LE CONSEIL DE SECURITE PROROGE LE MANDAT DE LA MISSION D'OBSERVATION DES NATIONS UNIES AU TADJIKISTAN POUR UNE PERIODE DE DEUX MOIS
Communiqué de Presse
CS/855
LE CONSEIL DE SECURITE PROROGE LE MANDAT DE LA MISSION D'OBSERVATION DES NATIONS UNIES AU TADJIKISTAN POUR UNE PERIODE DE DEUX MOIS
19970912 Réuni sous la présidence de M. Bill Richardson (Etats-Unis), le Conseil de sécurité a adopté ce matin, à l'unanimité, la résolution 1128 (1997) relative à la situation au Tadjikistan et le long de la frontière tadjiko- afghane. Aux termes de ce texte, le Conseil de sécurité, constatant avec préoccupation que la situation dans ce pays reste très instable sur le plan de la sécurité, décide de proroger le mandat de la Mission d'observation des Nations Unies au Tadjikistan pour une période de deux mois allant jusqu'au 15 novembre, et se déclare prêt à prendre une décision au sujet de la prorogation du mandat de la MONUT recommandée par le Secrétaire général. Le Conseil de sécurité demande aux parties d'appliquer intégralement l'Accord général et les encourage à reprendre sans tarder les travaux menés dans le cadre de la Commission de réconciliation nationale à Douchanbé. Il demande également aux parties de continuer de coopérer en vue d'assurer la sécurité et la liberté de circulation du personnel des Nations Unies, des Forces de maintien de la paix de la Communauté des Etats indépendants et des autres personnels internationaux.Aux fins de l'examen de cette question, le Conseil de sécurité était saisi d'un rapport du Secrétaire général.
Texte du projet de résolution (S/1997/708)
Le Conseil de sécurité,
Rappelant toutes ses résolutions pertinentes et les déclarations de son Président,
Ayant examiné le rapport du Secrétaire général sur la situation au Tadjikistan, en date du 4 septembre 1997 (S/1997/686 et Add.1),
Réaffirmant son attachement à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de la République du Tadjikistan, ainsi qu'à l'inviolabilité de ses frontières,
Se félicitant du succès des pourparlers intertadjiks menés sous les auspices des Nations Unies depuis 1994, à l'issue desquels le Président du Tadjikistan et le chef de l'Opposition tadjike unie ont signé, le 27 juin 1997 à Moscou, l'Accord général sur l'instauration de la paix et de l'entente nationale au Tadjikistan (S/1997/510),
Notant que l'application de l'Accord général exigera des parties une bonne foi sans faille et des efforts persistants, ainsi que l'appui vigoureux et soutenu de l'Organisation des Nations Unies et de la communauté internationale,
Notant avec satisfaction que les Forces collectives de maintien de la paix de la Communauté d'États indépendants (les Forces de maintien de la paix de la CEI) sont disposées à aider à assurer la sécurité du personnel des Nations Unies à la demande de la Mission d'observation des Nations Unies au Tadjikistan (MONUT) et avec l'assentiment des parties,
Constatant avec préoccupation que la situation au Tadjikistan reste très instable sur le plan de la sécurité,
1. Remercie le Secrétaire général de son rapport du 4 septembre 1997;
2. Prend note des recommandations contenues dans ce rapport au sujet de l'élargissement du mandat de la MONUT;
3. Demande aux parties d'appliquer intégralement l'Accord général et les encourage à reprendre sans tarder les travaux menés dans le cadre de la Commission de réconciliation nationale à Douchanbé;
4. Félicite pour leurs efforts le Représentant spécial du Secrétaire général et le personnel de la MONUT, les encourage à continuer d'aider les parties à mettre en application l'Accord général par leurs bons offices et demande aux parties d'apporter leur entière coopération à ces efforts;
( suivre)
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5. Demande aux parties de continuer de coopérer en vue d'assurer la sécurité et la liberté de circulation du personnel des Nations Unies, des Forces de maintien de la paix de la CEI et des autres personnels internationaux;
6. Prie le Secrétaire général de continuer d'étudier les moyens d'assurer la sécurité du personnel des Nations Unies;
7. Décide de proroger le mandat de la MONUT pour une période de deux mois allant jusqu'au 15 novembre 1997;
8. Prie le Secrétaire général de le tenir informé de tous faits nouveaux d'importance, concernant en particulier une solution adéquate au problème de la sécurité, et se déclare prêt à prendre une décision au sujet de la prorogation du mandat de la MONUT recommandée par le Secrétaire général;
9. Encourage les États Membres et tous les intéressés à continuer à répondre promptement et généreusement aux besoins humanitaires urgents du Tadjikistan et à aider à son relèvement en vue d'atténuer les effets de la guerre et de restaurer l'économie du pays;
