LE CONSEIL DE SECURITE CONDAMNE ENERGIQUEMENT LES VIOLENCES D’EXTREMISTES ALBANAIS EN EX-REPUBLIQUE YOUGOSLAVE DE MACEDOINE
Communiqué de presse CS/2118 |
Conseil de sécurité
4289e et 4290e séances - soir
LE CONSEIL DE SECURITE CONDAMNE ENERGIQUEMENT LES VIOLENCES D’EXTREMISTES ALBANAIS EN EX-REPUBLIQUE YOUGOSLAVE DE MACEDOINE
Le Ministre macédonien des affaires étrangères présente
un plan d'action visant l’application intégrale de la résolution 1244 du Conseil
Réuni en session d'urgence, le Conseil a, ce soir, condamné énergiquement les actes de violence commis récemment par des extrémistes armés albanais dans le nord de l’ex-République yougoslave de Macédoine, en particulier le meurtre de trois soldats de l’armée de ce pays dans la région de Tanusevci. Dans une déclaration lue par le Président du Conseil, M. Volodymyr Yel’chenko (Ukraine), le Conseil demande que les actes de violence cessent immédiatement.
Vivement préoccupé par ces événements, qui compromettent la stabilité et la sécurité non seulement dans l’ex-République yougoslave de Macédoine, mais aussi dans la région tout entière, le Conseil a approuvé les mesures prises par le Gouvernement macédonien pour réprimer la violence tout en exerçant la retenue nécessaire, ainsi que pour préserver la stabilité politique du pays et favoriser des relations harmonieuses entre toutes les composantes ethniques de la population. Il a également rappelé qu'il est impératif de respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’ex-République yougoslave de Macédoine et a souligné que l’Accord sur la démarcation de la frontière, signé à Skopje le 23 février et ratifié par le Parlement macédonien le 1er mars 2001, doit être respecté par tous.
Devant le Conseil de sécurité, le Ministre des affaires étrangères de l'ex-République yougoslave de Macédoine (ERYM), M. Srgjan Kerim, a rappelé les faits et a estimé que ce qui se passe depuis plusieurs semaines à Tanusevci constitue un avertissement grave: cela montre que la frontière entre la Macédoine et le Kosovo peut être utilisée pour provoquer de tels incidents, menaçant ainsi la paix, la sécurité et la stabilité de la Macédoine et de toute la région. Estimant que le problème requiert des mesures diplomatiques, politiques et de sécurité, M. Kerim a estimé que les difficultés initiales de coordination entre les forces armées macédoniennes et la KFOR ont été surmontées. Il a ensuite présenté devant le Conseil le plan d'action adopté par son Gouvernement, qui propose, entre autres, d'appliquer pleinement la résolution 1244 du Conseil de sécurité, de mettre immédiatement en place une zone de sécurité entre le Kosovo et la Macédoine du côté du Kosovo, et de renforcer la coopération entre les forces armées macédoniennes et la KFOR en vue de traiter le conflit, de désarmer les groupes paramilitaires et d'en juger les membres. Il faut agir de manière préventive, c'est-à-dire rapidement, a ajouté le ministre, pour qui c'est toute la région des Balkans et sa transformation en une région stable, pacifique et prospère en Europe, qui est menacée.
Outre les quinze membres du Conseil, ont également pris la parole les représentants des pays suivants: Suède (au nom de l'Union européenne et des pays associés), Bulgarie, Grèce, Slovénie, Croatie, Yougoslavie, Albanie et Turquie. Tous ont exprimé leur plein soutien au Gouvernement de l'ERYM, dont ils ont loué la politique d'intégration des différentes communautés menée depuis dix ans, ainsi que la retenue dont il a fait preuve dans les circonstances actuelles. Tous ont condamné les actes commis par les séparatistes albanais. Saluant les mesures positives prises ces dernières années par le Gouvernement macédonien en faveur de la minorité albanaise, le représentant de l'Albanie a estimé que les actes commis récemment sont contraires aux intérêts des Albanais vivant en ERYM et dans l’ensemble de la région et qu'ils sont de nature à ternir l’image positive qu’ils avaient acquise pendant la crise du Kosovo. Il a donc invité les Albanais de la région à se tenir à l’écart des auteurs de tels actes.
Condamnant lui aussi énergiquement les dernières attaques, le représentant de la République fédérale de Yougoslavie a estimé que toutes ces actions extrémistes sont coordonnées sur une plus grande échelle et qu'elles participent d'objectifs tendant vers la création par la violence, d'une Grande Albanie, et il a demandé que des mesures résolues et concrètes soient prises contre l’extrémisme albanais. Pour lui, il est également indéniable que la responsabilité de la situation sécuritaire au Kosovo et à Metohija repose entièrement sur la KFOR et la MINUK, comme le prévoit la résolution 1244 du Conseil de sécurité. Le représentant a également affirmé qu'en tant qu'Etats démocratiques, la Yougoslavie et la Macédoine peuvent légitimement attendre que le Conseil de sécurité adresse aux extrémistes albanais un message clair et ferme.
Pour sa part, le représentant de la Fédération de Russie a estimé que les groupes armés ont pour but la déstabilisation de la République de Macédoine, et cherchent à obtenir une intervention de l'OTAN en leur faveur. Estimant que la communauté internationale subit aujourd'hui les conséquences d'une attitude laxiste face aux violations constantes de l'embargo du Conseil de sécurité sur les armes à destination du Kosovo, il a demandé que les dirigeants de la MINUK prennent des mesures pour réduire ce qu'il a qualifié de nationalisme criant au Kosovo.
