En cours au Siège de l'ONU

CS/811

LE CONSEIL DE SECURITE SE DECLARE DEÇU PAR L'ABSENCE GENERALE D'AMELIORATION A PREVLAKA

25 avril 1997


Communiqué de Presse
CS/811


LE CONSEIL DE SECURITE SE DECLARE DEÇU PAR L'ABSENCE GENERALE D'AMELIORATION A PREVLAKA

19970425 Il exhorte les parties à s'abstenir de toute provocation et à collaborer sans réserve avec les observateurs militaires de l'ONU

A l'issue de consultations officieuses, le Président du Conseil de sécurité, M. Antonio Monteiro (Portugal), a fait ce matin, au nom des membres du Conseil de sécurité, la déclaration suivante :

Le Conseil de sécurité, ayant examiné le rapport du Secrétaire général en date du 14 avril 1997 (S/1997/311) consacré à la Mission d'observation des Nations Unies à Prevlaka, se déclare déçu par l'absence générale d'amélioration dans la région.

Le Conseil est préoccupé par l'analyse du Secrétaire général, qui constate que si la situation est généralement stable, divers événements ont fait monter la tension dans la région. Il juge particulièrement inquiétantes les informations données dans le rapport sur les violations persistantes du régime de démilitarisation — notamment des mouvements d'armes lourdes et de la police spéciale de la République de Croatie et l'entrée dans la zone démilitarisée d'une vedette lance-missiles de la marine de la République fédérative de Yougoslavie — qui ont été commises en dépit des préoccupations et des demandes qu'il a déjà exprimées.

Le Conseil exhorte les parties à s'abstenir de toute provocation, sous quelque forme que ce soit, à cesser de violer la zone démilitarisée et à collaborer sans réserve avec les observateurs militaires des Nations Unies.

Le Conseil prend également note des observations faites dans le rapport du Secrétaire général au sujet de l'absence de progrès concernant l'adoption des options pratiques proposées aux parties par les observateurs militaires des Nations Unies en mai 1996, options dont il était question dans le rapport du Secrétaire général en date du 31 décembre 1996 (S/1996/1075) et qui ont pour but d'améliorer la sécurité dans la zone. Le Conseil renouvelle l'appel qu'il a lancé aux deux parties pour qu'elles adoptent ces options en vue de leur exécution rapide, qu'elles déminent les secteurs où patrouillent les observateurs militaires et qu'elles cessent d'empêcher ces derniers de circuler librement et d'accomplir leur mission.

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Le Conseil demande à la République de Croatie et à la République fédérative de Yougoslavie de résoudre le différend dont Prevlaka fait l'objet par la voie de négociations bilatérales, conformément à l'Accord sur la normalisation des relations qu'elles ont signé à Belgrade le 23 août 1996 et dans l'esprit de la Charte des Nations Unies et des bonnes relations entre voisins.

Le Conseil souligne sa confiance et son appui à l'égard de l'action des observateurs militaires des Nations Unies. Il leur exprime sa gratitude et remercie les États Membres qui ont fourni du personnel ou apporté leur concours de quelque autre façon.

Le Conseil de sécurité restera saisi de la question.

Aux fins de l'examen de cette question, le Conseil de sécurité était saisi d'un rapport du Secrétaire général sur la mission d'observation des Nations Unies à Prevlaka.

Documentation

Dans son rapport sur la Mission d'observation des Nations Unies à Prevlaka (MONUP), daté du 14 avril 1997 (S/1997/311), le Secrétaire général indique que si la situation dans la zone de responsabilité de la MONUP est généralement stable, la tension a monté pour plusieurs raisons, à savoir, l'accroissement substantiel, depuis la mi-décembre 1996, des effectifs de la police spéciale croate dans les zones désignées par l'ONU et la présence, par deux fois en février 1997, d'armes lourdes croates à l'intérieur de la zone démilitarisée par réaction aux manoeuvres de la marine yougoslave.

Le Secrétaire général rappelle que ce rapport est présenté conformément à la résolution 1093 (1997) du Conseil de sécurité qui demandait aux parties d'adopter des options pratiques faisant partie des procédures proposées par la MONUP en mai 1996 pour réduire les tensions et améliorer la sécurité dans la zone. Le Secrétaire général indique donc que les violations du régime de démilitarisation se poursuivent et que les parties continuent de restreindre la liberté de circulation de la MONUP dans la partie nord de la zone démilitarisée tout en interdisant de façon imprévisible l'accès à certaines zones. Le Chef des observateurs militaires a constaté que les parties n'étaient pas disposées à prendre des mesures unilatérales pour améliorer le respect du régime de démilitarisation dans la péninsule de Prevlaka et les régions avoisinantes en insistant sur le fait que ces mesures ne peuvent être prises que sur une base de réciprocité. Les parties ont en outre formulé des préoccupations se rapportant au travail de la MONUP. Les autorités de Zagreb ont élevé des objections au sujet du nombre de visiteurs à Prevlaka et de certaines procédures suivies par les observateurs militaires. La Croatie et la République fédérative de Yougoslavie ont, par ailleurs, argué que la MONUP,

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par les procédures qu'elle proposait pour améliorer la sécurité dans le secteur cherche en fait à réduire l'étendue de la "zone bleue" qui fait partie de la zone démilitarisée. Le Chef des observateurs militaires a, de son côté, affirmé que les procédures proposées n'impliquaient aucune révision de l'étendue des zones désignées par l'ONU. Dans ses observations, le Secrétaire général indique que les parties n'ayant pas encore abordé les questions concernant Prevlaka dans leurs négociations bilatérales la MONUP continuera à s'acquitter de son mandat et poursuivra ses efforts pour renforcer la sécurité dans sa zone de responsabilité et pour contribuer au renforcement de la confiance entre les parties.

Le rapport se termine par une description de la composition de la MONUP à Prevlaka au 10 avril 1997. La Mission comptait au 30 avril 28 observateurs militaires.

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