10. Décide de demeurer activement saisi de la question.
Documentation
Le Conseil de sécurité était saisi d'un rapport du Secrétaire général sur la situation au Tadjikistan (S/1997/686 et Add.1) dans lequel il présente des informations sur l'évolution de la situation et les activités de la MONUT ainsi que sur les activités de son Représentant spécial, depuis son dernier rapport daté du 30 mai 1997. Le Secrétaire général indique que le 27 juin 1997, le Président du Tadjikistan, le Chef de l'opposition et son Représentant spécial ont signé l'Accord général sur l'instauration de la paix et de l'entente nationale au Tadjikistan ainsi que la Déclaration de Moscou. Le Président tadjik et le Chef de l'opposition ont également signé un protocole d'entente mutuelle. Pour sa part, le Secrétaire général de l'Organisation de la Conférence islamique a signé le Protocole relatif aux garanties d'application de l'Accord général auquel le Gouvernement ousbek a adhéré le 26 août 1997. Le Groupe de contact créé ainsi par le Protocole et composé des Etats garants - Afghanistan, Fédération de Russie, Iran, Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Pakistan et Turkménistan - ainsi que du Représentant du Secrétaire général, du Chef de la mission de l'OSCE et d'un représentant de l'Organisation de la Conférence islamique, a tenu depuis le 16 juillet plusieurs réunions.
Par ailleurs, conformément au Protocole d'entente mutuelle, la première réunion de la Commission de réconciliation nationale - chargée de trouver des solutions aux problèmes à régler - s'est tenue du 7 au 11 juillet à Moscou et
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adopté une loi sur le pardon mutuel. Elle a également élaboré un projet de loi d'amnistie qui a été adoptée par le Parlement, le 1er août. A cette occasion, les deux parties tadjikes ont confirmé leur intention de prendre toutes les dispositions concrètes nécessaires pour que la Commission de réconciliation nationale puisse commencer ses travaux dans le pays dès que possible.
La période de transition dont le coup d'envoi a été donné par la signature de l'Accord général de paix, le 27 juin dernier, a pour date limite juillet 1998. Le cessez-le-feu n'ayant été respecté que jusqu'au 19 août, le Secrétaire général note que la situation au Tadjikistan reste très instable. Dans ce contexte, il recommande l'élargissement du mandat de la MONUT pour une période initiale de six mois. Un mandat élargi permettrait à la Mission de contribuer à l'application de l'Accord général sur l'instauration de la paix et de l'entente nationale; d'offrir ses bons offices; de collaborer avec la Commission de réconciliation nationale; de participer aux travaux du Groupe de contact créé par le Protocole relatif aux garanties d'application de l'Accord général; de superviser le cessez-le-feu et le regroupement des combattants de l'opposition; d'offrir une aide à la démobilisation des anciens combattants et de coordonner l'aide de l'ONU. Il faudrait en conséquence renforcer la Mission et augmenter la composante militaire de 40 à 120 ainsi que la composante administrative. Le Secrétaire général indique que le coût de l'élargissement de la MONUT est évalué à environ 14, 8 millions de dollars pour cette période initiale de six mois. Ces coûts seraient considérés comme dépense de l'Organisation à supporter par les Etats membres et leurs contributions seraient inscrites au compte spécial de la MONUT.
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