Le Conseil était réuni en session d'urgence, à la demande du Gouvernement de l’ex-République yougoslave de Macédoine, à la suite de l'incident survenu le
4 mars, près de Tanusevci, au cours duquel trois soldats de l’armée macédonienne ont été tués.
Historique
Après l'arrêt des bombardements des forces de l'OTAN, a été signé en juin 1999, un accord à Kumanovo, ville de Macédoine distante d'une quinzaine de kilomètres de la frontière avec la République fédérale de Yougoslavie (Serbie et Montenegro). Cet accord militaire et technique créait, sur les 402 kilomètres de long de la frontière administrative entre la province du Kosovo et la Serbie proprement dite, une zone démilitarisée de cinq kilomètres de large. L'objectif était d'empêcher tout contact, et donc tout incident, entre la KFOR et les forces armées yougoslaves. Ni la KFOR ni l'armée yougoslave ne peuvent pénétrer dans cette zone, où seule peut patrouiller la police serbe locale, équipée d'armes légères. Dans les faits, cette étroite bande, qui descend au sud jusqu'à la frontière internationale avec l'ex-République yougoslave de Macédoine (ERYM), est devenue un sanctuaire pour les groupes armés albanais séparatistes de Serbie et de Macédoine. Ainsi, les membres de l'Armée de libération de Presevo-Medjeva-Bujanovac (UCPMB), du nom de trois communes du sud de la Serbie à forte population albanophone, ont pris le contrôle d'une partie de cette bande.
En janvier est née une Armée de libération nationale (UCK) des Albanais de Macédoine. L'ERYM compte une forte minorité albanaise, même si son importance exacte est controversée: 24% de la population du pays selon les autorités de Skopje, 33% environ selon les Albanais. L'UCK des Albanais de Macédoine s'est signalée pour la première fois le 22 janvier en revendiquant une attaque à la roquette contre un poste de police de Tearce, un village macédonien, lors de laquelle un policier macédonien a été tué et deux autres blessés. Depuis le
12 février, des affrontements opposent régulièrement les forces de sécurité macédoniennes à des groupes armés de l'UCK autour du village de Tanusevci.
Le 4 mars, trois soldats de l’armée macédonienne ont été tués près de ce village – deux par l’explosion d’une mine et un par un tireur isolé. C'est à la suite de cette attaque que le Gouvernement de l'ERYM a demandé la réunion d'urgence du Conseil de sécurité. Il a fermé sa frontière avec la province serbe du Kosovo, décision sur laquelle il est revenu le 7 mars. Skopje a également annoncé la mobilisation des réservistes de la police et d'une partie de ceux de l'armée. Le Gouvernement macédonien a saisi le Conseil permanent de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) qui, mardi 6 mars, a condamné les actions des extrémistes albanais et rappelé son ferme soutien à l'indépendance, la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'ERYM et à l'inviolabilité de ses frontières.
Opération de maintien de la paix des Nations Unies en Ex-République yougoslave de Macédoine
De décembre 1992 à février 1999, une mission de maintien de la paix des Nations Unies a été déployée en ex-République yougoslave de Macédoine (ERYM), Etat devenu indépendant suite à un référendum tenu le 8 septembre 1991, et admis aux Nations Unies le 8 avril 1993.
Dans un premier temps, de décembre 1992 au 31 mars 1995, les Nations Unies ont été présentes en ERYM par le biais d'une extension de la FORPRONU (Force de prévention des Nations Unies). Cette opération de maintien de la paix avait été déployée à partir de février 1992, d'abord en tant qu'opération provisoire destinée à créer les conditions de paix et de sécurité nécessaires à la négociation d'un règlement d'ensemble à la crise yougoslave (résolution 743 du
21 février 1992). L'extension du conflit en Croatie, puis à la Bosnie-Herzégovine à partir d'avril 1992, a entraîné un renforcement considérable de la FORPRONU. Le 11 décembre 1992, la résolution 795 du Conseil de sécurité autorisait la création d'une présence de la FORPRONU en ERYM pour surveiller l'évolution de la situation et signaler tout événement survenant dans les zones frontalières qui pourrait saper la stabilité de la République et en menacer le territoire.
Le 31 mars 1995, le Conseil de sécurité remplaça la FORPRONU par trois missions de maintien de la paix différentes mais étroitement liées: la FORPRONU en Bosnie-Herzégovine, la Mission des Nations Unies pour la restauration de la confiance (ONURC) en Croatie, et la Force de déploiement préventif des Nations Unies (FORDEPRENU) en ERYM.
Le mandat de la FORDEPRENU a ensuite été périodiquement renouvelé, en relation avec l'évolution de la situation dans le reste de la Yougoslavie, et en particulier la détérioration dans la province serbe du Kosovo. Outre son rôle de prévention et de dissuasion, la FORDEPRENU devait aussi contribuer à la surveillance de la frontière de l'ERYM avec la République fédérale de Yougoslavie, et notamment empêcher les violations de l'embargo sur les armes à destination de ce dernier pays, imposé par la résolution 1160 du Conseil de sécurité, le 31 mars 1998.
