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DH/G/581

LE COMITÉ DES DROITS DE L'ENFANT ACHÈVE L'EXAMEN DU RAPPORT DU BANGLADESH

27 mai 1997


Communiqué de Presse
DH/G/581


LE COMITÉ DES DROITS DE L'ENFANT ACHÈVE L'EXAMEN DU RAPPORT DU BANGLADESH

19970527 Genève, 27 mai -- Le Comité des droits de l'enfant a achevé ce matin l'examen du rapport initial du Bangladesh. Les membres du Comité ont formulé des observations préliminaires sur la mise en oeuvre de la Convention relative aux droits de l'enfant dans ce pays. Les observations finales sur le rapport seront examinées en séance privée et adoptées à la fin de la session, le 6 juin.

Dans leurs observations préliminaires, les membres du Comité se sont félicités de la franchise avec laquelle la délégation du Bangladesh a répondu aux questions. Ils ont noté l'engagement du Gouvernement à oeuvrer pour le bien-être, la survie et le développement des enfants du Bangladesh. Les membres du Comité ont souligné qu'outre les ressources matérielles nécessaires, il faut un effort considérable pour changer les mentalités et les comportements à l'égard des femmes et des enfants.

Les membres du Comité ont jugé alarmante la situation des enfants vivant dans des «conditions particulièrement difficiles»: enfants pauvres, abandonnés, handicapés, enfants des rues, domestiques, travailleurs exploités ou prostitués. Ils ont constaté avec préoccupation le décalage entre les déclarations de bonnes intentions et l'application de facto des dispositions de la Convention au Bangladesh. Ils se sont inquiétés de l'absence d'une approche intégrée dans l'application des droits civils et politiques et des droits économiques, sociaux et culturels.

Les experts ont encouragé le Bangladesh a accélérer le rythme des consultations et des discussions sur les réserves en vue de les retirer sans délai. Ils ont invité le Bangladesh à harmoniser les limites d'âge en conformité avec la Convention. Ils ont recommandé au Bangladesh d'élaborer un «code» de l'enfant qui comporterait toutes les dispositions juridiques en faveur de l'enfant. Ils ont recommandé en outre de créer une structure adéquate de coordination, de suivi et d'évaluation des différentes actions entreprises en faveur des enfants. Les membres du Comité ont invité les autorités à oeuvrer à éliminer la tendance à la discrimination «traditionnelle» à l'égard des fillettes et des femmes. Tout en se félicitant des engagements déjà pris en vue d'éliminer le travail des enfants, les membres du Comité ont encouragé le Gouvernement à poursuivre ses efforts dans ce sens et à prendre des mesures de lutte contre la traite des enfants, les abus sexuels et l'exploitation sexuelle des enfants.

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En début de séance, la délégation du Bangladesh, dirigée par M. Akmal Husain, Secrétaire d'État chargé du Ministère des affaires féminines et de l'enfance, a fourni des renseignements complémentaires sur la situation des enfants bangladais. Pour ce qui des enfants en conflit avec la loi, M. Husain a reconnu que la loi en vigueur ne prévoit aucune disposition interdisant l'application de la peine capitale et de l'emprisonnement à vie aux personnes de moins de 18 ans. La délégation s'est engagée à compléter la législation en ce sens.

En ce qui concerne la protection des enfants contre l'exploitation sexuelle et la suite donnée à la Déclaration du Sommet de Stockholm, le Bangladesh a lancé une campagne de sensibilisation dans les médias. Une loi spéciale a été adoptée en 1995 prévoyant la peine capitale contre la traite des femmes et des enfants. La prostitution des filles est passible de sanctions. D'énormes réformes s'imposent, a reconnu le représentant, qui s'est engagé à faire connaître les suggestions du Comité dans son pays. S'agissant du travail des enfants, le Gouvernement prévoit une extension de l'accord obtenu dans l'industrie de la confection à d'autres secteurs. Le pays s'est engagé à éliminer le travail des enfants d'ici l'an 2010.

S'agissant de l'amélioration de la situation des femmes de familles très pauvres et des femmes seules chefs de famille, d'importants moyens ont été mis en oeuvre pour favoriser l'épargne et le crédit, a indiqué le représentant. Le Bangladesh n'a pas de programme d'intégration scolaire en faveur des handicapés, mais la délégation tiendra compte des suggestions du Comité à ce sujet, ainsi qu'en ce qui concerne les châtiments corporels à l'école.

M. Husain a souligné qu'en principe l'enregistrement des naissances est obligatoire, mais que cette obligation n'est pas observée dans les couches défavorisées, surtout dans les zones rurales, en raison de l'extrême pauvreté et de l'analphabétisme.

À propos du statut des enfants en cas de divorce et de veuvage, la délégation a indiqué que la mère avait la garde des enfants, jusqu'à l'âge de 7 ans pour les garçons, et jusqu'à la puberté pour les filles. La femme qui se remarie a le droit de garder ses enfants. En cas de conflit entre la loi religieuse et la loi civile, c'est cette dernière qui prévaut. En réponse à des questions du Comité, le représentant a indiqué que deux mollahs, coupables du meurtre d'une femme à qui ils reprochaient d'avoir eu des relations extraconjugales, ont été jugés et condamnés conformément à la loi civile.

S'agissant de l'attitude de la société bangladaise à l'égard de la Convention, le représentant a expliqué que, dans une société essentiellement patriarcale, les hommes ne sont pas toujours enclins à reconnaître les droits des enfants. Les filles notamment sont maintenues en état d'infériorité. Bien que l'on constate aujourd'hui une certaine ouverture, il reste encore beaucoup à faire pour transformer les comportements.

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En ce qui concerne les enfants des collines de Chittagong, la délégation a indiqué qu'un accord est intervenu avec les chefs de tribus. Cet accord prévoit une administration autonome de la région, essentiellement par les chefs de tribu. Des observateurs ont été récemment envoyés dans la région pour obtenir la participation des enfants à la Semaine des enfants.

Le Comité reprendra ses travaux en séance publique, demain à 15 heures pour examiner le rapport complémentaire du Paraguay. Il se réunit, cet après- midi et demain matin, en séances privées.

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