'exploitation et les abus contre l'enfance. Nous devons donc renouveler notre engagement en faveur du bien-être des enfants.
Le représentant de l'Organisation internationale du travail - OIT a déclaré que l'OIT travaillait à des mesures visant à renforcer la lutte contre le travail et l'exploitation des enfants. En 1999 a été adoptée une Convention contre les pires formes de travail des enfants, qui est déjà signée par une majorité d'Etats Membres, mais il faut rapidement parvenir à sa ratification universelle et sa mise en œuvre dans les meilleurs délais. L'éducation pour tous ne pourra exister tant que des millions d'enfants en seront détournés par le travail illicite. L'OIT veut travailler avec les Etats Membres pour mettre fin à toutes les formes d'exploitation d'enfants en vue de permettre une véritable mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l'enfant.
La représentante de Education International a déclaré qu'elle est préoccupée par le coût que représente l’échec de l’éducation des enfants. Si ceux-ci ne connaissent pas leurs droits, a-t-elle fait remarquer, ils ne pourront pas se battre pour les faire respecter. Elle a reconnu que les statistiques ne sont pas si mauvaises, mais que les inégalités persistent entre les pays. Elle a souligné la responsabilité des Etats dans l'éducation. Les enfants doivent faire au moins huit ans d’études et les adultes qui n’ont pas eu d’éducation doivent avoir accès à des programmes de formation. A son avis, les politiques doivent également promouvoir l'accès à l'emploi pour les familles, afin qu’elles puissent soutenir les enfants dans leur éducation. Il faut aussi que les enseignants soient correctement rémunérés.
Le représentant de Defence for Children International a souligné certains risques et a souhaité que l'engagement à l'égard de la Convention soit réaffirmé dans le document final. Il faudrait aussi s’inspirer des règles de l’OIT, selon lui. La ratification ne suffit pas, a-t-il noté, et certains pays devraient retirer leurs réserves. Le représentant a aussi regretté que beaucoup de pays n’aient pas encore de système pour juger les délinquants juvéniles, un tel système ayant l’avantage d’être basé sur la réintégration dans la société.
M. SYLVAN BARNET, Rotary International, a rappelé que cette organisation avait participé au Sommet Mondial pour les enfants de 1990 avant d’ajouter que, depuis cette rencontre, de nouvelles menaces ont émergé concernant la santé des enfants et que des mesures s’imposent pour améliorer leur condition. La santé, la vaccination, la nutrition et l’éducation sont des domaines qui exigent la mobilisation de millions de volontaires et de professionnels. A ce titre, le représentant a mentionné une initiative menée par le Rotary, conjointement avec des organisations non gouvernementales, les autorités de l’Inde et d’autres gouvernements, qui ont procédé, le 21 janvier, à la vaccination de 150 millions d’enfants contre la polio, opération qui a nécessité des mois de planification. Au cours de cette année, 90 journées nationales de vaccination ont été planifiées par l’Organisation mondiale de la santé dont plus de la moitié seront organisées en Afrique. Il a déclaré que le Rotary jouera un rôle clé dans ces initiatives avec l’espoir que la polio sera éradiquée en 2005.
La représentante de l’Association pour le progrès et la défense des droits des femmes maliennes a estimé que cette session préparatoire constitue aussi pour les ONG une occasion de faire un bilan de leurs actions en faveur des enfants. Elle a expliqué que cette ONG a distribué la convention relative aux droits de l’enfant dans les écoles, au Mali, et ouvert un centre d’écoute et de conseil sur la justice pour les femmes et les filles victimes de violence. Elle a indiqué lutter aussi contre la pratique de mutilation génitale féminine. Elle a souhaité qu’on accentue la participation des filles à la vie civile, politique et culturelle car elles font face à plus de problèmes que les garçons.
Le représentant de l'ONG "Initiative sous-régionale pour l'Amérique latine et les Caraïbes pour le suivi du Sommet mondial sur les enfants", a déclaré que le Groupe des ONG faisant partie de l'Initiative réunissait des mouvements de plusieurs pays de la région. Les ONG et les enfants adolescents de la région e souhaitent participer au processus préparatoire et à la tenue de la session extraordinaire de l'Assemblée générale en vue de faire partager leur expérience et leurs points de vue, a-t-il dit.
La représentante de l'ONG "Initiative de suivi du Sommet de l'enfance pour la région andine" a dit que son groupe souhaitait apporter la contribution des ONG, des enfants et adolescents de sa région à la préparation et à la tenue de la session extraordinaire. Nous souhaitons que les modèles économiques actuels soient revus et que des nouvelles politiques économiques soient élaborées, plus orientées vers le bien-être des populations et des enfants. La lutte pour la démocratie doit être renforcée en vue de favoriser l'état de droit qui seul peut assurer aux enfants leurs droits tout en promouvant une société civile organisée et structurée, a dit la représentante.
Le représentant de l'ONG "Collectif mexicain d'appui à l'enfance" a déclaré que la pauvreté atteint au moins 60% de la population du Mexique, les enfants et les adolescents en étant les principales victimes. Le sort des enfants mexicains est aggravé par l'exploitation sexuelle et commerciale dont ils sont victimes. La participation des enfants aux débats doit être encouragée en vue de leur permettre d'exprimer clairement leurs vues et besoins réels, a dit le représentant, et il serait souhaitable que les gouvernements acceptent et encouragent ces espaces d'expression qui doivent devenir une norme permanente. Ce serait là la véritable expression d'un état de droit reconnaissant les droits des enfants et des adolescents.
* *** *