Alors que la situation au Kosovo continuait de se dégrader, la Chine opposa, le 25 février 1999, son veto à une nouvelle prorogation de la FORDEPRENU, mettant fin à l'opération de maintien de la paix dans ce pays.
Déclarations
M. SRGJAN KERIM, Ministre des affaires étrangères de l'ex-République yougoslave de Macédoine (ERYM) a déclaré que, depuis quelques semaines, son pays est confronté à un problème sérieux dû à des groupes extrémistes non identifiés stationnés sur la frontière nord de son pays. Ces groupes ont occupé le village de Tanusevci et, de là, ne cessent depuis quelque temps de provoquer des incidents. Le 4 mars, trois soldats macédoniens ont été tués. Ces extrémistes n'ont pas présenté d'exigences. Ils retiennent consciemment en otage la population albanaise et, du même coup, les relations interethniques au sein du pays. Ce qui se passe à Tanusevci constitue un avertissement grave de ce que la frontière entre la Macédoine et le Kosovo peut être utilisée pour provoquer de tels incidents, menaçant ainsi la paix, la sécurité et la stabilité de la Macédoine et de toute la région.
Le problème actuel requiert des mesures diplomatiques, politiques et de sécurité, a déclaré le Ministre. Le gouvernement et le Président de la Macédoine ont pris de nombreuses mesures afin de trouver une solution pacifique, en coopération avec la communauté internationale. Le gouvernement de coalition, y compris le Parti démocratique des Albanais, a condamné d'une seule voix toutes les tentatives visant à rompre l'équilibre ethnique du pays. La Macédoine a réagi de manière mesurée. Elle apprécie beaucoup les signaux de soutien envoyés par le Conseil de sécurité, l'OTAN, l'OSCE ou l'Union européenne. Dans un premier temps les activités de la KFOR n’ont pas été suffisantes, a observé M. Kerim, qui a toutefois ajouté que, depuis, les difficultés de coordination ont été surmontées.
Le Ministre a ensuite présenté au Conseil le plan d'action adopté par son Gouvernement. Ce plan propose la pleine application de la résolution 1244 du Conseil de sécurité, l'établissement immédiat d'une zone de sécurité entre le Kosovo et la Macédoine du côté du Kosovo, la mise en place des conditions nécessaires au retour des habitants de Tanusevci qui ont fui leur foyer, des mesures d'urgence à prendre par la KFOR pour faire appliquer strictement les dispositions relatives aux formations militaires et paramilitaires, et le renforcement de la coopération entre les forces armées macédoniennes et la KFOR en vue de traiter le conflit, de désarmer les groupes paramilitaires et d'en juger les membres. Le plan d'action propose également de consolider les mesures existantes et de renforcer le contrôle de la frontière par des unités de police prendre des mesures supplémentaires en renforçant le contrôle de la frontière par des unités de police macédoniennes supplémentaires.
Il faut agir de manière préventive, ce qui veut dire rapidement, a déclaré M. Kerim. C'est pourquoi la République de Macédoine présente le plan au Conseil de sécurité. Depuis plusieurs années, la Macédoine s'est affirmée comme un élément de stabilité de la région. Aujourd'hui, le nouveau climat de coopération régionale est menacé. La Macédoine a signé. un accord avec la République fédérale de Yougoslavie concernant la délimitation de la frontière. Cependant, il est évident que certaines personnes ou forces dans les Balkans pensent que le moment n'est pas révolu de modifier les frontières. L'incident de Tanusevci doit être vu comme un avertissement auquel nous devons nous opposer sans hésitation. C'est toute la zone des Balkans et sa transformation en une région stable, pacifique et prospère en Europe, qui est menacée. La communauté internationale est mise à l'épreuve, a affirmé le Ministre, qui a ajouté que personne ne peut prétendre avoir été pris au dépourvu. La Macédoine surmontera cette épreuve difficile, a ajouté M. Kerim. Mais, pour être efficace, la résolution 1244 du Conseil doit être appliquée et la KFOR doit assurer la sécurité de la frontière nord de la Macédoine, côté Kosovo. Le Ministre a souligné le rôle de la KFOR dans la période qui vient. Tous les regards de la population macédonienne sont tournés vers elle, a-t-il affirmé. L'appui du Conseil est d'une importance cruciale. Le message que le Conseil enverra aujourd'hui servira de base à la prise de mesures appropriées pour assurer la stabilité de la frontière nord de la Macédoine.
M. JAMES B. CUNNINGHAM (Etats-Unis) a jugé encourageant que la communauté internationale assiste le Gouvernement de l’ERYM dans ses efforts en vue de faire face à la violence dans la partie nord du territoire et a reconnu le rôle approprié que jouent dans ce cadre les Nations Unies, l’Organisation de l’Atlantique-Nord, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe et l’Union européenne. Il a rappelé que le Secrétaire général de l’OTAN a noté la difficulté des problèmes dans cette région d’une manière qui équilibre les
perceptions différentes et pas toujours rationnelles sur le terrain avec la nécessité d’engager une action appropriée, ainsi que le demande la situation.
Le représentant a jugé sage l’opinion de M. Robertson. Il a fait part de sa confiance envers le caractère productif que ne manquera pas d’avoir la prochaine visite du Ministre des affaires étrangères macédonien, M. Kerim, à Bruxelles, en fin de semaine. Le représentant a jugé très préoccupante la violence qui a débordé en ERYM.
