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SG/SM/6371

LE SECRETAIRE GENERAL APPELLE LES ORGANISMES DES NATIONS UNIES À COORDONNER LEURS ACTIONS DANS LA LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA

4 novembre 1997


Communiqué de Presse
SG/SM/6371


LE SECRETAIRE GENERAL APPELLE LES ORGANISMES DES NATIONS UNIES À COORDONNER LEURS ACTIONS DANS LA LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA

19971104 Voici le texte de la déclaration que le Secrétaire général Kofi Annan a fait le 3 octobre lors de la dixième réunion annuelle du Comité des organisations coparrainantes d'ONUSIDA :

Le VIH/sida nous concerne tous. J'ai personnellement été témoin de ses effets dévastateurs dans les pays d'Afrique subsaharienne : perte de travailleurs jeunes et physiquement aptes; surcharge de travail pour les femmes qui s'occupent des malades; et, de plus en plus de bébés contaminés par le virus, et d'orphelins.

Les répercussions de cette maladie sur le développement sont sans cesse plus sensibles, dans les familles, que la pauvreté rend plus vulnérables encore à une infection par le VIH, dans les communautés et dans les pays.

La mondialisation rapide des marchés ouvre de nouveaux créneaux économiques et commerciaux. Mais la fréquence et la facilité des déplacements favorisent la propagation du virus dont les ravages sont de plus en plus visibles dans l'agriculture, les services publics et les entreprises privées, aggravant l'insécurité alimentaire et la précarité des moyens d'existence.

Notre espoir réside dans les nouvelles thérapies. Or, du fait de leur coût exorbitant, elles sont inaccessibles à la plus grande partie de la population mondiale, en particulier dans les pays en développement.

Les conséquences dévastatrices du VIH/sida à l'échelle de la planète, les répercussions que l'épidémie peut avoir sur la vie économique et sociale dans un si grand nombre de pays et la progression constante du virus font que la lutte contre le VIH et le sida est l'un des défis les plus importants auxquels le monde ait à faire face.

Pour lutter, il faut que les organismes des Nations Unies se rapprochent, mettent leurs ressources en commun et coordonnent leurs actions. En créant sous son égide le Programme commun des Nations Unies sur le sida, le Comité administratif de coordination (CAC) avait deux grands objectifs : tirer le meilleur parti des ressources des Nations Unies en agissant de façon coordonnée et traiter l'épidémie sous ses aspects les plus divers et dans sa

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dimension multisectorielle. C'est dans le cadre de ce programme que, pour la première fois, tous les organismes des Nations Unies concernés se sont engagés à rassembler leurs ressources pour un projet commun de grande envergure, et à agir ensemble aux niveaux national, régional et mondial.

ONUSIDA existe désormais depuis près de deux ans. Je sais qu'il a connu des succès qui ont fait date, auxquels chacun d'entre vous a contribué. On commence en effet à voir d'excellents exemples de coordination au niveau des pays. Ainsi, en Chine, plusieurs organismes des Nations Unies ont coopéré afin d'élaborer un programme-cadre de lutte contre le VIH/sida adapté aux besoins du pays, et qui sert de base au Gouvernement pour mobiliser les ressources et coordonner les apports, y compris ceux provenant de donneurs autres que les coparrains d'ONUSIDA. Au Mexique, au Pakistan et en Afrique du Sud, les organismes des Nations Unies ont mis leurs ressources financières en commun afin de soutenir l'action coordonnée de lutte contre le VIH/sida. De nouvelles formules de partenariats constructifs avec la société civile apparaissent, y compris avec des personnes infectées par le VIH ou qui en subissent le contrecoup. De même, le secteur privé s'est lancé dans la lutte contre le VIH/sida.

Mais il reste beaucoup à faire. Le Programme commun est encore jeune et il n'est pas simple pour des organismes qui programment indépendamment leurs ressources et leurs budgets de s'adapter aux nécessités d'un programme véritablement commun. Les enseignements tirés de cette expérience seront très précieux pour renforcer l'unité d'action et la cohérence et la flexibilité dans le système des Nations Unies.

J'attends de cette expérience qu'elle nous montre comment recueillir tous les fruits d'une action véritablement collective, qui devraient être supérieurs à ceux de la somme de ses parties. L'échec est impensable, s'agissant d'un problème aussi grave et d'une si importante expérience de coordination interorganismes.

Les graves conséquences qu'a le VIH/sida pour le développement obligent les gouvernements à lui accorder une grande attention. De nombreux pays en développement, en Afrique notamment, accordent une haute priorité à la lutte contre cette épidémie, mais le manque de ressources freine leur action au niveau national. Il faut y remédier, et c'est aux organismes des Nations Unies qu'il incombe au premier chef de sensibiliser tous ceux qui peuvent aider à mobiliser des ressources.

C'est un problème qui m'intéresse tout particulièrement. Avant même que le Conseil économique et social ne me demande de jouer un plus grand rôle dans la campagne de mobilisation contre le VIH/sida, j'avais évoqué le sujet à diverses occasions. Je continuerai de le faire. J'ai par ailleurs demandé au Secrétariat de l'ONU d'étudier et d'analyser les conséquences économiques, sociales et démographiques de l'épidémie, et de faire connaître ses conclusions de façon plus régulière et systématique, dans ses rapports et études.

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C'est avec plaisir que je porterai demain à l'attention du Comité administratif de coordination la déclaration commune sur le VIH/sida que votre Comité doit adopter. Toutes les entités du système des Nations Unies, au-delà des seules organisations coparrainantes, doivent être prêtes à entrer en action. Je vous demande de considérer mon intervention d'aujourd'hui comme un appel aux armes adressé à chacun d'entre nous.

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