Pour M. JEAN-DAVID LEVITTE (France), l'entreprise de déstabilisation régionale menée par de petits groupes extrémistes doit être condamnée avec énergie. Les extrémistes doivent être isolés et leurs actions doivent être stoppées. C'est ce que la KFOR a entrepris de faire avec détermination en se déployant jusqu'à la frontière et en renforçant sa coopération avec les forces macédoniennes. La stabilité interne de la Macédoine doit être préservée et ses frontières défendues. Depuis son indépendance, ses dirigeants ont mis en oeuvre une politique sage destinée à préserver une coexistence sereine entre ses différentes composantes ethniques. C’est l’avenir d'un pays, mais aussi de toute l'Europe du Sud-Est, qui est en jeu. La France apporte son plein soutien à cette politique voulue par tous les dirigeants de Macédoine et, dans l'épreuve, se tient avec fermeté aux côté de la Macédoine.
M. SERGEY LAVROV (Fédération de Russie) a condamné résolument l'aggravation de la situation provoquée par les extrémistes armés. La Fédération de Russie appuie entièrement l'appel légitime du gouvernement macédonien et est particulièrement préoccupée par les témoignages selon lesquels les extrémistes qui attaquent en Macédoine le font en coordination avec les groupes qui opèrent au Kosovo et dans la vallée de Presevo. La communauté internationale doit tirer les leçons de son laxisme face aux menées des extrémistes albanais.
Les actions des groupes armés ont pour but la déstabilisation de la République de Macédoine, a affirmé M. Lavrov. Les terroristes tentent d'engager les forces militaires macédoniennes sur une vaste échelle, espérant une intervention de l'OTAN en leur faveur. Mais l'OTAN et le monde islamiste se sont fatigués de ces provocations, a affirmé M. Lavrov, qui a demandé que soit mis fin à l'arbitraire des extrémistes, qu'on disperse les formations armées illégales qui existent encore au Kosovo et qu'on isole leurs dirigeants politiques. La violence menace la paix, la stabilité et la sécurité de toute la région des Balkans, a poursuivi le représentant. La KFOR dot, comme l'exige la résolution 1244, fermer la frontière entre la province yougoslave du Kosovo et la Macédoine.
Nous récoltons les fruits d'une attitude laxiste face aux violations constantes de l'embargo du Conseil de sécurité sur les armes à destination du Kosovo, a affirmé M. Lavrov, qui a demandé que les dirigeants de la MINUK prennent des mesures pour réduire ce qu'il a qualifié de nationalisme criant au Kosovo.
M. SHEN GUOFANG (Chine) a condamné les actes de violence provoqués par les extrémistes albanais, estimant que cette violence s’est accrue et s’est étendue le long de la frontière de l’ERYM avec le Kosovo. Face à cette situation, une réaction appropriée de la part du Conseil de sécurité s’impose. Le représentant a encouragé le Gouvernement macédonien à déployer des efforts pour un règlement pacifique de ces problèmes. Un règlement négocié de la situation dans la région est souhaitable. Il a estimé indispensable de prendre des mesures supplémentaires pour enrayer les actes de violence des extrémistes. De l’avis de sa délégation, il faudrait appliquer intégralement la résolution 1244 du Conseil de sécurité, et la KFOR devrait renforcer les contrôles frontaliers et empêcher les extrémistes albanais de traverser la frontière. Il a encouragé les parties concernées et les pays de la région à accomplir les efforts nécessaires dans le sens d’une coexistence pacifique.
M. KISHORE MAHBUBANI (Singapour) a déclaré que chacun ici condamne les extrémistes albanais. Singapour est parfaitement d'accord sur le fait que la question exige des mesures aux plans diplomatique, politique et sécuritaire. Il faudra aussi des mesures économiques à long terme. La communauté internationale est mise sérieusement à l'épreuve. Nous serons jugés sur nos résultats sur le terrain et Singapour souhaite qu'il y ait de tels résultats sur le terrain.
M. CURTIS A. WARD (Jamaïque) a estimé que les questions de paix et de sécurité doivent être examinées dans un contexte régional. Il a condamné les récentes violences commises par des extrémistes s’efforçant de saper la paix et la stabilité dans la région. Il a salué la coopération entre le Gouvernement macédonien et la KFOR en vue de réduire ces tensions. Il a demandé instamment au gouvernement macédonien de poursuivre ses efforts en vue d’un règlement politique de la situation. Il a déclaré qu’il faut, dans tous les efforts en vue de régler les problèmes qui se posent dans les zones frontalières, garder à l’esprit les objectifs ultimes de la réconciliation entre les parties.
M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a félicité la Macédoine pour sa politique constante de coopération constructive des différentes communautés ethniques menée depuis dix. Les préoccupations de sécurité de la Macédoine sont légitimes. La Norvège condamne vigoureusement toutes les activités des groupes extrémistes, qui constituent une menace pour la paix et à la stabilité interne tant de la Macédoine que de toute la région. Les dirigeants de la région doivent condamner ces activités et isoler les dirigeants des groupes extrémistes. La Norvège félicite la Macédoine pour son sens de la responsabilité et sa modération. Elle note avec intérêt le plan du Gouvernement macédonien. La Norvège estime que la KFOR doit renforcer son activité et sa coordination avec les forces macédoniennes.
M. JEREMY GRENNSTOCK (Royaume-Uni) a condamné les violences récentes dont les extrémistes albanais sont à l’origine en ERYM. Il a salué les appels à la prudence lancés par ses collègues. Le représentant a également déclaré que la visite de l’ERYM à l’OTAN sera l’occasion d’une rencontre fructueuse. Il a estimé qu’il faut un contrôle beaucoup plus fort de la KFOR dans la zone frontalière et une coordination accrue entre elle et le Gouvernement de l’ERYM, afin de permettre une réponse plus ferme sur le terrain.
M. DAVID COONEY (Irlande) a condamné les actes de violences survenus le long de la frontière entre l'ERYM et la Yougoslavie. L'Irlande encourage les dirigeants macédoniens et les félicite pour la retenue dont ils ont fait preuve. Elle prend note des mesures présentées par le Ministre des affaires étrangères. Il faut que les efforts de toutes les organisations internationales, y compris l’OTAN, l’ONU et l'Union européenne soient coordonnés. Les frontières de l'ERYM doivent être garanties. L'Irlande aimerait savoir si la communauté internationale pourrait faire davantage pour aider les dirigeants de l'ERYM à renforcer la coopération entre les différentes communautés du pays.
M. ALI CHERIF (Tunisie) a estimé que les actes commis en ex-République yougoslave de Macédoine (ERYM) menacent la stabilité et l’équilibre ethnique dans ce pays. En outre, ces violences risquent de compromettre les efforts déployés jusqu’à ce jour par la communauté internationale dans la région. Le représentant a réaffirmé le droit de l’ERYM à l’intégrité territoriale et à une vie paisible à l’intérieur de ses frontières. Il a invité la KFOR à éviter que la violence ne
déborde dans toute la région. Il a estimé que le règlement de ces problèmes passe par une prise en compte des conditions économiques et sociales prévalant dans la région. Le représentant a également estimé que le règlement de tout différend par des moyens pacifiques et par le dialogue est de nature à faire avancer les parties sur la voie de la paix.
M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie) a condamné toute forme de violence, y compris les faits survenus les derniers jours. Il a appuyé la demande de la Macédoine pour que la KFOR agisse immédiatement afin d’endiguer les activités des extrémistes. Il est nécessaire que la communauté internationale reste fortement présente dans la région pour contribuer au maintien de la paix et au rétablissement de la confiance entre les parties, a déclaré le représentant. Il ne faut ménager aucun effort pour trouver une solution politique, la seule qui soit viable, à cette crise.
M. MOCTAR OUANE (Mali) a déclaré que l’escalade de la tension dans la vallée de Presevo et dans le nord de l’ERYM est préoccupante et doit être condamnée. Il a estimé que la situation actuelle ne peut être réglée que par des solutions pacifiques.
M. ANUND PRIYAY NEEWOOR (Maurice) a condamné les actes de violence auxquels se livrent les extrémistes albanais dans le nord de la Macédoine. Maurice apprécie la retenue dont a fait preuve le gouvernement macédonien. Il ne fait pas de doute que la MINUK et la KFOR fourniront toute leur aide au gouvernement macédonien. La Macédoine est un exemple d'Etat multiethnique et mérite le plein soutien de la communauté internationale. Maurice lui apporte un appui total.
M. VOLODYMYR Y. YEL’CHENKO (Ukraine) a rappelé les propos du Ministre des affaires étrangères de son pays qui, le 5 mars dernier, avait exprimé sa préoccupation concernant les actes de violence commis récemment par un groupe armé d’extrémistes dans la zone tampon située entre l’ex-République yougoslave de Macédoine (ERYM) et le Kosovo, qui ont causé la perte de vies humaines. Le Ministre a particulièrement exprimé son inquiétude quant à la poursuite des activités des forces extrémistes albanaises, dont les méthodes sont basées sur la terreur et la violence, et il a pris note de l’intervention immédiate de la présence internationale de sécurité au Kosovo (KFOR). M. Yel’Chenko a, pour sa part, condamné fermement les attaques perpétrées à l’encontre de soldats macédoniens et a déploré la mort violente de trois d’entre eux. Il a réaffirmé son appui au principe du respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’ERYM, soulignant l’importance de promouvoir la coopération entre celle-ci et le gouvernement yougoslave. Concernant les incidents armés entre des éléments armés albanais et les soldats macédoniens, il a estimé qu’ils étaient la conséquence directe de la situation critique dans le sud de la Serbie et que seule la restauration de la sécurité dans cette zone pourrait y remédier. De l’avis de sa délégation, le renforcement de la coopération entre la Mission des Nations Unies au Kosovo (MINUK) et la KFOR, d’une part, et le Gouvernement yougoslave, d’autre part, est indispensable. Le représentant a déclaré soutenir l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) qui a l’intention de réduire l’étendue de la zone tampon. Le représentant a félicité l’ERYM de donner une réponse mesurée à la situation actuelle et de rechercher une solution politique.
Il a souhaité que les mesures préventives que le Ministre des affaires étrangères de l’ERYM développe soient étudiées plus avant. Enfin, l’Ukraine se félicite des engagements de l’OTAN dans le soutien qu’elle apporte à la sécurité, la stabilité et l’intégrité de l’ERYM, et se réjouit des mesures prises par l’OTAN pour renforcer les capacités actuelles de la KFOR, ainsi que des mesures annoncées par l’Union européenne, a déclaré son représentant. Selon lui, le Conseil devrait encourager la KFOR et d’autres organisations internationales à poursuivre leurs efforts pour mettre en application les propositions présentées aujourd’hui par l’ERYM.
M. PIERRE SCHORI (Suède), s’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays associés, s’est dit fortement préoccupé par la récente escalade de la violence dans la zone frontalière entre l’ex-République fédérale de Yougoslavie/Kosovo et l’ex-République yougoslave de Macédoine (ERYM). L’Union européenne condamne l’escalade de la violence dans cette zone, notamment l’attaque commise par des extrémistes albanais le dimanche 4 mars à proximité du village de Tanusevci et qui a provoqué la mort de trois soldats macédoniens. Les actes de violence de cette nature mettent en péril la stabilité et la sécurité de l’ERYM et de ses citoyens, et devraient cesser immédiatement.
L’Union européenne appelle tous les dirigeants politiques de l’ERYM et du Kosovo à isoler les forces qui sont à l’origine de ces actes de violence et à assumer leur responsabilité en matière de paix et de stabilité dans la région. L’Union européenne réitère son profond attachement au principe de l’inviolabilité de toutes les frontières de la région, y compris l’intégrité territoriale de l’ERYM. Sa délégation, a indiqué M. Schori, salue les efforts engagés par la KFOR afin d’améliorer le contrôle de la zone frontalière dans la région ainsi que le renforcement de la coordination entre les autorités macédoniennes et la KFOR afin de contribuer à la stabilisation de la situation dans cette zone. Une ERYM pacifique et stable, à l’intérieur de frontières reconnues internationalement, constitue une importante condition du renforcement de l’intégration de ce pays au sein de l’Union européenne, ainsi qu’un facteur essentiel de la stabilité dans la région.
M. VLADIMIR SOTIROV (Bulgarie) a déclaré que le plan d'action présenté par le Ministre macédonien pourrait permettre d'appliquer strictement la résolution 1244 de l'ONU et de réduire la tension dans la région. La Bulgarie s'est associée à la déclaration faite par la Suède au nom de l'Union européenne. En tant que voisin de l'ERYM, elle est préoccupée et condamne les actes des extrémistes albanais armés, dont les activités reviennent à ouvrir un nouveau front dans la guerre au Kosovo. Les agissements des extrémistes ne découlent pas d'un conflit interethnique en ERYM mais sont une tentative pour déclencher un conflit dans ce pays, a estimé M. Sotirov.
La Bulgarie, qui s'est félicitée de l'accord signé entre l'ERYM et la Yougoslavie sur la délimitation de la frontière, rejette donc toute tentative remettant en cause cet accord. Elle estime que cette remise en cause sert les intérêts du crime organisé, dont les groupes opèrent de part et d'autre de la frontière. La stabilité de la Macédoine est d'une importance clef pour la Bulgarie, qui apporte son soutien moral au gouvernement macédonien et est prête à fournir toute assistance bilatérale ou à contribuer à toute assistance multilatérale que demanderait celui-ci, y compris une assistance technique et militaire. Il est encore possible d'endiguer le conflit, a estimé le
représentant. Sinon, l'ONU devra avoir recours à une opération beaucoup plus vaste et coûteuse. Le représentant a souhaité qu'on trouve les moyens de garantir les dispositions de l'Accord de Kumanovo du 9 juin 1999, qui confie à la KFOR le contrôle de la frontière entre la Yougoslavie et la Macédoine, du côté kosovar.
M. ELIAS GOUNARIS (Grèce) a rappelé que le Ministre des affaires étrangères de son pays, M. George Papandreou, en visite hier à Skopje, a souligné que la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale de l’ERYM, à l’intérieur de ses frontières reconnues internationalement, est essentielle à la stabilité de la région et a condamné sans équivoque les actes de violence visant à la déstabiliser. La Grèce est fermement convaincue que la communauté internationale, à l’heure actuelle, doit faire face, de manière immédiate et efficace, à la fragilité de la situation en matière de sécurité aux frontières de l’ERYM. Etant donné la proximité géographique entre les Etats des Balkans, il est très difficile d’envisager que des événements et leur impact négatif puissent rester isolés. De ce fait, outre les efforts de la communauté internationale, le processus de coopération du Sud-Est constitue un cadre approprié pour la promotion d’un dialogue régional continu, afin de prévenir tout débordement de la violence, d’encourager la démocratie, la tolérance, une fragmentation moins marquée, le respect des frontières existantes et le développement prospère de l’ensemble de la région.
M. ERNEST PETRIC (Slovénie) a rappelé que l’ex-République yougoslave de Macédoine avait su, au cours de cette dernière décennie, rester en dehors du conflit qui a ravagé les Balkans, alors que l’environnement était hostile et les conditions économiques particulièrement négatives. Il a souligné que l’ERYM avait, en dépit de la fragilité de sa constitution ethnique et religieuse, protégé son intégrité territoriale, maintenu sa stabilité interne, le processus démocratique et les progrès économiques, accueilli des centaines de milliers de réfugiés du Kosovo victimes de nettoyage ethnique et intégré avec succès cette population albanaise dans la vie politique, économique et sociale. Pour ces raisons, il a fait part de sa vive préoccupation face aux actes de violence commis par des extrémistes et à la violence qui met en péril la stabilité de l’ERYM et qui risque de provoquer une nouvelle crise. Il est nécessaire de contrôler les extrémistes afin de désamorcer les tensions; a souligné M. Petric, priant instamment les dirigeants de la communauté albanaise en ERYM et les dirigeants des Albanais du Kosovo d’isoler les extrémistes et d’oeuvrer en faveur de la paix et de la stabilité dans la région. Rappelant que l’engagement de la communauté internationale en ex-République yougoslave de Macédoine avait contribué à établir la paix dans la région, il a exhorté cette même communauté à apporter à temps un soutien actif et sans retenue, plutôt politique que militaire, à ce pays afin d’empêcher l’escalade de la violence et la naissance d’une nouvelle crise.
M. IVAN SIMONOVIC (Croatie) a condamné les attaques des extrémistes en ex-République yougoslave de Macédoine (ERYM), et déploré les pertes en vies humaines ainsi que les menaces dirigées à l’encontre des représentants de la communauté internationale dans la région. Il a rappelé que le ministre des affaires étrangères de son pays a exprimé hier sa préoccupation de voir la sécurité en ERYM déstabilisée et le processus de normalisation au Kosovo mis en péril. Par ailleurs, il a salué la modération dont les autorités de l’ERYM ont fait preuve et a souhaité que la communauté internationale se montre déterminée à prévenir une détérioration éventuelle de la situation dans la région. Il ne faut pas oublier les souffrances subies par la population albanaise du Kosovo, a-t-il recommandé, mais la violence ne peut qu’en causer davantage. M. Simonovic a souligné qu’il faut encourager les efforts des Albanais de l’ERYM qui protègent leurs droits et intérêts par le biais d’institutions démocratiques. La Croatie souhaite avant tout que la paix et une sécurité totale soient maintenues dans cette région. Son représentant a estimé que, pour garantir la stabilité à long terme de l’Europe du Sud-Est, il est important de faire le point sur les évênements tragiques récents et de punir les responsables, et avant tout M. Milosevic, pour les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et le génocide commis. En même temps, il est primordial d’accepter le dialogue comme le seul moyen légitime de régler les conflits, a-t-il conclu.
M. VLADISLAV MLADENOVIC (République fédérale de Yougoslavie) s’est dit profondément préoccupé par l’escalade du terrorisme albanais qui s’étend à présent à la Macédoine, menaçant la sécurité de l’ensemble de la région. Les efforts constants des pays de la région et de la communauté internationale visant à stabiliser la situation et à renforcer la confiance sont sérieusement compromis. La République fédérale de Yougoslavie, en tant que pays voisin, soutient la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale de la Macédoine. Elle considère que le Gouvernement macédonien est en droit de prendre toutes les mesures légitimes en vue de préserver son intégrité territoriale et de stabiliser la situation sur son propre territoire. La République fédérale de Yougoslavie soutient pleinement le Plan d’action visant à résoudre la crise à la frontière entre la Macédoine et la Yougoslavie, adopté lundi par le Gouvernement macédonien.
Le Gouvernement yougoslave condamne fermement les dernières attaques terroristes perpétrées contre l’armée macédonienne. De toute évidence, il s’agit d’une tentative pour provoquer une nouvelle explosion dans les Balkans afin d’atteindre des objectifs politiques par la violence. Nous sommes en présence de problèmes similaires sur notre territoire, le long de nos frontières avec la Macédoine, a indiqué M. Mladenovic. Cet après-midi, un véhicule de l’Armée yougoslave a roulé sur une mine installée par des terroristes albanais près du village d'Orahovic, dans le Sud de la Serbie. Il est grand temps que des mesures résolues et concrètes soient prises contre l’extrémisme albanais. Toutes ces actions extrémistes sont coordonnées sur une plus grande échelle et qu'elles participent de buts d'objectifs tendant vers une Grande Albanie. La Yougoslavie continue d'être convaincue que les troubles qui secouent la région ne peuvent être résolus que par le dialogue et le plein respect de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de tous les Etats. Il est indéniable que la responsabilité de la situation sécuritaire au Kosovo et Metohija repose entièrement sur la KFOR et la MINUK ainsi que le prévoit la résolution 1244 du Conseil de sécurité. Les évènements tragiques survenus dans le village de Tanusevci, d'un côté, et dans le village d'Orahovic, de l'autre côté de la frontière yougoslave-macédonienne, ainsi que ceux qui ont marqué ces derniers jours la Zone de sécurité terrestre le long de la frontière administrative du Kosovo et Metohija, confirment de la manière la plus apparente que la démilitarisation des groupes armés extrémistes albanais n'a pas été menée conformément à la résolution 1244 du Conseil de sécurité. De même, il n'a pas été mis un terme aux passages incontrôlés de groupes extrémistes et d'armes du Kosovo et Metohija au sud de la Serbie et en Macédoine. En tant qu'Etats démocratiques, la Yougoslavie et la Macédoine peuvent légitimement attendre que le Conseil de sécurité adresse aux extrémistes albanais un message clair et ferme. La République fédérale de Yougoslavie et son Gouvernement démocratiquement élu continueront à lancer un appel en faveur d'une solution pacifique.
M. AGIM NESHO (Albanie) a déclaré que son gouvernement est profondément préoccupé par les derniers évènements violents survenus dans le village de Tanusevci. Le Gouvernement albanais condamne les actes violence commis par des groupes ou individus extrémistes. Le représentant s’est dit convaincu que Gouvernement macédonien continuera de faire preuve de la sagesse et de la retenue voulues. Il a salué les mesures positives prises ces dernières années par le Gouvernement macédonien en faveur de la minorité albanaise, ajoutant que, dans ce cadre, les actes de violence tels que ceux qui ont été commis récemment sont contraires aux intérêts des Albanais vivant en ex-République yougoslave de Macédoine et dans l’ensemble de la région et de nature à ternir l’image positive qu’ils avaient acquise pendant la crise du Kosovo. Le représentant a invité les Albanais de la région tout entière à se tenir à l’écart des auteurs de tels actes. Il a souligné que le Gouvernement albanais continuera d’être attaché à la stabilité politique de l’ERYM et de la région.
M. SAFAK GOKTURK (Turquie) a rappelé que son pays s'est aligné sur la déclaration faite par la Suède au nom de l'Union européenne. Il a rappelé que la Turquie avait, hier, publié une déclaration sur la situation à la frontière macédonienne. Le Président turc a aujourd'hui même présenté ses condoléances au Président macédonien et l'a assuré que la Turquie entendait soutenir l'intégrité territoriale de son pays. En cette heure de détresse, la Turquie est aux côtés de la Macédoine. Elle condamne l'escalade de la violence perpétrée par des éléments extrémistes sur la frontière nord du pays. Elle soutient les mesures prises par le gouvernement de la Macédoine et par la communauté internationale pour redresser la situation.
Le Ministre des affaires étrangères de l’ex-République yougoslave de Macédoine, M. KERIM, a remercié les représentants qui ont présenté leurs condoléances à son pays pour la mort de trois soldats, dimanche. Il a réaffirmé que son pays continuera à mener sa politique de paix fondée notamment sur l'équilibre interethnique. Rien ne pourra empêcher la Macédoine de la poursuivre. Le fait que les forces armées macédoniennes n'aient pas réagi plus fortement vient de la profonde conviction que la population macédonienne, y compris sa partie albanaise, ne doit pas être considérée comme une cible. La seule cible, ce sont les terroristes. M. Kerim a remercié le Conseil pour le soutien apporté au plan d'action présenté par son Gouvernement. Au représentant de l'Irlande, il a répondu que la politique macédonienne de relations interethniques s’appuie sur un ensemble de mesures, dont la participation de toutes les nationalités à tous les
niveaux, y compris au gouvernement. Il a appelé l'Union européenne à appuyer ces efforts par des mesures concrètes. C'est ainsi que pourra être menée une diplomatie préventive et qu'on pourra lutter contre quelques individus qui veulent revenir en arrière dans les Balkans, a conclu le Ministre.
Déclaration du Président au nom du Conseil
Le Conseil de sécurité se félicite que le Ministre des affaires étrangères de l’ex-République yougoslave de Macédoine ait participé à sa séance du 7 mars 2001 et l’a écouté avec attention.
Le Conseil condamne énergiquement les actes de violence commis récemment par des extrémistes armés de souche albanaise dans le nord de l’ex-République yougoslave de Macédoine, en particulier le meurtre de trois soldats des forces armées de ce pays dans la région de Tanusevci. Il déplore la persistance de ces actes et demande qu’il y soit immédiatement mis fin.
Le Conseil se déclare vivement préoccupé par ces événements, qui constituent une menace pour la stabilité et la sécurité non seulement dans l’ex-République yougoslave de Macédoine, mais aussi dans la région tout entière. Il demande à tous les dirigeants politiques de l’ex-République yougoslave de Macédoine et du Kosovo/République fédérale de Yougoslavie qui sont en mesure de le faire d’isoler les forces responsables des actes de violence et d’assumer la responsabilité qui leur incombe quant à la paix et à la stabilité dans la région.
Le Conseil souligne que le Gouvernement de l’ex-République yougoslave de Macédoine a la responsabilité de faire respecter la primauté du droit sur son territoire. Il approuve les mesures prises par ce gouvernement pour réprimer la violence tout en exerçant la retenue nécessaire, ainsi que pour préserver la stabilité politique du pays et favoriser des relations harmonieuses entre toutes les composantes ethniques de la population.
Le Conseil rappelle qu’il est impératif de respecter la souveraineté et l’intégrité territoriales de l’ex-République yougoslave de Macédoine. À cet égard, il souligne que l’accord sur la démarcation de la frontière, signé à Skopje le 23 février 2001 et ratifié par le Parlement macédonien le 1er mars 2001, doit être respecté par tous.
Le Conseil note avec satisfaction les mesures prises par la présence internationale de sécurité (KFOR) pour contrôler la frontière entre le Kosovo/République fédérale de Yougoslavie et l’ex-République yougoslave de Macédoine en application de l’Accord militaire technique signé à Kumanovo le 9 juin 1999. Il note aussi avec satisfaction le dialogue engagé entre le Gouvernement de l’ex-République yougoslave de Macédoine et la KFOR au sujet des mesures pratiques à prendre pour régler dans l’immédiat le problème de la sécurité, pour empêcher que des extrémistes ne traversent la frontière et pour éviter d’éventuelles violations de la résolution 1160 (1998) du 31 mars 1998. Il se félicite des efforts faits par toutes les organisations internationales intéressées en coopération avec le Gouvernement de l’ex-République yougoslave de Macédoine en vue de promouvoir la stabilité et de créer les conditions permettant aux habitants de rentrer chez eux.
Le Conseil continuera de suivre de près l’évolution de la situation sur le terrain et demande à être régulièrement informé des résultats des efforts susmentionnés.
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